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00:00Francis Patindé, bonjour.
00:01Bonjour.
00:02Alors sur France 24, Umaro Sisoko Mbalo confirme qu'il a bien été renversé,
00:07mais le parti d'opposition PAIGC affirme que c'est une mascarade
00:12organisée par le président lui-même pour empêcher le candidat d'opposition
00:16Fernando Dias d'être proclamé vainqueur de la présidentielle.
00:20Alors à qui profite le push à Umaro Sisoko Mbalo ?
00:24Il ne faut pas l'exclure.
00:25Si tel était le cas, ça signifierait qu'il a préféré se dessaisir au profit de l'armée
00:31plutôt que d'admettre le fait d'avoir été battu dans les urnes par un opposant mineur,
00:36quoique soutenu par le parti historique, le PAIGC.
00:39Alors si tel était le cas, le président sortant aurait fait un pari risqué,
00:43car il est rare que des militaires pushistes, en tout cas en Afrique,
00:47se dessaisissent du pouvoir au profit d'un autre.
00:50Et vous n'excluez pas l'hypothèse que c'est tout simplement les militaires
00:54qui ont pris le pouvoir en renversant tout le monde.
00:56C'est l'autre hypothèse, c'est qu'une partie de l'état-major ait décidé d'anticiper des troubles éventuels
01:02en se saisissant du pouvoir.
01:04Il ne faut pas l'exclure du tout aussi,
01:06parce que ça m'étonnerait que le président sortant ait opté pour l'armée,
01:10parce qu'il sait pertinemment, il est militaire lui-même,
01:13il sait pertinemment que le pouvoir pris par un autre militaire ne lui reviendrait plus.
01:17Ce serait un jeu dangereux.
01:19C'est extrêmement dangereux que de vouloir se soustraire au verdict des unes,
01:23parce qu'il faut dire que les décomptes, les derniers décomptes dont on a été informés
01:29par des ONG, mais également par des institutions régionales,
01:33tout semblait indiquer que l'opposant était en passe de l'emporter.
01:36Je parle de Fernando Diaz d'Acosta, qui était en passe de remporter cette élection présidentielle.
01:42Dès le premier tour ?
01:43Dès le premier tour de scrutin, c'était serré, les résultats étaient serrés,
01:47il manquait deux régions électorales,
01:49et les résultats de ces deux régions sont intervenus le mercredi, en matinée.
01:54Est-ce que c'est ça qui a poussé le président sortant à choisir la solution du putsch ?
01:59L'avenir nous le dira.
02:00Mais pour le moment, il semble qu'il ait été arrêté, comme ses opposants.
02:04Alors justement, vous parlez d'arrestation.
02:07D'après plusieurs sources recueillies par le service lusophone de RFI,
02:11le candidat d'opposition Fernando Diaz et le leader PAIGC Domingos Simos Pereira
02:17auraient été arrêtés hier par les militaires.
02:20Alors, s'ils ont effectivement été arrêtés, ça signifie que le pouvoir est là pour perdurer.
02:26Parce que d'abord, si je prends une élection qui est en cours,
02:29dont les résultats devaient intervenir ce matin,
02:32et puis fermer les frontières, ça a tous les attributs d'un coup d'État.
02:36Je ne crois pas que ce pouvoir soit là pour, bref au moins,
02:41je pense qu'ils sont là pour perdurer,
02:42comme la plupart des putsch qui ont eu lieu dans la région,
02:45dans l'Afrique de l'Ouest, mais également en Afrique centrale ces dernières années.
02:49Mali, Burkina, Niger, Guinée-Conakry, Guinée-Bissau aujourd'hui.
02:54Depuis cinq ans, les coups d'État se multiplient en Afrique de l'Ouest.
02:57Est-ce à dire que la démocratie est en péril dans cette sous-région ?
03:00On va finir par le croire.
03:01Les putsch à répétition hypothèques l'avenir de l'Afrique,
03:04surtout dans sa frange occidentale.
03:07Ils risquent d'hypothéquer les résultats économiques positifs observés ces dernières années.
03:12Et ils pourraient, et si ce n'est déjà fait,
03:15provoquer un effet domino qui risquerait d'emporter la plupart des pouvoirs ouest-africains.
03:20Enfin, moi je trouve qu'ils font le lit du terrorisme djihadiste,
03:24qui pourrait profiter de l'instabilité politique
03:26et de l'implosion des sociétés africaines
03:29pour étendre un peu plus de leur influence vers les États côtiers.
03:33Donc il y a de ceci à se faire pour les prochaines années.
03:36Francis Patindé, je vous remercie.
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