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00:00Si je vous dis Botox, est-ce que ça suscite plus de la curiosité ou de la crainte?
00:13Vous allez voir ce soir, on est clairement dans la deuxième option.
00:30Il a pris une photo, puis il faut tout faire fondre, il faut recommencer à neuf, il n'y a plus moyen de travailler avec votre visage, t'sais.
00:40Ce soir, on va vous montrer à quel point la médecine esthétique est payante, et ça, malheureusement, ça attire un certain nombre de charlatans.
01:00Les injections, comme le Botox ou les agents de remplissage, c'est un acte médical réservé à certains professionnels de la santé,
01:08parce que les effets secondaires peuvent être très graves si jamais c'est pas fait dans les règles de l'art.
01:13Alors, mes collègues Pascal Harrison-Julien et Martine Movilla ont infiltré des cliniques esthétiques pour savoir qui injecte quoi.
01:23Bienvenue à Enquête.
01:30La journée commence pour Justine et Lou, deux jeunes montréalaises.
01:47Justine a 35 ans. Elle veut investir dans son look après avoir perdu du poids.
01:52Elle rêve à des lèvres plus pulpeuses.
01:55Lou, 24 ans, veut ressembler à ses collègues dans la restauration qui ont toutes reçus des injections.
02:00Elle est aussi intéressée par des injections dans les fesses.
02:11Elles vont bientôt rejoindre les rangs des consommatrices d'une industrie mondiale évaluée à plus de 10 milliards de dollars américains par année.
02:20Une expansion catapultée par des vedettes et les médias sociaux.
02:30Hello! Partie 2 de J'ai fait peur de mon Botox.
02:33Je suis tellement contente.
02:35Là, je retourne dans la clinique, bref, pour la replompier un petit peu.
02:38La popularité de la médecine esthétique n'est plus secrète.
02:41Y avoir recours est largement discuté et documenté.
02:45Des vidéos d'injections qui effacent les rides, d'autres qui permettent de gonfler les lèvres, sont partout sur TikTok.
02:52Tout en étant moins invasives que la chirurgie esthétique est plus abordable.
02:57Et toutes les générations y ont recours, même les plus jeunes.
03:00Mais elle a aussi un côté plus sombre.
03:05Pendant une année, nous avons reçu des messages du milieu qui dénoncent les dérives et les pratiques illégales.
03:11C'est un peu l'omerta dans le milieu, mais il y a des complications.
03:14C'est la sécurité du public qui est en jeu.
03:16C'est pas tout blanc au noir.
03:17Nous avons trouvé des patients qui ont souffert du travail de certains professionnels de la santé et de charlatans.
03:23J'ai vu mon visage, puis j'étais toute paralysée d'un côté.
03:26Oui, bonjour, je m'appelle Justine. J'appelle pour prendre des renseignements, pour des injections, pour des lèvres.
03:38Justine et Lou vont contacter plusieurs cliniques.
03:41Juste pour savoir la consultation, comment ça marchait, est-ce qu'il faut que...
03:45En fait, elles sont des journalistes.
03:47Avec leur aide et avec des identités fictives, nous allons vous montrer les coulisses d'une industrie avec beaucoup de règles qui ne sont pas toujours respectées.
03:55On se pose la question, est-ce que l'appât du gain a transformé cette lucrative industrie médico-esthétique en un véritable Far West?
04:25Marc Dumaine s'est fait connaître pour son coaching professionnel et personnel.
04:39Il s'est démarqué dans le métier en ne cachant pas avoir eu une vie semée d'embûches.
04:43Donc, au secondaire, je n'étais pas le gars le plus populaire, je n'étais pas le gars qui faisait du théâtre.
04:51Donc, ce sentiment de rejet et tout ça, puis le cégep est arrivé, j'ai pris un peu de coffre, puis j'ai eu la chance même d'être mannequin et de faire des petits trucs, puis on prend goût à ça.
05:02Puis on finit par suivre des standards.
05:05Les années passent, et pour justement arriver à répondre à ces standards-là, Marc se tourne vers les traitements médico-esthétiques.
05:14Mais vers 29-30 ans, je commençais à me trouver des rides, puis j'ai appelé en ligne, j'ai trouvé une place qui était très à la mode, puis j'ai été sans rien comprendre, sans rien trop connaître.
05:24Au Canada, tout ce qui touche les injections, comme le botox ou les agents de comblement, s'est considéré être un acte médical qui doit être exécuté par un professionnel de la santé.
05:41Au Québec, le Collège des médecins a adopté un cadre strict pour mettre de l'ordre dans une industrie de plus en plus populaire.
05:48Les médecins, et depuis quelques mois les dentistes, doivent faire une prescription et un plan de traitement personnalisé pour chaque patient.
05:55Et pourtant, plusieurs professionnels de la santé nous confirment que, malgré tout, les règles sont toujours loin d'être suivies.
06:03C'est un peu l'omerta dans le milieu, mais il y a des complications.
06:07C'est la sécurité du public qui est en jeu.
06:10Une médecin a accepté de nous rencontrer pour nous parler à condition de préserver son anonymat.
06:15Elle craint les représailles d'un milieu ultra-compétitif.
06:18Appelons-la André.
