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Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des Finances à l'Assemblée, était l'invité de BFMTV ce jeudi 27 novembre.

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Transcription
00:00– Tout simplement parce que de cela va peut-être dépendre tout simplement
00:04qu'il reste de la citologie dans ce pays, et vous savez comme moi
00:07qu'il ne peut pas y avoir d'industrie sans de la citologie, voilà, tout le problème est là.
00:11En fait, la grande crainte, c'est que Arcelor se désengage,
00:16ou en tout cas ne construise pas le site de Dunkerque absolument indispensable,
00:20qui doit être décarboné d'ici 2030, voilà.
00:23Il y avait un projet qui existait l'an dernier, en 2024,
00:26qui était le fait de faire deux fours et puis ce qu'on appelle de l'implant,
00:29c'est pour amener le produit, en gros, à ces fours.
00:32Il y avait l'État qui proposait de l'aider à la hauteur de la moitié de l'investissement,
00:37et Arcelor a mis plein de conditions, notamment des mesures de protection douanière
00:42qui pouvaient être prises au niveau européen,
00:43et au moment où ces mesures se profilent, notamment par rapport à l'acier chinois,
00:47Arcelor annonce qu'ils n'iront pas.
00:49Alors maintenant c'est un four, mais on n'en est pas certain.
00:52Et moi, notre grande crainte, elle est simple, c'est que Arcelor fasse durer,
00:56comme il l'a fait déjà dans la vallée des Anges, où il a suppris les emplois,
00:59et qu'à la fin, on se retrouve sans rien.
01:00Parce qu'il n'y a rien, il faut bien nationaliser, sinon il n'y a plus sidérurgie.
01:03Est-ce que vous entendez les arguments du patron d'Arcelor Mittal,
01:07mais pas seulement lui, aussi de certains économistes qui disent
01:09nationaliser Arcelor Mittal, c'est un combat perdu d'avance,
01:13puisque de toute façon, on n'arrivera jamais en France à rivaliser
01:17avec les tarifs pratiqués par l'acidérurgie chinoise ou indienne,
01:21et on va remplir un tonneau des Danaïdes.
01:24Est-ce que cet argument-là vous semble valable, ou est-ce que vous le rejetez ?
01:27Ça veut dire qu'on abandonne, on ne fait plus de sidérurgie en France.
01:30Ou alors on lutte par d'autres moyens, contre l'acier chinois, par exemple.
01:33Oui, mais alors ça c'est un... Justement, déjà, est-ce que j'entends cet argument ?
01:37J'entends cet argument si on ne fait rien.
01:38Donc il faut des mesures protectionnistes, ça c'est sûr,
01:42par rapport à des produits qui rentrent en France,
01:44souvent fabriqués dans des conditions écologiquement contestables,
01:47donc il faut se protéger.
01:48Mais ce que nous remarquons, c'est qu'au moment où, a priori, en Europe,
01:54enfin on commence à imaginer une protection,
01:56ça n'empêche pas Arcelor de menacer de partir.
01:59Et pourquoi ?
02:00Parce qu'il faut comprendre que le groupe Mittal, en même temps,
02:03est en train d'ouvrir un grand site en Indonésie.
02:05C'est-à-dire qu'il organise lui-même sa concurrence,
02:08et donc à partir du moment où, en gros,
02:10le capitalisme fait faillite pour assurer la production chirurgique,
02:13je ne vois pas d'autre moyen que la nationalisation, même temporaire.
02:17Ce n'est pas forcément une nationalisation structurelle,
02:20mais qu'on puisse continuer...
02:20Ça pourrait être temporaire, c'est-à-dire le temps que Arcelor
02:23sorte la tête de l'eau, qu'on prépare la suite de demain.
02:24Arcelor, je ne pense pas, parce que Arcelor, ça va,
02:26ils ont fait pas mal de dégâts en France,
02:28mais on pourrait supposer qu'à un moment donné,
02:30un privé s'intéresse de nouveau à une production qui serait protégée.
02:35En attendant, il va bien falloir qu'on assure
02:39que ce site de Dunkerque ne soit pas fermé.
02:41Voilà l'enjeu.
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