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00:01Ravi de vous retrouver pour cette séquence de l'info du jour avec ses propos et ses déclarations précisions du chef de l'état Emmanuel Macron que vous avez vécu en direct à nos cÎtés il y a quelques instants.
00:13Le président français qui évolue aujourd'hui dans les Alpes en IsÚre au sein de la 27Úme brigade d'infanterie de montagne de Varse.
00:21Le président français qui a donc présenté la nouvelle formule purement militaire dit-il. Nouveau service national voulu par l'état français et destiné aux jeunes de 18 à 19 ans.
00:3410 mois de formation sur la base du volontariat présenté comme une année de césure. Son coup d'envoi sera d'ailleurs donné dÚs l'été prochain.
00:44Un dispositif voué à monter en puissance. 3000 personnes mobilisées la premiÚre année avec à terme 5000 hommes, 50 000 hommes en 2035.
00:53On va évidemment pendant cette demi-heure décrypter ces annonces, les comparer aussi aux précédentes mesures décidées par nos voisins européens.
01:01Y a-t-il eu de la mĂȘme maniĂšre qu'en France de vif dĂ©bat sur le sujet, cette dĂ©cision qui provoque sur la scĂšne politique française des remous ?
01:08On va y revenir avec notre invitĂ©, c'est Maxime Lonnet. Bonjour et merci d'ĂȘtre avec nous.
01:11Vous ĂȘtes historien, chercheur au sein du domaine dĂ©fense et sociĂ©tĂ© de l'INSERM, auteur par ailleurs d'un ouvrage qu'on va voir Ă  l'Ă©cran,
01:17La gauche et l'armée dans France, de mai 68 à nos jours.
01:22On a Ă©coutĂ© tout Ă  l'heure religieusement le chef de l'État nous annoncer ce qui va ĂȘtre donc ce nouveau service, pas militaire mais national, voulu sur la base du volontariat.
01:33Pour ceux qui ont loupé la séquence, on va le réécouter tout de suite, le résumé des annonces et puis on y revient juste aprÚs.
01:41Nos jeunes du service national serviront pendant dix mois, ce qui correspond à une année de césure et permet de s'inscrire parfaitement dans le parcours de nos jeunes.
01:53Nos jeunes du service national commenceront par une formation initiale d'un mois oĂč ils apprendront ensemble les rudiments de la vie militaire.
02:05Ils acquériront l'esprit de discipline, se formeront au maniement des armes, à la marche au pas, au chant,
02:11à l'ensemble des rituels qui nourrissent la fraternité de nos armées et concournent à la grandeur de la nation.
02:17Les jeunes du service national seront ensuite affectĂ©s durant neuf mois au sein d'une unitĂ© militaire oĂč ils effectueront les mĂȘmes missions que l'armĂ©e d'actifs sur le territoire national.
02:32Maxime LhonĂ©, ça y est, on est enfin fixĂ© sur ce que veut, a pensĂ© le chef de l'État français. Finalement, ça colle avec ce qui avait fuitĂ© ces derniers jours.
02:39Oui absolument, c'est une annonce qui avait fuité depuis quelques jours, qui confirme qu'on a un retour d'un service militaire, mais cette fois-ci un service militaire volontaire,
02:47ce qui tranche avec ce qui existait précédemment. Rappelons qu'il y a eu pendant un siÚcle un service militaire obligatoire en France, de 1905 à 1996.
02:54Les derniers conscrits en France ont quittĂ© leur caserne en 2001 et donc lĂ  on ouvre une autre page, mais tout Ă  fait diffĂ©rente puisque le volontariat change quand mĂȘme largement la donne.
03:02Alors c'est une premiĂšre Ă©tape, bien sĂ»r on veut monter en puissance, ça on va y revenir aussi. Vous dites service militaire, le chef de l'État lui a aucun moment Ă  parler de service militaire,
03:10il parle de service national, c'est important ces éléments de langage ?
03:14Oui parce qu'en fait service national ça renvoie à quelque chose de plus large, à la nation d'une certaine façon, et donc je pense qu'on veut envoyer un signal trÚs clair aussi à la population au regard de la gravité de la situation.
03:25Pour autant, il a ajouté aprÚs purement militaire. Donc on voit bien qu'il y a aussi quelque chose qui travaille ici, entre une ambition de répondre sans doute à des visées un peu d'encadrement de la jeunesse,
03:37de renouer le lien entre l'armée et la population, et ensuite de répondre à des besoins strictement militaires au regard du contexte stratégique.
03:44Il s'agit de quoi en fait, en fin de compte ? Peut-ĂȘtre rassurer les Français aprĂšs les propos du chef d'Ă©tat-major Mandon ?
03:50Oui effectivement, on a eu une séquence particuliÚre depuis une semaine. Le chef d'état-major des armées, le général Mandon, s'est exprimé devant les maires en ayant des mots qui ont eu une forte résonance.
04:00Il a évoqué le fait de pouvoir accepter ou de pouvoir accepter la perte de nos enfants. Le mot enfant a beaucoup fait réagir. Qu'est-ce qu'on désignait par enfant ? Est-ce qu'il s'agissait de tous les enfants de France ?