06:20Au Québec, pour pouvoir avoir un restaurant, ça prend un permis.
06:23Il y a des systèmes d'inspection.
06:25Ça n'existe pas dans les cliniques médicales ou médico-esthétiques.
06:29Même s'il n'y a pas d'inspection formelle, les règles sont strictes.
06:33Un médecin doit obligatoirement rencontrer le patient en personne et l'évaluer.
06:38Il peut ensuite faire l'injection lui-même ou déléguer un plan de traitement à une infirmière.
06:42En cas d'urgence, il doit être prêt à intervenir en 15 minutes.
06:46Ce qui arrive, c'est qu'on voit des patientes arriver parfois avec des injections en quantité exagérée,
06:52des visages déformés.
06:54C'est sûr que quand il n'y a pas un contrôle sur ce qui est fait,
06:57il n'y a pas de limite, en théorie, à ce que la patiente pourrait recevoir dans le menton
07:01ou dans les pommettes, par exemple.
07:07C'est ce qui s'est passé pour Marc Dumaine.
07:09Pendant des années, il est passé d'une clinique à l'autre.
07:12Ça a été un moment donné où je me suis questionné sur moi
07:16et j'ai dit que je vais aller demander l'opinion vraiment de quelqu'un,
07:18je pense, qui est vraiment, à mes yeux, le meilleur médecin.
07:22Pour avoir un avis, parce que je sentais que là, je ne suis commencé à être plus moelle.
07:28Je suis arrivé là et il m'a dit,
07:30« Monsieur Dumaine, ça ne marche plus, là. »
07:34Il a fait des ronds sur mon visage avec un crayon.
07:37Il a pris une photo et il a dit, « Il faut tout faire fondre.
07:40Il faut recommencer à neuf. Il n'y a plus moyen de travailler avec votre visage. »
07:45Toutes les personnes qui auraient pu me le dire,
07:51il y avait de l'argent au bout de ligne.
07:53Est-ce qu'ils veulent nous dire de ne pas le faire ou ils vont prendre ton argent?
07:57Moi, souvent, ils prenaient mon argent.
07:58En 2024, le Collège des médecins du Québec, informé de l'existence de certains manquements,
08:11a dû rappeler à ses membres qu'ils avaient un devoir éthique de se plier aux règles.
08:15Mais selon notre médecin, ce n'est pas suffisant.
08:19Qu'est-ce qui vous inquiète le plus?
08:21Plusieurs médecins dans le domaine que je connais, d'ailleurs,
08:24trouvent qu'il y a une dégradation de ce qui est fait auprès des patients,
08:27des pratiques, des substances non homologuées.
08:31Et puis, à chaque semaine, on entend parler de nouvelles choses qui se passent,
08:34des patients qui sont injectés sans prescription.
08:37Est-ce que vous savez si ça existe au Québec, l'injection de produits non homologués?
08:42Il y en a. Il y en a au Québec.
08:44C'est attrayant pour les gens qui font de la médecine esthétique
08:47de commander sur Internet des produits parce qu'ils sont moins chers
08:50et qu'ils n'ont pas besoin de prescription médicale.
08:53C'est facile à obtenir?
08:54C'est extrêmement facile. Deux clics, une carte de crédit,
08:57les produits arrivent par la poste.
09:04Justement, on a voulu savoir si c'était si facile que ça,
09:07acheter des produits injectables en ligne.
09:09On va voir ce qu'on peut trouver.
09:10On va vérifier si les fournisseurs existent vraiment en grand nombre
09:14et si un colis peut effectivement se rendre jusqu'à nous.
09:17Au retour, on visite une clinique d'esthétique
09:24où c'est aussi le CV d'une employée qui est gonflé.
09:27So, I'm also a doctor.
09:30I'm also the owner of the clinic.
09:32Sous-titrage Société Radio-Canada
09:37Transcription by CastingWords
10:07Nous avons contacté des cliniques et des professionnels dénoncés par nos sources.
10:13Certains endroits semblent fonctionner sans médecin, ce qui serait contraire aux règles établies par le Collège des médecins.
10:20Bonjour!
10:22Mais pourquoi c'est si important d'avoir une supervision médicale? On est allé le demander au Dr Mirko Gilardino.
10:29Les anatomies de visage sont très complexes. Première chose, il y a des choses très importantes qu'on ne doit pas blesser,
10:35comme les vaisseaux sanguins, les artères, les vents, les nerfs.
10:39C'est sûr que vous avez besoin d'une connaissance approfondie de l'anatomie faciale.
10:44Comment est-ce qu'on injecte ça?
10:48Moi, quand j'ai commencé à former mon infirmière qui travaille avec nous ici à Clinique Le 16-20, ça a pris à peu près un an.
10:55Ça veut dire, un an, elle est avec moi, on a fait beaucoup de patients ensemble, parce qu'il y a beaucoup de choses à faire.
11:02Pas juste la technique, c'est aussi la façon de faire une analyse de visage.
11:06La proportion, comment est-ce qu'on fait, pourquoi est-ce qu'on injecte ça, pourquoi est-ce qu'on injecte ça.
11:10Après avoir recueilli ces informations, une clinique nous semble particulièrement suspecte.
11:20On y propose des prix deux fois moins chers qu'à peu près partout ailleurs.
