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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée de BFMTV de ce jeudi 27 novembre. Elle a notamment été interrogée sur la nationalisation d'ArcelorMittal, sur le budget 2026 ou encore sur la conférence sociale Travail et retraites à venir.
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00:00A 18h13 sur BFM TV, on fait un point sur votre pouvoir d'achat et le ras-le-bol fiscal qui monte.
00:0778% des Français jugent les impôts trop élevés et la part de ceux qui font confiance à l'État pour bien utiliser cet argent s'effondre.
00:15On va aussi parler des prix de l'énergie de votre facture qui risque d'augmenter dès 2026 et du SMIC qui n'aura pas de coup de pouce.
00:22Toutes ces questions, on va les poser à Sophie Binet ce soir.
00:25Bonsoir Madame, vous êtes secrétaire générale de la CGT.
00:28C'est avec moi également Neila Latrousse pour le service politique de BFM TV et Gaëtan Mélin, chef du service économie et sociale de BFM TV.
00:37Alors on va aborder toutes ces questions qui concernent directement le portefeuille des Français.
00:41Mais avant cela, tout à l'heure vous étiez dans un cortège, le cortège des salariés d'ArcelorMittal qui sont venus à Paris dans le 7e arrondissement manifester devant l'Assemblée nationale
00:51puisqu'il va y avoir une loi proposée par la France Insoumise pour nationaliser ArcelorMittal.
00:57Est-ce que vous pensez vraiment que l'État ferait un bon gestionnaire industriel ?
01:01C'est indispensable de nationaliser Arcelor.
01:05Arcelor, c'est notre fleuron national.
01:08Il a été malheureusement depuis 20 ans, il y a 20 ans, racheté par Mittal avec une OPA.
01:13Depuis cette OPA, c'est la catastrophe, les licenciements qui s'enchaînent, les fermetures d'usines qui s'enchaînent.
01:18Jamais Mittal n'a tenu aucune de ses promesses.
01:21Pourquoi est-ce que la sidérurgie c'est central ? Parce qu'il n'y a pas d'industrie sans sidérurgie.
01:27Et donc là, la question qui est posée aux députés, c'est vont-ils laisser Mittal plier bagages d'ici 2030 et supprimer 15 000 emplois directs et 70 000 emplois indirects ?
01:38Vont-ils laisser Mittal mettre à terre notre industrie nationale ?
01:42Ou enfin, est-ce qu'on va s'imposer et reprendre la main face aux multinationales ?
01:46Et néanmoins, quand on voit effectivement la concurrence chinoise, Sophie Binaki produit de l'acier trois fois moins cher.
01:52Comment est-ce qu'une entreprise publique pourrait rivaliser avec cette concurrence chinoise ?
01:56Eh bien, tout simplement avec les mesures de protection qui ont été mises en place à l'entrée du continent européen,
02:01dont Mittal s'apprête à profiter très tranquillement.
02:04Puisque maintenant, il n'y a presque plus d'acier chinois qui peut rentrer en Europe.
02:08Et donc, le marché est sécurisé.
02:10C'est pour ça que nationaliser Arcelor, c'est une bonne affaire pour les finances publiques.
02:14Et c'est aussi un enjeu central pour l'avenir.
02:16Si on n'a plus de maîtrise industrielle, ça veut dire qu'on ne contrôle plus l'avenir de notre pays.
02:21Vous proposez d'ailleurs de conditionner les aides qui sont attribuées à des groupes industriels comme Arcelor.
02:27Comment y arrive-t-on ?
02:28Eh bien, ce qu'il faut rappeler, c'est que ArcelorMittal, c'est 300 millions d'euros d'aides publiques chaque année.
02:35Tout ça pour distribuer 3 milliards d'euros chaque année de cadeaux aux actionnaires.
02:40Et donc, peut-être la première chose qu'on pourrait commencer à faire,
02:42c'est à transformer ces aides publiques en prise de participation dans le capital.
02:46Si l'État avait fait ça depuis 10 ans, aujourd'hui, on serait propriétaire d'ArcelorMittal
02:50et on l'aurait nationalisé en 10 ans.
02:53Donc voilà, par exemple, une proposition de bonne gestion.
