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  • il y a 10 heures
La directrice du collectif Némésis Alice Cordier était invitée de l’émission 100% Politique sur CNEWS ce jeudi 27 novembre. Elle a réagi à l’émission spéciale sur l’insécurité dans les transports en commun : «L’insécurité, c’est aussi une question de moyens financiers, les plus pauvres ne peuvent pas y échapper».

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Transcription
00:00Moi, si j'ai fondé cette association, c'est pour ça, c'est parce que j'avais 15 ans et j'ai vu ma sœur rentrer en pleurant, à chaudes larmes, parce que je vais vous dire, personne n'a bougé.
00:10On a laissé un enfant, pour moi à 12 ans, vous êtes une enfant, se faire frotter par un homme qui a l'âge de son père dans le tram à Orléans, en pleine journée, c'était à midi, puisqu'elle rentrait pour déjeuner à la maison.
00:23Et en fait, à cette époque-là, ce n'était pas beaucoup dénoncé, ces choses-là. Donc ma mère s'est trouvée totalement... Elle n'a pas su comment réagir, moi non plus, mais je peux vous dire, Gauthier, j'ai gardé une colère en moi qui ne s'est jamais éteinte.
00:38D'abord parce que moi, je connaissais cette insécurité-là, mais le jour où ça a touché ma petite sœur, je me suis dit, il y a un jour où je ferai quelque chose pour que ces femmes-là qu'on étouffe, ne soient plus étouffées, et pour que leurs témoignages et pour que leurs larmes ne soient pas inutiles.
00:50Et comment va votre sœur aujourd'hui, des années plus tard ?
00:52Ça a été compliqué pour elle de remettre les pieds dans les transports en commun, sauf qu'il y a aussi une réalité financière.
00:59Tout le monde ne peut pas avoir une voiture, un taxi, des parents qui vous emmènent tous les matins. Il y a une réalité du travail.
01:05Donc l'insécurité, c'est aussi une question de classe et de moyens financiers. Et il y a des gens qui ne peuvent pas échapper à cette insécurité.
01:11Les personnes les plus pauvres, elles ne pourront pas échapper à cette insécurité.
01:14Et donc, elle a dû vaillamment y retourner. Alors au début, je l'accompagnais, je me levais plus tôt, on s'arrangeait.
01:21Mais mon train de vie, en fait, depuis mes 15 ans, même avant, mais quand c'est arrivé à ma sœur, forcément, ça m'a encore plus impactée,
01:27a été formatée autour de cette insécurité et formatée dans un silence. Parce qu'en fait, à l'époque, on n'en parlait pas.
01:33Et quand vous aviez le malheur de le dénoncer ou de dénoncer des agresseurs similaires, parce qu'à l'époque, on le voyait bien,
01:37que c'était des profils quand même assez récurrents, eh bien vous étiez étouffé, et vous l'êtes encore, parfois encore, et traité de tous les noms.
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