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  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00Je voyais mon cerveau comme un ordinateur, mon corps comme un outil.
00:02J'étais déshumanisée et je ne me rendais pas compte.
00:05C'est ça le pire, c'est qu'au début on ne s'en rend pas compte.
00:07Je suis médecin et j'ai vécu un burnout quand j'étais médecin généraliste.
00:12Moi ça s'est présenté au début par des symptômes un peu physiques,
00:14donc de l'eczéma sur les mains, j'étais tout le temps malade, douleur abdominale, etc.
00:19J'ai eu une taquicardie qui est montée à 200.
00:20Je me suis dit que je suis épuisée,
00:23mais j'ai continué quand même à travailler en tout pendant un an après cet épisode-là.
00:27Moi ce qui m'a fait plus peur, c'est quand j'ai commencé à avoir des troubles de l'attention et de la concentration.
00:33Mais finalement, toutes les autres petites choses, je me suis dit que c'est rien, ça va passer.
00:36J'avais vraiment très peu de concentration.
00:38J'avais à peu près 30 minutes au début de la première année, par jour,
00:42on va dire deux fois 30 minutes, de plus rien pouvoir faire,
00:45donc de plus porter, de plus travailler, de plus être la maman que j'avais envie d'être.
00:50C'était très compliqué et c'est vrai que cette pression-là,
00:53je pense qu'on se la met, mais aussi du fait de notre société en fait.
00:59Et elle est surtout sur les femmes.
01:01Et d'ailleurs, le burn-out touche plus les femmes que les hommes.
01:04C'est quand même très fréquent le burn-out chez les médecins.
01:06On en parle un peu entre nous, mais par contre, c'est très très tabou encore.
01:11Comme on est médecin nous-mêmes, souvent on s'auto-prescrit des choses.
01:14Et ce serait bien d'avoir chaque médecin, un médecin référent,
01:17à qui on puisse vraiment se confier.
01:20Le burn-out, il vient de la surcharge, souvent de travail.
01:25Et du fait aussi que, effectivement, dans le médical,
01:28on a apporté beaucoup de choses.
01:30La maladie, la souffrance, les émotions sont là.
01:34On a 10 ans de retard en fait.
01:35Du coup, ça va mettre un peu de temps avant qu'on soit assez en nombre
01:38pour pouvoir soigner mieux les patients et nous, ne pas nous rendre malades.
01:44Maintenant, les patients, ils veulent des rendez-vous tout de suite.
01:46Alors, je comprends bien que des fois, il y a des urgences et il faut les voir rapidement.
01:50Mais en fait, c'est un peu cette spirale, j'allais dire, infernale de la société
01:54où c'est de plus en plus vite, tout, tout de suite.
01:57On a plutôt l'habitude de prendre soin des autres en fait.
01:59Et prendre soin de soi, c'est tout un travail à faire sur soi-même
02:02en disant, si finalement, j'ai le droit.
02:04Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux.
02:05Mais j'ai toujours des petites séquelles, donc un type de fatigue.
02:10Et puis aussi un type de concentration.
02:12Donc, les journées de 12 heures de concentration dans le SOP, je ne peux plus les faire.
02:16J'ai repris qu'à 60% parce que je ne peux pas du tout reprendre à 100%.
02:19J'essaie de m'aménager des pauses pour pouvoir souffler.
02:22Et de respecter aussi l'horaire de fin.
02:24Ça, c'est un peu difficile quand on est médecin.
02:27Mais c'est important aussi qu'après, je sache qu'à un moment donné,
02:30c'est bon, je rentre chez moi et je passe à autre chose.
02:34Protégez-vous, faites-vous du bien.
02:36Et ce n'est pas parce qu'on prend soin de soi qu'on n'est pas une bonne maman.
02:39Il y a aussi cette notion-là, quand même, qui est encore assez présente dans notre société,
02:43que quand on est une femme, on est obligatoirement dévoué aux autres, j'allais dire.
02:48Mais non, d'abord, on vit pour soi.
02:51Prendre soin de soi, se protéger et se faire du bien.
02:54Et comme ça, on aura encore plus d'énergie pour tout ce qu'on aime.
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