00:00Sud Radio, le grand matin week-end, 6h-10h, Maxime Liedot.
00:05Il est 7h44 sur Sud Radio et on vous explique ce matin le vol de données personnelles,
00:10notamment ce qui s'est passé avec le vol des données de 274 000 licenciés qui ont été d'Aurobis,
00:17des licenciés qui étaient notamment adhérents à certains clubs de tir.
00:21Et quand je dis vol de données personnelles, c'est numéro de licence, état civil, adresse postale et numéro de téléphone.
00:27Donc forcément l'inquiétude se fait sentir. Bonjour Jacques Deville.
00:31Bonjour.
00:32Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes président du club de tir de l'Aesteroissy, donc Auroissy en France.
00:37Est-ce que vous pouvez d'abord nous dire comment ont réagi vos membres,
00:41notamment quand ils ont appris que les données de façon considérable de près de 275 000 licenciés avaient été piratées ?
00:50La première des choses, ça a été l'inquiétude bien entendu.
00:55C'est obligatoirement, on est tout de suite inquiet quand on commence à rentrer chez vous.
00:58Ce n'est pas prévu.
01:00Voilà.
01:01Donc, puis après, il a fallu avoir une réaction rapide, ce qu'a fait notre fédération en fait.
01:10Donc il y a eu beaucoup de prévention.
01:12La fédération a agi aussi pour bloquer, fermer des portes, c'est-à-dire bloquer les mots de passe pour qu'on les change.
01:21Les QR codes de nos licences ont été changés de façon qu'ils ne soient plus totalement différents et plus accessibles comme ils étaient auparavant.
01:30Donc la fédération française de tir a quand même réagi très rapidement.
01:35Très très vite.
01:36Très très vite.
01:38Et ça nous a aidés parce qu'ils ont envoyé énormément d'informations qui nous ont permis justement de se mettre à jour avec nos codes,
01:47à les changer, ce qui a permis aux gens de réagir très vite en fait.
01:51Ça a été de très important, ça.
01:55Et c'est un soutien.
01:55Et est-ce que vous savez si vous, vos membres par exemple de l'ASTR Roissy, ont été touchés particulièrement ?
02:03Est-ce que vous avez été prévenus d'un vol de données qui vous concernerait vous particulièrement ou pas du tout ?
02:08Dans mon stand de tir, environ 1000 adhérents, un peu plus.
02:14Sur combien d'adhérents en tout ?
02:16Vous êtes 1000 adhérents, c'est ça en tout ?
02:18Dans mon club de tir, oui, à Roissy, nous sommes un peu plus de 1000.
02:22Aucun adhérent directement n'a été touché.
02:27Il y a eu des suspicions, tout un tas de petites choses.
02:31On leur a demandé aussi de faire très attention aux mails qu'on peut recevoir, qu'on en reçoit tous sur toutes les formes.
02:39Donc si c'est un rapport avec le tir, il faut faire très attention, ça ne serait pas normal.
02:44Des simples coups de téléphone, des visites imprévues au domicile pour des soi-disant enquêtes ou quoi que ce soit.
02:52Alors justement, sur ce sujet, Jacques Deville, beaucoup de tireurs, quand on s'intéresse à ce sujet,
02:58craignent que des malfaiteurs sachent désormais qui possède une marne.
03:01Et donc on parle même de la visite à votre domicile de faux policiers qui viendraient directement frapper à vos portes.
03:08C'est des risques qui sont réels ? C'est-à-dire que c'est des discussions que vous pouvez avoir entre vous ?
03:12Oui, évidemment, c'est bien toutes les filouteries dont on peut être victime dans tous les domaines,
03:21que ce soit le voyage ou le sport ou tout ça.
03:25Nous, c'est très important parce que certains adhérents ont des détentions d'armes et ont des armes.
03:31Mais ce n'est pas tous. Ce n'est pas la majorité.
03:36Du coup, on en parle et on essaie de prévoir toutes les choses,
03:40de dire faites attention si vous avez tel ou tel contact, ce qui n'est pas normal.
03:45Il faut appeler les autorités.
03:47Les autorités, elles, sont très alertes, puisque moi, j'ai pu le constater autour de Roissy,
03:53aussi bien le fort de gendarmerie, police et tout ça,
03:57tout le monde est au courant qu'il y a eu quelque chose avec la Fédération Française de Tirs.
04:01Donc, potentiellement, un risque de gens qui pourraient tenter des choses malsaines.
04:09Donc ça, c'est important aussi. On se sent soutenus de ce côté-là.
04:13Et comment réagissent en réalité les tireurs ?
04:17C'est-à-dire que, est-ce qu'eux, dans leurs habitudes,
04:19est-ce qu'en temps normal, il y en a beaucoup qui emportent l'arme avec eux ou la laissent au stand de tir ?
04:25Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment un tireur transporte en réalité son arme au quotidien ?
04:29Quelles sont les protections obligatoires et les points de vigilance
04:32sur lesquels vous allez devoir encore être un peu plus attentif
04:34dans les prochaines semaines et les prochaines années ?
