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  • il y a 2 jours
Le syndicat agricole basque ELB dénonce l'abattage systématique de tout le troupeau lorsqu'un cas de dermatose nodulaire apparait. "Pour nous, un troupeau, c'est plus qu'un outil de travail, c'est toute notre vie !" assure Ugo Arbelbide, éleveur à Hélette.

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Transcription
00:00Ici Pays Basque, le monde agricole est en émoi depuis les affrontements mardi avec les forces de l'ordre dans le Doubs.
00:05Après la coordination rurale, c'est ELB qui s'est mobilisé hier à Saint-Palais, c'est le syndicat agricole basque.
00:11Hugo Arbelbidé est éleveur à Elette, membre d'ELB, et il est l'invité d'ici matin, on y en a alors sa balle.
00:17Egunon, Hugo Arbelbidé, bonjour.
00:20Egunon Deneli, bonjour à tous.
00:21On va remettre les choses un peu dans leur contexte.
00:23Ce qui s'est passé dans le Doubs, c'est un troupeau de vaches qui devaient être abattus pour cause de dermatose nodulaire.
00:28D'autres agriculteurs sont venus en soutien à l'éleveur pour empêcher que tout le cheptel ne soit tué.
00:34Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymaux et de LBD.
00:38Qu'est-ce qui vous choque dans ce qui s'est passé ?
00:41Oui, voilà, vous l'avez rappelé, il y avait 500 personnes réunies pour apporter leur soutien à une famille d'éleveurs qui allaient perdre tous leurs troupeaux de vaches.
00:49Le rassemblement se déroulait dans le calme.
00:51Les éleveurs touchés par la mesure d'abattage attendaient une réponse du tribunal qu'ils avaient saisi afin de suspendre cette mesure.
00:58Cette attente n'a pas été respectée par l'État.
01:01175 gendarmes ont été envoyés sur la ferme pour casser le rassemblement.
01:05L'intervention était très violente.
01:07Les gendarmes et les CRS ont matraqué et gazé les manifestants, y compris les éleveurs eux-mêmes, par trois fois.
01:14Ils ont blessé un paysan au LBD pour l'extraire de force de son tracteur.
01:18Et ça, nous, paysans, ça nous a profondément choqués.
01:20Nous sommes déjà victimes de politiques sanitaires qui nous font disparaître petit à petit.
01:25Et nous ne voulons pas être victimes en plus de coups de matraque et de tir de LBD,
01:29alors que nous nourrissons la population et que nous souhaitons juste continuer à exercer notre métier.
01:35Et c'est pour dénoncer tout ça, la gestion sanitaire actuelle et la répression policière,
01:38que le syndicat ELB a manifesté hier devant une gendarmerie.
01:41On va faire une petite marche arrière au Gouar Belbidé.
01:43On va rappeler ce qu'est la dermatose.
01:45C'est une maladie virale non transmissible à l'homme,
01:48qui n'existe que chez les bovins et qui se transmet essentiellement par des insectes piqueurs.
01:54Le protocole est très clair, c'est l'Europe qui le dit.
01:57Si un cas apparaît dans une exploitation, tout le troupeau doit être abattu par cas de tout.
02:02C'est à titre préventif pour éviter toute propagation.
02:07Si l'Europe oblige, on ne peut pas y couper.
02:09Alors, dans le doux, le troupeau était vacciné depuis cinq semaines.
02:14Et d'après les scientifiques, quand un troupeau est vacciné contre cette maladie,
02:17le protocole d'abattage partiel et le protocole d'abattage total ont la même efficacité sanitaire.
02:22On s'appuie donc sur la science pour dire que l'abattage partiel est une alternative efficace,
02:27qui peut éviter de nombreux massacres, car il n'y a pas d'autre mot pour qualifier un abattage total.
02:32Quand il y a un abattage total, on oublie souvent l'impact humain qu'il y a sur les éleveurs.
02:36Quand un éleveur voit le travail de toute une vie disparaître sous ses yeux,
02:40car dans le cas de la DNC, l'abattage a lieu sur la ferme, devant les yeux de l'éleveur.