04:11Et là, ça renvoie dans l'imaginaire des Français aux conflits mondiaux, aux mobilisations générales. Et en réalité, ce qu'il pensait, trÚs certainement, parce que c'est un chef parfaitement au fait des besoins actuels,
04:21lui pensait aux soldats en tant que tel, aux soldats engagés qui sont déjà des autres soldats professionnels. Et c'est là qu'il y a une ambiguïté, parce qu'avec cette annonce d'un service militaire, forcément les gens associent les deux.
04:30Et en mĂȘme temps, on peut le comprendre, parce que ça a quand mĂȘme provoquĂ© l'effroi, et pas qu'au sein de la population, au sein de la classe politique aussi.
04:37Est-ce qu'on peut imaginer, deux secondes, que le chef d'État-major parle sans l'aval du chef de l'État, qui est le chef des armĂ©es au final ?
04:43Et quand on dit, le chef de l'État d'ailleurs le premier, qui tente de mesurer le propos, est-ce qu'on n'essaye pas de tromper quelqu'un là ?
04:50Alors, en France, et d'ailleurs dans toutes les démocraties, il y a un principe fondamental, c'est la subordination des militaires aux civils.
04:57Et donc, Ă  partir de ce moment, il ne peut y avoir de diffĂ©rence entre ce que dit le chef d'État-major des armĂ©es, et le prĂ©sident de la RĂ©publique, chef des armĂ©es.
05:03Donc, quand il emploie ces mots-là, le chef de l'État le sait ?
05:06Ah, c'est certainement tout Ă  fait... Si ce n'est prĂ©parĂ©, en tout cas, dans la droite ligne, rappelons que le gĂ©nĂ©ral Mandon Ă©tait le principal conseiller militaire, il y a encore quelques mois, Ă  l'ÉlysĂ©e d'Emmanuel Macron.
05:16Alors, ça, c'était pour revenir évidemment sur cette politique. On voit bien les tentatives pour prendre les distances depuis.
05:22Un service national voulu sur 10 mois, avec des jeunes de 18 à 19 ans qui seront rémunérés, je crois, quelques centaines d'euros par mois.
05:31800 euros, nourris, logés, blanchis. Est-ce que ça va suffire, ça, pour ramener du monde dans les casernes ?
05:39Il l'a dit tout à l'heure, les dépÎts de candidature vont pouvoir commencer à se faire à la mi-janvier.
05:44Est-ce que ça vous paraßt suffisant pour attirer à soi du monde ?
05:48On a plusieurs Ă©lĂ©ments qui vont plutĂŽt dans ce sens-lĂ . C'est-Ă -dire qu'il y a eu une enquĂȘte qui a Ă©tĂ© publiĂ©e l'annĂ©e derniĂšre
05:53qui montre que, s'agissant des jeunes de 18 Ă  24 ans, 6 Ă  10 d'entre eux seraient prĂȘts Ă  s'engager militairement dans le cas d'une guerre.
06:01Donc lĂ , on est vraiment dans le scĂ©nario le pire. Mais il y a quand mĂȘme une appĂ©tence d'une partie de la jeunesse,
06:04peut-ĂȘtre pas tous les jeunes, Ă©videmment, mais d'une partie de la jeunesse pour l'engagement.
06:08Est-ce qu'ensuite, c'est par des rétributions matérielles qu'on va les attirer ?
06:11Pas nĂ©cessairement. Je pense qu'il y a aussi parfois des valeurs oĂč ça fait rĂ©sonner chez les jeunes un certain nombre de choses
06:16qui sont vraiment de l'ordre de l'engagement. Si c'est pour quelques centaines d'euros, je ne pense pas.
06:20D'autant plus qu'en Allemagne, par exemple, on est en train d'avoir le mĂȘme schĂ©ma.
06:24On parle de 2300 euros nets. Donc vous voyez, il y a quand mĂȘme une diffĂ©rence.
06:27Les Allemands ont plus de moyens que nous. Il est vrai.
06:28On va regarder justement comment les Français réagissent à ces annonces et à cet appel.
06:35Tout à l'heure, le président français a dit que la jeunesse a soif d'engagement.
06:39Et c'est vrai que quand on entend les militaires se succéder sur nos plateaux,
06:42on a le sentiment qu'il va y avoir du monde au portillon.
06:45Il y a beaucoup de sondages qui ont tourné ces derniers jours à la une de la presse.
06:49Noémie Roche a tenté d'y voir plus clair pour nous. Regardez.
06:52Le retour du service militaire fait-il consensus chez les Français ?
06:59À en croire des sondages publiĂ©s ces derniĂšres heures, ceux-ci y seraient majoritairement favorables.
07:05Entre 62 et 73% d'entre eux se disent pour la création d'un service militaire volontaire.
07:11Une enquĂȘte Ipsos saisie, Ă©cole d'ingĂ©nieurs pour le Parisien publiĂ©e en mars dernier,
07:17confirme l'approbation des Français pour un tel dispositif,
07:20basé sur le volontariat.
07:23Et la nuance est importante, car selon cette mĂȘme enquĂȘte,
07:27les Français ne sont plus que 53% à soutenir un service militaire obligatoire.
07:33Chez les moins de 35 ans directement concernés,
07:36seuls 4 sur 10 y sont favorables,
07:39contre 6 sur 10 chez les 60 ans et plus.
07:42Mais cela ne veut pas dire que les jeunes ne sont pas prĂȘts Ă  s'engager.
