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  • il y a 1 semaine
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée d'Apolline de Malherbe ce mercredi 12 novembre dans le "Face à Face", sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00Générique
00:008h29 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Sophie Binet.
00:15Bonjour.
00:16Vous êtes secrétaire générale de la CGT. Merci de répondre à mes questions ce matin.
00:20C'est le jour J. Tout à l'heure, 15h, les députés vont examiner la suspension de la réforme des retraites.
00:27Cette réforme des retraites contre laquelle la CGT s'est tant battue, ça y est, cet après-midi, ça devrait sauter.
00:35Est-ce que vous vous en réjouissez ?
00:36Le décalage de la réforme des retraites, c'est une brèche dans un totem du macronisme.
00:41C'est important, ça a été arraché grâce à la mobilisation des salariés.
00:46Le problème, c'est que les 64 ans restent dans la loi, mais leur application est seulement décalée d'une génération.
00:52Donc nous appelons les députés à demander au gouvernement à tenir vraiment parole et à mettre en place une vraie suspension.
00:58Une vraie suspension de la réforme, c'est un blocage de la réforme pour toutes les générations, pour qu'elle s'arrête pour tout le monde.
01:04Pas seulement pour quelques générations.
01:05Une vraie suspension, mais ça commence quand même par la suspension telle qu'elle est proposée.
01:10Vous appelez les députés, cet après-midi, à voter cet amendement de suspension.
01:15Nous appelons les députés à demander au gouvernement à tenir parole, parce qu'aujourd'hui, c'est un décalage de la réforme des retraites qui est proposée au vote.
01:25C'est-à-dire que les 64 ans, au lieu de s'appliquer à la génération 1968, vont s'appliquer à la génération née en 1969.
01:33Donc ça permet pour cinq générations de partir trois mois plus tôt, mais les 64 ans restent dans la loi.
01:40Et donc, ce que nous demandons aux députés, c'est d'exiger que le gouvernement tienne parole et qu'il retire les 64 ans de la loi pour vraiment suspendre la réforme.
01:48Alors moi, je suis assez basique.
01:49Cet après-midi, ils doivent voter sur cet amendement-là.
01:52Est-ce que vous leur demandez de voter ?
01:54Oui.
01:55Cet après-midi, nous leur demandons de modifier la copie.
01:58Ils peuvent modifier la copie.
01:59Il y aura des amendements cet après-midi.
02:00C'est l'amendement tel qu'il est rédigé par le gouvernement, auquel s'ajoute d'ailleurs, et c'est officiel depuis quelques instants, un amendement supplémentaire pour élargir cette suspension, y compris aux carrières longues.
02:13Ma question, elle est très basique, Sophie Binet.
02:16Il y a certains qui ont déjà dit qu'ils voteraient pour cette suspension.
02:19Le Parti Socialiste, le Rassemblement National.
02:22Il y en a d'autres qui ont demandé à voter contre LFI, par exemple, qui certes est contre cette réforme des retraites,
02:27mais qui estime que cette suspension, ce décalage, comme vous dites, ne suffit pas ?
02:31Quelle est la position de la CGT ?
02:33C'est très important de réintégrer les salariés en carrière longue, parce que c'était 20% des salariés qui étaient exclus du décalage,
02:40mais nous demandons aux députés de ne pas valider les 64 ans qui restent dans la loi.
02:44C'est pour ça que la copie doit encore évoluer.
02:46La copie peut encore évoluer en séance.
02:48Il faut que les députés fassent évoluer la copie pour ne pas valider les 64 ans.
02:52Si cette copie n'évolue pas et que ce n'est que la suspension, et donc qu'un décalage de 3 mois, est-ce que vous prenez ?
03:00Pour les salariés concernés, c'est une avancée.
03:03Donc vous leur demandez quand même de voter, oui.
03:043 mois plus tôt, mais le problème, c'est que dans le même article, il y a les 64 ans.
03:09C'est ça le souci, en fait.
03:10J'ai du mal à comprendre.
03:12C'est-à-dire, en fait, vous vous êtes battu contre cette réforme des retraites.