02:44La DNC, c'est la dermatose nodulaire.
02:46Oui, la maladie DNC, pardon.
02:48C'est une horreur, c'est inhumain, ça va engendrer des drames.
02:52Les agriculteurs sont indemnisés quand ils perdent leur cheptel, ce n'est pas suffisant ?
02:55C'est ce côté humain que vous soulignez ?
03:00Bien sûr, nos animaux, ils valent plus qu'un forfait d'indemnisation.
03:04Pour nous, éleveurs de vaches, un troupeau, c'est plus qu'un outil de travail, c'est toute notre vie.
03:09On est à côté d'elles du 1er janvier au 31 décembre, à toute heure s'il y a besoin.
03:14On voit naître nos vaches, on les voit grandir, on les voit vivre jusqu'à 10, 12, 15 ans.
03:19Elles font partie de la famille.
03:20Et quand on nous arrache un membre de notre famille, c'est plus qu'un crève-cœur, c'est un drame.
03:26Vous, ce que vous demandez, c'est que tout le cheptel ne soit pas abattu si un cas apparaît ?
03:31Oui, voilà, c'est ça.
03:32Et c'est ce que vous aviez obtenu pour la tuberculose bovine, par exemple ?
03:36Voilà, alors dans la tuberculose bovine, il y a un protocole d'abattage total et un protocole d'abattage partiel.
03:42Mais le protocole d'abattage partiel n'était pas éligible à de nombreux agriculteurs.
03:47Et ces derniers mois, avec le syndicat ELB, on a réussi à assouplir les conditions d'accès à cet abattage partiel.
03:538h10 sur ICI Pays Basque, notre invité ce matin, Hugo Arbelbidé, éleveur, membre du syndicat agricole basque ELB.
03:59Hugo Arbelbidé, vous êtes vous-même éleveur bovin, on vient de parler de la dermatose nodulaire, de la tuberculose bovine.
04:06Il y a aussi la MHE, la fièvre catarale.
04:09Avant, on avait la vache folle.
04:11C'est utopique d'espérer une année sans maladie ?
04:14Aujourd'hui, ce qui tue plus les animaux sur nos fermes, c'est la gestion par l'état de ces maladies-là.
04:25La tuberculose et la dermatose nodulaire contagieuse.
04:29L'État veut abattre tous nos troupeaux pour une ou deux vaches.
04:332 700 vaches abattues pour la dermatose.
04:36Voilà, ça fait six mois que la dermatose est sur le territoire français.
04:41Il y a déjà 2 800 vaches abattues et l'épidémie continue à se propager.
04:45Après, les cas de MHE et de FCO, c'est des maladies qui touchent aussi le troupeau,
04:52mais où il n'y a pas d'abattage, heureusement, des animaux.
04:55Et on arrive à soigner les animaux, à les sauver.
04:58Or, certains animaux sont mal en point, mais on arrive quand même à récupérer.
05:01Mais comment on évite, du coup, la propagation de la maladie ?
05:06Il faut anticiper.
05:07Pour nous, l'État ne joue pas son rôle.
05:10Il devrait anticiper l'arrivée de ces maladies.
05:12Et il ne le fait pas.
05:14Dans le cas de la tuberculose, on sait que la fonte sauvage a un rôle important dans la persistance de la maladie.
05:19Mais l'État refuse de prendre les mesures adéquates.
05:23Du coup, c'est sûr que la maladie...
05:24Il faut faire quoi ? Il faut désinfecter, tuer tous les moustiques ?
05:28Ce n'est pas la solution.
05:31La nature sera toujours plus forte que nous.
05:33Pour nous, il faut qu'il y ait la recherche scientifique sur l'immunité des animaux.
05:38Que ce soit de l'immunité acquise naturellement,
05:40soit de l'immunité naturelle, soit de l'immunité acquise par la vaccination.
05:45Il n'y a que ça, à court terme, qui peut nous sauver.
05:47Et cette interview est à retrouver sur l'application ICI.
05:56Merci Oiyana.
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