02:55Et puis l'autre proposition, très concrètement, c'est de nous permettre,
02:58nous, les représentants du personnel dans les entreprises,
03:01d'abord d'avoir la transparence sur ces aides publiques,
03:03en général, on n'a pas les informations,
03:05et ensuite de pouvoir les suspendre quand c'est nécessaire
03:08et quand les entreprises ne respectent pas leurs engagements
03:10en matière d'emploi, d'investissement, de recherche ou de décarbonation.
03:13Mais ça ne règle pas les problèmes de surcapacité mondiale
03:16et puis à la concurrence, vous le disiez, d'un acier fossile qui est à bas coût
03:20et un acier que l'on vaut beaucoup plus vert en Europe.
03:24La question des surcapacités, la Commission européenne est en train de le régler
03:28en mettant en place des mesures de protection du marché européen.
03:31Ça, c'est quasiment en place.
03:33C'est très lent.
03:34C'est très lent, mais là, ça a bien avancé.
03:36Donc le marché est en train d'être sécurisé.
03:39Et le problème, c'est que Mittal s'apprête à en profiter
03:42pour augmenter sa rentabilité au lieu d'investir dans l'outil de production.
03:45Alors, cette loi est portée par la France Insoumise, donc par la gauche.
03:49Le Rassemblement National, a priori, a prévu de s'abstenir.
03:52Et il a même déposé 195 amendements.
03:54De 190 amendements.
03:56De 190 amendements, encore plus, peut-être pour faire obstruction parlementaire.
03:59Vous dites quoi au Rassemblement National ?
04:00C'est toujours le parti des ouvriers ?
04:02C'est une honte.
04:03C'est une honte ce qu'ils sont en train de faire.
04:06Si ce soir à minuit, cette loi n'est pas adoptée,
04:08ça sera à cause du Rassemblement National.
04:11Ils prétendent défendre les ouvriers.
04:13Et avec cette stratégie d'obstruction parlementaire,
04:15ils confirment qu'ils défendent une famille de milliardaires, les Mittal.
04:19Ils prétendent défendre l'intérêt national.
04:22Aujourd'hui, on voit qu'ils sont prêts à laisser brader
04:24notre souveraineté nationale et notre industrie
04:26pour défendre les multinationales.
04:28Donc, ça confirme ce que la CGT a toujours dit sur l'extrême droite.
04:32C'est la meilleure année des plus riches et le pire ennemi des travailleurs et des travailleuses.
04:34Et néanmoins, Sophie Binet, quand on voit ça,
04:35le vote ouvrier aux dernières élections législatives,
04:37c'est 57% qui votent pour le Rassemblement National.
04:40Comment est-ce que vous expliquez que la gauche est complètement perdue, ce vote ouvrier ?
04:43Eh bien, parce que l'extrême droite ment.
04:45Parce qu'elle ment aux travailleurs et aux travailleuses.
04:47Et moi, ce que je dis ce soir au Rassemblement National,
04:50c'est que si la loi de nationalisation n'est pas adoptée,
04:54ça sera à cause d'eux.
04:55Et que nous, dès demain matin, dans toutes leurs circonscriptions,
04:58il y aura un tract CGT pour faire savoir ce qui s'est passé
05:01et pour que tous les ouvriers du pays puissent savoir
05:03ce que le Rassemblement National a fait.
05:05Et que c'est à cause du Rassemblement National
05:07qu'on n'a pas pu reprendre la main sur notre sidérurgie.
05:09Sophie Binet, vous avez raison de parler de souveraineté.
05:12On n'a pas fait un point d'histoire,
05:13mais l'Europe se crée quand même sur une union du charbon et de l'acier.
05:16Parce que l'idée, c'est que l'acier, c'est aussi un matériau utile en temps de guerre.
05:19Et on parle en ce moment beaucoup du service national
05:22et du retour à une forme de conscription.
05:25On ne peut pas fabriquer ou monter en puissance
05:27sur notre industrie de défense si on n'est pas souverain sur l'acier.
05:30Pour autant, l'industrie de défense n'est pas la seule destinataire
05:33de cet acier produit.
05:34Et l'une des difficultés de la sidérurgie en France et en Europe,
05:36c'est aussi qu'un certain nombre de secteurs, la construction, l'automobile,
05:40pardon de parler trivialement, mais se casse la gueule.