03:16Certes, il ne s'agit pas d'une abrogation de cette réforme des retraites, mais c'est déjà pour, en effet, quelques générations, 3 mois de gagnés.
03:24Vous devriez, au minimum, vous réjouir déjà de cette première victoire.
03:28C'est une avancée pour les 5 générations concernées qui pourront partir 3 mois plus tôt.
03:32C'est une brèche dans ce totem du macronisme que constitue la réforme des retraites.
03:38Donc ça, c'est important.
03:40Mais il faut aller plus loin et là, en séance, faire disparaître les 64 ans de la copie.
03:45Voilà ce que nous demandons au gouvernement.
03:47Le Premier ministre s'est engagé à suspendre la réforme des retraites.
03:51Il faut qu'il la suspende pour de vrai.
03:53C'est le Président de la République qui l'a dit lui-même.
03:55Aujourd'hui, c'est un décalage, pas une suspension.
03:57Le Premier ministre doit tenir parole et suspendre la réforme des retraites.
04:01Et donc, sans l'arrêter, à 62 ans et 9 mois, pour toutes les générations.
04:06Pas seulement la génération 1964.
04:07Je vous repose la question.
04:09Si, dans cet amendement, il y a toujours le chiffre de 64 ans,
04:15ça veut dire que vous leur demandez de voter contre.
04:17Comme LFI.
04:18Nous ne donnons pas de consigne de vote aux députés.
04:21La CFDT n'a pas cette pudeur.
04:23La CFDT, par la voix de Marie-Lise Léon, a demandé aux députés
04:27de donner ce premier coup d'arrêt à la réforme des retraites
04:30en votant la suspension mercredi à l'Assemblée nationale.
04:33Oui, nous ne donnons pas de consigne de vote aux députés.
04:35Ce que nous leur disons, c'est qu'il faut continuer le combat
04:38pour l'abrogation de la réforme des retraites.
04:40Nous nous sommes mobilisés pendant des années à des millions
04:42pour obtenir l'abrogation des 64 ans.
04:45Et donc, il faut continuer avec ce premier coup de canif
04:48de décalage de la réforme des retraites,
04:49mais sans valider les 64 ans.
04:51Et donc, sans accepter que les 64 ans restent dans la loi.
04:54Mais il y a un côté jusqu'au bouti, c'est-à-dire que
04:55vous ne pouvez pas quand même vous dire
04:57c'est une première victoire, on y va et on fera la suite plus tard
05:00et c'est toujours mieux que rien ?
05:02C'est une étape pour les générations concernées.
05:05Ça veut dire qu'il y a cinq générations
05:06qui vont pouvoir partir trois mois plus tôt.
05:09Donc ça, c'est important.
05:10Mais ce que nous disons, c'est qu'il faut aller jusqu'au bout
05:13et abroger les 64 ans qui, aujourd'hui, posent problème.
05:17Voilà ce que nous disons.
05:18Donc, vous espérez au minimum que ça change
05:21et que ça ne reste pas rédigé en l'état.
05:23Je précisais effectivement que le fait de l'élargir
05:27aux carrières longues, c'est un amendement de dernière minute
05:31rajouté par le gouvernement pour aller encore plus loin
05:34dans cette suspension.
05:36Sinon, c'était vraiment hypocrite.
05:37C'était 20% des salariés qui n'y avaient pas accès.
05:40C'était quand même grossier.
05:41Donc, c'est la moindre des choses.
05:43Ça triple le coût en 2026.
05:45Oui, mais le coût reste quand même faible
05:46puisqu'on parle de 400 millions d'euros
05:48par rapport aux masses du budget 2026.
05:51C'est tout à fait assumable.
05:53Par ailleurs, on n'a toujours pas le début d'une autre manière
05:57de financer ce renoncement pour le gouvernement.
06:00Nous avons fait des propositions de longue date,
06:02notamment le fait de soumettre à cotisation
06:05l'intéressement et la participation.
06:07Ça ferait rentrer plus de 4 milliards d'euros dans les caisses.
06:10Et ça, le gouvernement, malheureusement, à ce stade,
06:12refuse de l'examiner.