11:25Hi, I'm Valentina, I'm the main injector here at Lux Beauty Clinic International.
11:29Nous prenons rendez-vous sur Instagram avec Valentina.
11:40Ce n'est pas Valentina qui nous accueille à notre arrivée, mais une femme qui dit s'appeler Stacy.
11:57C'est elle qui va faire l'évaluation.
11:59Comme Justine raconte avoir récemment perdu du poids et être assez nerveuse à l'idée de se faire injecter, Stacy tente de la rassurer.
12:21If I show you pictures of me before, you can be like, no way, Stacy, that was not you.
12:27I was a completely different person.
12:29So I understand what you mean you want changes.
12:32Yeah.
12:32Okay.
12:33I was like, you know, you get that motivation, that extra kick, and you're like, now I can go to the gym, now I can do this, now I can do that.
12:41So I'm also a doctor.
12:44I'm also the owner of the clinic.
12:46So like, my image is very important.
12:48Petite pause ici, parce que ce que Stacy vient de dire est super important.
12:55So, I'm also a doctor.
12:58I'm also the owner of the clinic.
12:59Stacy se présente comme un médecin et propriétaire de la clinique de médico-esthétique où nous nous trouvons.
13:05Elle poursuit son évaluation en essayant de convaincre Justine de doubler la quantité d'agents de comblement qu'elle avait demandé en prenant rendez-vous.
13:12For you to really have a drastic, not a drastic look, you're like, what the heck did you do?
13:18Something natural, but something different.
13:22You would need one ml on the top and definitely one ml on the bottom.
13:25And you look fantastic.
13:26Valentina arrive.
13:28Tout est prêt pour commencer les injections.
13:30Listen, it is a little bit sensitive to the treatment.
13:32It's not like, you know, you're not getting a facial or massage or you're going to bed.
13:37Yeah, but Valentina is so good at her job.
13:41Notre collègue insiste une dernière fois pour être sûre qu'elle a bien compris.
13:45So, you're a doctor, right?
13:46I'm the owner of the clinic.
13:48Yeah.
13:49Elle évite de répondre à la question.
13:54Plus tard, nous trouvons son vrai nom.
13:56Elle s'appelle Anastasia Plaskasovitis.
13:59Elle n'est pas médecin ni infirmière, mais plutôt la propriétaire d'une clinique de soins esthétiques située dans les mêmes locaux.
14:05Pourtant, elle agit comme une professionnelle de la santé.
14:09I want to evaluate you before, of course.
14:11Well, the teenagers, the room is ready so I can evaluate you before.
14:15Perfect, come with me.
14:23En fait, c'est l'égard de la médecine.
14:24Je pense que de un, c'est toute personne qui se présente comme médecin qui n'a pas le titre professionnel réservé de médecin.
14:31Puis de deux, toute personne qui fait certains, qui pose certains actes, qui font partie du champ d'exercice réservé aux médecins.
14:44Le Collège des médecins n'a pas voulu commenter de cas précis.
14:49Nous l'avons présenté à un avocat spécialisé en responsabilité médicale.
14:52Alors, à partir du moment où on voit cette vidéo-là, la première question qui nous vient à l'esprit, c'est quel est le titre et quelle est la formation professionnelle de cette personne-là.
15:01Et si elle se présente comme médecin, après avoir fait cette démarche diagnostique-là, alors qu'elle n'a pas le titre de médecin, c'est certainement une question qui devrait intéresser le Collège des médecins.
15:12Valentina Brom se prépare pour faire l'injection, même s'il devrait avoir en main la prescription d'un médecin avec un plan de traitement détaillé.
15:26Notre infiltratrice revient à la charge.
15:28Valentina Brom n'apparaît pas au botin de l'Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, mais plutôt dans celui des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec.
15:45Son champ d'exercice est différent.
15:55Donc, tu lèves ton front.
15:56Nadelle Sankari est infirmière clinicienne depuis plus de 20 ans.
16:01Les infirmières bachelières comme elles travaillent avec la prescription d'un médecin, mais avant chaque injection, elles peuvent évaluer le patient sans recevoir l'aval d'un médecin.
16:10Dernière évaluation. Fâche-toi, s'il te plaît, pour...
16:15OK, soulève le front, c'est ça, c'est ça là.
16:19Elle travaille comme stand-up comédienne.
16:21OK!
16:22Puis, elle ne voulait pas perdre son expression.
16:24Donc, elle voulait avoir encore un petit mouvement.
16:28J'ai fait mon évaluation.
16:31J'ai vu la force de ses muscles et je me suis basée sur ce que j'ai vu, ce que j'ai évalué pour mettre le dosage, pour décider quoi mettre dans chaque région.
16:41Différence entre une infirmière clinicienne comme moi et une infirmière auxiliaire, c'est que l'infirmière auxiliaire ne peut pas évaluer.
16:54C'est le médecin qui va être à ma place, qui va demander les mêmes questions.
16:58Retournons à la clinique Lavaloise.
17:07Fidèle au scénario que nous avons préparé, Justine refuse l'injection.
17:11Elle dit qu'elle veut absolument voir un médecin et la réaction des deux femmes est surprenante.
17:16Chaque place est différent.
17:18Donc, ici, la consultation sheet que vous avez juste faite, un docteur va signer dessus et c'est votre prescription.