05:42C'est-à-dire qu'on voit que les Allemands nous achètent moins d'acier,
05:45que l'Europe qui était exportatrice n'y parvient plus.
05:48Il n'y a plus les débouchés en Chine,
05:50il n'y a plus les débouchés au niveau du marché européen.
05:52Est-ce qu'on ne prend pas le problème à l'envers
05:54en disant que si on nationalise, on sauve ?
05:56Est-ce que le sujet, ce n'est pas d'abord
05:58qui sont les clients de cette sidérurgie française et européenne
06:02et comment on fait en sorte que cet acier ait encore du débouché ?
06:05Non, mais ce qu'on sait, c'est que de l'acier en Europe,
06:07il y en a besoin, il y en aura besoin.
06:09C'est juste indispensable.
06:09Il y a de moins en moins de clients.
06:11Oui, mais il y en a encore beaucoup.
06:13Et ce que nous pensons, c'est qu'il est temps de transformer notre modèle productif,
06:21de transformer notre modèle industriel pour relocaliser notre industrie
06:24et que notre industrie, elle serve à répondre aux besoins
06:26des populations françaises et européennes.
06:28Donc la nationalisation ne suffira pas à elle seule ?
06:30Non, mais c'est d'ailleurs pour ça qu'on porte d'autres propositions
06:32qui sont en train d'être mises en place par la Commission européenne
06:35pour protéger aux frontières européennes l'industrie.
06:38Donc là, ils ont pris des mesures juste sur l'acier.
06:40Ces mesures devraient être étendues à tous les autres secteurs industriels,
06:43à commencer par l'automobile,
06:45parce qu'effectivement, on ne lutte pas à armes égales avec les Chinois.
06:49Il faut défendre nos droits sociaux, notre modèle social.
06:52Et donc, il faut que les droits de douane soient modulés
06:54en fonction des normes sociales, environnementales et fiscales.
06:57Il faut que l'Union européenne mette ça en place.
06:59Et il faut peut-être aussi défendre notre salaire minimum.
07:02Il en était question, Gaëtan.
07:04Et finalement, le groupe d'experts qui a travaillé sur le SMIC a dit
07:07« Niet, pas de coup de pouce ».
07:08Non, tout à fait.
07:09Le groupe d'experts a rendu sa copie aujourd'hui au Premier ministre.
07:12Et effectivement, il en a fait état ce soir.
07:15Et plaide, effectivement, pour une hausse naturelle du SMIC au 1er janvier,
07:19à savoir 1,4 %, ce qui est un peu plus que l'inflation, à 1 %.
07:23Vous attendiez un coup de pouce, Sophie Binet,
07:26après effectivement la décision de l'Allemagne
07:28d'augmenter son propre salaire minimum de 14 % au 1er janvier.
07:32Ce ne sera donc qu'une hausse de 1,6 %.
07:34Ce groupe d'experts explique sa décision en indiquant que ça serait contre-productif
07:39et finalement, ça serait un nivellement par le bas.
07:42Oui, ça fait 17 ans que ce groupe d'experts existe.
07:46Et ça fait 17 ans que chaque année, il recommande de ne pas augmenter le SMIC.
07:51De ne pas donner de coup de pouce au SMIC.
07:53Tout à fait.
07:53On rappelle qu'il a quand même progressé de 17 %.
07:55Oui, et même parfois, ce même groupe d'experts explique
07:58qu'il faudrait l'augmenter moins que les prix en revoyant son mode de calcul.
08:01Donc on a un groupe d'experts de la non-augmentation du SMIC.
08:05Vous dites qu'ils sont dogmatiques ?
08:06Ah oui, tout à fait.
08:07Et donc, il n'y a aucun suspense à cette décision-là.
08:10Ils sont tristement monotones.
08:11Mais moi, ce que je veux dire ici, c'est que la France,
08:14c'est le deuxième pays de la zone euro
08:16et que maintenant, notre salaire minimum est le sixième de l'Europe.
08:20Le salaire allemand est plus élevé que le salaire français,
08:23même le salaire minimum.
08:24Et l'année prochaine, comme vous l'avez dit,
08:25il va augmenter de 14 %.
08:27Et l'année suivante, il va encore augmenter de 14 %.
