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  • il y a 11 heures

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00:00Nous sommes le mercredi 3 décembre, journée internationale de la langue basque.
00:04Alors comment se porte la langue basque ?
00:06Ce pratique chez les jeunes notamment, la dernière enquête sociolinguistique en date de 2023
00:10évoque un nombre de bascophones stable et de plus en plus de jeunes qui parlent basque
00:15sauf qu'en proportion au regard de l'évolution de la population, le nombre de bascophones est à la baisse.
00:21Une personne de plus de 16 ans sur 5 aujourd'hui, c'est-à-dire 1 sur 4 au début des années 2000 par exemple,
00:26donc en effet on voit la différence. On en discute ce matin avec notre invité Yves Tussauds et Titio Betbeder,
00:32directeur de l'Office public de la langue basque.
00:33L'Office public de la langue basque qui a pour mission de définir et mettre en oeuvre une politique linguistique
00:38en faveur du développement de l'utilisation de la langue basque. Titio Betbeder, bonjour.
00:43Bye Yigoulande, bonjour.
00:44Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:47Lucas le disait, un nombre de bascophones stable, de plus en plus de jeunes qui parlent l'éouchcara,
00:51c'est l'une des conclusions de cette enquête sociolinguistique qui est faite régulièrement.
00:55La dernière, je crois, avait été dévoilée en 2023.
00:58Est-ce qu'à partir de là, on peut dire que la langue basque se porte bien ?
01:02Alors la réponse à cette question, elle n'est pas simple.
01:05Elle n'est pas simple parce qu'elle est, je dirais, relative.
01:08Alors avec ça, on n'avance pas beaucoup.
01:10Alors les chiffres sont là, les évolutions du nombre de bascophones en Pays basque nord,
01:16je vais parler déjà du Pays basque nord.
01:18Effectivement, après une baisse qui a été connue depuis, bon, peut-être une centaine d'années,
01:23mais depuis que les enquêtes sociolinguistiques se sont réalisées,
01:27cette baisse s'est arrêtée.
01:29Et là, on a le fruit direct de la politique qui a été menée,
01:33notamment de développement de l'offre de l'enseignement de basque en basque.
01:36Aujourd'hui, on produit, ce n'est pas un joli terme, mais tant pis, on va l'utiliser,
01:41on produit de nouveaux bascophones par l'école.
01:43La transmission familiale s'est arrêtée.
01:47Maintenant, à voir avec justement ces nouveaux bascophones si elle reprendra d'ici quelques années,
01:52et dans quelle mesure.
01:53Mais effectivement, la courbe s'est arrêtée.
01:57Et ce qui est à souligner, c'est le seul endroit sur l'État français
02:00où ça se réalise pour les langues dites territoriales, régionales ou minoritaires.
02:06Ce qui veut dire que le basque se porte mieux que le breton, que l'alsacien et que le corse.
02:11Voilà, c'est ça. C'est pour ça que je parlais de tout est relatif, quelque part.
02:16Effectivement, si on compare avec les autres langues du territoire de l'État français,
02:20ça se porte mieux.
02:21Si on regarde ça à une échelle un peu plus macro, le basque reste une langue en danger.
02:26Qui reste en danger ?
02:2851 000 locuteurs, c'est à peu près ça ?
02:30C'est ça, de plus de 16 ans.
02:31Alors, un habitant de 16 ans et plus sur 5 est bascophone.
02:34Au pays basque nord, on en parlait.
02:36En valeur absolue, le nombre est stable.
02:38Mais je crois que la population grandissant sur le territoire du pays basque nord,
02:44la part des bascophones, elle, est à la baisse.
02:46Ça, c'est l'autre lecture possible de l'enquête ?
02:49Voilà, tout à fait.
02:51C'était en 2023, l'Office public a mené un travail de prospectif socio-linguistique
02:56en partenariat et en collaboration avec l'ODAP, l'agence d'urbanisme,
03:01justement pour essayer de déterminer à horizon 2050,
03:05quel serait le nombre, le taux de bascophone dans la population
03:08si on continuait au rythme actuel.
03:11Et on arrivait à un taux autour des 20%.
03:14C'est-à-dire, malgré les efforts qui sont fournis en termes d'enseignement,
03:17on resterait au taux de bascophone actuel.
