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00:00Hello and welcome to Semaine Verte.
00:29On vous présente aujourd'hui la suite de notre documentaire sur la relève agricole,
00:34mais d'abord un bref rappel de notre épisode de la semaine dernière.
00:40Ça fait bizarre un peu. Je suis partie seule, indépendante, puis là je reviens.
00:45Le père d'Alicia compte sur elle pour prendre la relève.
00:48T'es capable. C'était clair qu'elle revenait ici pour de bon.
00:54On pense à la retraite à ce moment-là. C'est peut-être la première fois qu'on pense à la retraite.
00:59Mathis va bientôt être propriétaire de 20 % des parts d'une des entreprises de ses parents.
01:04Les prises à valeur ont été énormes au fil des dernières années au niveau des fonds de terre,
01:08et on est rendus à cette valeur-là.
01:10Mégane et sa famille n'ont toujours pas de ferme.
01:13On n'a pas de ferme, pas de terrain, pas d'animaux.
01:16Finalement, il y avait eu l'appel pour dire que le projet ne respectait pas les critères pour ce programme-là.
01:22C'est assez impressionnant, hein?
01:26Et de leur côté, Samuel et Maxime ont retapé leur bâtiment.
01:32J'ai une expérience en construction, mais ce que je faisais, c'était du nœud.
01:37Donc c'était droit.
01:38Là, on travaillait avec quelque chose qui est croche, puis on essayait de mettre ça droit.
01:43Cette semaine, dans la suite de ce documentaire, les choses se corsent au cours de l'hiver pour la plupart de nos jeunes agriculteurs.
01:51Ça fait que notre table, c'est la 14.
02:01Bon, ça fait que c'est parti.
02:03Ouais.
02:05Ce soir, c'est particulier.
02:08On est à un gala, le gala Maurice-Richard, à l'Hôtel Montfort de Nicolet.
02:11C'est une première pour nous.
02:13C'est pour ça qu'on est habillé en conséquence.
02:15J'ai ressorti mon veston quand je faisais mes représentations orales d'université,
02:19qui date de 2016, quand même.
02:21C'est un gala qui promouvaient les entreprises de la région.
02:25On s'est inscrit dans le concours qui est fait par la Chambre de commerce
02:29pour la division micro-entreprise.
02:32Puis maintenant, on est nominé.
02:35L'Ordre du Patager.
02:36Ok, enchanté.
02:37On est dans la même catégorie.
02:38On est dans la compétition.
02:39Enchanté.
02:39Oui, exact.
02:41La raison principale pour laquelle on est ici, Maxime et moi, c'est pour faire du PR.
02:45Parce que notre mise en marché, c'est pour vendre à des entreprises.
02:48Il y a plein d'entrepreneurs ici.
02:50C'est notre premier contact avec le marché.
02:52Ok.
02:52Bien juste, je me trouve avec la cinquième génération qui fait le territoire.
02:55Ah oui, c'est en agriculture.
02:57En agriculture.
02:59Très bon.
02:59Le premier en maréchal.
03:01Très bon.
03:02J'ai été dix ans de sous-ministre en charge du parc industriel.
03:06Ok.
03:07Je suis toujours là d'ailleurs.
03:08Nous, notre mise en marché, on vise bec en cours justement.
03:11Avec les nouvelles entreprises de batterie.
03:1210 000 nouveaux travailleurs dans la prochaine décennie.
03:14Faisiez pas dans l'Asie.
03:15Oui, oui, oui.
03:16J'ai aucun doute qu'on peut être en montée.
03:19Si on toujours n'hésitait pas.
03:20Parfait, merci.
03:23Allons nous asseoir.
03:25On est assis de bas, je crois.
03:2614 000.
03:27Ouais, ouais.
03:29On est là.
03:29On est rendus là, Max?
03:30Ouais, ouais, on est rendus là.
03:31Ils ont fait une belle job.
03:37Et c'est parti officiellement pour le trophée de la première catégorie ce soir.
03:42Ce sera la catégorie micro-entreprise.
03:49Le gagnant.
03:53Kangoo et compagnie.
03:54On est pas déçus d'avoir gagné parce qu'au final, en venant d'une soirée comme ici,
04:09rencontrant des entrepreneurs, on était gagnant en partant.
04:12Je veux dire, on a fait des belles rencontres, on a échangé des cartes d'affaires.
04:15Ça, c'est notre plus beau prix, je pense, qu'on peut avoir.
04:17Le reste, ça aurait été futile, je pense, que l'entreprise qui a gagné, il le méritait.
04:21Au vrai...
04:22Ouais, ouais, ben oui.
04:23Donc, ce qui fait nous dire qu'on va se reprendre l'année prochaine.
04:26Ouais, naturel.
04:27C'est compliqué.
04:27Ah, c'est ça?
04:28Right?
04:28Jusqu'à temps qu'on gonne.
04:30On va s'en prendre.
04:31Jusqu'à temps qu'on gonne.
04:31Février 2024, on a trouvé l'emplacement. On a fait un offre d'achat. On est allé avec la financière Québec. Au mois de juin, ils nous ont redemandé des documents.
04:52Bon, aujourd'hui, on est là pour faire la mise au point du projet. Donc, ma mère, Véronique, et mon père, Patrick, on est tous les trois associés pour le projet.
05:01Puis là, ben, on négocie, on essaye de faire comprendre à la financière agricole qu'on peut pas avoir les documents environnementaux pour l'élimination du fumier tant qu'on n'a pas acheté. Ils veulent rien savoir.