08:32La France est un pays de bas salaire.
08:34C'est un problème, évidemment, pour les travailleurs et les travailleuses
08:36qui ne peuvent plus vivre de leur travail.
08:37Oui, mais vous ne pouvez pas dire, Sophie Binet,
08:38que malheureusement, après ces augmentations du SMIC,
08:42on a eu une très forte proportion de Français
08:45qui étaient figés sur ce SMIC.
08:48On avait 17 % de la population en 2023
08:51qui étaient SMICAR, un record.
08:53On était le pays où il y avait le plus de SMICAR.
08:56Oui, mais ça, malheureusement, ça va continuer.
08:58Le problème, c'est que...
08:59Vous le mettriez à combien, le SMIC ?
09:01Il est actuellement à 1 426 euros net.
09:03Vous le mettez à combien ?
09:04La CGT le revendique à 2 000 euros.
09:06Mais nous allons même revoir ce montant
09:09parce que depuis l'inflation, même avec 2 000 euros,
09:11on ne peut pas vivre avec les grosses séquences inflationnistes
09:14qu'il y a eu.
09:15Mais qu'est-ce que vous répondez justement aux PME
09:17qui emploient 50 % des salariés
09:19qui disent « mais nous, on ne peut pas embaucher des gens
09:21à 2 000 euros net ».
09:22Mais parce que, bien sûr, cette augmentation,
09:24on ne la ferait pas en un an.
09:25C'est un plan progressif
09:27avec un accompagnement des petites entreprises.
09:29Aujourd'hui, ce qui est important à rappeler,
09:30c'est qu'il y a 211 milliards d'aides aux entreprises
09:33qui sont consenties chaque année
09:35sans condition ni contrepartie.
09:36Et ça, on arrose l'ensemble des entreprises
09:38sans cibler sur les entreprises exposées à la concurrence
09:41ou sur les petites entreprises.
09:42Et le résultat, c'est que c'est les multinationales
09:43qui captent ces aides.
09:44Donc, il faut réorienter les aides publiques
09:46vers les entreprises qui en ont besoin.
09:48Et l'autre chose que je voulais dire,
09:49c'est que le problème que nous allons avoir cette année,
09:52l'année prochaine, c'est que non seulement le SMIC
09:55ne va pas augmenter, mais les autres salaires non plus.
09:57Parce que ce que nous voyons dans les entreprises,
09:59actuellement, c'est les négociations salariales.
10:01Partout, c'est zéro.
10:02Le patronat refuse d'augmenter les salaires
10:04dans l'ensemble des entreprises.
10:05Au budget, pardonnez-moi, on en vient au budget,
10:08mais toutes les entreprises le disent
10:10avec ce qui se passe actuellement au Parlement.
10:12Ils n'ont pas de visibilité
10:13et ils ont du mal à voir ce qu'ils vont faire
10:16dans les tout prochains mois.
10:18Investir, embaucher, augmenter les salaires.
10:20C'est compliqué pour ces entreprises aussi.
10:21Oui, alors pour certaines petites entreprises,
10:23je veux bien comprendre.
10:24Mais pour des grandes banques, par exemple,
10:26ça, ça n'est pas vrai.
10:27Et donc, la situation, c'est qu'en fait,
10:29on se prépare à avoir, en 2026,
10:32une année noire.
10:32Une année noire pour le pouvoir d'achat
10:34avec une triple peine.
10:36D'abord, des dépenses qui vont augmenter,
10:38notamment en matière de santé,
10:39puisque les franchises médicales vont doubler
10:41avec des restes à charge en matière de santé
10:42qui pourraient atteindre 350 euros.
10:44Si le budget est adopté.
10:45Tout à fait.
10:46350 euros par personne en reste à charge
10:49au niveau franchise médicale.
10:50Ensuite, les prestations sociales vont baisser,
10:53puisque le gouvernement veut gêler
10:55les allocations familiales,
10:57les aides au logement, le RSA,
11:00les pensions des retraités.
11:01Et enfin, le patronat veut gêler
11:04annuler les salaires.
11:05C'est ça, ce qui se prépare aujourd'hui.
