00:00On connaît depuis peu l'horaire de cette grosse séquence qui s'annonce à Moscou.
00:04Les regards vont rester braqués vers le Kremlin aux alentours de 15h, hors de Paris,
00:08moment où est annoncé l'arrivée de la délégation américaine.
00:11L'envoyé spécial de la Maison Blanche, Steve Whitkoff, et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner,
00:17ont rendez-vous tout à l'heure avec le président russe, Vladimir Poutine.
00:20Un nouvel échange pour tenter d'avancer sur le plan de paix américain.
00:24Et ce, malgré l'intransigeance persistante du dirigeant russe,
00:28Washington se dit aujourd'hui très optimiste. Anne Corpé, bonjour.
00:32On va tenter de décrypter évidemment les enjeux de cette séquence qui aura lieu cet après-midi.
00:36L'optimisme américain, c'est une chose. Mais que va-t-on se dire concrètement tout à l'heure ?
00:41Alors d'abord, il faut revenir sur les membres de la délégation américaine.
00:45Steve Whitkoff, dont la proximité avec Moscou a été révélée la semaine dernière par Bloomberg.
00:50Le tour des échanges téléphoniques avec ses interlocuteurs du Kremlin montre qu'il est très clairement favorable à Moscou.
00:57Et on est loin d'un rôle de médiateur impartial.
01:01C'est d'ailleurs la sixième fois cette année qu'il va en Russie.
01:04Et il n'a jamais mis les pieds en Ukraine.
01:07Jared Kushner, le gendre de Donald Trump qui l'accompagne, est lui aussi un homme d'affaires.
01:13Il n'a rien d'un diplomate.
01:15En fait, les deux hommes ont pour mission de trouver, de négocier des opportunités économiques en Russie pour les Etats-Unis.
01:25Et il est significatif que Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, ne fasse pas partie de la délégation.
01:32C'est lui qui a négocié pourtant toute la semaine dernière avec les Ukrainiens et les Européens.
01:37Il a une plus claire conscience des enjeux géopolitiques.
01:40Et se méfie beaucoup plus de la Russie que Steve Whitkoff et Jared Kushner.
01:44Alors sur le fond, Steve Whitkoff et Jared Kushner vont simplement présenter à Vladimir Poutine
01:51le plan de paix américain qui a été amendé la semaine dernière par les Ukrainiens et les Européens.
01:59Mais on ne connaît pas le contenu de cette nouvelle proposition.
02:04On sait seulement que la version initiale en 28 points était clairement favorable à Moscou.
02:10Hier, Emmanuel Macron, à l'issue de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, a estimé qu'il n'y avait pas aujourd'hui à proprement parler de plan qui soit finalisé.
02:20Nous sommes encore dans une phase préalable, a dit le président français, qui s'est entretenu avec Donald Trump par téléphone.
02:29Après sa rencontre avec le président ukrainien, la dimension centrale des garanties de sécurité nécessaires pour l'Ukraine a été au cœur de cette conversation téléphonique
02:40avec le président américain selon l'Elysée.
02:43En tout cas, on continue de vivre un intense balai diplomatique.
02:45Ça fait quand même plusieurs jours.
02:47Après, pareil hier, Volodymyr Zelensky est à Dublin où il rencontre ce matin la présidente, Catherine Connolly.
02:54Volodymyr Zelensky qui vient d'accuser il y a quelques instants la Russie d'utiliser des pourparlers sur l'Ukraine pour, je le cite, affaiblir les sanctions.
03:02Les sanctions précisément dirigées contre Moscou.
03:05Vous l'apercevez ici pendant cette nouvelle étape irlandaise.
03:10Ça va effectivement dans tous les sens.
03:12La pression, elle est forte pour que ça fonctionne, pour que ça marche.
03:15Est-ce qu'il y a une chance que ça aboutisse du coup ?
03:18Alors, hier, la chef de la diplomatie européenne a parlé effectivement d'une semaine cruciale pour la diplomatie
03:24et hier également, la porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré que l'administration américaine était très optimiste sur la possibilité d'un accord.
03:34La semaine dernière, le président russe a dit que le plan américain était une base pour un éventuel accord.
03:42Mais sur le fond, Vladimir Poutine maintient ses exigences maximalistes.
03:46Il demande notamment la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté russe sur les territoires conquis par Moscou.
03:54Ça rendrait cette conquête quasiment inéluctable, irréversible.
04:00En réalité, Vladimir Poutine veut surtout acheter du temps.
04:04Le président russe est persuadé de pouvoir l'emporter sur le terrain à terme.
04:08Il est galvanisé par l'avancée de ses forces sur le terrain
04:13puisque au mois de novembre, l'avancée russe a été la plus importante mensuelle en un an.
04:21Ils ont conquis plus de 700 kilomètres carrés de territoire
04:25et Vladimir Poutine est clairement dans une posture combattante.
04:28Hier, il y a eu des images de lui en uniforme militaire sur le terrain.
04:33Il a d'ailleurs ordonné à la hiérarchie militaire de s'assurer que ses soldats soient bien équipés pour l'hiver.
04:40Autant dire qu'ils ne s'apprêtent pas à signer un cessez-le-feu.
04:43Il a aussi annoncé la prise de Pokrov, ce qui a été contesté par l'Ukraine.
04:49En réalité, les quartiers nord de cette ville, qui est un nœud stratégique crucial, ferroviaire et routier,
04:55ces quartiers nord sont encore entre les mains des Ukrainiens.
04:58Et les combats s'y poursuivent.
05:01Alors, c'est vrai que Moscou comme Kiev sont tous deux sous une intense pression des Américains.
05:06Donald Trump voulait aboutir à un accord avant Thanksgiving, fin novembre.
05:11Et la chef de la diplomatie européenne a dit crainte que cette pression s'exerce avant tout sur l'Ukraine.
05:18Et accord ou pas, en fait, si les États-Unis décident de suspendre,
05:23notamment la fourniture de renseignements américains aux Ukrainiens,
05:27eh bien, ce sera très difficile pour Kiev de continuer à défendre le territoire ukrainien face aux attaques russes.
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