05:19Je me suis fait dire assez vite que Vachebeau, ça marcherait pas tout de suite.
05:23Au mois d'octobre 2024, M. de la financière agricole me recontacte pour me demander si on est toujours intéressé pour le projet. On dit oui. Il redemande beaucoup de documentation.
05:37C'est pas le fait qu'ils en demandent autant, ça, c'est pas grave, mais c'est qu'il y a rien qui le dit.
05:42Toi, tout ce qu'ils disent, t'as besoin de chiffres, t'as besoin d'un plan d'affaires, puis tout est senti aller bien, puis ils vont te signer ça, puis ça va être...
05:49Mais quand t'arrives là-dedans, c'est pas pantoute ça, là. Parce qu'il y en a pas un qui a les mêmes critères, il y en a pas un qui a les mêmes demandes, qui a les mêmes papiers.
05:55On est rendus fin février. Ils nous disent que les soumissions qu'on leur a fournies sont pas bonnes.
06:05À un moment donné, je me suis dit, là, si ça continue comme ça, t'sais, c'est tout le temps quelque chose qui se rajoute, puis on tape tout le temps au-dessus de la tête pour dire, ah, ça marchera pas, ça marchera pas.
06:14Moi, je me remets à 21 ans. Je pense pas que j'aurais eu la force de caractère, puis l'aplomb.
06:21Tu te fais dire, par quelqu'un qui est supposé te guider dans ce projet-là, que ton projet est bon à mettre aux poubelles, à 21 ans, tu le prends off.
06:39Hum-hum.
06:40Tu te fais dire, c'est pas bon, le bovin.
06:47Ouais.
06:48Tu y arriveras pas.
06:57Ça, ça t'arrêterait.
06:58T'as essayé de t'ajuster avec tout ce que tu reçois comme information, puis émettre une façon de dire, OK, je pourrais passer par tel chemin pour y aller, puis tu te fais dire, ah, bien, ça marchera pas quand même.
07:22Il faudrait vraiment que tu fasses comme ça. Mais en étant quelqu'un qui ressort de l'école, qu'il faut que tu travailles pour payer ses prêts, ses ci, c'est ça.
07:30Tu te dis, comment je vais faire pour travailler à temps plein, temps partiel, en faisant ce que je veux faire.
07:37À un moment donné, quand t'as vu toutes les options, tu te fais, là, c'est quelle option qu'il me reste pour réussir à le faire.
07:43On a remis les affaires en perspective. On a remonté le projet, retravaillé le projet, regardé les options qui s'offraient à nous.
07:54Là, on a un sprint. Je pense que le plan de match, là, arrive à sa fin.
07:59Les trois personnes au niveau du financement, que ce soit le gérant de banque, le FIRA, puis la financière, sont rendus qu'ils se parlent.
08:06On est rendus là.
08:09On est positifs? On est motivés?
08:12Oui.
08:12Les appels à l'achat local se sont multipliés depuis le début de l'année.
08:17Mais contrairement à ce qui s'est passé au début de la pandémie, il y a cinq ans, les abonnés au panier de légumes tardent à se manifester.
08:24Bonjour, le message s'adresse à Marie-Josée. Ici Maxime, de la ferme L'Ordure du Potager.
08:28Vous m'avez indiqué que vous aviez discuté avec les ressources humaines, puis qu'ils ont fait un vol de face.
08:32La Chambre de commerce ne nous a pas nécessairement apporté des clients, donc rappelez-moi dès que possible.
08:38J'ai commencé à faire ma prospection au mois de décembre, puis mes premiers paniers vendus ont été faits au mois de mars.
08:46Cette année, on avait prévu vendre 85 paniers, et puis à date, on est à 45 paniers.
08:55Beaucoup d'entreprises, c'est des entreprises majoritairement manufacturières, donc qui ont souvent des filiales aux États-Unis.
09:02Il y a un très mauvais timing pour notre modèle. Je ne veux pas mettre le blâme au complet sur le contexte économique actuel,
09:08mais ça apporte beaucoup d'incertitude dans les entreprises.
09:11Bonjour Jean-François, ici Maxime, de la ferme L'Ordure du Potager. Aujourd'hui, je te fais un petit suivi.
09:16Je lui ai envoyé deux courriels, puis je l'ai appelé une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, sept fois.
09:24Puis j'ai contacté au-dessus de 250 entreprises. J'ai envoyé au-dessus de 800 courriels. J'ai fait au-dessus de 400 appels.
09:35Ça, c'est juste ce que j'ai été capable de prendre en note. Il y en a d'autres qui ne sont pas pris en note.
09:40Puis j'ai réussi à vendre seulement 45 paniers à trois entreprises différentes.
09:46Quand tu regardes mon ratio en ce moment, il est extrêmement mauvais.
09:49Bonjour Alexandra, ici Maxime, de la ferme L'Ordure du Potager.
09:52Puis ça commence dans deux mois à peine. Donc c'est très stressant, très difficile sur le moral. Décourageant.
10:01Maxime, de la ferme L'Ordure du Potager. Merci beaucoup. Passez l'exemple fin de journée. Au revoir.
10:15Après la pause, changement de cap pour Alicia.
10:19Aujourd'hui, les clients peuvent venir à la ferme manger de la tire.
10:48Puis c'est moi qui est responsable de servir la tire.
10:51J'entends souvent ça. Moi, un dernier, finalement, on le revoit.
10:58C'est plus moi qui est responsable de faire les produits d'érable.