11:06Ce qui se prépare surtout,
11:08effectivement, c'est cette réforme des retraites
11:10qui, a priori, ne sera pas suspendue,
11:12puisqu'il y a eu une navette parlementaire
11:13qui fait que la suspension promise
11:15par Sébastien Le Cordieux
11:15a été annulée par le Sénat.
11:18Mais néanmoins, on voit qu'après l'échec
11:19du conclave, le ministre du Travail,
11:22M. Farandou, a annoncé un nouveau conclave,
11:25presque un rendez-vous de partenaires sociaux
11:27qui va commencer le 5 décembre,
11:29première réunion plénière.
11:30Est-ce que la CGT y sera ?
11:31Nous n'avons pas encore reçu
11:33ni l'invitation ni le programme.
11:34Et donc, quand nous l'aurons,
11:35nous pourrons nous prononcer sur le sujet.
11:36Alors, il était sur ce plateau
11:37la semaine dernière
11:38et il invitait très formellement
11:39la CGT à faire part aux négociations.
11:42D'accord.
11:43Mais donc, nous n'avons pas
11:44le programme de cette journée,
11:45le contenu, les intervenants.
11:47Donc, nous avons besoin
11:48de recevoir ce programme.
11:49Et sur cette base-là,
11:50nous annoncerons notre décision
11:51la semaine prochaine.
11:52Vous pourriez participer
11:55à cette négociation ?
11:55La CGT va dans tous les endroits
11:57où il faut défendre
11:57les travailleurs et les travailleuses.
11:59Notre position est très claire,
12:00je la répète.
12:01Nous voulons parler des mesures
12:02pour financer nos systèmes de retraite,
12:05notamment l'abrogation
12:06de la réforme de retraite
12:07qui est indispensable,
12:08les départs anticipés
12:09pour pénibilité.
12:10Nous voulons parler salaire,
12:11puisque la situation est catastrophique.
12:13Nos salaires n'ont toujours pas
12:13retrouvé leur niveau de 2020.
12:15Et nous voulons aussi parler
12:16des conditions de travail.
12:18Le nombre de morts
12:19et d'accidents du travail
12:20atteint un record en France.
12:21il a encore augmenté cette année.
12:24Chaque année, chaque jour,
12:26c'est deux à trois ouvriers
12:27qui meurent au travail en France.
12:29On n'en parle jamais.
12:30Ça fait partie des termes
12:31qui devraient être abordés
12:33justement lors de cette conférence sociale,
12:34puisque c'est travail et retraite.
12:38Tout à fait.
12:38Ça fait partie des sujets
12:39que nous voulons aborder
12:40et que nous voulons avoir
12:41la garantie de pouvoir participer.
12:42Pourquoi est-ce que vous ne dites pas
12:44« oublie, j'y participerai » ?
12:46J'attends d'avoir le programme,
12:47c'est quand même la base.
12:48Non, mais ce n'est pas un nom définitif.
12:50Ce n'est pas comme pendant le conclave,
12:51vous avez claqué la porte
12:52des premiers jours.
12:53Nous n'avons pas dit non.
12:54Voilà.
12:55Sur le conclave, justement,
12:56puisque vous évoquez
12:57la question de la pénibilité,
12:58on sait que l'absence d'accord
13:00provient d'un blocage
13:01du côté du patronat
13:02sur cette question-là.
13:03Est-ce que vous pensez
13:04que le contexte politique,
13:05que la crainte d'instabilité,
13:06d'un budget qui ne passe pas,
13:07d'une coagulation,
13:09entre guillemets,
13:10des sujets à la faveur
13:12de cette discussion budgétaire,
13:13peut amener le patronat
13:13à bouger
13:14sur cette question de la pénibilité ?
13:16Non, malheureusement.
13:16Nous avons un MEDEF
13:17qui est totalement irresponsable
13:19et qui non seulement refuse
13:20toute mesure de justice fiscale
13:22ou de justice sociale,
13:25mais qui, en plus,
13:26dans les entreprises,
13:27organise l'austérité
13:28en refusant d'augmenter les salaires.
13:30C'est la raison pour laquelle
13:31nous organisons des manifestations,
13:33des rassemblements des actions
13:34le 2 décembre.
13:35Nous demandons l'ouverture
13:37de négociations sur les salaires
13:38dans toutes les entreprises
13:39et dans toutes les branches.