17:24Pas que nombreuses ont un docteur que c'est un docteur ou le docteur qui fait le service.
17:30La plupart du temps, dans les cliniques, c'est le docteur.
17:33OK, il n'y a pas un docteur à l'autre.
17:35Non, pas ici, non.
17:36Pas aujourd'hui.
17:37Je peux faire un programme avec le docteur.
17:39Il est ici dans deux semaines et tu peux vous livrer avec le docteur.
17:42Pas la même chose.
17:43Oui, bonjour, Anastasia. Mon nom est Pascal Harrison-Julien.
17:58Quelques semaines après notre passage, nous avons voulu confronter Anastasia sur les pratiques de la clinique.
18:03Nous, on a des informations comme quoi, vous, Anastasia, vous recevez parfois les patientes,
18:08que vous faites les évaluations, vous ajustez les quantités de millilitres?
18:14Non, jamais.
18:15Ça n'est jamais arrivé?
18:16Non.
18:17Est-ce que ce serait possible d'en parler avec votre clinique, d'obtenir une entrevue pour en parler?
18:22Oui, il n'y a pas de problème.
18:23Votre nom et votre numéro, et à ce point-là, je peux avoir Christine qui peut vous communiquer directement avec vous.
18:29Elle parle de Christine Sersena, une infirmière qui est la véritable propriétaire de la clinique.
18:37Elle a finalement refusé de nous parler et rejette catégoriquement toute accusation à l'endroit de sa clinique et ses employés.
18:43Il faut que je sache comment je me place aussi.
18:50En fait, je me présente, je m'appelle Vanessa et je viens de la Révisite de Montréal.
18:56Vanessa Legault est entrepreneur dans le monde de l'esthétique.
18:59Et elle est bien placée pour connaître les conséquences de faire affaire avec quelqu'un qui n'est pas qualifié.
19:04Au début de la vingtaine, elle fréquente une clinique qui propose de bons prix.
19:08À ce moment, elle ignore qu'il s'agit d'un acte médical.
19:11Moi, j'ai été me faire les injections pour mes lèvres, puis là, c'était ma retouche.
19:16Et puis là, sur le coup du moment, elle me dit comme quoi qu'elle veut essayer quelque chose.
19:21Donc, c'est les injections de Botox au niveau des pommettes.
19:24C'est quand je me suis regardée dans le miroir quelques jours plus tard, puis je riais.
19:30Je parlais avec quelqu'un, je riais, mais en me revirant, j'ai vu mon visage, puis j'étais toute paralysée d'un côté.
19:37Elle communique avec son injectrice.
19:38Elle lui propose de lui injecter des agents de comblements dans les lèvres pour qu'on porte moins attention à son visage figé.
19:47La personne n'était pas formée à la prise de base par-ci, par-là, en faisant probablement beaucoup d'essais et erreurs dans les visages des gens.
19:57Elle n'était ni infirmière ni médecin.
19:58Non, exactement.
19:59Les effets du Botox se sont estompés plusieurs mois plus tard.
20:05Et si elle nous parle aujourd'hui, c'est pour mettre en garde les jeunes femmes.
20:08J'aurais dû prendre le temps de plus m'informer et d'investiguer, mais je n'étais pas consciente.
20:14Puis surtout, j'étais beaucoup plus jeune.
20:16J'ai fait confiance, puis il y avait tellement de personnes qui y allaient.
20:20Ce que je retiens le plus, justement, c'est qu'aujourd'hui, peu importe les services d'esthétique que je vais prendre,
20:25je prends le temps de m'assurer du rendu qu'ils offrent, puis je ne magasine pas seulement un prix.
20:30Est-ce que c'est légal pour n'importe qui d'importer ce produit au Canada?
20:44La réponse serait courte à ça pour des fins commerciales, pour injecter ces produits-là dans le visage de quelqu'un, non.
20:49Il faut être un professionnel de la santé, il faut être un médecin pour commander,
20:52que ce soit des neurotoxines comme le Botox ou des agents de comblement.
20:56Par contre, je suis tombée sur plusieurs groupes de discussion de gens qui s'en commandent sur Internet pour une utilisation personnelle au Canada.
21:05Et ce que je lisais, c'est que le plus grand danger, en quelque sorte, c'est que le colis soit saisi à la douane canadienne.
21:11Donc, on va essayer de le faire en commandant une toute petite quantité.
21:18Après la pause, une conseillère financière qui, dans sa maison de Repentigny, injecte des produits interdits.
21:26But yeah, that's why my prices are lower, because I'm not a nurse, and I'm doing it from my house, so it's a little bit different than...
21:43Ça va bien. Ça va bien.
21:44Oui, ça va bien. Aujourd'hui, tu venais pour faire une injection de tes lèvres.
21:50Un petit peu plus de volume, là, on va faire ça.
21:53Dans une clinique reconnue, on peut obtenir un traitement de Botox ou injecter ses lèvres pour moins de 1000 $.
22:00Mais pour maintenir leur effet, il faut le faire plus d'une fois.
22:03Un, deux, trois, trois, pince.
22:05Les clients sont toujours à la recherche d'options plus abordables.