06:13Patrick Martin, le patron du MEDEF,
06:15estime que le report de la réforme des retraites
06:18est une hérésie, il le dit chez nos confrères du Figaro.
06:20Ce qui est une hérésie, c'est cette réforme des retraites
06:22puisqu'on le voit, c'est une catastrophe pour les seniors
06:26que les employeurs licencient par dizaines de milliers actuellement
06:29dans les plans de licenciement qui se succèdent.
06:32Les premiers à être éjectés, c'est les seniors les plus de 55 ans.
06:35Et le patronat n'a toujours pas mis en place
06:38de dispositif pour garder les seniors en emploi.
06:41Donc, il faut qu'il arrête de se moquer du monde.
06:42Alors, il a fait des comptes, Patrick Martin.
06:45Il estime, je le cite, que si le texte passait en l'État,
06:49il y aurait 53 milliards de plus de prélèvements sur les entreprises.
06:54Oui, alors, il faut qu'il nous donne la marque de sa calculette
06:56et qu'il renouvelle son fournisseur
06:58parce que là, visiblement, il y a un problème sur les chiffres.
07:01D'abord, dans les mesures qui ont été votées,
07:03il y a des mesures, par exemple, les 26 milliards de taxation
07:05des multinationales que moi, je trouve très positives.
07:09Malheureusement, tout le monde sait qu'en l'État,
07:12ça ne pourra pas s'appliquer.
07:13Et puis ensuite, sur le reste,
07:16s'il y a une augmentation de la fiscalité,
07:18c'est pour monsieur et madame Tout-le-Monde,
07:19pas pour les entreprises.
07:21Ce que Patrick Martin oublie de préciser,
07:23c'est qu'alors que ce budget est d'une violence inédite
07:25pour le monde du travail,
07:27le patronat a réussi le tour de force à avoir de nouveaux cadeaux
07:30puisqu'ils ont un milliard de baisse d'impôt de la CVAE,
07:33l'impôt de production qui pèse sur les entreprises.
07:36Et puis, ce que le MEDEF oublie de rappeler,
07:40c'est que ce sont eux qui sont responsables du déficit aujourd'hui.
07:43Il y a eu, depuis 2017,
07:45les entreprises payent 40 milliards d'impôts en moins chaque année,
07:50notamment d'impôts sur les sociétés qui ont considérablement baissé.
07:53Ça, c'est un chiffre officiel de tous les économistes.
07:57Il y a eu 40 milliards de baisse d'impôts sur les entreprises
08:00depuis 2017 chaque année.
08:02Donc, c'est totalement indécent que le patronat, aujourd'hui,
08:06nous explique qu'il y a un matraquage fiscal.
08:09C'est faux.
08:10Il estime, Patrick Martin, que ça met en danger l'économie française,
08:14l'investissement, l'emploi.
08:16Il dit, notamment à propos de la taxe sur la fortune improductive,
08:21que c'est une aberration, je cite,
08:23« l'argent n'est pas sous des matelas,
08:25il est dans l'économie française,
08:26il finance la dette française ».
08:28Qu'est-ce que vous répondez ?
08:29Ce que nous répondons, c'est que les inégalités explosent en France,
08:33notamment les inégalités entre celles et ceux qui travaillent
08:35et celles et ceux qui vivent de leur patrimoine,
08:38de leurs actions, de leur patrimoine immobilier,
08:40de leurs dividendes.
08:41Et donc, l'enjeu, c'est d'avoir une vraie justice fiscale.
08:45Aujourd'hui, il y a un scandale,
08:46c'est que les petites entreprises payent beaucoup plus d'impôts
08:49que les grosses.
08:51C'est ça qu'il faut rétablir,
08:53la justice fiscale entre les ménages
08:54et entre les plus grandes entreprises et les plus petites.
08:57Vous vous parlez de temps en temps ?
08:59Je veux dire avec Patrick Martin ?
09:00Ces derniers temps, plus beaucoup.
09:02Plus beaucoup.
09:03Vous pensez qu'il n'y a même plus de dialogue possible ?