07:46C'est ce que montre une étude plus poussée, publiée en avril 2024,
07:49qui explore en détail divers aspects de la relation des jeunes Français avec les forces armées.
07:54Représentation des guerres actuelles et futures,
07:58influence de l'entourage familial, de l'Ă©cole et mĂȘme des jeux vidĂ©o sont passĂ©s au crible,
08:03ainsi que la volonté d'engagement et de résilience en cas de conflit.
08:08RĂ©sultat, 4 jeunes sur 10 ĂągĂ©s de 18 Ă  25 ans seraient prĂȘts Ă  s'engager,
08:12mais prÚs de deux tiers des jeunes Français souhaitent que l'Union Européenne se dote d'une armée commune,
08:18en complément de celle de chaque pays.
08:21Selon son autrice, l'étude montre un regain de patriotisme plus ou moins marqué,
08:26mais laissant présager un solide potentiel de résilience et de soutien de la part des jeunes générations
08:30en cas de guerre ou de conflit majeur.
08:33Un motif qui ne figure toutefois pas dans les tout premiers sujets de préoccupation des jeunes Français.
08:39Le risque de guerre se classe en sixiĂšme position,
08:42bien aprÚs le pouvoir d'achat ou le réchauffement climatique.
08:47Alors c'est intéressant effectivement d'aller au-delà de ces chiffres, de ces sondages,
08:5162 à 73% des Français qui se disent favorables à la création d'un service militaire volontaire.
08:57En rĂ©alitĂ© c'est quand mĂȘme un peu plus complexe.
09:00Alors effectivement on a beaucoup d'enquĂȘtes depuis de nombreuses annĂ©es,
09:03donc on commence Ă  voir quand mĂȘme des choses qui se distinguent,
09:06et souvent on voit qu'il y a quand mĂȘme une diffĂ©rence gĂ©nĂ©rationnelle.
09:08Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-Ă -dire que plus vous ĂȘtes ĂągĂ©,
09:10plus vous avez tendance Ă  ĂȘtre favorable.
09:11Qui s'exprime dans ces chiffres-lĂ  effectivement.
09:13Oui, plus vous ĂȘtes ĂągĂ©, plus vous ĂȘtes favorable Ă  un service militaire,
09:16et d'ailleurs il faut poser la question ensuite volontaire ou obligatoire,
09:19parce que ça fait toute la différence.
09:20Et plus vous ĂȘtes jeune, plus vous pouvez ĂȘtre un peu plus circonspect.
09:24C'est d'ailleurs une tendance qu'on observe dans d'autres pays européens,
09:26c'est vrai pour l'Allemagne, c'est vrai pour le Royaume-Uni, ça c'est le premier point.
09:30Et puis ensuite, entre le dĂ©claratif, de dire je suis prĂȘt Ă  aller sous les drapeaux,
09:34et ensuite franchir le pas, il y a quand mĂȘme des questions qui se posent.
09:37Et surtout, comme on n'a plus de service militaire depuis 25 ans,
09:41quelle est la véritable connaissance de nos jeunes de l'institution militaire ?
09:45Ils la connaissent à travers les programmes scolaires, parce que la guerre est beaucoup étudiée.
09:48Ils la connaissent Ă  travers parfois leur famille,
09:50parce qu'il y a quand mĂȘme un certain nombre de militaires dans les familles françaises,
09:53ça dépend des régions, ça dépend des classes sociales.
09:55Et puis enfin, ils la connaissent surtout par la culture, par les séries télévisées, par les films.
09:59Et donc tout ça, c'est une connaissance, mais c'est aussi une connaissance un peu distordue par rapport à la réalité.
10:03C'est une connaissance Ă  publier, c'est ce que je voulais vous dire, c'est quand mĂȘme trĂšs intĂ©ressant,
10:06parce qu'on est peut-ĂȘtre aussi en dĂ©calage avec ce que serait la rĂ©alitĂ© d'un service militaire.
10:12Attention au choc de réalité, évidemment.
10:15Lorsque les jeunes vont découvrir effectivement une institution qui est une institution d'ordre,
10:19de hiérarchie, de discipline, beaucoup recherchent ça, il est vrai.
10:22Et on le sait aujourd'hui parce qu'on a un exemple que beaucoup de nos compatriotes ne connaissent pas,
10:26c'est les Outre-mer.
10:26Il y a aujourd'hui un service militaire adapté, le SMA, dans tous les territoires ultramarins.
10:30Que vous soyez maorais, polynésiens ou néo-calédoniens,
10:33vous pouvez faire un service militaire volontaire,
10:35qui est assez différent parce qu'on est plutÎt sur un dispositif d'insertion socioprofessionnelle.
10:39On ne veut pas faire de vous un militaire.
10:40Je crois que c'est un milieu de personnes qui sont dans ces services volontaires qui existent déjà.
10:45Alors, c'est mĂȘme 6 000.
10:47C'est un dispositif qui existe depuis les années 60,
10:49donc qui est trÚs apprécié des ultramarins.
10:53Mais ça veut dire que vous revĂȘtez un uniforme,
10:55vous apprenez Ă  marcher au pas, Ă  lever le drapeau Ă  6 heures du matin,
10:58à recevoir des ordres de la hiérarchie.
