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  • il y a 1 heure
Avec son podcast « Elles vous parlent d’un temps », l’actrice Chloé Jouannet immortalise la parole de nos grands-mères trop longtemps tuent et sacralise la transmission intergénérationnelle. Rencontre avec une passeuse de mémoire 2.0.
Transcription
00:00Je conseille à tout le monde d'aller en thérapie, déjà.
00:02Je suis un peu la meuf relou qui fait « va voir un psy ».
00:04Mais vraiment, je pense que c'est hyper important.
00:10Mes copines filles, elles me mettent de bonne humeur.
00:12Hier, j'ai dîné avec deux d'entre elles et en rentrant chez moi, je me suis dit que j'étais hyper heureuse.
00:17Je pense que la joie, ça se cultive parce que la joie, elle n'a pas la même définition à chaque étape de notre vie.
00:22Et donc, du coup, on apprend à se connaître.
00:23C'est comme une relation qu'on a avec soi-même.
00:25Et donc, du coup, forcément, on n'a pas tous les ingrédients dès le départ pour savoir si on est heureux et si on arrive à cultiver la bonne joie.
00:32Plus jeune, comme tout le monde, je vivais beaucoup dans l'instant T.
00:35Et maintenant, plus j'approche la trentaine, plus on va dire que je pose plus mes bases pour de la joie sur le long terme, en fait, que ça perdure.
00:43Mais on apprend ça quand on a eu de l'expérience, quand on a été déçus, quand il se s'est passé plein de choses dans la vie.
00:49Sinon, ce n'est pas drôle.
00:50On ne peut pas arriver déjà à tout connaître.
00:51Ma sœur de 18 ans, elle habite chez moi.
00:57Et la dernière fois, je ne sais plus, on s'est engueulé pour un truc de sœur et tout.
01:00Et je me suis vue lui dire, non, mais tant que tu es sous mon toit, ça sera mes règles.
01:04Et je me suis dit, mon Dieu, mais quelle horreur.
01:05On dirait, ma daronne, c'est horrible.
01:07Et je me suis dit, d'un coup, mais c'est ça, être adulte, c'est être chiante.
01:12Mais non, être adulte, je pense que c'est justement, c'est savoir dire stop au bon moment, s'écouter.
01:17Encore une fois, pas faire que des choses sur l'instant T, mais peut-être prévoir sur l'avenir.
01:21Je pense qu'être adulte, c'est peut-être con, mais c'est organiser sa semaine, par exemple.
01:25Mais être adulte cool, ce n'est pas perdre son innocence et sa joie d'adolescence.
01:31Genre quand on fait des soirées avec mes potes, avec mes copines de collège
01:33et qu'on va manger des conneries, se taper des bars sur des trucs vraiment, vraiment très, très con.
01:38Et ça, j'ai envie de le garder pour toujours, mais je ne suis pas très inquiète là-dessus.
01:42Je pense que ça va aller.
01:43C'est pas facile pour moi de base de mettre mes limites parce que j'avais peur qu'on ne m'aime pas
01:51ou qu'on me rejette, voilà.
01:54Je pense que c'est quelque chose sur lequel je travaille encore, de mettre mes limites.
01:57Parfois, je les mets ou trop tôt ou trop tard.
01:59Je ne suis pas encore la bonne recette du moment où je dois poser mes limites.
02:03Peut-être déjà un truc con, mais savoir dire non quand, par exemple, tes potes te disent
02:08d'aller, viens, on va boire un dernier verre et que le lendemain, toi, t'as une énorme journée de taf.
02:12Savoir s'écouter dans ces moments-là et savoir dire non
02:14et d'avoir des gens autour qui respectent ton nom, je pense que ça, c'est le plus important.
02:18C'est s'écouter, se passer en priorité sur certaines choses.
02:20Mais maintenant, ça va beaucoup mieux.
02:22Je conseille à tout le monde d'aller en thérapie, déjà.
02:24J'ai un peu la meuf relou qui fait « on va voir un psy ».
02:26Mais vraiment, je pense que c'est hyper important.
02:29C'est vrai que moi, j'ai grandi avec beaucoup d'acteurs autour de moi, toute ma famille.
02:33Moi, j'ai adoré ça parce qu'il n'y avait pas de pression, justement.
02:36Ils ne m'ont jamais forcé à quoi que ce soit, donc quand j'étais plus jeune,
02:39je voulais être neurochirurgien, par exemple, parce que j'adorais Grey's Anatomy, ça n'a aucun sens.
02:43Et après, je voulais faire de la criminologie parce que j'adorais regarder les fêtes entre l'accusé et tout ça.
02:48Je me suis rendue compte que ce n'était pas cool.
02:49J'ai commencé à prendre des cours de théâtre et j'ai fait mon truc un peu toute seule, quoi.
02:53Mes parents, ils étaient là, ils me donnaient des bons conseils, mais je pense qu'on est une famille saine
02:56parce que justement, quand on se retrouve en famille, on ne parle pas de ça.
02:58Par exemple, je ne regarde jamais les films de mes parents.
03:02Ma mère, parfois, elle me dit « mais tu n'as pas vu ça ? »
03:03Je me dis « mais non, non, non, et c'est vrai que je ne regarde jamais les films de mes parents. »
03:07C'est vrai que ça me saoule, mais un peu, je crois.
03:09C'est mes parents, quoi, c'est leur métier.
03:11Par contre, moi, j'avoue que je les force à regarder le mien
03:14parce que je pars du principe que je suis leur enfant et qu'ils me doivent ça, en fait.
03:18Ce n'est pas pareil. Dans l'autre sens, ce n'est pas pareil, je trouve.