11:01Mais faire le sirop en tant que tel, c'est moins acquis, mettons.
11:05Ça, c'est plus la partie, je dirais, qui est vraiment plus à mon grand-père et à mon poêle.
11:09Tout est vieux ici. C'est tout du vieil équipement que mon grand-père a acheté et mon père a acheté.
11:18C'est sûr qu'eux autres, ils ont leur mentalité de... ils ont toujours fonctionné avec ça.
11:23Ça fait que ça va bien, puis on ne change pas.
11:26Il faudrait briser ça un peu, puis bien laisser mettre ma trace quelque part là-dedans.
11:30Bien, je ne dirais pas que j'ai honte, mais j'ai moins envie d'inviter des gens, mettons, à Kamanasuk.
11:45Pour m'avoir comparé à quand j'ai fait le cours à l'ITA d'acériculture, on n'est vraiment plus au goût du jour.
11:52L'évaporateur, il a juste mon grand-père qui est capable de le faire fonctionner.
11:58Puis là, il a eu 90 ans cet été, ça fait qu'il faut le diminuer, il faut diminuer sa quantité de travail, sa charge de travail.
12:16En partie de Noël, c'est sûr qu'on a été ouvert un petit peu à la cabane à sucre pour les ventes de Noël,
12:20mais après ça, moi, je n'avais plus rien à faire.
12:23Est-ce que tu as eu ton étante?
12:26Je faisais déjà de la suppléance dans les écoles, dans mes temps libres,
12:28puis je me suis fait offert un contrat en anglais.
12:34Je ne m'aurais jamais imaginé faire ça, mais pour vrai, j'aime ça, j'aime les enfants.
12:37Je les aime beaucoup, mes élèves, aussi. Ça me coble.
12:40Est-ce que ça te donne le goût d'entrevoir une carrière en enseignement?
12:43Bien, c'est sûr qu'on a eu la discussion avec mes parents, puis comme...
12:47En ce moment, je le fais parce que je n'ai pas vraiment le choix,
12:49mais de faire les deux, je trouve qu'à long terme, ça deviendrait vraiment épuisant,
12:54de faire ça le jour, puis de venir ici le soir et les fins de semaine.
13:00C'est sûr que ce n'est pas le mode de vie que je recherche, je pense.
13:05Ça fait que il faudrait faire... Je ne pouvais pas faire les deux.
13:09Il va falloir que tu fasses un choix.
13:11Oui, mais...
13:12Est-ce que ça se pourrait que le choix, ça soit finalement que tu ne prennes pas la relève de la ferme
13:17et que tu deviens enseignante?
13:18Je ne sais pas.
13:38Le Canada fait face aussi à des tarifs douaniers de la Chine.
13:42Alors, ces tarifs chinois qui devraient entrer en vigueur le 20 mars vont cibler notamment
13:48certaines huiles végétales, la viande de porc et des produits de la mer.
13:53Aujourd'hui, la Chine impose des tarifs de 25 % sur le porc.
13:57La Chine représente un marché important parce qu'il y a certains produits qui sont vendus dans ce marché
14:04que les consommateurs canadiens ne veulent pas acheter.
14:07Tu sais, je me souviens quand je jase avec mes parents, qui étaient producteurs de porc dans le temps,
14:13ils m'ont toujours parlé de choses qu'eux autres ici, ils ont des défis, des...
14:18Fait que tu sais, c'est sûr que le porc, c'est un monde plein de défis, mais...
14:21Souvent, c'est ça qui est beau, mais il faut toujours avoir comme un espoir que tout va se placer,
14:28puis c'est comme la crise en ce moment qui sévit, là.
14:31Je veux dire, pour les tarifs chinois, puis tout ça, tu sais, on...
14:37Nous, on est à contrat, fait que pour notre part, à nous, à date, nos bâtiments ont des animaux dedans,
14:44puis je veux dire, les animaux continuent à naître, puis continuent à bien aller à l'abattoir.
14:49Il ne faut pas être inconscient, mais en même temps, ça me remet en question de savoir,
14:53tu sais, racheter ici, puis me lancer dans la production porcine, c'est de quoi apparaître, tu sais,
14:59avec ces tarifs-là, les up and down à travers les années, tu sais, ça va-tu me permettre de vivre,
15:03puis de payer mes paiements, puis tout, pendant X années, tu sais, je veux dire,
15:08pour en vivre le restant de ma vie, tu sais, j'ai 20 ans, mais en vivre encore 30 ans de tout ça,
15:13même plus 40 ans, c'est-tu possible? Est-ce que mes bâtiments vont suivre la...
15:17Tu sais, c'est... Production porcine, production porcine,
15:19mais est-ce que ça va me permettre de faire vivre ma famille, puis de vous...
15:24On dirait qu'il faut toujours être de plus en plus gros pour réussir à avoir de quoi de dessin,
15:28fait que, tu sais...
15:29Est-ce qu'on va suivre la game, j'espère,
15:31mais est-ce que notre production va suivre la game?
15:33Ça, je le gère pas.
15:34C'est juste que je te donne d'un trou.
15:50Là, on est en train de planter des poivrons, et là, à côté, on est les betteraves. Ça a été nos premiers, premiers
15:55transplants en champs qu'on a fait, je pense, à la fin avril. Là, bien, c'est l'accomplissement, on dirait, de tout ce travail-là, des centaines et des centaines d'heures, là.
16:03Ça fait que ça, c'est la petite partie facile, je dirais, là, de tout ce qui a été avant.
