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  • il y a 1 jour

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Transcription
00:00Je me dis qu'un homme, on aurait peut-être un peu plus considéré ses symptômes
00:04parce qu'une femme, quand elle a des signes d'AVC,
00:06on a plutôt tendance à penser à une migraine avec Cora, un épisode dépressif.
00:11Et un homme, on va plutôt avoir de suite une considération pour ses symptômes.
00:15Le 17 novembre 2018, j'ai été victime d'un AVC à l'âge de 33 ans
00:20alors que je n'avais aucun facteur de risque
00:22et donc aucune raison d'être touchée si jeune par ce handicap.
00:26La charge mentale, oui, pour moi, c'est vraiment un élément,
00:28je trouve, qui est déclencheur et qui est très corrélé à mon AVC.
00:31C'est-à-dire que j'avais conscience que j'étais en train d'avoir un AVC
00:35mais j'étais incohérente et ma priorité, c'était de faire garder mon fils.
00:40Je ne voulais absolument pas arriver à l'hôpital en étant sale.
00:43Donc je voulais à tout prix me doucher et être propre pour les soignants
00:46alors que je ne pense pas que les hommes ont les mêmes idées,
00:49ils sont plutôt dans l'action alors que nous, on est dans la réflexion
00:51et surtout, on est dans la question du care, c'est-à-dire on prend soin des autres
00:55avant de prendre soin de nous-mêmes.
00:56J'ai appris qu'il y avait certaines rééducations qui étaient adaptées en fonction du genre.
01:01On trouvait plus normal qu'une femme, par exemple, arrête de conduire plutôt qu'un homme.
01:05On va considérer que la femme, elle peut se faire véhiculer par son conjoint ou par quelqu'un d'autre
01:09alors que pour un homme, c'est vraiment quelque chose sur lequel on va insister,
01:13il faut qu'il reconduise.
01:14Aujourd'hui, j'ai une douzaine de séquelles.
01:16La principale, c'est que je suis aphasique.
01:18C'est un trouble du langage qui peut affecter la parole, le langage, l'écriture, la lecture et la compréhension
01:26qui, du coup, a un impact quand même considérable sur mon quotidien, bien que j'aie réappris à parler.
01:32Mon fils, il n'a aucun souvenir de comment j'étais avant mon AVC,
01:35si bien que quand on regarde des vidéos et que je parle, il me dit
01:38« C'est à ta Camille qui parle ? »
01:40Je lui ai dit « Non, c'est moi. »
01:41Il me dit « Non, ce n'est pas toi, tu ne parles pas comme ça. »
01:44Je lui ai dit « Si, si, avant mon AVC, je parlais comme ça. »
01:47Donc, il est persuadé à chaque fois que c'est ma soeur jumelle.
01:49Ce n'est pas un sujet tabou dans notre famille.
01:51Je ne cache pas à mon fils mon handicap et même quand ses copains me posent des questions,
01:57ça ne me gêne pas du tout alors qu'effectivement, des fois, il y a des parents qui disent
01:59« Mais non, il ne faut pas poser cette question, il ne faut rien dire. »
02:02« Mais si, si, vas-y, pose-la ta question. »
02:04Il faut désamorcer tous ces tabous.
02:06Alors moi, je suis assez catastrophée sur l'état de l'hôpital public
02:09parce que moi, j'ai été victime d'une mauvaise prise en charge initiale
02:13puisque le SAMU, lors de son interrogatoire au téléphone,
02:16n'a pas compris que j'étais en train d'avoir un AVC.
02:19Je ne peux pas en vouloir à quelqu'un qui a dû prendre une décision dans l'urgence.
02:24En revanche, je suis beaucoup plus mitigée par ma prise en charge par SOS Médecin
02:29qui, lui, m'a vraiment vue.
02:31C'est terrible parce que l'AVC, c'est la première cause de mortalité féminine
02:35alors qu'on est persuadé que c'est le cancer du sein.
02:38Mais non, c'est l'AVC.
02:39Et on en parle très, très peu.
02:40Je soutiens le travail de Jessica Jacques
02:43qui a monté la pétition pour campagne AVC.
02:46J'essaye de libérer la parole sur ce sujet
02:49pour que de plus en plus de gens entendent parler de l'AVC.
02:52et on en plus de gens entendent parler de l'AVC.
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