09:06En fait, le problème, c'est que le patronat refuse tout avancer
09:09pour les travailleurs et les travailleuses
09:10et refuse tout compromis.
09:12C'est ce qu'il a montré l'année dernière
09:13dans la séquence sur les retraites.
09:16Et donc, on a un patronat
09:18qui ne cherche que des mesures
09:20pour enrichir les plus grandes entreprises
09:22et les plus riches.
09:23Sophie Binet, il y a cette conférence travail et retraite
09:26qui a été lancée par le gouvernement.
09:28La CGT n'y va pas.
09:30Le MEDEF n'y va pas.
09:32Vous n'y étiez pas le 4 novembre dernier.
09:34Oui, on n'y était pas
09:35puisque le gouvernement avait choisi
09:37comme première date de lancement
09:38le jour d'une grande réunion d'instance de la CGT.
09:41On leur avait dit qu'on n'était pas disponible.
09:42Donc, c'était quand même...
09:43Donc, c'était juste une question d'agenda ?
09:44C'était une question d'agenda.
09:45Vous y répondez ?
09:46Essentiellement, pour la suite,
09:48nous souhaitons avoir des réponses
09:50sur nos demandes, sur le contenu.
09:52On souhaite pouvoir parler
09:53des conditions de travail,
09:55de l'explosion des morts
09:56et des accidents du travail
09:57et donc du bilan des ordonnances travail
09:59qui ont été mises en place
10:00par Emmanuel Macron.
10:01On souhaite parler
10:02de la question des salaires.
10:03C'est le premier sujet
10:04de préoccupation des travailleurs
10:05et des travailleuses.
10:07On souhaite parler
10:08du financement
10:09de nos systèmes de retraite,
10:10comment financer
10:11l'abrogation de la réforme des retraites,
10:12le retour aux 62 ans
10:13et même aux 60 ans.
10:15Et on souhaite aussi parler
10:16de la pénibilité
10:17pour avoir de vrais départs
10:19anticipés pour pénibilité,
10:20puisque, en France,
10:22il n'y a quasiment aucun salarié
10:23qui ne peut partir
10:24pour pénibilité
10:25alors qu'il y a 40%
10:26des métiers pénibles.
10:26Vous demandez à pouvoir parler de ça.
10:28Si on vous dit
10:29oui, ça sera dans l'agenda
10:32de cette conférence,
10:34alors vous irez.
10:35Mais à ce stade,
10:36vous ne dites pas
10:36on y va quoi qu'il arrive ?
10:38Évidemment, on y va
10:39s'il y a des enjeux
10:41pour les salariés,
10:42les travailleuses
10:42et les travailleurs.
10:44Et la CGT va toujours
10:46dans tous les endroits
10:47où on peut gagner des avancées
10:48pour les travailleuses
10:49et les travailleurs.
10:50On y va
10:51pour améliorer
10:52leur quotidien.
10:53Donc ça va être ça
10:54notre état d'esprit,
10:54bien sûr.
10:55Vous aviez dit
10:56il faudra
10:57de nouvelles mobilisations.
10:59Ce sera indispensable.
11:00Est-ce que vous l'estimez toujours ?
11:02Oui, tout à fait.
11:03Parce que
11:03ce que montre
11:04le débat budgétaire,
11:05c'est qu'à cause
11:06notamment de l'extrême droite
11:07qui s'est opposée
11:08à toute mesure
11:09de justice fiscale,
11:10jusque-là,
11:12la copie reste catastrophique.
11:13Il y a eu des bougées
11:14arrachées grâce
11:15aux mobilisations.
11:16Notamment,
11:17le gouvernement a été forcé
11:19de dire
11:19qu'il allait renoncer
11:21à l'année blanche,
11:22c'est-à-dire au gel
11:23des pensions,
11:24au gel
11:24des prestations sociales.
11:26D'abord,
11:26ces bougées,
11:27pour l'instant,
11:27ne sont pas concrètes.
11:28Donc on veut
11:28qu'ils se traduissent
11:29concrètement.
11:30Et puis ensuite,
11:30le compte n'y est pas du tout.