16:09Ça fait que donc, comment tu te sens par rapport à ça?
16:11Ah, nostalgique! Écoute, c'est la terre de mes ancêtres, là. Je suis quand même la cinquième génération à occuper le territoire,
16:16la première qui va planter les légumes ici, puis je me sens fier. Pour vrai, là, j'aime ça.
16:21Ça te rend humble, là. Ça te rend humble parce que c'est tellement de travail.
16:27L'autre fois, mon père, il est venu nous aider à faire de la transplantation, puis il me pose la question,
16:33« Hey, vous travaillez vraiment fort, tu sais, combien est-ce que vous allez faire cette année? »
16:36Puis là, bien, j'ai répondu, « Bien, écoute, on va pas faire une scène cette année, on paye pour faire de l'agriculture. »
16:40On met de l'argent.
16:41Puis on est un scénario quand même idéal au niveau du financement en plus.
16:44Fait qu'ils n'imaginent pas ceux qui ont rien, rien, rien, rien, rien pour repartir, c'est impossible.
16:50Le point où est-ce que je pense que j'ai été le plus déçu, c'est vraiment au niveau de la vente des paniers.
16:56Éprouver autant de difficultés à vendre des légumes, c'est déplorable.
17:04C'est le trou qui cuit.
17:07Puis j'entends aussi.
17:09C'est sûr que c'est le troisième, hein?
17:10Ouais.
17:12Il est là, là.
17:14C'est sûr qu'il va falloir faire quelque chose.
17:19Tantôt, c'est de l'autre bord?
17:20Ouais.
17:21Bien, ouais.
17:21Moi, c'est vraiment la vente des paniers qui m'a épuisé physiquement et mentalement.
17:30On est à 49 sur 85.
17:34Fait que c'est la merde, en d'autres termes.
17:36On peut se rendre à 60, là, je serai vraiment content.
17:38Après la pause, l'heure est au bilan pour les jeunes de la relève.
17:47La dernière fois qu'on s'est vus, on était proche du but.
18:13Donc là, quatre mois passés et là, maintenant, on a encore un dernier élément qui nous a été demandé de modifier dans notre projet.
18:21On doit faire vérifier tout ce qui est plan d'affaires et prévision financière par une firme.
18:30Fait que là, bien, on est encore dans le processus de remplir cette demande pour être capable de renvoyer le projet.
18:37C'est ma deuxième année, je connais plus qu'à faire sur l'entreprise.
18:42Donc, ils m'ont laissé prendre un petit peu plus de place,
18:45de faire un petit peu mon planning au courant des semaines parce que je sais c'est quoi qu'il faut faire.
18:50C'est ça, c'est ça, c'est ça.
19:20L'amour, dans le fond, de la production bovine, c'est sûr que ça m'aide grandement à rester et à continuer malgré toutes les embûches.
19:35Et là, tu es contente?
19:38Yep.
19:39Ils sont assez pleins quand même.
19:40Oui.
19:41C'est rempli.
19:42Mais première affaire, le goût, lui.
19:44Les trèfles, ils mangent les trèfles.
19:45Yeah.
19:46Brian est quand même un bon conseiller dans tout ça.
19:49Fait que, tu sais, je discute beaucoup avec lui, puis c'est le fun parce que je suis capable d'avoir d'autres points de vue.
19:54Fait que ça l'aide à soulager un petit peu la pression du projet à ce niveau-là.
19:59C'est quoi la chose que tu as appris la dernière année?
20:05Oh mon Dieu, bien, plein de choses, d'essayer, de voir si ça fonctionne.
20:09Puis si ça ne fonctionne pas, bien, ce n'est pas grave.
20:11La prochaine fois, on va se rattraper, on va modifier, puis on va trouver une autre méthode de faire.
20:16Megan, bien, tu sais, moi, j'espère que dans le futur, elle va voir son propre entreprise.
20:22Bien, nous, on sera content et fiers qu'elle est capable de rester ici.
20:27Mais, tu sais, ça, c'est surtout, ça va être à elle de décider, là.
20:31Moi, je ne veux pas nuire son progression en aller voir d'autres choses, avoir d'autres défis.
20:39Et peut-être, dans le futur, ça va prendre d'autres challenges, parce que le moment qu'elle voit son propre entreprise, les vrais défis commencent.
21:00Est-ce que tu es là où tu pensais être un an, tu sais, tu as sorti de l'école?
21:04J'ai déjà fait une bonne partie de ce que je pensais avoir fait, puis je ne suis pas déçue de la place où je suis en ce moment.
21:11La ferme, je vais finir par l'avoir, d'une manière ou d'une autre, je vais avoir ma production, je vais faire... je vais travailler dans le domaine.
21:21Tu aimes ça?
21:22J'espère être ici avant la... 2026, mais encore là, je ne pourrais pas dire.
21:28Aujourd'hui, on remplace les anciennes barrières de fer dans l'une de nos porcheries par des barrières de plastique.
21:50On va prendre, mettons, celle-là. Je dis que c'est mon projet, parce que c'est... ça fait un an que j'ai fini l'école, puis c'est la première fois qu'on me laisse autant, comme, gérer,
22:02tu sais, de prendre les décisions de qu'est-ce que je veux, comment je le veux, où je place mes affaires, qui j'engage, comment, combien de temps ça va nous prendre.
22:09Bien, c'est vraiment moi, de A à Z, que, tu sais, mon père m'a vraiment fait confiance.