04:37Il existe déjà tout un tas de règles qui existent pour transporter ces armes
04:43de manière qu'elles soient totalement inactives, qu'elles ne soient pas utilisables,
04:49que les munitions soient séparées pendant le soir,
04:51transportent tout un tas de choses qu'on doit faire,
04:54que c'est dans la règle, ça fait partie de nos sécurités, c'est très important.
04:59Et les gens, je pense qu'ils vont faire encore plus attention,
05:02parce que, je leur dis souvent à mes adhérents,
05:07imaginez qu'on va tous se faire cambrioler un jour ou l'autre.
05:10Même vous, ça peut arriver à tout le monde.
05:14S'ils rentrent chez vous et qu'ils arrivent à vos armes,
05:16eh bien rendez les armes encore bien plus difficilement accessibles,
05:20et surtout les démonter, tout un tas de choses,
05:23de façon que s'ils partent avec un morceau, ils ne peuvent pas s'en servir.
05:27Pardon Jacques Devine, mais sur ce raisonnement,
05:29j'ai envie de prendre presque la défense inverse.
05:31Hier, notamment sur cette antenne, on évoquait le cas de ce garagiste
05:34qui, chez lui, avait décidé de prendre une arme pour tirer sur des agressants.
05:37Non, non, non, surtout pas.
05:38Non, non, bien sûr, surtout pas.
05:39Mais quand je me doute, c'est pour ça que je pose la question,
05:43non pas par pure provocation, mais aussi pour comprendre,
05:45est-ce que toutes ces règles de sécurité n'ont pas aussi une logique inverse
05:48de dire que si on prend le temps de démonter, de verrouiller l'arme,
05:51en cas parfois d'intrusion, on pourrait se retrouver sans moyen de se défendre ?
05:54Ça, c'est pas la logique qui prime de votre côté ?
05:56Il est hors de question de se défendre.
05:59Vous savez où ça va nous mener automatiquement.
06:02Une sorte de Far West, c'est ce qu'on craint.
06:05Non, je ne le crains pas, parce que les gens sont très sérieux.
06:09Tout le monde sait très bien que si jamais ça arrivait à des extrêmes pareils,
06:13on a encore eu la preuve avec les événements dont vous venez de parler,
06:17on sait où on va, nous.
06:19Vous savez, tout de suite, derrière nous, il y aura un juge qui va nous dire
06:23« c'est pas à toi de faire le boulot ».
06:25Et ce n'est pas du tout l'idée des gens ici.
06:29Les gens sont très calmes, très sérieux.
06:31Donc c'est la sécurité qui prime, comme vous venez de l'écrire, Jacques Deville.
06:35Et je rappelle que vous êtes le président du club de tir de l'ASTR Oissy.
06:38Un dernier mot sur des armes qui sont volées.
06:40Je ne vais évidemment pas vous demander ce qu'elles deviennent,
06:43mais est-ce que vous avez parfois des bruits de couloirs ?
06:45Est-ce qu'on vous dit que, par exemple, les armes volées finissent dans certains...
06:49Est-ce qu'elles sont revendues ?
06:50Est-ce qu'elles nourrissent un certain trafic d'armes ?
06:52Est-ce qu'elles sont utilisées par des délinquants ?
06:53Est-ce que vous savez, un moment ou un autre,
06:55peut-être par des discussions avec des policiers,
06:57où est-ce qu'elles terminent ?
06:57De toute façon, c'est très bien quand les policiers,
07:02de temps en temps, récupèrent des armes volées, bien entendu.
07:05Souvent, elles disparaissent, je suppose.
07:08Nous, on n'a pas d'informations derrière.
07:12C'est un peu compliqué, ça.
07:14On ne connaît pas les gens,
07:15déjà, on ne fréquente pas les gens qui sont du mauvais côté de la barrière.
07:19Non, mais vous pourriez avoir quelques remontées,
07:21un peu off, de sources policières,
07:22qui vous disent, en fait,
07:23on sait qu'elles atterrient dans tel et tel trafic.
07:25Dans la presse, par exemple,
07:26on sait que beaucoup d'armes volées
07:27nourrissent certaines réserves de trafiquants d'armes
07:30ou de trafiquants ou de narco-trafiquants.
07:33Forcément, ça ne va pas.
07:35C'est ça, le mauvais côté de la barrière.
07:37Ça tombe dans un monde
07:38qui n'est pas du tout le nôtre.
07:40Et c'est malheureux.
07:42C'est pour ça que nous, on doit prévoir
07:45vraiment d'embêter notre voleur
07:48si jamais il arrive à toucher nos armes.
07:50C'est-à-dire que quand il part,
07:52il ne peut pas s'en servir
07:53parce qu'elle n'est pas entière.
07:54Il lui manque un morceau.
07:56Et rendre les armes inactives
07:58est très important pour nous.
08:00Et ça, c'est un leitmotiv qu'on a en ce moment
08:03et tout le monde est bien d'accord avec ça.
08:05Merci beaucoup, en tout cas, Jacques Deville,
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