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00:0087% des Français estiment que les territoires ruraux sont abandonnés par les politiques publiques.
00:05Avant d'écouter et d'échanger avec Jeanne, je voudrais qu'on écoute le sujet d'Anaïs Bauchet
00:11qui revient sur cette étude de l'IFOP pour la Fondation Excellence Ruralité.
00:16Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
00:17Les jeunes qui vivent à la campagne ont trois fois moins accès aux politiques de réseau d'éducation prioritaire.
00:23Six Français sur dix estiment que les moyens mis en place pour aider les élèves en difficulté
00:27sont concentrés dans les grandes villes.
00:30Une responsabilité qui est portée essentiellement par l'éducation nationale pour 75% des habitants des campagnes
00:36avec ce sentiment finalement que les décisions, les grandes décisions sont prises à Paris
00:40loin des considérations de ceux qui vivent en zone rurale.
00:44Un sentiment d'ailleurs qui ne se limite pas à l'école.
00:4789% des habitants des zones rurales constatent un manque généralisé des moyens publics sur leur territoire.
00:53Des résultats qui sont quasi unanimes, quelle que soit l'appartenance politique ou la tranche d'âge.
00:58Ils sont près de 9 Français sur 10 à estimer que l'éducation a un rôle déterminant à jouer pour dynamiser les territoires ruraux.
01:06Mais aujourd'hui, les difficultés scolaires dans les bourgs sont jusqu'à 12% supérieures à celles rencontrées dans les grandes villes.
01:14Devant cette situation assez peu réjouissante, les Français privilégient trois pistes d'amélioration.
01:18Donc en premier, réduire les effectifs par classe pour améliorer la qualité de l'apprentissage.
01:24Ensuite, repenser les programmes et le temps scolaire.
01:26Et enfin, renforcer le soutien scolaire et l'accompagnement individualisé.
01:31Et Jean-Baptiste Noëlla, cofondateur des écoles Excellence Ruralité, était notre invité sur CNews dans l'heure des pros.
01:38Écoutez-le puisque c'est lui qui a voulu et pensé cette étude avec l'IFOP.
01:44Vous avez des critères qui structurellement défavorisent les enfants des zones rurales et des petites villes.
01:51Et notamment, il y a l'appartenance à un quartier prioritaire de la politique de la ville.
01:55L'éducation prioritaire pour vos auditeurs, c'est concrètement les territoires et les endroits où l'école dit
02:00« Là, il y a un besoin scolaire particulier, on va mettre plus d'argent ».
02:04Et bien, un jeune rural, il a trois fois moins de chances de bénéficier de ça.
02:07Et donc, il faut à mon avis venir à un critère unique qui soit un critère scolaire
02:12et qui mette tous les enfants de France sur un pied d'égalité.
02:15Ce que dit ce sondage, ce n'est pas que les ruraux veulent un traitement de faveur.
02:18Ce qu'ils veulent, c'est simplement avoir les mêmes droits que les autres.
02:22Et le principe aussi d'un critère unique sur les résultats scolaires,
02:26c'est que ça permet aussi d'affecter les moyens de l'école là où elle en a besoin
02:28et du coup, d'éviter tous ces effets de trous dans la raquette qu'on n'arrive pas à prendre en compte.
02:34Voilà, vous avez entendu tous ces témoignages.
02:36J'ai hâte d'avoir votre regard à Alexandre Devecchio et Georges Fenech.
02:39Mais je vais commencer avec Georges, puisque vous avez été député d'une zone rurale, justement.
02:44J'ai été député, effectivement, d'une circonscription à prédominance rurale,
02:49qui est la 11e circonscription du Rhône, la pointe sud du Rhône,
02:52avec des beaux fleurons quand même, comme la filière viticole,
02:56qui était très importante, les Condrieux, etc., que tout le monde connaît.
03:00Et ce sujet que vous mettez aujourd'hui devant l'actualité
03:04est vraiment très important pour tous ceux qui nous écoutent,
03:08pour ce monde rural.
03:10Croyez bien qu'il existe, effectivement, moi je l'ai constaté
03:13pendant l'exercice de mes mandats,
03:15une véritable fracture territoriale dans notre pays.
03:18Il existe une fracture entre les villes et les campagnes.
