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00:00Voilà, et cette absence d'avancée après cette réunion au Kremlin n'a surpris personne en Ukraine.
00:06Écoutez à Kiev, Gulliver-Krag.
00:08C'est clairement un nietz de la part de Vladimir Poutine, mais il ne l'a pas voulu le dire aussi nettement que cela,
00:16puisque les Russes veulent continuer de faire semblant, en tout cas au minimum, d'être engagés dans ce que M. Uchakov a appelé un dialogue constructif.
00:26Mais visiblement, les plans qui ont été présentés par les Américains après leur discussion avec les Européens et les Ukrainiens ont été rejetés par le Kremlin.
00:35Ils disent clairement qu'il n'y a pas de progrès, il n'y a pas de compromis.
00:39Pourtant, ils ont parlé pendant cinq heures et on se demande bien qu'est-ce qui a pu remplir cette longue discussion.
00:46La seule chose sur laquelle il semble clair qu'ils se sont mis d'accord, pourtant, c'est de ne pas dévoiler rien de spécifique sur le contenu de ces discussions.
00:56Alors, on est un peu dans le noir pour savoir quelle a été la réaction des Américains, quelle est leur attitude.
01:02Est-ce qu'ils vont aller maintenant rencontrer Volodymyr Zelensky pour rendre compte de leur rencontre avec les Russes
01:08ou est-ce qu'ils vont se dire que ce n'est pas la peine puisqu'il n'y a pas d'avancée ?
01:12On le saura, j'espère, un peu plus tard dans la journée.
01:15Il semblerait que Vladimir Poutine ait fait attendre la délégation américaine environ deux heures et demie.
01:21C'est une tactique qu'ils utilisent souvent pour se montrer fort.
01:26Oleksii Panitch veut y voir, c'est un philosophe ukrainien, sur un post sur Facebook,
01:31veut y voir une signe de faiblesse, que le Kremlin se montre féroce.
01:35Il y a eu ces déclarations aussi hier de Vladimir Poutine comme quoi la Russie serait prête à faire la guerre à l'Europe s'il le fallait.
01:41Des choses comme ça se montrent d'autant plus féroces quand elles se sont plus faibles.
01:47Et Oleksii Panitch, je pense que c'est des faiblesses dans l'économie russe et peut-être des doutes
01:51quant à la capacité de continuer cette opération militaire très, très intense, maintenir le même niveau.
01:58Mais voilà, ça, c'est peut-être aussi de l'optimisme ukrainien.
02:02Les plus optimistes vont espérer que les Américains vont avoir ras-le-bol de cette attitude des Russes
02:07et vont changer de position eux-mêmes.
02:08Mais pour le moment, ces optimistes-là ont toujours été déçus par cette administration de travail.
02:13– Bonjour Gauthier Rubinsky. – Bonjour Pauline.
02:16– Les Américains ont beau multiplier les déclarations d'amitié, voire d'allégeance vis-à-vis de la Russie,
02:21on se souvient des récentes révélations à propos de Steve Witkoff.
02:26Gulliver Krag le disait à l'instant, pour les Russes, c'est niet et les positions ne changent pas d'un iota.
02:31– Oui, parce qu'à travers ses amabilités, à travers ses mamours, on pourrait presque dire,
02:38à travers aussi la manière dont Witkoff se conduit,
02:42d'ailleurs on a probablement exagéré la chose quand on a dit qu'il était en quelque sorte
02:46le spin doctor de l'administration russe.
02:51Bon, qu'est-ce qu'il a dit ? Il avait dit, il faut que vous passiez la brosse à reluire à mon patron
02:56pour que toutes les choses se passent bien. Bon, ça ne vaut pas énormément en termes de média training ça.
03:02Simplement, il a mis en relief cette capacité qu'ont les Américains et Trump justement,
03:11de part des raisons dont certaines sont mystérieuses,
03:14mais à être fascinés par l'exercice d'une main de fer du pouvoir en Russie.
03:19Et qu'à partir de là, oui, il y a allégeance parce que ce plan tel qu'il était dans sa première version,
03:2628 points, était quelque chose qui avait déjà satisfait Poutine au moment où Donald Trump a été élu pour la seconde fois
03:36et que cette fois-ci, que dit Poutine ? Il dit oui, c'est un bon début, c'est une bonne base.
03:42Donc on peut attendre qu'il y ait d'autres revendications.
03:45Et il en profite, ce que disait aussi Gulliver.
03:48Ça, c'est de la tactique habituelle de KGB, de faire attendre les invités pour leur faire comprendre que l'on est maître du temps.
03:58Au fond, de quoi s'est aperçu Poutine ? Il s'est aperçu d'une chose, c'est que Donald Trump lui-même,
04:04quand il dit être impatient et déçu par le président russe,
04:09ce n'est pas parce que tout d'un coup, il prend conscience de la nocivité ou de l'immoralité des positions de Vladimir Poutine,
04:19mais tout simplement parce qu'il pense par intermittence que le président russe le prend pour un imbécile.