03:19On me demande souvent, on me dit « mais tu penses que si tes parents avaient fait autre chose,
03:22tu aurais fait autre chose ? » Peut-être.
03:23C'est marrant, on ne demande que dans ce domaine-là aux enfants
03:26« pourquoi vous faites comme vos parents ? » Je ne sais pas.
03:28Ça se trouve, oui, j'aurais peut-être fait complètement autre chose.
03:30En tout cas, ce qui est cool, c'est que j'aime ce que je fais et que je suis heureuse
03:33et que je les remercie.
03:34Grâce à eux, ils m'ont ouvert une voie qui me fait du bien aujourd'hui.
03:37Mais par exemple, le podcast, ce n'est pas eux.
03:39Donc du coup, finalement, j'ai quand même réussi à faire d'autres choses.
03:43Du coup, le podcast, ça s'appelle « Elle vous parle d'un temps ».
03:47C'est une idée que j'ai eue parce que ma grand-mère,
03:50elle m'a demandé d'écrire ses mémoires.
03:52Et du coup, j'avoue avoir eu un peu la flemme de faire ça
03:55parce que je ne sais pas du tout écrire les mémoires.
03:57Et surtout, je ne savais pas comment retranscrire son rire,
04:01sa manière de parler, son humour par écrit.
04:04Et je n'avais pas envie de ça parce que ma grand-mère,
04:05moi, ce que j'aime, c'est sa voix.
04:07Et donc du coup, je l'ai enregistrée.
04:09Elle m'a raconté toute sa vie.
04:11Et j'avais envie aussi de savoir d'où elle, elle venait
04:13pour savoir moi aussi d'où je viens et où on va.
04:15Je l'ai montée et il dure 40 minutes, le premier épisode.
04:18Et donc, je l'ai fait écouter à Nouvelles Écoutes.
04:20Et ils ont aimé et ils m'ont demandé de partir sur 10 femmes.
04:24Et je suis allée interviewer des grands-mères.
04:25Et c'était incroyable, c'était génial.
04:27Et j'ai adoré ce moment-là où tu poses ton micro
04:30et tu écoutes une femme te raconter sa vie pendant 3 heures.
04:33C'était assez dingue, j'ai adoré.
04:35C'est un peu un journal intime audio.
04:36Voilà, ça laisse une trace, une mémoire.
04:38Et en plus, souvent, c'est une génération de femmes
04:39à qui on n'a pas donné la parole.
04:41Aujourd'hui, c'est grâce à nos grands-mères.
04:42Si on a l'IPG, si on connaît le mot « charge mentale »,
04:46on leur doit bien ça, je pense, que de les écouter.
04:49Et je pense qu'elles ont encore à nous apprendre
04:51et on a encore à apprendre d'elles.
04:52Il y en a une qui m'a dit un truc que j'ai trouvé très cool.
04:54La recette du bonheur, c'est toi qui trouves tes propres ingrédients
04:58tout au long de ta vie.
04:59Et j'étais assez d'accord avec ça.
05:00Et je trouve ça assez joli.
05:02Elles m'ont toutes dit se débarrasser de tout ce qui pollue la tête,
05:06le cœur, se concentrer que sur les bonnes choses dans la vie.
05:10Le chemin pour être heureux, il est long.
05:12Et je pense qu'il faut accepter ça et kiffer.
05:15La transmission, c'est ce qu'il y a de plus important.
05:18Il n'y a pas plus humain que la transmission est plus importante, je pense.
05:21En fait, je suis hyper heureuse de me dire le jour où moi,
05:23j'aurai une fille ou un fils, je pourrais leur dire
05:26« Tiens, écoute, qui était ta grand-mère ? »
05:29Tu vois, je serais trop contente d'avoir ce truc-là à leur donner, en fait.
05:34Plus jeune, je faisais beaucoup de crises d'angoisse.
05:38Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
05:39J'en fais encore de temps en temps, mais beaucoup moins.
05:41Et c'était un truc dont j'avais honte.
05:43Je n'en sais pas en parler.
05:44Mais après, je trouve que là, en 10 ans, on a quand même vachement...
05:47On a beaucoup évolué par rapport à ça.
05:49Mes crises d'angoisse, je pensais pendant longtemps
05:50qu'elles feraient juste partie de moi et qu'elles n'évolueront jamais.
05:53Et en fait, ce n'est pas vrai.
05:54Il y a des manières de bosser sur soi, il y a des manières d'évoluer.
05:57Et ça, c'est l'envie d'aller mieux, le travail personnel, parler à un psy,
06:02faire du sport, bien dormir.
06:04Évidemment qu'on adore faire la fête de temps en temps
06:05et on a besoin d'écart, il n'y a aucun problème.
06:08Mais quand même, de faire attention à son corps,
06:10c'est aussi de faire attention à sa tête.
06:11Et ça, moi, j'ai mis trop de temps à me rendre honte.
06:14Je ne sais plus sur quel site j'ai vu ça.
06:16Sur Insta, une étude dit qu'apparemment, les femmes, nous, pour être heureuses,
06:20il faut que tous les minimum 22 jours, on passe une soirée avec nos copines.
06:25Déjà, 22, c'est trop long, en fait.
06:26Enfin, il n'y a pas.
06:27Mais je suis hyper d'accord avec ça.
06:29Moi, par exemple, si je ne le vois pas à mes copines,
06:31si je n'ai pas un peu bitché avec mes copines,
06:33au moins une fois par semaine,
06:35je veux dire, c'est ma thérapie.
06:38Je serais trop triste, c'est hyper important.
06:40Je trouve que de faire attention à ses amitiés féminines,
06:42c'est le plus chouette aussi, c'est trop cool.
06:45Sous-titrage Société Radio-Canada
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