13:40Il y aura 150 rassemblements
13:42et manifestations
13:43sur tout le territoire
13:44que vous pouvez retrouver
13:45sur CGT.fr.
13:47Et donc, il faut,
13:48c'est la journée d'alerte
13:49sur le budget
13:50et sur l'austérité.
13:51Il y aura même d'ailleurs
13:52une grève à BFM,
13:53m'a-t-on dit,
13:54puisqu'il y a des exigences
13:55pour titulariser l'ensemble
13:57des journalistes.
13:58Donc, même BFM sera en grève.
13:59Donc, j'appelle
14:00toutes celles et ceux
14:01qui nous regardent
14:01à agir le 2 décembre.
14:02Monsieur Subine,
14:02justement, vous parlez
14:03de la manifestation du 2 décembre
14:04à l'appel de la CGT,
14:06Sud Solidaire et FSU.
14:07Les grands absences
14:08ce sont les grandes organisations syndicales,
14:11CFDT, Forces Ouvrières,
14:13CFTC, CFECGC,
14:14qui étaient à vos côtés
14:16contre la réforme des retraites
14:17et qui a d'ailleurs permis
14:18de mobiliser des millions
14:21de salariés dans les rues.
14:23Vous faites cavalier seul,
14:24vous avez abandonné
14:24l'inter-syndical ?
14:25Non, pas du tout.
14:26Nous appelons à l'unité.
14:28La journée, elle est disponible,
14:30elle est ouverte
14:30pour l'ensemble des organisations
14:31qui voudront...
14:32Mais ils n'appellent pas
14:32à la grève le 2 décembre ?
14:33À ce stade,
14:34ils ne l'ont pas souhaité.
14:35J'espère que ça pourra bouger,
14:36soit d'ici au 2,
14:37soit pour la suite.
14:38Parce que ce budget est catastrophique.
14:41Je pense que le problème,
14:42c'est qu'il y a eu...
14:42Elle existe encore,
14:43cette inter-syndicale ?
14:44Ah oui, on se parle très régulièrement,
14:45on se coordonne.
14:46Par exemple,
14:46sur la réforme de l'assurance chômage,
14:48nous venons d'interpeller le gouvernement
14:50pour qu'il enterre définitivement
14:52cette réforme honteuse.
14:53Nous n'avons toujours pas de réponse
14:54du Premier ministre,
14:55c'est grave.
14:56Donc oui, on se coordonne.
14:57Mais je crois qu'il y a eu
14:59un peu d'attentisme
15:00dans beaucoup d'endroits
15:01parce qu'il y a eu
15:02ce débat parlementaire
15:03où le Premier ministre a annoncé
15:04qu'il n'utilisait pas le 49.3.
15:06Donc tout le monde s'est dit
15:06peut-être que ça va marcher.
15:08Mais en fait,
15:08au bout de deux mois,
15:09force est de constater
15:10que le gouvernement
15:11a joué la montre
15:12et a utilisé tous les autres articles
15:13de la Constitution
15:14pour empêcher les députés
15:15de débattre,
15:16qu'ils n'ont pas pu débattre
15:17en vrai du budget
15:18parce qu'il y a la moitié
15:19du budget de la Sécurité sociale
15:20et du budget de l'État
15:21qu'ils n'ont pas pu examiner.
15:23Et puis,
15:23il y a eu une stratégie
15:24honteuse de l'extrême droite
15:25qui s'est opposée
15:27à toutes les mesures
15:28de justice fiscale.
15:29Alors,
15:29vous dites justice fiscale,
15:30pardon,
15:30je vous coupe,
15:31mais effectivement,
15:31il vient d'avoir
15:32une étude du Conseil
15:34des prélèvements obligatoires
15:35qui dit que 78% des Français
15:37jugent les impôts trop élevés
15:39et que la part de ceux
15:40qui font confiance à l'État
15:40pour bien utiliser cet argent
15:42s'effondre.
15:43Vous dites justice fiscale,
15:44mais on entend plutôt
15:44ras-le-bol fiscal
15:45dans la bouche des Français.
15:47Mais oui,
15:47le ras-le-bol fiscal,
15:48il vient de cette injustice fiscale
15:49et du sentiment
15:50que c'est toujours
15:51les mêmes qui payent
15:52et que les plus riches,
15:53les multinationales,
15:54ne payent pas
15:55alors que c'est eux
15:56qui n'ont jamais été aussi riches.