11:32Le budget de l'hôpital,
11:33par exemple,
11:34c'est une catastrophe.
11:35Il n'y a jamais eu
11:36un budget pour les hôpitaux
11:37aussi catastrophique
11:38que celui
11:39qui est proposé aujourd'hui.
11:41Depuis le Covid,
11:42chaque année,
11:43on ferme des milliers de lits.
11:44Chaque année,
11:45chacune et chacun d'entre nous
11:46se rend compte
11:47à quel point la situation
11:48des hôpitaux se dégrade.
11:49Et là,
11:50ce budget,
11:50s'il était adopté,
11:51ce serait une catastrophe
11:52supplémentaire pour l'hôpital.
11:53Donc,
11:54vous appelez à la mobilisation.
11:56Avez-vous déjà une date ?
11:57Oui,
11:57nous appelons à faire grève
11:59et manifester le 2 décembre prochain.
12:02Le 2 décembre,
12:03on sera dans la séquence décisive
12:05pour la discussion
12:06sur ce budget.
12:07Il faut absolument
12:08que les travailleuses
12:09et les travailleurs
12:09soient de la partie
12:10pour que le débat budgétaire
12:13soit sous la pression
12:14de la mobilisation
12:15pour qu'on puisse gagner
12:16l'enterrement
12:17de toutes les catastrophes
12:18de ce budget.
12:20Par exemple,
12:20l'enterrement des franchises médicales
12:22qui feraient exploser
12:23le reste à charge
12:24en matière de santé.
12:26Il faut aussi se mobiliser
12:28pour défendre la situation
12:29de notre école.
12:30À ce stade,
12:31dans le projet de budget,
12:32c'est 4 500 suppressions de postes
12:34dans l'éducation nationale
12:36qui sont prévues.
12:38Donc, il ne faut pas
12:38que ça passe.
12:38Vous appelez la France entière
12:40à se mobiliser,
12:41quels que soient les secteurs,
12:42le mardi 2 décembre,
12:43à descendre dans la rue ?
12:44Tout à fait.
12:45On donne rendez-vous
12:46à tous les travailleurs
12:46et les travailleuses
12:47le 2 décembre dans la rue
12:49pour forcer le gouvernement
12:50à revoir sa copie.
12:52Grève et manifestation.
12:54Je vais prendre encore
12:55un exemple de scandale
12:56de ce projet de budget.
12:58À ce stade,
12:59les parents d'enfants
13:00de plus de 14 ans
13:01auraient une forte baisse
13:03de leurs allocations familiales,
13:04ce qui conduirait potentiellement
13:06à une perte de quasiment
13:071 000 euros par an
13:09pour les parents
13:11qui ont des enfants
13:11de plus de 14 ans.
13:14Donc, il y a une série d'horreurs
13:15dans ce budget
13:16qui doivent être retirées.
13:18Elles ne le seront
13:18que si nous nous mobilisons
13:20très largement,
13:21comme l'ont fait
13:22les retraités la semaine dernière.
13:23Il y a une série d'horreurs
13:25dans ce budget, dites-vous,
13:26et vous appelez donc
13:27à la grève
13:27et à la mobilisation
13:28le 2 décembre prochain.
13:30Vous dites
13:31parce qu'ils ne reculeront
13:34que si nous nous mobilisons.
13:36Et j'ai noté une phrase
13:37que vous m'avez dite
13:38dès la première phrase
13:39où je vous ai interrogée
13:40ce matin, Sophie Binet,
13:42sur la suspension
13:44de la réforme des retraites.
13:45Vous avez dit
13:45« ça a été arraché
13:47grâce à la mobilisation
13:48des salariés ».
13:49Je ne suis pas du tout d'accord.
13:51Ça a été arraché
13:52grâce à la mobilisation
13:53du Parti Socialiste.
13:54Mais la mobilisation
13:55des salariés,
13:56il y en a eu.
13:57Et il y en a eu plus que jamais.
13:58Vous vous êtes
13:59énormément mobilisés.
14:00Il y a eu des manifestations
14:01pendant des mois.
