Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, convoqué par la commission d'enquête lancée par Les Républicains à l'Assemblée sur des liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes, est auditionné ce samedi.
00:00Si M. le Président, nous sommes presque réconciliés, vous et moi,
00:04nonobstant la présence nocturne de ce policier est venu me remettre une convocation,
00:08je sais que vous n'y êtes pour rien, mais auparavant vous aviez commis une erreur,
00:12la convocation était arrivée au bureau du groupe Président, du groupe Insoumis.
00:18Or je vous rappelle que le règlement nous interdit absolument de faire travailler nos collaborateurs de groupe
00:23pour un parti politique, y compris pour des tâches de secrétariat.
00:26Donc je n'étais pas informé, je le fus soudainement, je vous en voulais beaucoup,
00:30vous m'avez envoyé une lettre extrêmement aimable, et je vous en donne acte.
00:35Nous avions décidé de vous boycotter, et vous savez pourquoi ?
00:38D'abord parce que l'intitulé d'abord de la commission était insupportable, on y mettait en cause notre parti.
00:44C'est pas que ça nous aurait dérangé, nous sommes capables de faire face à toutes les adversités,
00:49mais il y avait tout de même un problème, comment en France une commission parlementaire
00:53interroge un parti pour voir s'il est conforme aux lois de la République, c'est absolument inouï.
00:58Ça ne s'est pas fait grâce à la sagesse de la commission des lois, et il faut l'en remercier.
01:04Cependant, je me suis interrogé, alors je termine pour les raisons, ensuite le bureau était constitué dans des conditions
01:11qui ne convenaient pas au groupe parlementaire, puisqu'il ne se sentait pas représenté,
01:15et puis parce que les auditions qu'il avait souhaitées, mais vous venez de donner votre avis sur le sujet,
01:21n'étaient pas possibles.
01:22Donc la décision était prise, c'est celle du groupe, ça ne me regarde pas.
01:26Je me suis demandé pourquoi vous m'invitiez moi, et comme je ne trouvais pas de raison,
01:30eh bien je me suis attribué l'intérêt que vous avez pour mes capacités intellectuelles de co-président de la Boétie.
01:36J'ai écrit d'innombrables articles, éditos, livres et autres sur la question de la laïcité au cours, disons, des trois dernières décennies.
01:44Et donc je me sens capable d'éclairer les points de vue, d'éclairer le point de vue sur des sujets qui sont en effet très délicats du point de vue des principes.
01:53Car la France est une terre de vieilles guerres de religion.
01:57Et par conséquent, elle doit plus qu'une autre nation être prudente et se souvenir des leçons du passé.
02:03La guerre de religion, c'est sous l'Ancien Régime, onze expulsions des Juifs de ce pays.
02:07C'est l'invention par le supposé Saint-Louis, en réalité Louis IX, de la rouelle, des incendies de Torah et de l'expulsion des Juifs.
02:18Ensuite, ce furent les guerres de protestants et de catholiques, deux siècles et un quart à peu près, dans des conditions effroyables.
02:27Dès lors, la laïcité dans notre pays n'est pas le résultat d'un colloque savant.
02:31Elle est un accomplissement au terme d'une histoire où l'on a auparavant tout essayé pour essayer de s'en passer.
02:37Le massacre mutuel, l'expulsion, j'ai parlé des Juifs, mais les protestants sont partis à plus de 200 000 lorsque l'édit de Nantes a été aboli.
02:46Et pour notre malheur, ils ont été enrichir des pays qui ensuite nous ont mené des guerres implacables.
02:51Donc, j'ai pensé que c'est à cela, et j'espère que c'est à cela qu'on m'appellera dans un instant à répondre aux différentes questions.
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