00:00Avec mes confrères du JDD, de Valeurs Actuelles, Hélène Rouet et Victor Hérault passent en revue l'actualité.
00:05L'actualité c'est aussi, c'est municipal à Marseille avec Martine Vassal qui n'exclut pas un accord avec le Rassemblement National au second tour.
00:14La présidente du département des Bouches-du-Rhône, candidate d'hiver droite à la mairie de Marseille, était sur Sud Radio ce matin, on l'écoute.
00:21Pourquoi est-ce qu'on parle aujourd'hui du deuxième tour, on ne parle pas du premier tour ?
00:24Non mais attendez, il y a un premier tour d'abord, mais ce n'est pas une question de fermer, c'est qu'aujourd'hui il y a un premier tour.
00:30Moi je suis extrêmement concentrée sur le premier tour.
00:32Et vous verrez bien, j'imagine, ce qui se passera au soir du premier tour, en ce qui concerne le deuxième.
00:37C'est important parce que c'est un débat qui n'a...
00:39On verra à ce moment-là, mais bon, elle ne ferme pas la porte, Victor Hérault.
00:42Elle ne ferme pas la porte au début, dans cet entretien que vous avez diffusé.
00:46D'ailleurs, je souligne qu'électoralement, en termes politiques, on a raison de penser d'abord au premier tour avant d'évoquer le second.
00:52Sinon on se retire et puis on va tailler ses rosiers.
00:56Sauf que, dans l'après-midi, sur X, Martine Vassal a rétro-pédalé complètement, je cite,
01:01« En aucun cas il n'a été question d'une alliance avec les extrêmes que j'ai combattu pendant toute ma vie politique. »
01:07Moi mon petit pari, c'est qu'il y a eu un petit remontage de bretelles de la part des Républicains qui l'ont dit,
01:11« N'allez surtout pas dire qu'on pourrait faire alliance avec le Rassemblement National et avec l'extrême droite. »
01:17Maintenant, on pèse sur Martine Vassal, si vous voulez, le piège de François Mitterrand.
01:22L'éternel, la droite classique, ne peut pas, surtout pas, s'allier avec l'horrible extrême droite.
01:28Ça risquerait de l'attacher.
01:31Alors que de l'autre côté, Martine Vassal le souligne, il a parfaitement raison de le souligner.
01:34Sachant que le RN dit qu'il n'est pas d'extrême droite.
01:36Mais non, d'ailleurs moi je ne le considère pas non plus, je le mets dans la bouche de ses détracteurs.
01:41Mais en parallèle, Benoît Payan, dès le premier tour, a dit qu'il faisait alliance avec la France Insoumise.
01:46Personne ne lui pose la question de pourquoi, personne ne lui fait le reproche d'avoir fait cette alliance dès le premier tour avec la France Insoumise.
01:52Encore une fois, il n'y a que vis-à-vis du Rassemblement National qu'on fait ce procès, c'est insupportable.
01:55Hélène Rouet.
01:56Je pense que cette question, en plus, elle va plus loin que Marseille.
01:59Je pense que c'est une question qui va se poser pour de nombreuses villes, pour les municipales.
02:02Cette alliance, effectivement, LR avec potentiellement RN et UDR.
02:07Pour rappeler Martine Vassal, quand même, en février dernier, elle disait que sur les questions de sécurité, sur les questions d'immigration,
02:13il y avait des valeurs communes entre les LR et le RN, on ne peut absolument pas le nier.
02:19Et moi je pense quand même qu'il y a aujourd'hui certaines lignes qui bougent au sein des Républicains.
02:23Et on l'a vu encore, pardonnez-moi, mais il y a quelques minutes, avec le sénateur Stéphane Lerudulier,
02:27qui dit, effectivement, aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qu'il aurait pu dire, effectivement, il y a 5 ans, il y a 10 ans,
02:32qu'il dit, voilà, entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, sans aucune hésitation, je vote Marine Le Pen.
02:36Comme l'a dit Roger Carucci.
02:38Comme l'a dit Roger Carucci, comme le sous-entendait aussi fortement la sénatrice Laurence Garnier,
02:42donc les figures des Républicains.
02:43Et pardon, Bruno Retailleau, quand même, dans une dernière élection législative partielle dans le Tarn-et-Garonne,
02:49il avait refusé d'appeler, enfin, il appelait, pardon, à ne pas voter pour le candidat socialiste.