22:12J'ai vu qu'il y avait du gaz, puis du potentiel, puis crème, tout de suite, la première semaine, on a fait comme trois fois ce qu'on pensait faire.
22:25Il a appelé son équipe, il a appelé ses amis, des gars dans la construction, puis tout, puis, tu sais, à 20 ans, il a... il a été le leader du projet, on peut dire, là, tu sais, ça m'a vraiment... c'est beau de voir ça, là.
22:37Mathis, à 15-16 ans, on l'a envoyé travailler dans des shops, là, puis quand j'allais le chercher, il me disait tout le temps,
22:43moi, maman, c'est sûr que je vais avoir de quoi, moi, plus tard, puis je vais revenir mes affaires.
22:50J'en avais besoin, en fait, c'est ça que j'ai dit à mon père, puis j'ai dit, tu sais, en gros, je voulais pas qu'il soit là, je voulais... je voulais faire mes affaires,
22:56puis je voulais pas qu'il se lève le matin, puis qu'il vient de me dire, là, aujourd'hui, vous allez faire ça, ça, ça.
22:59J'avais besoin d'être la personne qui... qui prenait, comme, le... le devant, puis qui... qui commandait le matériel, puis qui disait, OK, ça, ça va là, ça, ça va de même, ça, ça...
23:08Il est rentré, il marchait les sept, puis il regardait, puis il était fier de...
23:12Ah, c'est ça, c'est ça, c'est ça, tant mieux de voir.
23:16Tu sais, il va falloir que je prenne la mesure, je vais aller chercher un...
23:18Ben non, mais check, on va le faire tout de suite.
23:20Attends, un pied. Si t'écoutes un pied, ils vont être pile, pile flûches.
23:23C'est le fun de les voir aller, parce qu'ils se parlent pas comme père et fils, tu sais, on dirait qu'ils se parlent comme...
23:27Entre... des... des associés, là, c'est ça qui est le fun.
23:30Tu sais, c'est... tu sais, Alex traite pas Mathis comme un petit gars, là.
23:33Parce qu'un pied, c'est comme si t'y pouvais pas...
23:35Un pied et une demi.
23:36Ouais.
23:37Mais passe-moi non une baguette complète.
23:38C'est comme si je réjeunis, parce que tellement qu'il veut, fait qu'il me ramène comme j'étais, comme...
23:43Quand j'ai commencé, là, c'est... c'est... c'est ça.
23:47C'est... ça tire vers... tu sais, des fois, je me dis, j'ai jamais tant travaillé, là, depuis qu'il est là.
23:53Fait que...
23:54Comment je vois... comment Mathis évolue depuis qu'on lui a cédé 20%, je trouve qu'il progresse de plus en plus, mais il reste le même, tu sais.
24:07Mais côté... temps qu'il met, côté vision de l'affaire, côté... qu'il prend ça au sérieux, j'ai vu accomplir ce que je pensais qu'il était.
24:18On peut dire que, tu sais, pieds au-delà, même.
24:28Bien, la dernière année de ma vie, elle a été payante, mais pas juste en argent.
24:33Je pense qu'elle a été payante en connaissance.
24:35J'ai vieilli vraiment... ça n'a pas de sens.
24:37Je veux essayer de faire mes choses de mon bord, tu sais, j'aimerais ça faire une acquisition, puis être propriétaire unique.
24:47Je vois une porcherie dans la proche de chez moi, je chonne, puis j'ai... bonjour, je me présente, puis je dis que j'habite proche, puis des fois, ils me disent que non, ils n'ont pas de relève, ou on revient me voir dans 5 ans.
24:57Tu penses déjà à acquérir ton entreprise pour être tout seul actionnaire?
25:01Bien, je pense déjà à essayer d'acquérir mon entreprise.
25:04Bien, j'essaie, je veux dire, j'essaie mille fois avant de réussir une fois.
25:07Je dirais que c'est important de me prouver qu'il n'a pas juste attendu papa, maman, tu sais, il n'a pas juste...
25:12Ah, lui, il est facile, il a tout, tout, ses parents, c'est la deuxième génération.
25:16Ça va avoir été faire Mathis-Laplombe, ça va avoir été moi qui va l'avoir fait, puis...
25:20Je veux dire, ce que j'aurais eu de mes parents, ça sera ça, mais ce que j'ai fait de mon bord, ça va...
25:24C'est ça qui me tient à cœur, je pense, puis c'est ça qui me... qui me met de la pression.
25:27Je veux... je veux... ça me... je veux vraiment.
25:30Oui, c'est ça qui me tient à vivre, OK?
25:31Oui.
25:35Depuis la dernière fois qu'on s'est vus, ça ne peut pas tout le temps bien aller.
25:39Ici, on avait des concombres, bien là, il a fallu qu'on arrache ça il y a deux semaines environ.
25:44On était infestés dans un petit insecte qui s'appelle la chrysomelle.
25:46Tu sais, là, c'est le tiers de chaque tunnel qu'on a, tu sais, zéro revenu.
25:52Mais c'est pas si pire que ça.
25:53C'est pas si pire.
25:54Pour une première saison, je veux dire, il y a beaucoup de cultures qu'on mène à bien.
26:13Elles sont vraiment grosses, hein?
26:15Ah, il y en a qui sont rendus gigantesques.
26:16Puis celle-là, on a vraiment pris notre temps, puis ça a vraiment donné un beau résultat.
26:21C'est ce que c'est proposé de donner aussi dense que ça.
26:28Au niveau des ventes de nos paniers, la dernière fois qu'on s'est vus, on était dans la quarantaine.