03:24Il y a, vous avez abordé la question de l'éducation nationale,
03:27il y a les déserts médicaux, dont on vient d'évoquer un petit peu aussi,
03:31avec des efforts considérables qui sont faits par ces petits maires,
03:35qui réussissent quelquefois grâce notamment à l'intercommunalité.
03:40C'est-à-dire que les mairies se mettent ensemble sur des thématiques précises,
03:44comme les transports, pour investir en commun,
03:47sur un équipement sportif, sur des transports,
03:51sur une classe d'école, voyez-vous ?
03:53C'est l'art de la débrouille pour les maires ?
03:56On a déversé des dizaines de milliards d'euros depuis 40 ans
04:00dans les politiques de la ville, dans l'ANRU,
04:03l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine,
04:07que nous n'avons fait la même chose pour nos campagnes,
04:10avec des maires qui se débrouillent comme ils peuvent,
04:12ne serait-ce que pour entretenir le patrimoine,
04:15une église par exemple, qui relève de l'entretien d'une municipalité.
04:18Vous ne vous rendez pas compte à quel point c'est difficile d'assumer ces charges.
04:22et puis faire vivre le village, c'est-à-dire qu'il y ait peut-être une pharmacie,
04:26peut-être un boulanger, peut-être un petit commerce de proximité.
04:32Ce n'est pas partout qu'on les trouve maintenant.
04:34Et la Poste dont vous avez parlé, effectivement,
04:36aujourd'hui vous avez des agences postales au bureau de la presse par exemple.
04:40C'est un peu la débrouille, si vous voulez.
04:41Ça, ce n'est pas normal.
04:42Alexandre Devecchio.
04:43Non, effectivement, il y a une véritable inégalité territoriale
04:47et une fracture, je dirais, territoriale,
04:49mais aussi peut-être entre les élites et les peuples.
04:52Et de plus en plus, depuis qu'il n'y a pas le cumul des mandats.
04:55Parce que le fait d'être maire dans un village et député,
04:59ça permettait de connaître le terrain.
05:01Aujourd'hui, on a des élites politiques
05:02qui sont complètement obsédées par les grandes métropoles,
05:06alors que ce n'est pas la majorité des Français
05:08qui vivent dans les grandes métropoles.
05:10Il y a la France périphérique, il y a la France rurale.
05:12Vous avez parlé de la question, notamment, des politiques de la ville.
05:16Alors, il y a des choses dans les politiques de la ville
05:18peut-être qui ont été bien, notamment la rénovation urbaine,
05:21mais on a d'une certaine manière récompensé
05:23ceux qui brûlaient et qui cassaient.
05:25On a focalisé l'attention sur eux
05:28en oubliant à côté une France silencieuse
05:32qui n'a même plus désormais de médecins pour se faire soigner.
05:37Donc là, je crois que c'est vraiment un enjeu politique majeur
05:41et un enjeu d'égalité.
05:43On dit liberté, égalité, fraternité,
05:45fraternité, mais ça commence par traiter tous les citoyens
05:48de la même manière où qu'ils habitent.
05:50Et c'est la priorité des priorités,
05:52c'est-à-dire que vous pouvez investir dans la ville,
05:55mais n'oubliez pas la campagne.
05:56Jeanne, bonjour.
05:57Et si comme Jeanne, vous souhaitez réagir ?
05:590-1-80-20-31.
06:01– Bonjour M. Fenecq, bonjour M. Devecchio.
06:04– Bonjour.
06:04– Bonjour.
06:05– Je suis très touchée par ce que je viens d'entendre.
06:10Ça correspond effectivement à la réalité.
06:15Je crois qu'on a trop souvent considéré
06:18les zones rurales avec un certain mépris.
06:23Comme autrefois, on considérait que les femmes
06:27sous la Troisième République auraient été,
06:29qu'elles avaient été au pouvoir,
06:32élues, malvotantes parce que conservatrices.
06:35On a un mépris pour les zones rurales
06:37qui sont l'essence même de notre pays.
06:40Et effectivement, la dévolution des dotations
06:44de développement rural est à chaque fois
06:46un énorme combat pour les élus.
06:50M. Fenecq parlait des boulangeries,
06:53des services qui sont regroupés
06:56dans des lieux d'accueil, la poste, l'alimentation.
07:00On en est là.
07:02Et c'est le reflet d'une négation
07:06de ce qui est l'essence du territoire français,
07:09à mon modeste avis.