22:09Suraya Cardi répond à cette demande en offrant des comblements thermiques sans aiguilles dans sa maison de la Rive-Nord.
22:23Le problème, c'est que ses appareils médicaux portatifs qu'elle utilise et qui ont souvent la forme d'un stylo sont interdits au Canada.
22:44Cela n'empêche pas suraya de s'en servir pour injecter des lèvres et des fesses.
22:48Toutefois, Santé Canada n'a jamais évalué l'inocuité, l'efficacité ou la qualité de l'instrument portatif parce que sa vente, son utilisation et sa distribution ont été bannies du pays.
23:08Ça ne décourage pas suraya Cardi.
23:10It's not really painful at all. It's more of like there's a clicking sound from the pen that, I don't want to say scares people, you'll get used to it.
23:20Like the first time you'll hear it, you'll be like, OK, that's it. And then I use numbing cream too, so your experience is very, like, pretty much painless.
23:28Le produit utilisé s'appelle le Geriat VIP. C'est un produit qui n'est pas approuvé par Santé Canada.
23:34Impossible de savoir ce qu'il contient vraiment, mais on l'achète facilement sur Internet.
23:40It's like a non-invasive style, type of filler. So it's less chance of, like, issues, problems going wrong.
23:48So it's safer?
23:49Safer.
23:53Hello.
23:54Hi, am I speaking to Soraya?
23:56Yes.
23:58Après notre visite chez Soraya Cardi, nous l'avons contactée pour savoir comment elle défendait le fait d'injecter des produits non homologués avec un dispositif interdit.
24:06You do offer that service and we're going to be talking...
24:10Yes, in Florida.
24:12Not in Montréal, not in Québec.
24:14No, in Florida.
24:15It's a source met you in person in your, at your home, in Repensigny.
24:22And you're, I mean, you're advertising your services on Instagram as well, so...
24:26Ça, c'est une seringue d'acide hyaluronique. On voit que ça s'éclaire.
24:35Pour le docteur Gilardino, que nous avons rencontré plus tôt dans notre enquête, la gestion des complications est aussi importante qu'avoir les connaissances nécessaires pour injecter.
24:43Par exemple, si vous faites des injections de Botox, mais si on n'injecte pas comme il faut, on peut tomber avec une sourcil qui monte un peu, ou par exemple, un effacement des paupières.
24:56Avantage, ça va disparaître tout seul après 3-4 mois. L'effet secondaire, c'est tellement pas rare.
25:02Au niveau du comblement, ça, c'est un sujet complètement différent. Pourquoi?
25:07Si vous injectez le produit accidentellement dans une artère, cette artère va devenir bloquée et puis la circulation passe pas.
25:16Ça, ça veut dire un endroit de peau qui va manquer de circulation.
25:20En théorie, une complication comme ça, comme un blocage vasculaire, ça, c'est quelque chose qu'on doit diagnostiquer tout de suite.
25:32Tout au long de notre enquête, on nous répète souvent que pour éviter les ennuis, il ne faut pas regarder le prix, mais plutôt bien s'informer.
25:46Je pense qu'il faut être très prudent. Il faut poser des questions.
25:50On peut même aller voir sur le tableau de l'Ordre des infirmières ou le botin des médecins si on a vraiment affaire à un médecin.
25:56Parce que oui, il y a des gens qui n'ont pas de diplôme.
26:02Sauf que ce n'est pas toujours facile de trouver l'information, particulièrement dans un monde où la crédibilité semble d'abord passer par les médias sociaux.
26:16Celui qui se présente comme le Dr. Kendall sur Instagram est très coté.
26:22Il offre ses services à Westmount, Ottawa et Toronto.
26:26Le compte de sa clinique Luxe Beauté Canada est suivi par près de 100 000 personnes.
26:30En passant, même si le nom est similaire, il ne s'agit pas de la même clinique de Laval dont on vous a parlé plus tôt.
26:35Le compte regorge de vidéos où on fait l'éloge du style Kendall, soit des lèvres bien pulpeuses.
26:44On y voit aussi plusieurs vidéos d'infirmières et même aussi une médecin qui sont formées dans la clinique de Westmount.
26:55Mais qui est réellement Ken?
26:57Des informations nous laissent croire que sa clinique et lui-même ne respectent pas toutes les règles.
27:03On essaie d'y voir clair.
27:04La première difficulté, c'est qu'il n'est jamais identifié par son véritable nom, même si on le voit partout.
27:10Son visage, sa montre, sa nuque.
27:14Trouver son identité et l'associer à son visage nous prend plusieurs jours.
27:18Il s'appelle Ken Hassan.
27:20Avec cette information, il est possible de faire des recherches dans tous les bottins professionnels
27:24pour savoir s'il est qualifié pour pratiquer cet acte médical réservé.
27:29Chez les médecins, chez les dentistes, chez les infirmiers, chez les infirmiers auxiliaires, rien.
27:35Finalement, un document légal répond noir sur blanc à cette question.
27:39Il est poursuivi à titre de propriétaire de la clinique d'Ottawa.
27:43Une patiente dit avoir été victime de la négligence d'une infirmière auxiliaire
27:47ayant causé de graves dommages à son visage.
27:50Dans la réponse à la procédure judiciaire,
27:52Ken Hassan dit n'avoir rien à voir avec cette cause
27:55car il n'est pas intervenu dans le traitement de la plaignante.