26:32On est rendus à peu près 53, 52, avec des clients particuliers qu'on a trouvés un petit peu ici et là.
26:42Là, on essaie d'écouler nos surplus avec d'autres avenues, des traiteurs, des restaurants, d'autres fermes.
26:49Puis ça fonctionne pas excessivement bien parce que, bien, le monde nous connaît pas.
26:52Cet après-midi, on s'en va livrer des paniers.
27:00Là, c'est un moment de ma semaine que j'apprécie quand même d'habitude.
27:03Faire les paniers, là...
27:06C'est le fun.
27:07Vous avez eu une subvention du MAPAC que vous auriez dû rembourser si vous n'aviez pas 30 000 $ de revenus dans les deux premières années d'exploitation.
27:16Là, avec toutes les mésaventures que vous avez eues, allez-vous devoir rembourser ça?
27:21Non. En fait, déjà, à notre première année, on dépasse. C'est sûr qu'on a au moins 30 000 $ de revenus.
27:27On fait un revenu, on va dire, de 40, mais on a peut-être des dépenses de 55.
27:34Fait qu'après ça, bien, on va se diviser la perte en deux.
27:36Fait qu'on va avoir payé 7 500 $ pour avoir travaillé 50 heures par semaine puis nourrir des jeunes.
27:43Ouais.
27:53Fais ça, là.
27:53Là, ça, c'est la technique.
27:55À la fin, quand ça rentre plus, il faut que t'y rentres en même temps.
28:18Salut, Jérôme.
28:18Ça va?
28:19Bien oui, toi.
28:21Yes, ça fait quoi, c'est ça?
28:22C'est l'aboutissement de tout qu'est-ce que tu travailles, pouvoir jaser avec les gens, pour checker que c'est dans le panier.
28:28Ils ont hâte de voir ce qu'il y a de vrai cette semaine, là.
28:29Vraiment, là, il y a de l'engouement, puis ça fonctionne, là, pour vrai.
28:33Ça, c'est vraiment le fun.
28:34Bien oui, je vais le ramasser pour Eliane et moi.
28:37Parfait, c'est good.
28:38Bien voilà, et puis sache qu'on a changé les poids sucrées pour vos peaux fleurs, dernière minute.
28:43C'est comme du mini-brocoli, là, tu peux le voir ici, dans le coin.
28:46Ah oui?
28:47Je pense que le sentiment qui nous a abusé la première fois qu'on a livré les paniers avec nos légumes,
28:50c'est l'accomplissement de tant d'années de travail.
28:54Ça m'a fait réaliser que ça faisait sept ans que j'avais décidé que je voulais travailler dans le maraîchage.
29:02Ça faisait déjà trois ans que moi et Samuel, on travaillait sur notre projet.
29:06Puis ça fait des milliers d'heures que j'ai mis à sortir ces légumes-là.
29:11Fait que c'est ça.
29:13Ouais.
29:13Fait que c'est un sentiment de quelque chose qui est plus grand que soi.
29:18C'est gentil, merci.
29:19Bonne semaine de vacances.
29:20Salut, là.
29:21Salut, merci.
29:21Quelles vacances?
29:22Ouais, c'est sûr, quelles vacances.
29:23Ouais, portez, je tombe.
29:28Bon, fait que c'est fait.
29:30Hé, c'est la fin, déjà.
29:31Ah!
29:32Fait que vous avez encore la flamme, là.
29:34Toutes les obstacles que j'ai vécu, là, pour...
29:36C'est pas si pire que ça.
29:37Quand t'as des obstacles, ben, t'as tout le temps des points positifs qui viennent compenser.
29:40Fait qu'au final, là...
29:42On trouve des solutions, ça avance.
29:44Ça avance pas comme on veut, mais ça avance.
29:46Là, c'est pas une ligne droite, c'est un chemin sinueux, mais...
29:48C'est la vie.
29:50Sous-titrage Société Radio-Canada
30:20Après la pause, une spécialiste de la relève agricole offre des pistes de solutions.
30:45On le voyait dans le documentaire, se lancer en agriculture aujourd'hui pour un jeune de la relève, c'est loin d'être de tout repos.
31:02Ma collègue Julie Vaillancourt s'est entretenue avec Marie Louétier, une chercheuse de l'Université Laval,
31:07qui s'intéresse particulièrement aux enjeux entourant la relève agricole.
31:11Sous-titrage Société Radio-Canada
31:16Bonjour, Mme Étier.
31:20Bonjour.
31:21Merci d'avoir visionné le documentaire.
31:24Votre première impression, ça a été quoi après le visionnement?
31:27Un dénominateur commun, la passion, la persévérance aussi de ces jeunes-là dans leurs défis, un après l'autre, et qui surmontent.
31:36C'est vraiment exceptionnel d'avoir des parcours comme ça. Je pense que ça transparaît beaucoup dans ce qu'on a pu voir.
31:42Une des choses qui nous a étonnés, c'est de suivre Megan et ses parents au fil des mois, jusqu'à quel point c'est représentatif, ce genre d'écueil-là administratif quand on tente de démarrer une entreprise agricole.
31:55C'est souvent des demandes qui sont calquées sur un modèle de transfert plus conventionnel, plus familial, où on peut se baser sur des garanties patrimoniales, sur un historique de transaction.
32:10Même parfois, ceux qui sont formés pour accompagner la relève dans ce démarchage-là, se voient perdus dans toutes les contraintes administratives.