04:26Ce qui est probablement vrai.
04:27Mais vous voyez, ça n'est pas la conscience politique d'une incongruité totale qui le force à râler, à protester contre Poutine.
04:38C'est simplement qu'il dit celui-là, il devrait s'écraser devant moi et au fond, c'est moi qui fais l'inverse.
04:45Voilà pourquoi ce genre de choses a lieu.
04:48Voilà pourquoi on ne sait pas aussi combien de temps ça va durer, c'est ce que disait Gulliver.
04:52Est-ce qu'il peut y avoir un sursaut de Trump qui se rende compte que tout d'un coup, oui, on le prend pour un idiot ?
04:59À ce moment-là, ça changerait peut-être la donne.
05:01Deuxième chose qui pourrait changer la donne, même si tout ça paraît puéril, c'est la perspective du prix Nobel.
05:07Puisque vous avez bien vu que Donald Trump y tient, comme un enfant tient à sa glace à la fraise et à la vanille,
05:13et que si on éloigne cette perspective, pour lui, c'est une source de tracas et même de tristesse et de déception.
05:21C'est ce qu'il y a dans la besace de la diplomatie internationale.
05:25Ce n'est pas grand-chose, mais on ne sait jamais.
05:28Si on retient très peu d'avancées de la réunion hier au Kremlin,
05:31on retient des propos que Vladimir Poutine a eus avant que ne commence cette réunion.
05:36Je l'ai cité en titre.
05:38Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts.
05:44Ce n'est pas la première fois qu'il dit des choses de cet ordre.
05:48Alors là, bien sûr, avant une réunion comme celle-ci, ça résonne.
05:53Alors ça résonne, d'abord pour essayer de faire comprendre aux Américains
05:58que eux, les Russes, ne sont pas de nature à mettre des bâtons dans les roues,
06:04que tout vient des Européens, que tout le problème vient des Européens.
06:08Un. Deux, est-ce que ça peut vouloir dire éventuellement que Poutine craint les Européens ?
06:15Pas vraiment a priori, mais ce qu'il a remarqué quand même, c'est que depuis ce conflit,
06:21il y a eu une mise en ordre des Européens.
06:23Sauf qu'au moment où il faut être encore plus ferme, ils ne sont pas là.
06:26Et ça, ça correspond à une vision déjà depuis longtemps manifestée et éprouvée de Poutine par rapport à l'Europe.
06:33Ces gens-là ont non seulement des valeurs qui n'en sont pas, aux yeux du président russe,
06:39mais en plus, ils sont incapables de les défendre.
06:41Donc là, il y a une manière finalement d'éliminer le partenaire européen à bon compte,
06:48puisque Poutine semble dire, oui, avec les Américains, on n'est pas d'accord,
06:52mais on arrive à discuter, alors que les Européens, eux, sont des fous et des irresponsables.
06:57Donc voilà l'utilisation de la chose, du rapport avec les Européens,
07:03d'autant qu'on voit bien, en ce moment surtout, sur la question de l'utilisation des avoirs russes et du capital russe,
07:11qu'il y a une grosse divergence, qu'il y a un problème par rapport à la légalité,
07:16ou plutôt l'illégalité de cette captation,
07:19et qu'au fond, quand on se bagarre en Europe sur la question de savoir si on peut prendre les avoirs russes ou pas,
07:26non seulement on donne du mou et du gage à Poutine,
07:30mais en plus de ça, on nommait complètement d'apercevoir ce que pourrait être la réalité de l'Europe,
07:36si par mégarde ou si par malheur Poutine gagnait,
07:39parce que alors là, c'est même plus les 100 milliards ou les 200 milliards russes qui seraient en question,
07:43c'est le coût d'une dislocation de l'Europe,
07:45c'est le coût aussi de la subversion à l'intérieur des pays européens,
07:49et ça, pourquoi on ne veut pas le voir, vous l'avez compris, on le répète depuis des lustres ici,
07:54c'est que la perspective d'un État pareil, en tout cas d'une dislocation pareille,
07:59ou d'un totalitarisme en Europe, c'est quelque chose qui fout une trouille fantastique à tous,
08:04à vous, à moi, aux citoyens et aux dirigeants,
08:06parce que ça rappelle le nazisme et qu'il est inconcevable dans notre esprit
08:10qu'il y ait un totalitarisme à nouveau qui voit le jour en Europe et qui nous concerne directement.
08:15L'un des grands blocages européens est là, et Poutine le sait,
08:20et il appuie là où ça fait mal.
08:21C'est de bonne guerre, mais effectivement, vous avez raison,
08:24on ne peut pas non plus dire que c'est uniquement que de la rhétorique.
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