Labellisation des médias : «Il faut isoler les dingues qui veulent réduire la démocratie», le coup de gueule d’Alexandre Jardin

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00:00idée complètement extraordinaire

00:02d'un référé express

00:04qui fait que le juge

00:05deviendrait celui qui dit

00:07la vérité en France.

00:10Est-ce qu'on mesure ce qu'on est en train

00:11d'évoquer ?

00:13Mais c'est pour ça qu'on en parle ce midi.

00:15Donc, les Français sont

00:17démocrates. On a un

00:20grand peuple. On a un grand

00:21peuple républicain. Les gens qui nous écoutent

00:24savent très très bien qu'on

00:26ne rigole pas avec la liberté d'expression.

00:29Et donc,

00:30j'invite vraiment, quelle que soit votre

00:32couleur politique, vous allez sur les réseaux,

00:34vous hurlez, vous devez

00:36rester un grand peuple. Un grand

00:38peuple, c'est un peuple libre.

00:40Fondamentalement libre. La justice n'a pas

00:42à dire la vérité. L'État

00:44n'a pas à dire la vérité.

00:46C'est un dérèglement

00:47mental du Président qui aboutit à un dérèglement

00:50politique. Nous devons

00:51absolument isoler, faire

00:53il faut

00:55isoler les dingues qui veulent réduire

00:57la démocratie. Ce n'est pas parce que notre

00:59Président est en train de se poutiniser

01:01que nous devons l'accepter.

01:03Les propos que vous tenez sont lourds.

01:05Mais c'est gravissime.

01:06Oui, mais vous n'avez pas beaucoup de

01:07gros, c'est pas moi, Alexandre Cardin.

01:10Il n'est pas normal qu'aujourd'hui

01:12tous les journaux ne fassent pas la une

01:13là-dessus. C'est un problème de

01:15démocratie. Ce n'est pas un problème

01:17droite-gauche. On doit rester

01:19un peuple démocratique, libre.

01:21Vous avez, en tout cas, cette formule,

01:23je sais qu'elle fera

01:24polémique et elle sera députée,

01:27débatueuse par un mois. Vous avez dit

01:29on a un Président qui est en train de se

01:31poutiniser. De se poutiniser, de se

01:33trumpiser. Je veux dire,

01:35c'est indigne de la France. Je veux dire,

01:37cet homme a une fonction qui n'est pas que

01:39technique. Il a aussi une fonction symbolique.

01:42Il doit incarner la grandeur

01:43du peuple. Et donc,

01:45lorsqu'un homme

01:46qui est encore Président,

01:49ose manier

01:50des rhétoriques

01:51de répression de la liberté

01:54d'expression. Nous devons

01:55nous dresser. Mais que l'on soit

01:57communiste, que l'on soit

01:58ORN, je m'en fous

02:00complètement. On est des Français.

02:02On s'est toujours battus pour ça.

02:04S'ils se poutinisent,

02:06on doit se dresser.

02:08Vous avez la parole

02:10qui est libre sur cette antenne

02:12et vous êtes évidemment Alexandre

02:14Jardin, maître

02:15de vos propos et vous avez la

02:17paternité de vos propos. Moi, ce qui

02:19m'intéresse, c'est de savoir pourquoi

02:21aujourd'hui Emmanuel Macron

02:23entend labelliser

02:25les médias,

02:28présenter des médias dignes

02:29de confiance et d'autres

02:31qui ne seraient pas dignes

02:32de confiance. Alors, il se protège

02:34en disant, c'est pas moi.

02:35Évidemment, on va le donner à des

02:37instances indépendantes,

02:39neutres. C'est vrai qu'en termes de

02:41neutralité, RSF est en train de

02:42montrer, de symboliser la grande

02:45neutralité dans la liberté

02:47d'expression. L'ancien patron de presse

02:49que vous êtes, Éric Reval, il s'inquiète.

02:51Est-ce qu'il est aussi en colère

02:52qu'Alexandre Jardin ?

02:52Oui, mais je vais essayer de garder

02:54mon calme. Mais Alexandre a raison

02:56sur le fond.

02:57On est dans un pays qui a fait

02:59de la liberté d'expression,

03:00j'allais dire, presque la quatrième

03:02couleur de son drapeau.

03:03Et aujourd'hui, on a un président

03:05qui veut labelliser les médias.

03:07Alors moi, pour répondre à votre

03:08question, je pense que ça correspond

03:10à un moment très précis.

03:11quand même, parce que historiquement,

03:13on l'a toujours constaté, quand le

03:15pouvoir devient très faible, quand le

03:17pouvoir devient très faible, il ne se

03:20retourne pas pour regarder si son

03:22bilan serait en cause et serait en fait

03:25la cause de la faiblesse de ce pouvoir.

03:28Non, non, en fait, il veut tarir ceux

03:31qui critiquent, ceux qui disent, mais en

03:33fait, qu'avez-vous fait de votre pouvoir ?

03:35Et je pense que la faiblesse avec laquelle

03:37Emmanuel Macron incarne le pouvoir

03:39aujourd'hui, fait qu'il se retourne en

03:43tentant de rendre responsable les médias,

03:45certains médias, de ce qui lui arrive.

03:47Donc c'est un moment très précis, je pense.

03:49Mais c'est le cercle de la raison qui

03:51perd son magistère moral, qui perd le

03:55récit, finalement, de ce qui nous

03:58arrive aujourd'hui, qui ne supporte pas

04:01qu'il y ait des médias qui osent, qui

04:03aient le malheur de donner la parole à

04:05cette France silencieuse, parler du réel,

04:08et donc qui essaye de trouver un

04:10stratagème aujourd'hui, mais c'est

04:11tellement... Vous imaginez l'image que

04:14ça renvoie de la France ?

04:15Je rajoute quelque chose qui est

04:16important aussi, c'est qu'en fait, il a

04:18commencé d'ores et déjà à cadenasser

04:20les médias et l'indépendance des

04:23autorités compétentes. Pourquoi ? Parce que

04:25quand je lis l'excellent papier dans le

04:27journal du dimanche sur le président de

04:30la République estime que sur CNews, la

04:33com n'aurait pas été suffisamment

04:35On va y aller dans un instant.

04:36Eh bien, en fait, il remet

04:38de facto l'indépendance de l'ARCOM en

04:41cause. C'est-à-dire qu'en fait, il ne faut

04:42jamais oublier, même si on n'est pas des

04:44lapins de six semaines, mais l'ARCOM, c'est

04:46un pouvoir indépendant. Donc dire, en

04:48fait, que l'ARCOM n'aurait pas fait

04:50suffisamment ceci ou cela, c'est déjà,

04:52pardonnez-moi, c'est déjà mettre le doigt

04:54dans l'engrenage de contester une

04:56autorité qui régule les médias et qui

04:58est indépendante.

04:59Midi 15 sur Europe 1, on revient dans un

05:02instant, on sera en direct avec Anne et

05:04Evan, deux auditeurs d'Europe 1 qui

05:06souhaitent réagir à notre thème d'actualité.

05:09Je le disais, je sens que votre formule,

05:11Alexandre Jardin, va faire polémique

05:12parce que vous dites qu'il est en train de se

05:14poutiniser dans des pays autoritaires.

05:16Vous n'auriez pas eu la possibilité de dire

05:18ça librement à l'antenne.

05:19Mais parce qu'on est encore libre.

05:21Voilà, donc il faut aussi préciser cela.

05:23C'est parti.

05:24C'est parti.

05:25C'est parti.

05:26C'est parti.

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