27:58Et aussi, il est écrit, Ken Hassan n'est pas un professionnel de la santé.
28:04Lou, notre collègue, prend rendez-vous avec une infirmière de la clinique de Westmount.
28:14Une fois arrivée, elle lui annonce une bonne nouvelle.
28:16Ce n'est pas elle qui va lui injecter les fesses.
28:18Ce master injecteur, c'est Ken Hassan.
28:30Mais avant d'aller plus loin et de recevoir les injections,
28:33notre infiltratrice annonce qu'elle veut prendre du temps pour y penser et elle quitte.
28:37OK, parfait, merci. Bonne journée.
28:42Nous contactons aussi la clinique pour demander si Ken peut être notre injecteur à Montréal.
28:48La réponse, oui.
28:49Nous avons tenté de parler à Ken Hassan.
28:54Son avocate nous répond que son client n'a jamais prétendu être un professionnel de la santé,
28:59que sa clinique respecte le cadre réglementaire du Québec,
29:02qu'il ne donne aucune formation médicale et que tous les actes médicaux sont supervisés par des médecins.
29:13Nos démarches avancent pour acheter des produits injectables.
29:16Sur un site coréen, il est possible de commander deux marques de neuromodulateurs immédiatement.
29:21Pour les agents de comblement, il faut échanger avec deux vendeurs.
29:24À la question, saviez-vous si les paquets sont parfois saisis par les douanes canadiennes?
29:28Un vendeur répond « Aucune inquiétude à avoir, ils vont assumer les coûts s'il y a un problème. »
29:34Un autre nous envoie une série de captures d'écran pour nous montrer plusieurs commandes envoyées avec succès au Canada.
29:39On décide d'aller de l'avant et passer nos commandes.
29:44Après la pause, il y a des charlatans qui n'ont pas les titres professionnels pour faire des injections,
29:51mais il y a aussi de vrais professionnels de la santé qui tournent les coins ronds.
29:55Les médecins sont en haut de la pyramide du système mis en place pour protéger les patients.
30:20Et pourtant, notre enquête tend à démontrer que certains ne respectent pas toutes les règles.
30:29Par exemple, le guide de pratique de la médecine esthétique prévoit que le médecin doit évaluer le patient en personne.
30:35Fait que d'après toi, tu avais quel âge?
30:3735.
30:38Et pourtant, plusieurs fois, des rendez-vous virtuels étaient la seule option disponible avec médecin
30:43et dans un cas avec une infirmière praticienne spécialisée.
30:46Dans une de nos infiltrations, il n'y avait même pas d'évaluation visuelle.
30:49Les rencontres durent parfois quelques minutes à peine avant d'émettre une ordonnance.
30:56Pendant cette consultation, le médecin doit obtenir le consentement libre et éclairé du patient.
31:01Dans le contexte d'une intervention médico-espectique, le consentement éclairé implique qu'on donne au patient
31:09l'ensemble de l'information sur l'ensemble des risques rattachés.
31:13La signature d'un formulaire de consentement ne suffit pas pour remplir l'obligation de consentement éclairé.
31:22Il faut que le médecin prenne le temps de discuter avec le patient, de s'assurer qu'il a bien compris l'information.
31:30Dans une de nos infiltrations, une consultation va durer 40 secondes.
31:34Est-ce que vous êtes en bonne santé?
31:36Oui.
31:39En fait, c'est notre infiltratrice qui doit insister pour avoir les détails de possibles complications.
31:47OK, j'avais juste comme une question. Est-ce qu'il y a comme des risques ou est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais faire attention?
31:57Nous, les idées pour les filles ou...
32:00Oui, pour les lèvres, comme est-ce qu'il y a des choses qu'il faut faire attention après? Est-ce que...
32:05Sur les conseils dont vous êtes admis par les salariés, ils vont vous donner les règles.
32:12Merci beaucoup.
32:12La vitesse peut être payante si on en croit le contenu d'une offre d'emploi envoyée par une infirmière auxiliaire à un médecin dont nous avons obtenu une copie.
32:21Elle dit qu'il est possible de faire des consultations en cinq minutes permettant un revenu de 1000 $ par heure.
32:30Raconte-moi un peu comment ça s'est passé.
32:32J'étais un peu surprise par la cadence de tout ça.
32:34Je crois que le médecin aurait répondu essentiellement. L'infirmière va vous donner toute l'information.
32:39Donc, ça, c'est clair que ça ne répond pas aux obligations de consentement libre et éclairé.
32:46Dans une autre clinique, la réponse d'une dentiste est peu loquace.
32:50Y a-tu des risques?
32:53Euh...
32:53Quelques...
32:54Non, pas de risques.
32:57Revenons aux bonnes pratiques pour gérer les complications.
33:02Selon le guide du collège, le médecin qui prescrit un traitement médico-esthétique doit être prêt à intervenir en cas d'urgence,
33:08et ça dans les 15 minutes suivant une procédure d'injection.
33:12Les complications, ça, ce n'est pas quelque chose qu'on doit régler dans deux, trois jours.
33:15Ça, c'est quelque chose qu'on doit être traité dans le délai le plus bref qui est possible.