14:03Pour autant,
14:04la réforme était passée.
14:05Si elle est suspendue là,
14:06c'est en vertu
14:07d'un accord politique.
14:08Oui, mais en fait,
14:09les partis politiques
14:10sont là.
14:10Vous pourriez au moins
14:10leur dire merci.
14:12Et ne pas dire
14:12que c'est grâce
14:13à la mobilisation
14:13de vos salariés.
14:14Ce n'est pas le cas.
14:15C'est grâce à la mobilisation
14:16des salariés.
14:17Je le maintiens.
14:17Tout le monde le sait.
14:19Tout le monde le dit.
14:20Ils ne se sont pas réveillés
14:21un matin en se disant
14:22« on va se battre
14:23sur la réforme des retraites ».
14:24C'est parce que
14:25des millions de personnes
14:26se sont mobilisées
14:27pendant des années
14:27parce que nous leur avons dit
14:28C'est pas parce que
14:29le Parti Socialiste
14:29a un moment menacé de censurer ?
14:31C'est pas plutôt pour ça ?
14:31Bien sûr.
14:32Mais pourquoi est-ce qu'ils l'ont fait ?
14:33Parce qu'ils ont été élus
14:34pour abroger...
14:35Peut-être que s'ils sont convaincus
14:36eux qu'il faut abroger
14:37cette réforme.
14:38Oui, bien sûr.
14:39Mais parce qu'ils ont été élus
14:41pour abroger cette réforme.
14:42Et donc, pourquoi ?
14:44Grâce au rapport de force
14:45des travailleurs et des travailleuses,
14:47c'est la première fois
14:48que deux ans et demi
14:48après une mobilisation historique,
14:50on ne tourne pas la page.
14:51C'était la volonté
14:52d'Emmanuel Macron
14:53de tourner la page
14:53de passer à autre chose.
14:55Grâce à notre mobilisation,
14:56on a réussi à garder
14:58le dossier retraite
14:58sur le dessus de la table
14:59et il va falloir
15:00continuer à le faire
15:01jusqu'aux élections présidentielles.
15:03Est-ce que malgré tout,
15:04vous estimez que c'est grâce
15:04au Parti Socialiste ?
15:06C'est grâce, encore une fois,
15:07aux travailleuses et aux travailleurs.
15:09Mais c'est pour être les deux au moins.
15:10C'est évidemment parce qu'il y a
15:12des députés qui se battent,
15:13mais pas seulement
15:14le Parti Socialiste,
15:15qui se battent
15:16contre cette réforme des retraites
15:18depuis deux ans et demi
15:19parce que c'est ce que demandent
15:21les travailleurs et les travailleuses.
15:22Je ne vois pas
15:23ce que ça vous enlèverait
15:24de dire que malgré tout,
15:26ce qui le permet aujourd'hui,
15:27c'est la mobilisation
15:28du Parti Socialiste.
15:29Et de fait,
15:30là, il y a un décalage
15:31qui va rentrer en vigueur,
15:34mais les 64 ans
15:35restent dans la loi.
15:36Donc c'est quand même
15:36un...
15:38Comment dire ?
15:39Pas seulement un détail.
15:40Et c'est un début pour vous
15:42et uniquement,
15:42vous l'avez dit,
15:43une brèche.
15:43Sophie Binet,
15:44il y a d'autres dossiers
15:45qui vous inquiètent
15:45et en particulier
15:46la question de la réforme
15:47de l'assurance chômage.
15:49Oui, tout à fait.
15:50Ça fait des mois
15:50que tous les syndicats alertent.
15:53Il faut que le gouvernement
15:54enterre cette réforme
15:56qui serait d'une violence
15:57inacceptable
15:58puisque ce serait plus
15:59de 3 milliards d'euros
16:00d'économie
16:00sur les privés d'emploi
16:01dans un moment
16:02où les licenciements explosent
16:04puisque les plans
16:05de licenciement
16:05se succèdent.
16:06Et donc,
16:07il faut que le gouvernement
16:08nous dise maintenant
16:09de façon très claire
16:11et par écrit
16:11qu'il renonce
16:12à réformer
16:13l'assurance chômage
16:14et qu'il enterre
16:15cette réforme.