15:59On est dans un moment
16:00où il n'y a jamais eu
16:01autant de pauvres en France
16:02que depuis 30 ans,
16:03où les patrimoines
16:04n'ont jamais été aussi concentrés
16:06et le gouvernement,
16:07en s'alliant à l'extrême droite
16:08et au patronat,
16:09fait tout pour empêcher
16:10des mesures de taxation
16:11des patrimoines.
16:13Et c'est encore
16:13le monde du travail
16:14qui va passer à la caisse.
16:15C'est ça qui est grave.
16:17Il va y avoir bientôt
16:18un congrès,
16:18justement,
16:19pour élire la tête
16:20de la CGT.
16:21Est-ce que vous allez être
16:21candidate à ce congrès ?
16:23Est-ce que vous êtes
16:23la bonne personne,
16:24finalement,
16:25pour représenter
16:25les syndiqués de la CGT ?
16:27Ça,
16:28ce n'est pas à moi
16:28de le dire.
16:29C'est en juin prochain.
16:30C'est les syndiqués
16:31qui le diront.
16:31Ça aura lieu en juin.
16:34Vous avez pensé
16:34à votre candidature,
16:35déjà,
16:35à votre réélection ?
16:36Ma candidature
16:38a été mise à disposition
16:39et ça a été validé
16:40par les organisations
16:41de la CGT.
16:42Donc,
16:42les syndiqués
16:43pourront trancher
16:44en juin prochain.
16:45Et vous avez envie
16:45de reprendre le flambeau ?
16:47Je suis disponible
16:48pour continuer le combat.
16:50Je pense qu'aujourd'hui,
16:51le lieu où se battre,
16:52c'est dans le syndicalisme
16:53et dans la CGT.
16:54J'appelle
16:54toutes celles et ceux
16:56qui nous regardent,
16:56qui ne l'ont pas encore fait,
16:57à nous rejoindre.
16:58C'est l'endroit
16:58pour s'organiser,
17:00pour relever la tête
17:00face au patron,
17:01pour prendre son quotidien
17:02en main.
17:03Donc,
17:03c'est très important.
17:04Et puis,
17:04je voulais dire un mot
17:05pour finir
17:06sur la situation
17:06des hôpitaux,
17:07dont on n'a pas parlé.
17:08Il faut entendre
17:09le cri d'alarme
17:10des soignants
17:11et des soignantes.
17:12La situation des hôpitaux
17:13n'a jamais été aussi dramatique.
17:15Ce budget,
17:16s'il était adopté,
17:17ça voudrait dire
17:17quasiment 7 milliards d'euros
17:19en moins
17:20pour les hôpitaux
17:20par rapport à cette année,
17:22alors que cette année,
17:22c'était déjà la cata.
17:24Et le problème,
17:25c'est que dans ce budget,
17:26on augmente le budget
17:28de l'armée
17:28pour baisser celui
17:29des hôpitaux.
17:30On augmente le budget
17:31de l'armée de 7 milliards.
17:32C'est la même somme.
17:33Et donc,
17:33on ferme des lits d'hôpitaux
17:35pour fabriquer des obus.
17:36C'est quand même un problème
17:37en termes de projet de société.
17:39Et je pense que
17:39pour chacune et chacun,
17:41c'est une énorme inquiétude
17:42de se dire
17:43que peut-être demain,
17:44si nous-mêmes,
17:45si nos proches,
17:45nous avons un problème,
17:47eh bien,
17:47on ne peut plus être sûr
17:48que les soignantes et soignants
17:49pourront nous prendre en charge
17:50dans les hôpitaux.
17:51C'est aussi pour ça
17:52qu'il faut se mobiliser
17:52le 2 décembre et après
17:53pour imposer de l'argent,
17:55de mettre les milliards
17:56pour notre santé
17:57et nos hôpitaux.
17:57On aurait pu effectivement
17:58se demander s'il y avait
17:59une guerre et donc des blessés,
18:00si ce n'est pas bien aussi
18:00d'avoir une armée forte
18:06Merci Sophie Binet
18:06d'avoir été l'invité de BFMO.
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