33:20Ça veut dire que dans les prochaines 15, 20, 30 minutes, on doit commencer le traitement tout de suite.
33:25Le docteur Gilardino nous explique que certaines injections obligent même la mise en place d'une intervention encore plus serrée.
33:32Il y a quelque chose peut-être au niveau des yeux.
33:35Ça a besoin de même protocoles, mais tout de suite, urgence, une constation avec un ophthalmologiste, un expert pour les yeux,
33:43parce qu'on doit le plus possible éviter une perte de vision.
33:47Notre médecin dénonciatrice nous met sur la piste d'un phénomène qu'elle remarque.
33:51Des médecins qui signent des prescriptions pour plusieurs cliniques ou infirmières sur un large territoire.
33:56Est-ce que ça peut être possible d'être médecin spécialiste dans un hôpital,
34:00être directeur médical dans deux, trois, quatre cliniques en médico-esthétique
34:04et répondre à toutes ses obligations?
34:08Si on prend, par exemple, je ne sais pas, un chirurgien, il est au bloc opératoire, il opère un patient.
34:14Si jamais une complication survient dans une clinique, même si celle-ci est en face de l'hôpital,
34:20est-ce que c'est raisonnable de penser que le médecin va laisser tomber sa chirurgie pour pouvoir aider une patiente?
34:27Dans les documents que nous avons reçus de nos sources anonymes,
34:30un médecin est identifié comme étant possiblement un grand prescripteur.
34:34Il s'agit du Dr Andrew Géopard, un chirurgien en milieu hospitalier,
34:37qui est aussi directeur médical dans trois cliniques médico-esthétiques.
34:41En plus, il signe des prescriptions pour au moins trois infirmières qui travaillent à plusieurs endroits.
34:47Oui, vous êtes Dr Géopard?
34:49Nous l'avons contacté.
34:51Il nous a dit qu'effectivement, il pouvait être compliqué pour lui de respecter la règle des 15 minutes
34:55pour assurer une prise en charge du patient en personne, tel qu'écrit dans le guide d'exercice.
35:00Mais il ajoute qu'il est toujours disponible au téléphone et qu'il est appuyé par ses infirmières.
35:04Pendant notre enquête, nous avons rencontré des infirmières qui souhaitent resserrer les règles pour mieux protéger le public.
35:14Ça ne se peut pas qu'une infirmière qui fait une formation de deux jours, trois jours,
35:17qu'elle commence à injecter, qu'elle connaît tout ça.
35:20Myrna Sadeh est directrice de la clinique Main d'or, mais aussi la présidente du RIEC.
35:25C'est le Regroupement des infirmières et infirmiers en esthétique du Québec.
35:28Il ne faut pas oublier qu'il faut avoir des connaissances approfondies dans l'anatomie du visage, dans l'anatomie de la peau.
35:36Puis ça, on ne les apprend pas dans notre cours d'infirmière de base.
35:39Alors, il faut décider c'est quoi les prérequis, la formation et surtout une formation sur la gestion des complications.
35:47Ça, c'est ce qu'on veut de notre ordre professionnel pour qu'on mette tous les clients en sécurité.
35:54Elle voudrait que l'on impose des formations obligatoires, comme c'est le cas pour les médecins,
35:57et que l'on crée un titre pour aider les patients à mieux identifier les infirmières qualifiées.
36:04L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec dit être en vaste réflexion devant l'accroissement de la demande dans le domaine des soins esthétiques.
36:11La possibilité d'imposer des formations obligatoires dans ce secteur fait partie de ces réflexions.
36:19Derrière les débats professionnels et la bonne volonté de ceux et celles qui cherchent des changements,
36:24il y a aussi des patients qui ne demandent qu'à être mieux protégés.
36:28Chaque six mois ou un an, j'allais voir quelqu'un différent parfois,
36:31puis je demandais tout simplement de recommencer ce qu'on avait fait l'année d'avant.
36:37Marc Dumaine a toujours fait affaire avec des professionnels de la santé,
36:40mais l'erreur qu'il a commise, selon lui, c'est de ne pas avoir de réel suivi avec une seule et même personne.
36:45Puis là, il m'évaluait. Puis après, je disais comme, bien moi je pense, c'est remonté un peu, un peu de mâchoire, un peu de menton.
36:55Tu sais, c'est comme, oh oui, je vais te faire de quoi. Puis des fois, il y en a qui ont leur petite technique.
36:58Ah, tu vas voir, on a une nouvelle technique. Puis là, tu écoutes, tu te sens bien, tu as une petite euphorie du moment.
37:05C'est là où, à un moment donné, on perd contact avec la réalité parce qu'on s'auto-convain.
37:10Tu sais, on te dit, en un instant, je t'injecte, tu n'auras plus de ride.
37:14En un instant, tu fais de la cocaïne, tu vas te sentir bien.
37:17En un instant, tu vas prendre une stéroïde, tu vas gonfler.
37:19Mon Dieu, tu n'as pas besoin de faire d'efforts.
37:22Tu sais, c'est tellement rapide, mais à la fois, c'est de l'euphorie qui finit ensuite par un crash.
37:28Puis là, il faut le refaire.
37:30Quel message vous voudriez lancer aussi aux professionnels de la santé qui font des injections?