16:16Vous leur demandez
16:16de s'engager ?
16:17Oui, tout à fait.
16:18Par écrit.
16:19Parce que le précédent gouvernement
16:21a rédigé une lettre
16:22de cadrage
16:22nous invitant à négocier.
16:24Nous avons les organisations
16:26syndicales
16:26refusé de négocier
16:27sur cette base
16:28parce que ça serait
16:28beaucoup trop violent
16:29pour les privés d'emploi.
16:31Maintenant,
16:31il faut que le gouvernement
16:32nous dise précisément,
16:33clairement,
16:33par écrit,
16:34qu'ils enterrent la réforme.
16:35La question d'une réforme
16:37des retraites
16:38avec une part
16:40de capitalisation.
16:41Vous avez sans doute
16:41vu les propositions
16:42de Gabriel Attal
16:43au nom de Renaissance
16:43hier qui dit
16:45qu'il faut aller
16:45progressivement
16:46vers une capitalisation
16:47en parallèle
16:48des retraites
16:50par répartition
16:51avec 1000 euros
16:52qui seraient donnés
16:53à la naissance
16:54pour chaque enfant
16:55pour constituer
16:56un début
16:56de compte.
16:58Est-ce que vous estimez
16:59que c'est une piste
17:01possible de réflexion ?
17:03On a vu
17:03qu'il était
17:03en campagne électorale
17:04et qu'il fait feu
17:05de tout bourre
17:06jusqu'à reprendre
17:07une proposition
17:07de Donald Trump.
17:09Pour nous,
17:10c'est non,
17:11c'est clair
17:11puisque d'abord
17:12c'est très coûteux
17:13pour les finances publiques
17:14et ensuite
17:15c'est sans aucune garantie
17:16pour les salariés
17:17puisque comme on le sait
17:18le problème
17:18des retraites
17:19par capitalisation
17:20le problème
17:21des fonds de pension
17:22c'est qu'on n'est jamais
17:23certain de récupérer
17:24sa mise
17:24et qu'il suffit
17:25d'une violente crise financière
17:26pour que tout
17:27parte en fumée.
17:28Et vous appelez donc
17:29à cette mobilisation
17:31Sophie Binet
17:32secrétaire générale
17:33de la CGT
17:34je le rappelle
17:35pour ceux qui nous auraient
17:36pris en route
17:37vous appelez
17:38à la mobilisation
17:39et à la grève
17:40le 2 décembre
17:41une dernière question
17:41tiens
17:42est-ce que vous en avez parlé
17:43avec vos collègues
17:44vos confrères
17:45est-ce que vous en avez parlé
17:45avec Marie-Lise Léon
17:46de la CFDT ?
17:48Oui tout à fait
17:48nous avons proposé
17:49à l'ensemble des organisations
17:50syndicales
17:51d'appeler à la mobilisation
17:52certaines ont accepté
17:54et y seront d'ores et déjà
17:55à savoir
17:56la FSU et Solidaire
17:58d'autres à ce stade
17:59ne le souhaitent pas
17:59mais la porte est toujours
18:01ouverte
18:01à toutes celles et ceux
18:02qui souhaiteront
18:03se joindre
18:03à cette mobilisation
18:04parce que nous avons besoin
18:05d'être le plus nombreux
18:06et nombreuses possible
18:07pour faire bouger les lignes.
18:08Au stade si je fais les comptes
18:09il y a CGT, FSU, Solidaire
18:10mais il n'y aura pas la CFDT
18:11qui est quand même
18:12le premier syndicat de France.
18:14Oui tout à fait
18:15mais j'espère que ça va changer
18:16d'ici au 2 décembre.
18:17Vous espérez les convaincre.
18:18Merci Sophie Binet
18:18secrétaire générale
18:20de la CGT
18:20d'avoir accepté
18:21de répondre à mes questions
18:22au matin donc
18:24de ce vote
18:25à l'Assemblée nationale
18:25sur la suspension
18:26des retraites.
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