02:55En face d'elle, il y avait donc un candidat UDR.
02:57En creux, il appelait à voter pour le TDR.
02:58En creux, voilà, c'est-à-dire, ça voulait dire quand même ce que ça voulait dire.
03:01Donc ça, pour dire, j'ai quand même le sentiment que les lignes bougent au sein des Républicains là-dessus.
03:06Sachant qu'à Marseille, il y a un précédent qui date de 1984,
03:09avec Jean-Claude Godin, qui effectivement a été poussé, en tout cas,
03:13il y a eu, les voies RN ont aidé, effectivement, à l'accession à la mairie de Jean-Claude Godin.
03:18D'abord, d'ailleurs, à un poste de, je crois, départemental ou municipal,
03:23mais ensuite, en tant que maire.
03:25Et bon, malgré le petit rétro-pédalage, effectivement, qu'effectue Martine Vassal cet après-midi,
03:30j'ai pu m'entendre avec M. Alizio, il y a quelques minutes,
03:34lui prend ça comme un signal positif,
03:37et puis, de toute façon, il a, si vous voulez, un projet de grand rassemblement,
03:41lui, il dit, on accueille, de toute façon, toutes les personnes qui veulent, voilà,
03:43faire une vraie politique de droite à Marseille ou ailleurs.
03:46Mais ça, c'est la politique nationale du rassemblement national.
03:48C'est le jour qu'il est le candidat RN à Marseille.
03:51Exactement, et qui vient souvent dans ce studio, effectivement.
03:54Mais d'ailleurs, Martine Vassal précise, encore une fois, elle a aussi raison, je le pense,
03:58que cette élection municipale doit rester municipale, elle ne doit pas être nationale,
04:01mais ce rétro-pédalage, comment ne pas y voir un signe national ?
04:05Moi, je pense, encore une fois, que la direction du parti lui a signalé
04:08qu'il ne fallait pas dire qu'il fallait faire alliance avec le rassemblement national,
04:11qu'il subsiste encore une barrière qu'a franchie Éric Sotty, rappelez-vous,
04:14et que ne souhaite pas franchir la direction des Républicains aujourd'hui.
04:18Moi, je maintiens, c'est encore le piège de François Mitterrand.
04:2040 ans après, François Mitterrand a réussi à condamner,
04:23alors, les lignes bougent, lentement,
04:24peut-être que ça peut subvenir brutalement d'un coup, prochainement,
04:28mais François Mitterrand a créé, ou en tous les cas, a donné beaucoup d'air,
04:34et a fait survivre et a fait grandir le Front National de Jean-Marie Le Pen
04:37pour pouvoir briser la droite.
04:39Il se trouve que Nicolas Sarkozy avait conjuré le sort
04:41en avalant les voies du Front National à Jean-Marie Le Pen pour être élu,
04:46mais l'essor du Rassemblement National récent,
04:49l'espèce agit plutôt l'inverse, ce serait le Rassemblement National
04:51qui pourrait avaler les Républicains,
04:53donc il en va aussi de la survie des Républicains.
04:54Est-ce qu'ils vont finir broyés dans le centre et la Macronie ?
04:57Est-ce qu'ils vont finir avalés dans le Rassemblement National ?
04:58Quelle est votre diagnostic ? C'est intéressant, c'est-à-dire ?
04:59Je pense qu'ils vont se séparer.
05:01Je pense que, par exemple, si on imagine un Xavier Bertrand
05:04rejoindre le Rassemblement National,
05:05il faut être fou pour imaginer ça,
05:07Xavier Bertrand restera avec le centre, probablement,
05:09je ne sais pas s'il s'appellera Macronie,
05:10mais ce sera un parti du centre.
05:12D'autres pourraient, effectivement, rejoindre le Rassemblement National,
05:15ou en tout cas, Eretzotti, c'est-à-dire le parti satellite
05:17autour du Rassemblement National.
05:19C'est intéressant ce que vous dites,
05:20mais quelle perspective vous avez pour le centre après 2027 ?
05:25Vous savez, je pense que la tripartition va perdurer,
05:29je pense qu'on ne retournera pas à un bipartisme,
05:33je pense que ce centre...
