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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Dans l'agenda politique aujourd'hui, Sébastien Lecornu va rencontrer Patrick Martin, le président du Medef.
00:13Il y a quelques jours, le Premier ministre a écrit d'ailleurs au patron pour tenter de les rassurer.
00:18Ils sont vraiment inquiets, vous pensez Vincent ?
00:20C'est plus de l'inquiétude, de la lassitude, Dimitri, c'est le blues du businessman, de l'entrepreneur, de l'inventeur, du créateur.
00:27Alors jusqu'ici, s'il avait du succès dans ses affaires, il savait que l'État lui ferait rapidement les poches.
00:32Mais il restait encore quelques petites zones protégées, des interstices vierges de toute ponction fiscale, de toute inspection tatillonne.
00:38Mais depuis deux mois, c'est une espèce de cauchemar.
00:41Il est encerclé par une troupe de collecteurs d'impôts qui veulent prélever encore un peu plus de la naissance jusqu'à la mort,
00:47et des biens professionnels jusqu'au patrimoine particulier.
00:50Le message est le suivant, votre réussite est coupable, vous devez rendre à la société ce que vous avez injustement gagné.
00:56C'est la prophétie de Bernanos, les ratés ne vous rateront pas.
01:00Et puis il y a ce bruit qui nous vient de l'Assemblée, le bruit vide d'une médiocrité bavarde et satisfaite.
01:06Il faut imaginer, Dimitri, un instant, dans quel état d'esprit doit être l'entrepreneur qui a pris tous les risques,
01:12qui a travaillé 15 heures par jour, tenu son budget à l'europrès,
01:15quand il voit des apparats chics, comme notre vice-premier ministre, je veux parler d'Olivier Faure,
01:19battre la mesure d'une fanfare gouvernementale dont le bilan sur 8 ans est de 1000 milliards de dettes.
01:25Des élus absolument stériles qui parfois n'ont jamais mis les pieds en entreprise
01:29s'autorisent à viser des biens qu'ils appellent improductifs.
01:33Cet automne socialiste, c'est la marche sinistre de la taxe appuyée sur le bras de la dette.
01:38Mais Sébastien Lecornu, justement, veut convaincre les chefs d'entreprise que ce moment pénible est temporaire,
01:44qu'il faut préférer un budget imparfait à la crise politique totale.
01:47Mais que vivons-nous aujourd'hui, Dimitri, si ce n'est une crise politique totale ?
01:53Une crise dont les effets viennent percuter l'économie.
01:55Alors il y a la dette, les impôts, la dépense qui font tourner le pays au ralenti,
01:58il y a cette passion de l'inspection, cette république du sous-chef
02:01qui étouffe la liberté indispensable à la créativité et l'innovation,
02:05mais il y a aussi l'insécurité qui se propage jusque dans la vie professionnelle.
02:09Nicolas Bavresse, dans Le Figaro, lundi dernier, nous rappelait qu'à Marseille,
02:12Orange a fermé son site pour 15 jours, un site où travaillent plus de 1000 personnes,
02:16à cause du narcotrafic.
02:19A Aubervilliers, BNP Paribas et ses 2000 salariés quittent le quartier de Rosa Parc,
02:24miné par le krach, pour aller s'installer à Levallois, lieu plus sûr.
02:28Cette France défigurée par la délinquance et par les effets d'une immigration à contrôler,
02:32finira aussi par perdre pour ses motifs son extraordinaire force d'attraction.
02:36Est-ce que vous croyez vraiment que nos entrepreneurs peuvent quitter le pays quand même, Vincent ?
02:41Je le crains, je le crois et je le vois déjà.
02:44Pour eux, la France est devenue un grand point d'interrogation, une question existentielle.
02:50Alors que la compétition mondiale s'accélère, pourquoi continuer à traîner le boulet des normes et celui des impôts ?
02:55Je vous rappelle que le débat aujourd'hui porte notamment sur la possibilité de plus taxer le patrimoine professionnel,
03:00ainsi que la transmission de ce patrimoine, le fameux pacte du treil,
03:03c'est-à-dire rompre la chaîne qui souvent est à l'origine de la création ou du développement d'une entreprise.
03:10Pendant ce temps, l'Italie ouvre grand ses bras aux entrepreneurs et propose des transmissions exonérées d'impôts.
03:14Quand Madame Binet, la patronne de la CGT, compare les patrons tentés par l'exil à des rats qui quittent le navire,
03:20quand elle dit que les multinationales françaises sont, je la cite, des « handicaps pour le pays »,
03:25elle ne fait qu'exprimer en des mots brutaux et agressifs ce que le budget socialiste dit de façon chiffrée et réglementaire.
03:31L'objet de la politique est d'encourager l'économie d'un pays, mais aujourd'hui elle le décourage.
03:36Pour nos entrepreneurs, la politique n'offre aucune solution, elle est même le cœur du problème.
03:41Signature Europe 1, l'édito politique, merci beaucoup Vincent Trémollet.
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