11:01Et donc, beaucoup de jeunes demandent ça parce qu'ils ont besoin d'encadrement.
11:04Mais chez certains, parfois, c'est aussi difficile
11:06parce que ça change évidemment de la vie qu'ils ont en famille ou à l'école.
11:11La jeunesse qui a soif d'enfiler le treillis, on est d'accord avec ça ?
11:17On a le recul suffisant pour confirmer ce propos du chef de l'État ?
11:20Il y a différentes jeunesses.
11:22Et donc, il faudra voir ensuite quelle sera la sociologie des volontaires.
11:26Et on a une expérience qui est un peu différente cette fois-ci,
11:28c'est le SNU, le Service National Universel,
11:30qui a été annoncé par le Président en 2017
11:32qui a été mis en oeuvre à partir de 2019.
11:34Ce SNU, aujourd'hui, on a un certain nombre d'enquĂȘtes qui ont Ă©tĂ© menĂ©es
11:37et on voit que ce sont plutĂŽt les volontaires des jeunes
11:40qui sont des fils et des filles de profession en uniforme.
11:43C'est-Ă -dire des fils et des filles de policiers, de pompiers ou de militaires.
11:47Il n'est pas improbable, il n'est pas impossible que ce soit ce qui se reproduise ici,
11:50mais pour l'instant, nous le verrons.
11:52J'ajoute un point, il se trouve que je suis historien,
11:53donc moi j'ai beaucoup étudié aussi l'histoire du Service National,
11:56notamment aprĂšs mai 68.
11:57Et c'est assez frappant de voir aussi l'évolution dans le temps de cette jeunesse,
12:00parce qu'aprĂšs 68, s'il y avait bien un sport national,
12:04c'était d'éviter de faire son service national.
12:06Il y avait vraiment une hostilité,
12:09notamment dans les milieux lycéens et étudiants,
12:11à l'égard de l'armée.
12:13C'était une période qui était une période trÚs antimilitariste.
12:15Et donc c'est assez impressionnant de voir comment nous avons changé d'époque.
12:18Et une évolution aussi au sein de la classe politique française.
12:22Vous avez écrit sur la gauche française.
12:24Là aussi, ça a beaucoup évolué.
12:26Il y a eu différentes périodes.
12:26La gauche française a toujours été trÚs attirée par l'idée d'une armée populaire,
12:31d'une armée du peuple.
12:32Et donc, en fait, si on se réfÚre au texte fondamental en termes de défense,
12:36qui est le texte de Jean JaurÚs, l'armée nouvelle,
12:38Jean JaurÚs était pour une armée populaire, avec des milices, etc.
12:42Et la gauche a souvent été sur cette ligne-là.
12:45Et jusqu'aux années 80-90,
12:47on s'aperçoit que la plupart des partis de gauche
12:50avaient du mal Ă  critiquer le service militaire,
12:52parce que c'Ă©tait au cƓur de leur identitĂ©, de leur modĂšle.
12:55AprÚs, il y a eu la décision à la fin de la guerre froide,
12:58avec le changement de contexte,
12:59et surtout la volonté de réduire les dépenses.
13:01On a voulu passer à une armée professionnelle,
13:04qui a coûté en fait trÚs cher, en réalité.
13:06Et donc, pendant des années, il y a eu une forme de vide dans les partis de gauche.
13:08On s'est dit, mais est-ce qu'il faut trouver autre chose ?
13:10On a inventé le service civique aprÚs les attentats.
13:12On a inventé le service militaire volontaire,
13:14qui était un service militaire en métropole,
13:16mais pour mille jeunes.
13:17Donc c'est un tout petit service militaire,
13:20mais qui est uniquement pour de l'insertion professionnelle.
13:21Donc on va apprendre Ă  ĂȘtre maçon, Ă  ĂȘtre dans l'hĂŽtellerie.
13:24Donc c'est des choses trÚs différentes,
13:25mais c'est des militaires qui encadrent.
13:27Donc on a cherché pendant des années.
13:28Et lĂ , on voit bien qu'avec le contexte actuel,
13:31il y a une forme d'alignement.
13:32Et c'est vrai que pour les partis de gauche importants,
13:35comme LFI ou comme le Parti Socialiste, par exemple,
13:38les deux se déclarent plutÎt favorables,
13:40avec des nuances,
13:40parce qu'ils ont des modĂšles un peu diffĂ©rents en tĂȘte,
13:41mais tout de mĂȘme, ils ne sont pas contre.
13:43Avec certaines voix, parfois, qui s'élÚvent aussi,
13:46contre un tel dispositif.
13:48Je voudrais qu'on écoute les derniÚres réactions politiques de la matinée.
13:50C'est une initiative qui va dans le bon sens.
13:54Elle dit plusieurs choses.
13:56D'abord, elle dit l'échec d'Emmanuel Macron
13:58avec le service national universel.
14:00C'est d'abord parce que son idée
14:02de service national universel n'a pas fonctionné
14:05qu'il change son fusil d'épaule.
14:08Donc Emmanuel Macron a d'abord fait perdre...
14:09Et parce que les circonstances évoluent.
14:10Oui, enfin, il a surtout fait perdre beaucoup de temps
14:12aux Français avec un service national universel
14:15qui ne fonctionne pas.
14:16Et donc, il a fait perdre du temps au pays.
14:18Maintenant, ça va dans le bon sens.