07:11– Mais votre avis, il est essentiel, chère Jeanne,
07:13parce qu'on entend souvent les terroirs,
07:17c'est le poumon de la France,
07:18on parle de préférences agriculturelles désormais,
07:22on dit pas de pays sans paysans.
07:24Là aussi, ce sont les zones rurales,
07:26il va peut-être falloir les aider,
07:27nos agriculteurs, nos paysans,
07:29ceux qui vivent justement à la campagne.
07:32Arrêtons avec ces slogans
07:34et allons dans le concret.
07:35Combien de milliards faut-il
07:37pour qu'on retrouve un service public
07:40dans les petites communes françaises ?
07:42C'est là aussi l'essence même
07:44du courage et des convictions politiques.
07:48Merci, chère Jeanne, d'avoir réagi,
07:49vous nous avez appelé depuis Brest.
07:51– Je vous remercie de tout cœur
07:52et qui vous souhaite une belle période de l'Avent.
07:55– Ah, merci, Jeanne, merci beaucoup.
07:58On est avec Pierre également,
07:59cher Pierre, bonjour,
08:00qui nous appelle de Corrèze,
08:0201-80-20-39-21,
08:05si vous souhaitez réagir.
08:06Bonjour, Pierre.
08:07– Oui, bonjour, Elliot,
08:08bonjour aussi à vos intervenants.
08:10– Alors, la ruralité,
08:12tiens, est-ce que les pouvoirs publics
08:14ont oublié nos zones rurales ?
08:15Est-ce que vous faites partie
08:16des 87% de Français
08:18qui estiment que les territoires ruraux
08:20sont abandonnés,
08:22abandonnés par les politiques publiques ?
08:24– Je dirais, rien n'est fait pour nous.
08:28On est totalement oubliés.
08:30Et en plus, je trouve qu'on est taxés encore plus
08:32puisqu'on veut nous imposer maintenant
08:34des véhicules électriques
08:35qu'on n'a même pas les moyens d'acheter.
08:38Stop au diesel,
08:39comment on fera pour se déplacer ?
08:42Un exemple, je suis inscrit aussi
08:43depuis un an pour retrouver
08:44un médecin référent
08:45puisque mon médecin part à la retraite.
08:48Donc, je rejoins aussi
08:49les intervenants précédents
08:50pour dire qu'on est vraiment oubliés.
08:53Rien n'est fait pour nous.
08:54On est même en zone blanche,
08:56on n'a pas d'antenne
08:57pour utiliser nos portables.
08:59On est oubliés,
09:00on est uniquement là pour payer.
09:02C'est ça l'impression que j'ai.
09:04C'est l'Europe qui nous dirige.
09:06– Ah, ça c'est sûr que les décisions…
09:08– C'est-à-dire que si il y a une déconnexion
09:15de l'élite parisienne
09:17pour les zones rurales françaises,
09:19je peux vous dire que c'est un univers
09:21qui sépare l'homme gris bruxellois
09:24de, effectivement, l'habitant
09:27qu'aurézien que vous êtes
09:29ou Jeanne qu'on a eu
09:30depuis la région de Brest.
09:34– Ils ne sont même plus hors sol,
09:35ils sont sur une autre planète.
09:36– Oui, ils sont sur une autre planète, exactement.
09:37– Mais tout à l'heure, Eliott,
09:38vous disiez…
09:39– En un mot avant la publicité, allez-y.
09:40– Juste un mot, vous disiez tout à l'heure
09:42à combien de milliards pour les zones rurales.
09:43Vous avez raison, il faut en faire plus.
09:45Mais il faut déjà commencer
09:46par arrêter de les emmerder.
09:47C'est ce que disait très bien
09:49notre interlocuteur.
09:51C'est-à-dire que les gens,
09:53ils ont besoin de voitures.
09:55On l'a vu, pour aller chercher
09:56leurs enfants à l'école,
09:57pour se déplacer, c'est vital pour eux.
09:59Donc arrêtons avec les limitations de vitesse.
10:03– Ils ont arrêté avec les ZFE.
10:04– Oui, mais il a fallu quand même
10:05se mettre en colère.
10:07Et arrêtons avec les normes
10:08pour les agriculteurs.
10:10Laissez-les vivre, déjà.
10:12Ce sera déjà pas mal
10:13avant de leur donner des milliards.
10:14– Merci à Alexandre Jardin
10:16qui s'est mobilisé, notamment.
10:17On revient dans un instant
10:18et on embrasse Pierre.
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