32:23On peut voir dans le documentaire que souvent, des formulaires comme ça demandent ce qu'on n'est pas capable de fournir.
32:30Puis, je pense, c'est un gros travail d'adaptation à faire dans les prochaines années.
32:34Ça fait que oui, c'est complexe, c'est lourd et ça apporte un stress qui est non négligeable.
32:41Ces actions vont être 20 % de ça.
32:44Exactement.
32:45Bon.
32:46Est-ce qu'on peut penser que les choses sont plus faciles quand, justement, qu'on hérite de ses parents, comme Mathis, 20 %, sa voix semble toute tracée?
32:54Je dirais que les choses ne sont pas plus faciles, les difficultés sont ailleurs.
32:58Souvent, les entreprises qui sont transférées, c'est des entreprises de très grosse valeur.
33:03Ça demande à ce que la relève ait une mise de fonds conséquente à offrir.
33:09Ça, ça peut être vraiment une grosse difficulté.
33:13On peut voir que les valeurs augmentent, notamment les valeurs des terres.
33:16Les revenus agricoles ne suivent pas cette hausse.
33:19Ça, ça peut être vraiment un enjeu important au niveau du transfert d'une entreprise.
33:24Donc, Mathis, il va devoir s'endetter, en fait, aller chercher du financement pour acheter les parts de l'entreprise,
33:31puis permettre à ses parents de prendre leur retraite, d'avoir une retraite de qualité.
33:36Donc, c'est un endettement qui est non négligeable.
33:38L'entreprise agricole vaut des millions de dollars.
33:41Donc, ça fait beaucoup de pression, autant à court terme qu'à long terme dans la planification d'investissements puis de projets pour l'entreprise.
33:50Je dirais que des fois, quand je fais des trucs, je me dis, imagine que je scrape toute là.
33:58T'sais, imagine que là, je t'aime pas ça comme il faut, puis là, il y a rien qui sort, là.
34:02T'sais.
34:03T'es capable.
34:04On a un autre cas d'école dans notre documentaire.
34:08La jeune femme, Alicia, qui devait reprendre la ferme familiale et qui change d'idée en cours de route.
34:13Ça arrive fréquemment, donc on veut pas décevoir nos parents, mais est-ce que c'est vraiment ce qu'on veut faire?
34:19Donc, ça, ça fait partie aussi de ce qui est étudié dans la littérature.
34:24C'est la pérennité, la résilience aussi des entreprises agricoles qui sont transférées ou qui sont démarrées.
34:31Souvent, on peut voir qu'après cinq ans, il y a une grosse difficulté qui s'installe, soit une pression au niveau financier,
34:38soit du stress vécu par le repreneur ou la personne qui démarre une entreprise,
34:43qui fait en sorte qu'elle va se retirer du secteur.
34:47Puis c'est pas pour rien, je pense, qu'on voit que de moins en moins de la population est dans le secteur agricole.
34:53On parle de moins de 2 %, là, donc...
34:56Jusqu'à quel point le climat socio-politique, ambiant peut décourager les jeunes qui veulent arriver en agriculture?
35:02Ça joue beaucoup, puis il y a un facteur aussi de reconnaissance du métier d'agriculteur
35:09qui peuvent sentir qu'ils se font souvent pointer du doigt pour différentes pratiques,
35:17donc le bien-être animal, les pratiques environnementales.
35:20Donc ça, ça vient faire pression au quotidien sur le producteur, puis ça peut jouer sur sa santé mentale, sur son bien-être,
35:27puis ça peut être facteur, justement, de réticence à s'engager dans ce métier-là.
35:35On va avoir payé 7500 $ pour avoir travaillé 50 heures par semaine, puis nourri des jeunes.
35:42Qu'est-ce que vous avez pensé du cas de nos deux maraîchers qui avaient un plan d'affaires qui s'étaient préparés
35:48et qui, finalement, ont échoué à vendre le nombre de paniers nécessaires à leur rentabilité?
35:52Moi, j'ai trouvé, en tout cas, c'était des personnes motivées, engagées, puis qui planifiaient bien.
35:59Puis malgré tout, bien, il y a beaucoup d'embûches qui ont dû surmonter.
36:04On devrait se sentir impliqué dans tous les enjeux que vive cette relève-là,
36:10parce que c'est comment on va pouvoir se nourrir demain.
36:14De se rappeler qu'on est toutes et tous touchés par ces problématiques-là,
36:20il faut se poser des questions sur comment on va s'alimenter.
36:23Donc ça, ça passe aussi par le soutien à la relève agricole.
36:27Vous l'avez évoqué tout à l'heure, il y a seulement 1,6 % de la population canadienne qui oeuvre en agriculture.
36:34Qu'est-ce qu'on sait sur le taux de renouvellement des générations, qui est un indice de potentiel de relève?
36:40Au Canada, globalement, on est à un taux de 24 %.
36:44Au Québec, notre taux de renouvellement des générations est de 30 %.
36:48Donc, trois membres de la relève pour 10 agriculteurs qui approchent l'âge de la retraite.
36:54On s'en tire quand même bien, contrairement à la moyenne du Canada, mais ça reste très peu élevé.
37:02D'ici 10 ans, on parle de près de 50 % des producteurs agricoles actuellement actifs
37:09qui vont être rendus à l'âge de prendre la retraite.
37:1010 ans, ça arrive vite.
37:12Si on perd toutes ces entreprises agricoles-là, on perd une diversité agricole, on perd une diversité d'aliments.