14:20Ce sur quoi je veux attirer votre attention,
14:22c'est que ce qu'est en train de faire Emmanuel Macron,
14:24c'est de concentrer le pays
14:25sur des menaces qui sont incertaines
14:28et de détourner le pays de menaces qui sont certaines,
14:31notamment celles du dérÚglement climatique.
14:33Mais j'ose espérer que ici, tout le monde est conscient
14:35de l'idée que si nous rentrons en guerre
14:38contre une puissance nucléaire,
14:40alors nous serons dans une situation
14:41qui est gravissime.
14:43Et qu'il y a d'autres moyens de répondre.
14:45Et il faut évidemment répondre aux menaces
14:48et aux actes qui sont faits sur le sol français.
14:50Mais qu'il y a d'autres moyens de répondre
14:52que de faire la guerre immédiatement.
14:54Et moi, je ferai tout pour que nous agissions pour la paix
14:57avec une France non alignée au service de la paix.
15:00VoilĂ , une idĂ©e quand mĂȘme
15:01qui peine Ă  convaincre
15:02au sein de la France insoumise aujourd'hui
15:05qui rappelait la priorité du dérÚglement climatique
15:08auquel les jeunes sont extrĂȘmement sensibles aussi.
15:11Ça, c'est l'enquĂȘte de l'IRSEM qui le disait.
15:15La question qui se pose aussi aujourd'hui
15:17et qui est pour le moins trĂšs concrĂšte,
15:19est-ce que le chef de l'État,
15:20est-ce que l'État français aujourd'hui
15:22a les moyens de cette ambition ?
15:24On n'a pas de budget encore.
15:25Je pense que c'est la grande question.
15:26Effectivement, le président de la République
15:28a dit tout à l'heure que ça coûterait 2 milliards,
15:29ce qui était effectivement ce qu'il y avait dans les tuyaux.
15:332 milliards aujourd'hui, c'est beaucoup.
15:35Dans un budget qui n'est pas encore voté.
15:37Et en fait, je trouve que c'est une information
15:39importante aussi Ă  avoir en tĂȘte.
15:41C'est une décision présidentielle
15:42et c'est logique parce que le chef de l'État
15:44est le chef des armées,
15:45parce qu'on parle avec des guillemets
15:47de domaines réservés.
15:48On est vraiment au cƓur du rĂ©galien.
15:50Mais pour autant, aujourd'hui,
15:50qui a la main sur la décision finale ?
15:53Ce sont les parlementaires.
15:53Parce que c'est eux qui voteront non seulement
15:55la loi rétablissement d'un service national.
15:57C'est obligatoire.
15:58Et ensuite, il faudra voter ce budget.
16:00Et donc, il y a encore un chemin Ă  parcourir.
16:03C'est plutĂŽt consensuel.
16:04Ça veut dire quoi ?
16:04Ça veut dire qu'il y a une chance
16:05que ça ne se concrétise pas ?
16:06Je serais surpris parce qu'Ă  mon avis,
16:08on va avoir à faire comme ça peut arriver
16:10depuis plusieurs semaines,
16:11Ă  des alliances un peu baroques.
16:12Mais Ă  partir du moment oĂč vous avez
16:13par exemple le Rassemblement national
16:14qui ne met pas d'objection,
16:17que le Parti socialiste est plutĂŽt favorable aussi,
16:19que le centre dans toutes ses largeurs
16:21sera aussi favorable,
16:23je pense qu'il y aura un chemin
16:23pour qu'il soit voté.
16:24Il faut rappeler que le SNU avait justement
16:26été trié par la Cour des comptes,
16:27justement pour sa nature
16:28beaucoup trop dispendieuse.
16:29Oui, exactement.
16:30Et lĂ , ça va ĂȘtre beaucoup plus cher
16:31parce qu'on l'a dit,
16:33loger, nourrir, accueillir,
16:35blanchir, armer, former,
16:37c'est extrĂȘmement coĂ»teux
16:38avec un dispositif qui...
16:39Et vous avez oublié loger
16:39et ça, c'est aussi un autre problÚme logistique.
16:41Oui.
16:41On a fermé trÚs massivement
16:43nos casernes
16:43à partir des années 90-2000,
16:45précisément parce qu'on a mis fin
16:47au service militaire.
16:48Aujourd'hui, on a une armée
16:49qui est plutĂŽt compacte.
16:51Donc, il faut soit les agrandir,
16:52ces casernes,
16:53soit en trouver de nouvelles.
16:54Or, on a vendu les terrains,
16:55on les a transformés
16:56en projets immobiliers.
16:56Donc, il y a aussi
16:58des aspects trĂšs,
16:59j'ai envie de dire,
17:00trÚs matériels
17:01auxquels les États-majors
17:02vont devoir répondre
17:03assez rapidement
17:04puisque la premiÚre étape,
17:05c'est l'été 2026.
17:06VoilĂ .
17:07TrĂšs concrĂšte
17:07et trĂšs urgente, finalement,
17:08parce que c'est demain.
17:09LĂ , on n'a mĂȘme pas
17:10six mois pour voir venir
17:12le coup.
17:14J'aimerais qu'on aille voir
17:14ce qui se passe
17:15du cÎté de nos voisins européens.