05:35On risque d'avoir, continuellement,
05:38en tout cas pour les années qui viennent,
05:40ce que j'appelle ces trois couloirs de nage,
05:42où on a une gauche forte,
05:44et du coup, par corrélation,
05:46j'imagine que si, par exemple,
05:49arrive à gauche un candidat comme Raphaël Glucksmann,
05:52il y a, même si le contraire est dit,
05:55répété, re-répété sur toutes les antennes,
06:00il y aura une alliance avec l'extrême-gauche.
06:04Alors ça, c'est une bonne question.
06:06Ça, c'est une bonne question.
06:07Est-ce que Raphaël Glucksmann...
06:08Comment voulez-vous ?
06:09Non, mais c'est parce qu'il y a toujours pareil.
06:10Il y a toujours pareil.
06:10Je pense que dit Martine Vassal.
06:12Elle dit, il y a un premier tour.
06:14Fine, mais il y a un deuxième tour aussi.
06:16Donc, au deuxième tour, qu'est-ce qu'on fait ?
06:17On rassemble généralement toutes les forces.
06:19Où va trouver la réserve de voix, Raphaël Glucksmann ?
06:22Les forces du centre-gauche vont avoir l'exacte même dilemme
06:24que les forces du centre-droit.
06:27Est-ce que je bascule à ma gauche,
06:28pour la gauche, c'est-à-dire du côté de la France Insoumise,
06:30ou est-ce que je bascule à ma droite, c'est-à-dire au centre ?
06:32Gabriel Attal, etc.
06:33Parce que la politique du vote blanc,
06:36elle est périmée.
06:38Ça ne tient plus.
06:39Elle est périmée.
06:39On a bien compris que ça donnait toujours des mauvaises surprises.
06:43Donc, à la fin...
06:45Puis, on a quand même une France, au dernier sondage,
06:48qui est empreinte de volonté de radicalité.
06:53Je me souviens d'une interview d'Edouard Philippe,
06:56dans Le Point, juste avant l'été,
06:59où il disait, de toute façon,
07:00la raison ressortira par le centre.
07:03Mais non !
07:04Il n'y a qu'à regarder les sondages, monsieur Philippe.
07:06Pardonnez-moi, monsieur le ancien Premier ministre.
07:08L'histoire retiendra que les frileux finiront toujours au centre.
07:11Et qu'en réalité, les courageux seront allés à leur droite ou à leur gauche.
07:14Mais auront assumé leur position en disant,
07:16peu importe les désaccords que je peux avoir,
07:17par exemple, je prends le cas d'un LR,
07:19ou les désaccords économiques que je peux avoir à la marge
07:21avec le Rassemblement National,
07:22mieux vaut rejoindre l'ERN ou le parti d'Éric Ciotti
07:23essayer d'influer sur leur programme économique
07:25que de rester cloisonné dans mon centre
07:27et de, comment dire, mettre sous le tapis
07:29tous les autres sujets pour lesquels les Français
07:31votent pour le Rassemblement National
07:32et pas pour les Républicains aujourd'hui.
07:34Les forces du centre-gauche, en réalité,
07:35j'ai un peu le sentiment, ont déjà répondu à cette question.
07:38Aujourd'hui, c'est-à-dire qu'eux s'allieront
07:40s'ils n'ont pas le choix avec la France Insoumise
07:42parce qu'ils l'ont déjà fait,
07:43contrairement à LR qui ne l'a jamais fait,
07:45pour le coup, avec le Rassemblement National et l'UDR.
07:48Ils le font, en réalité, à chaque fois,
07:50à chaque élection.
07:51Vous oubliez, pardon, Hélène,
07:53vous oubliez qu'à gauche,
07:54au moment de la création de la NUPES,
07:57et cette, je peux le dire,
07:58formidable opération qu'a été
08:00les élections de 2022
08:03pour la NUPES aux législatives,
08:06je parle bien,
08:06et cette alliance entre l'extrême-gauche et la gauche,
08:09au bout de la pyramide,
08:11tout en haut, il y a Mélenchon.
08:13Vous n'avez pas de Mélenchon de droite.
08:14Vous n'avez pas quelqu'un
08:16qui glane comme ça les forces
08:19et qui fait, j'allais dire,
08:20le grand écart entre la droite modérée,
08:24ce qu'on appelle la droite de gouvernement,
08:26et l'autre droite.
08:26C'est vrai, mais si la question est de savoir
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