37:22L'agriculture, c'est pas juste la production agricole, ça répond aussi à d'autres fonctions.
37:29Donc, comment on occupe notre territoire ici au Québec?
37:33On a de super beaux territoires agricoles.
37:35On va se promener en région, on est fiers de notre agriculture, on est fiers des paysages qu'on y voit.
37:41Mais si on veut conserver ça, bien, il nous faut beaucoup de producteurs agricoles actifs.
37:49Si on perd donc énormément de producteurs agricoles, c'est l'acte de se produire, de distribuer, de consommer qui va changer complètement.
37:59Est-ce que le Canada est le seul à vivre ce problème de recrutement de relève agricole?
38:04Le taux de renouvellement de la population agricole est en déclin partout.
38:09Dans l'ensemble des pays du Nord global, donc les pays industrialisés, riches, on parle du problème du nouvel agriculteur.
38:18Dans la littérature comme terme, c'est l'incapacité de la relève qui souhaite s'établir en agriculture, d'accéder au marché, de s'établir, de devenir producteur agricole.
38:33Puis cette incapacité-là s'est traduit en différentes barrières à l'entrée dans le secteur.
38:40La barrière la plus importante, bien évidemment, c'est la barrière financière.
38:43Le gros morceau, c'est sûr que c'est le fond de terre. Je n'ai pas de cachette. Les prises à valeur ont été énormes au fait des dernières années.
38:52Est-ce que la technologie peut venir combler ce manque de relève agricole?
38:58Ça peut venir combler à court terme peut-être une partie, mais à long terme, ce que la littérature dit, c'est que considérant les avancées technologiques,
39:07il faut quand même viser un taux de renouvellement des générations qui soit d'environ 50 %.
39:13Donc on est à 30 %, puis on ne peut pas nécessairement seulement s'appuyer sur la technologie si on veut justement,
39:20pas seulement de très grosses entreprises agricoles en très petit nombre,
39:25mais si on veut un territoire agricole qui soit diversifié et habité.
39:29Mais là, c'est décourageant ce qu'on trouve une source d'optimisme quelque part.
39:33Je pense que c'est important de se rendre compte de la situation actuelle,
39:38mais c'est important aussi de planifier ce qu'on souhaite voir pour le secteur agricole.
39:45C'est sûr que les pistes de solution, c'est de développer des financements qui soient adaptés à la réalité des nouveaux entrepreneurs agricoles.
39:56Donc des taux d'intérêt qui soient adaptés à leur réalité,
39:59c'est peut-être de voir à quel point on peut jouer dans la flexibilité des critères d'admissibilité qui sont souvent si stricts.
40:08C'est parfois difficile d'y accéder pour certains membres de la relève qui n'ont pas un parcours, disons, plus typique, plus conventionnel.
40:18Donc ce n'est pas accessible à tous.
40:19On parle souvent de soutien à ceux qui vont céder leur entreprise d'ici 2035,
40:27que ce soit un niveau fiscal, pour que ce soit plus avantageux pour eux peut-être de donner une part de leur entreprise.
40:33Donc il y a des stratégies comme ça qu'il faut réfléchir, bien évidemment,
40:36mais on a un pouvoir d'agir qui est non négligeable si on se concerte vers une vision claire du futur pour l'agriculture au Québec.
40:46Tu sais, je vous parlais d'ici 2035 environ, c'est 50 % de notre population agricole qui va être en âge de prendre sa retraite.
40:56Je pense que ça nous permet dès aujourd'hui de réfléchir à ce qu'on veut voir d'ici 10 ans comme secteur agricole,
41:04puis de reconnaître que le métier d'agriculteur est nécessaire à notre avenir en tant que Québécois.
41:09Ça, c'est une piste de solution à ne pas négliger.
41:12Je vous remercie, Mme Éthier, d'avoir pris le temps de nous parler.
41:15Merci de m'avoir invitée, Mme Vaillancourt.
41:17La semaine prochaine à l'émission, après 150 ans de pêche au homard aux îles de la Madeleine,
41:37une toute nouvelle coopérative ouvre ses portes à la relève, justement.
41:41De savoir qu'on a réussi à bien gérer cette pêche-là, à l'amener à la bonne place.
41:47C'est intéressant d'arriver au 150e, puis c'est intéressant d'arriver au 150e en bon état.
41:52Même si les homards sont au rendez-vous, cela ne veut pas dire que tout va bien.
41:57Ces dernières années, une soixantaine de pêcheurs madeleineaux ont perdu chacun des dizaines de milliers de dollars
42:03en raison de la faillite d'une usine de transformation.
42:07Certains d'entre eux se sont regroupés pour mettre sur pied une coopérative de pêcheurs.
42:13Les pêcheurs en parlaient, les pêcheurs en rêvaient de vivre ça.
42:17Puis pour nombreux pêcheurs de la relève, la mobilisation d'une coopérative de pêcheurs,
42:22c'était comme... c'est l'opportunité de faire le pont avec notre héritage culturel.
42:26Également à l'émission la semaine prochaine...
42:29Et où l'oiseau?
42:35L'opération, c'est d'essayer de trouver au moins une mère avec ses bébés.
42:39Aussitôt qu'on a trouvé les bébés, c'est de baguer les petits bébés,
42:43de prendre en note la longueur du bec, qui va nous donner l'âge de l'oiseau.
42:4826 mm.
42:49Voilà, c'est ce qui met fin à l'émission.
42:51Merci d'avoir été là et bonne semaine verte!
42:56Sous-titrage ST' 501
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