17:16C'est ce qu'on s'est attelé à faire,
17:17évidemment,
17:17depuis qu'on aborde
17:19cette notion
17:20de service militaire
17:21sur la base de volontariat.
17:22Alors, c'est un sujet
17:23dans certains pays,
17:24dans d'autres,
17:25absolument pas.
17:26La situation géographique
17:27vis-Ă -vis de l'Ukraine
17:28et de la Russie,
17:29évidemment,
17:29il y a pour beaucoup.
17:30On va regarder ça en image
17:31avec Julien Dubois.
17:31Regardez.
17:33Aux frontiĂšres de la Russie,
17:36les États baltes
17:36et la Finlande
17:37peuvent compter
17:37sur la présence
17:38des forces de l'OTAN.
17:40Mais pour faire face
17:41Ă  la menace russe,
17:42la Lettonie a pris
17:43la décision
17:44de rétablir
17:44un service militaire
17:45obligatoire en 2023,
17:47rejoignant ainsi
17:48la position
17:49de ses voisins alliés.
17:51Seuls six pays
17:52de l'Union européenne
17:53ont conservé
17:53un service militaire
17:54obligatoire
17:55au cours
17:56des derniÚres décennies,
17:57comme la Finlande
17:58ou la GrĂšce.
18:00Au Danemark,
18:01il est mĂȘme devenu
18:02obligatoire pour les femmes.
18:03À 18 ans,
18:04les jeunes du pays
18:05qui doivent effectuer
18:05leur service militaire
18:06sont choisis
18:07par tirage au sort
18:08en fonction
18:09des besoins de l'armée.
18:11Quatre pays de l'Union
18:12ont fait le choix
18:13de réinstaurer
18:13un service militaire obligatoire.
18:16Dernier exemple en date,
18:17en Croatie,
18:18le mois dernier,
18:19le Parlement a approuvé
18:20le rétablissement
18:20d'un service obligatoire
18:21pour les hommes
18:22de deux mois
18:23Ă  partir de 2026.
18:25Mais dans l'Union européenne,
18:27la grande majorité
18:27des États membres
18:28ont abandonné
18:29le service militaire,
18:30mĂȘme si des projets
18:31de rétablissement
18:32existent dans certains pays.
18:34Au total,
18:3517 États sur 27
18:36n'ont jamais eu
18:37ou ont suspendu
18:38leur service militaire,
18:39Ă  commencer par la Belgique
18:40en 1995
18:41jusqu'Ă  l'Allemagne
18:43en 2011.
18:44Parmi cette majorité,
18:46plusieurs États
18:47ont déjà décidé
18:47de réinstaurer
18:48un service militaire volontaire.
18:50C'est le cas
18:51de la Bulgarie
18:51et des Pays-Bas.
18:52Ils seront rejoints
18:53par la Belgique
18:54et la Roumanie
18:55l'an prochain.
18:57C'est toujours intéressant
18:59d'aller voir
18:59ce qui se fait ailleurs.
19:00Tout ça s'inscrit
19:01quand mĂȘme
19:01dans un contexte
19:03oĂč la machine militaire
19:04allait relancer
19:04un peu partout.
19:05Les budgets sont en hausse
19:06dans tous les pays européens
19:08et surtout,
19:08il y a un débat
19:09dans tous les pays.
19:10J'ai regardé
19:10dans 34 pays européens,
19:12il n'y a pas un pays
19:12qui n'échappe
19:13à ce débat aujourd'hui.
19:14Que ce soit
19:14les tout petits pays
19:15comme les Pays-Baltes
19:17qui, eux,
19:17ont déjà fait le choix
19:18depuis plusieurs années
19:18d'un retour du service militaire
19:19ou d'autres qui s'interrogent.
19:21C'est vrai au Royaume-Uni.
19:23Richie Chounak,
19:23le Premier ministre sortant
19:24lors des législatives de 2024,
19:26avait fait campagne
19:26avec une proposition
19:27un peu choc
19:28en disant
19:28nous rétablirons
19:29le service militaire
19:30au Royaume-Uni.
19:31Ce qui est quand mĂȘme
19:31assez niddi.
19:32Le Royaume-Uni
19:32est le premier pays d'Europe
19:33en 1963
19:35à avoir abandonné
19:35le service militaire.
19:36Il y a eu un débat là-dessus.
19:37Il y a aussi un débat
19:38depuis un an
19:39au sein de la classe politique
19:41allemande.
19:41Ils viennent de trouver
19:42un accord
19:42il y a quelques jours Ă  peine.
19:44Donc effectivement,
19:45c'est quelque chose
19:45qui est concomitant
19:46Ă  tous les États europĂ©ens.
19:48Mais ce qui est assez curieux,
19:48c'est qu'il n'y a pas
19:49d'harmonisation.
19:50C'est-Ă -dire que
19:50sur les questions militaires,
19:51on a souvent des négociations,
19:52notamment sur les questions
19:53d'armement,
19:53sur les questions industrielles,
19:54sur les questions d'alliances.
19:55Il y a souvent des sommets,
19:56on le voit dans vos émissions.
19:58S'il y a bien un sujet
19:58qui ne fait pas l'objet
19:59d'une harmonisation
20:00et d'une discussion,
20:01je dirais mĂȘme diplomatique,
20:02c'est la question
20:02du service national
20:03qui est un sujet
20:03trÚs concentré
20:06sur chaque pays.