03:22Ce qui est encourageant, c'est la pratique chez les plus jeunes.
03:26C'est la pratique à l'école.
03:29C'est l'immersif, c'est le bilinguisme dans le public, dans le privé.
03:33Là, visiblement, il y a une énergie nouvelle sur l'école.
03:38Alors, sur la pratique, on est sur un autre sujet.
03:42Par contre, sur l'enseignement, sur la transmission,
03:45sur la compétence linguistique et sur le nombre d'enfants
03:48qui sont scolarisés dans l'enseignement, effectivement...
03:50Sur l'apprentissage.
03:51Voilà, sur l'apprentissage, très clairement, on a des chiffres très positifs.
03:56À savoir qu'il y a 20 ans, avant que l'Office public se crée,
03:5923% des enfants étaient scolarisés en enseignement bilingue et immersif en primaire.
04:05Aujourd'hui, on est autour des 44%.
04:07Il est 7h50 sur ICI Pays Basque.
04:10Notre invité ce matin, Titio Beth Bédère,
04:12directeur de l'Office public de la langue basque,
04:14parce qu'on se met le 3 décembre.
04:16C'est la journée internationale.
04:17Alors, si on sort des enquêtes, si on élargit à la vie réelle,
04:21le bon indicateur, c'est le niveau de pratique de la langue.
04:24Est-ce qu'on entend le basque, les Ouskara,
04:27partout, dans la rue, au travail, dans les institutions ?
04:32Est-ce que c'est quelque chose qui sonne à l'oreille régulièrement ?
04:37Alors, je pense que chacun aura là aussi un avis,
04:40et peut-être là, je vais reparler de relativité.
04:43C'est-à-dire, un des gros changements qu'on a senti depuis 30-40 ans, je dirais,
04:49c'est que les lieux de présence de la langue ont changé.
04:52Là où, de manière caricaturale, on avait l'intérieur qui était très bascophone,
04:56à l'intérieur du pays basque, autour des 70-80% de bascophones,
04:59et la cote, pas du tout.
05:01Aujourd'hui, on va vers une homogénéisation de la situation.
05:04Ce qui fait que les lieux qu'on appelait Arnach-Gounet,
05:06les lieux de souffle de la langue basque,
05:09qui étaient très présents, naturels, liés à la transmission familiale,
05:12à la pratique habituelle,
05:14ces lieux-là changent.
05:16Ce qui fait que cette présence, cette pratique de la langue,
05:18aussi évolue.
05:19On peut retrouver, paradoxalement, peut-être plus entendre la langue
05:23dans des rues, je dirais, de Bayonne.
05:25De Bayonne ?
05:26De Bayonne.
05:26À Biarritz, à Saint-Jean-de-Luz.
05:27Voilà.
05:28Là où on ne l'entendait pas il y a 20 ou 30 ans,
05:31et beaucoup moins dans les rues de Mouléon, de Saint-Martin-Arverrou,
05:34d'où je suis originaire.
05:36Et ça, c'est une vraie évolution.
05:38Il y a plus de bascophones, quelque part,
05:41mais qui sont...
05:42C'est plus éclaté.
05:43Voilà.
05:44Donc, la pratique de la langue là-dessus,
05:46effectivement, ça a un impact sur la pratique.
05:48Si on trouve moins de bascophones
05:50dans le lieu où on vit pour parler,
05:52effectivement, la langue est moins parlée.
05:54Donc, ça nous oblige et, quelque part, nous questionne
05:56à trouver ou à créer de nouveaux lieux
05:58où la langue peut être pratiquée.
06:00En un mot, Titio Bédbédard,
06:02il va nous rester à 15 secondes,
06:04les besoins, ou ce sont des besoins financiers
06:06qui peuvent assurer la pérennité de la langue basque,
06:09ou c'est une reconnaissance institutionnelle définitive ?
06:12Alors, tout va ensemble.
06:14C'est-à-dire qu'il faut à la fois,
06:16il faudrait une reconnaissance,
06:18il faut plus de moyens,
06:19et il faut également un appui social important.
06:23Tout cela est présent,
06:24mais il faut continuer à appuyer sur ces trois...
06:29Sur ces trois leviers ?
06:30Oui.
06:30Merci, Titio Bédbédard.
06:32Bonne journée.
06:33Merci.
06:33Merci.
06:34Merci.
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