37:36Bien, prenez plus de temps.
37:39J'ai été dans des salles d'attente, le bon déjà, aux 20 minutes.
37:44Posez-leur des questions sur comment ils vont vraiment.
37:51Après la pause, on vous dit si c'est possible de commander des produits non homologués en ligne.
37:58J'ai reçu mes colis.
38:09Notre enquête démontre qu'effectivement, il y a des gens qui ne se soumettent pas aux règles québécoises encadrant la médecine esthétique.
38:24Pour notre source, des changements doivent se faire rapidement.
38:27Les ordres professionnels, je crois qu'ils ne veulent pas être dans le mode punitif.
38:32Souvent, les gens vont recevoir une petite tape sur les doigts.
38:35Souvent, ce qu'on observe, c'est que les pratiques continuent.
38:38Qu'est-ce qui doit changer?
38:40Un meilleur contrôle sur les pratiques pour éviter...
38:43En fait, pour rassurer au public que les règles sont respectées.
38:47Que la médecine esthétique, c'est une médecine qui est faite dans les règles de l'art, comme le reste de la médecine au Québec.
38:54Parce qu'on n'a pas ces problèmes-là en médecine standard jamais, ou presque.
38:58Alors qu'en médecine esthétique, il y a beaucoup de laxisme, je dirais.
39:04On est allé voir l'ordre des infirmières auxiliaires pour connaître les conséquences lorsqu'on ne respecte pas les règles.
39:11Ça dépend toujours, surtout si elle est reconnue coupable, naturellement, mais il y a des enquêtes qui sont faites.
39:16Ça peut être de la réprimante jusqu'à la perte du permis.
39:18Les balises, elles existent. La preuve, c'est que les gens ont déposé des plaintes.
39:22Il y a eu des mesures qui ont été faites au niveau disciplinaire.
39:25Peut-être que la jurisprudence va nous prouver qu'on doit être de plus en plus punitif.
39:32Le Collège des médecins, quant à lui, rappelle que depuis 2021, dans le secteur des soins esthétiques,
39:38il y a eu 27 condamnations pour exercice illégal de la médecine.
39:42153 enquêtes ont été effectuées auprès de médecins.
39:45Mais 71 problèmes ont été retenus et une plainte disciplinaire a été déposée.
39:55Dernière étape de notre expérimentation, est-ce que nos fournisseurs nous ont bernés ou pas?
40:00Salut! J'ai reçu mes colis, mais là la question c'est est-ce que j'ai reçu les bons trucs?
40:05Ce paquet-là, c'est écrit que le content, donc le contenu, c'est waterproof film.
40:12C'est de la pellicule à l'épreuve de l'eau.
40:14Donc c'est pas écrit que c'est des médicaments comme tels.
40:20Juvederm, une marque très connue.
40:23C'est donc exactement le Juvederm?
40:24C'est un agent de comblement.
40:25Un autre produit très, très populaire, c'est le stylage.
40:30Et ça, ça c'est le profilo.
40:33Parce qu'il y a deux types de trucs qu'on a commandés.
40:34Des marques complètement inconnues, vraiment pas chères,
40:37mais aussi des marques qui existent pour vrai.
40:39Après ça, est-ce que c'est le vrai produit? On le sait pas.
40:42Ça c'est le deuxième type de produit que j'ai commandé.
40:45Des marques pas connues, pas moléculées au Canada,
40:48et qui coûtent vraiment pas cher.
40:49Ça, ce sont des toxines botuliques.
40:52Oh, OK, j'ai les seringues.
40:55OK, j'ai tout le matériel d'injectable.
41:02Oh, il y avait de la glace pour pouvoir maintenir les frageurs.
41:10Conclusion, c'est très simple, ça arrive vite
41:12et avec tout le matériel nécessaire pour s'injecter.
41:19Marc n'a pas totalement arrêté les injectables,
41:25il n'est pas opposé à leur existence,
41:27mais il aimerait qu'on les aborde différemment.
41:29S'il y a un jeune adulte qui vient de voir en disant
41:31« Marc, je veux commencer », qu'est-ce que tu me suggères?
41:34Si j'avais, moi, le petit Marc, de 19 ans,
41:37qui est beau comme un cœur,
41:39je lui dirais qu'il n'y a vraiment pas besoin de ça.
41:42Puis je lui dirais d'aller se voir dans le miroir,
41:44puis de tous les jours apprendre à s'aimer, un peu plus.
41:46Et il n'y a pas un agent de comblement
41:48qui va le rendre plus beau qu'il l'est déjà.
41:52Puis je lui dirais d'apprendre à s'accepter.
42:01La semaine prochaine, on a toute une enquête pour vous.
42:04On vous parle des dissidents chinois
42:06qui sont surveillés encore par Pékin,
42:09même s'ils sont chez nous.
42:10Wai Yong est une personne influente
42:19qui a fait beaucoup de choses
42:20qui ont fortement déplu aux autorités chinoises.
42:22Le but de l'opération était de le ramener en Chine
42:25et de le réduire au silence.
42:29Au nom de toute l'équipe,
42:31merci beaucoup d'avoir été là.
42:33On vous attend la semaine prochaine
42:34pour une autre enquête.
42:35Sous-titrage ST' 501
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