20:06La fameuse armée européenne,
20:07on n'y est pas encore,
20:08ça fait des années
20:09qu'on l'aborde,
20:10mais chacun avance
20:11en ordre dispersé.
20:12Ça nous dit quoi aussi
20:13de ce qu'on est en train de vivre ?
20:15Que selon lĂ  oĂč on habite,
20:17on perçoit le sujet
20:19et la menace,
20:20je reprends les propos
20:21du chef de l'État,
20:22différemment ?
20:23Si on regarde la carte
20:24que vous projetiez
20:25des services militaires en Europe,
20:26c'est trĂšs frappant,
20:27effectivement.
20:27En fait, plus vous allez
20:28vers l'Est et le Nord,
20:30plus vous avez de chances
20:30d'avoir un service militaire.
20:31Tous les pays baltes
20:32en ont un.
20:33Obligatoire.
20:33Alors, ça dépend des pays,
20:35mais souvent,
20:36c'est souvent obligatoire
20:36pour ces pays,
20:37avec une prĂ©cision quand mĂȘme,
20:38parce que c'est des éléments
20:39un peu techniques,
20:40mais qui sont importants.
20:41En réalité,
20:42il y a des systĂšmes de quotas
20:43dans ces pays-lĂ .
20:44C'est-à-dire que l'État-major dit
20:46voilà, telle année,
20:47on a besoin de tant
20:47de volontaires.
20:50La NorvĂšge, par exemple,
20:50c'est 9000.
20:51Et s'il y a suffisamment
20:52de volontaires,
20:52en fait, ça suffit.
20:54Et donc, on ne va obliger personne.
20:55Donc, attention
20:56Ă  ne pas projeter l'image
20:57de la guerre froide
20:57oĂč tout le monde Ă©tait
20:58sous les drapeaux.
20:59En réalité,
21:00c'est des services militaires
21:01obligatoires,
21:02mais limités par le quota.
21:03D'accord.
21:03Donc, on fait une sorte
21:04de sélection sur la base
21:05de ceux qui se présentent
21:06volontairement
21:07et aprĂšs, les autres,
21:08on les dispense.
21:08Oui, d'abord,
21:09on remplit un questionnaire.
21:10On dit, est-ce que je suis d'accord ou pas ?
21:11Qu'est-ce que je fais ?
21:11Quelles sont mes compétences,
21:12éventuellement ?
21:13Puis aprĂšs, on passe
21:13des tests d'aptitude.
21:15Ça rappellera peut-ĂȘtre des choses
21:16aux plus anciens
21:17de vos téléspectateurs.
21:18Et si on vous déclare aptes,
21:20eh bien, si vous ĂȘtes dans le quota,
21:27l'Allemagne, en trĂšs peu de temps,
21:29l'Allemagne qui ambitionne
21:30d'ĂȘtre l'armĂ©e
21:31la plus importante d'Europe ?
21:33Oui, alors,
21:33elle est un peu concurrencée
21:35par la Pologne.
21:35Les deux ont des ambitions
21:37assez importantes.
21:39Mais en tout cas,
21:39en termes d'ambition affichée,
21:40c'est ce qu'on revendique aujourd'hui.
21:41Oui, il y a une trajectoire
21:42qui est vraiment trĂšs frappante
21:43de l'Allemagne.
21:44N'oublions pas que l'Allemagne
21:45a été démilitarisée aprÚs 1945.
21:47Elle n'a retrouvé une armée
21:47qu'en 1955.
21:50Elle était largement une armée
21:52de maintien de la paix
21:54qui ne voulait pas intervenir
21:55d'ailleurs au-delĂ 
21:56du continent européen.
21:58Aujourd'hui,
21:59il y a ce qu'on appelle
21:59la Zeitung Wander,
22:00c'est-à-dire le réarmement allemand
22:02qui est porté par le chancelier Merz
22:05et qui avait été pensé
22:06par le chancelier Olaf Scholz
22:08précédemment.
22:09Il y a quand mĂȘme des dĂ©bats
22:10en Allemagne
22:10parce que c'est un pays
22:11qui a une tradition pacifiste
22:12trĂšs importante
22:13depuis la guerre froide.
22:15Et donc, c'est pour ça
22:15que ça a pris autant de temps,
22:17y compris d'ailleurs
22:17au sein de la coalition.
22:18Vous aviez la CDU,
22:20qui est donc le parti conservateur,
22:21qui voulait un service militaire
22:22obligatoire,
22:24tandis que le SPD,
22:25qui Ă©tait lui-mĂȘme divisĂ©
22:26en interne d'ailleurs,
22:27était plutÎt favorable
22:27Ă  un service volontaire.
22:28Et donc, ils ont trouvé
22:29une solution typique Ă  l'Allemande.
22:30On est dans une coalition.
22:31Donc, qu'est-ce qu'ils ont dit ?
22:32On crée l'année prochaine...
22:33Alors, le vote n'a pas encore eu lieu
22:34mais il est à peu prÚs assuré.
22:36On crée l'année prochaine
22:37un service militaire volontaire.
22:39Et si on n'attape pas
22:40le quota de volontaires...
22:42On ira les chercher.
22:43On ira les chercher
22:44ou on passera au mode obligatoire.
22:46Donc lĂ , c'est encore
22:46un autre cran...
22:48C'est un autre cran, effectivement.
22:49Auquel on pourrait ne pas échapper,
22:50nous aussi,
22:51parce qu'on n'est pas dupe non plus.
22:53On voit bien que c'est
22:54une premiÚre étape
22:54vers aussi peut-ĂȘtre quelque chose.
22:56Tous les militaires qui passent ici
22:57nous parlent de montée en puissance
22:58du dispositif dans le temps.
23:01Comment ça se passe à l'aise
23:02chez nos voisins polonais ?
23:03Vous évoquez la Pologne
23:05qui, de loin, aujourd'hui,
23:06sont les mieux dotées.
23:08Alors, ce sont parmi les premiers
23:09qui se sont dotés
23:10d'un service militaire volontaire
23:11en 2022.
23:12Et là aussi, il y a des débats.
23:14Vous avez le chef d'état-major
23:15des armées polonaises
23:16en octobre 2024
23:17qui a dit...
23:18qui a laissé comprendre
23:20qu'il était favorable
23:21Ă  un service militaire volontaire
23:22pardon, obligatoire.
23:24Mais évidemment,
23:25c'est une décision
23:25qui ne lui appartient pas
23:26comme toutes les démocraties.
23:27C'est au chef de l'État
23:27de prendre cette décision.
23:29Ça marche mieux
23:29sur la base du volontariat
23:30que sur la base de l'obligation ?
23:32Oui, l'histoire nous apprend
23:33que l'obligation
23:34créait tout de suite des problÚmes.
23:36Il y a eu,
23:36et c'est le cas en France,
23:37des exemptions,
23:38des réformés,
23:39des surcitaires
23:40pour continuer les études.
23:41Il y avait des insoumis,
23:42il y avait des déserteurs.
23:43Et donc, tout ça crée
23:44des désordres, en fait,
23:45d'une certaine façon.
23:46Et surtout, ça induisait
23:49dans l'esprit des jeunes
23:50et mĂȘme de la population
23:51que le service militaire
23:51était inégalitaire.
23:53En principe,
23:53il était universel,
23:54mais en réalité,
23:56on voyait bien
23:56qu'en fonction
23:56de votre classe sociale,
23:57de vos réseaux,
23:58de votre capacité
24:00Ă  justifier aussi
24:01d'une objection de conscience,
24:03eh bien, en fait,
24:03tout le monde
24:03n'était pas tout à fait
24:04redevable de la mĂȘme maniĂšre
24:06de ce qu'on appelait
24:06alors l'impĂŽt du temps.
24:08Emmanuel Macron,
24:10en clĂŽture
24:10de son intervention,
24:12affirmait que
24:12pour éviter le danger,
24:14il fallait s'y préparer
24:14plutĂŽt que d'alimenter
24:16la peur.
24:18Est-ce que vous ĂȘtes d'accord
24:19avec ça ?
24:20Et en mĂȘme temps,
24:21est-ce qu'il n'y a pas
24:21une forme de contradiction
24:22parce qu'on voit
24:23les éléments de langage
24:24employés par les hauts dirigeants
24:26de l'État ?
24:27Je vous rappelais tout Ă  l'heure
24:28le chef d'état-major
24:29des armées
24:30qui parle évidemment
24:31sous la coupe
24:32de l'exécutif français.
24:34On est plutĂŽt dans une logique
24:35lĂ  oĂč on essaye aussi
24:36de ne pas défrayer les Français
24:39mais de leur faire prendre conscience
24:40de cette menace
24:41qui devient réelle.
24:42Il y a deux choses.
24:43C'est-Ă -dire qu'Ă  la fois,
24:44je pense qu'il y a la volonté
24:44de préparer les Français
24:45et donc de dire
24:47il faut que nous soyons forts
24:48parce que si on arrive
24:49Ă  dissuader l'adversaire,
24:50celui-ci ne nous attraquera pas.
24:53Et puis l'autre chose,
24:54c'est le débat politique
24:55au sein de la classe politique.
24:56Et lĂ , on voit bien
24:56qu'il y a un désaccord aujourd'hui
24:58entre la majorité,
25:00elle est relative aujourd'hui,
25:01mais en tout cas
25:01entre le président de la République
25:02et les oppositions.
25:04S'il y a eu autant de réactions
25:05la semaine derniĂšre
25:06au propos de Général Mandon,
25:08ORN et LFI,
25:09c'est parce que
25:10le diagnostic de la menace
25:12n'est pas aujourd'hui
25:12partagé par tous les partis politiques.
25:14Merci beaucoup Maxime Lonnet d'Avorev.
25:16Vous avez été l'invité
25:17de l'info du jour.
25:18Évidemment, on va continuer
25:19à décrypter
25:19cette nouvelle force
25:22armée,
25:23service, pardon,
25:24nationale,
25:25volontaire,
25:26je n'y arrive pas non plus,
25:27un militaire,
25:27c'est le premier mot
25:28qui nous vient quand mĂȘme
25:28Ă  l'esprit.
25:29On va le décrypter
25:29avec nos clubeurs
25:31Ă  14h30
25:32et dans le journal
25:33qui arrive dans quelques instants.
25:34A tout de suite.
25:34Merci.
25:35Merci.
25:36Merci.
25:37Merci.
25:38Merci.
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