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  • il y a 4 heures
Le 18 novembre dernier, le chef d'état major des Armées Fabien Mandon avait déclaré, devant le congrès des maires de France, que l'Hexagone devait être «prêt à accepter de perdre ses enfants». LFI estime qu'un chef d'état major des armées ne devrait pas dire ça. Pour Catherine Vautrin, ministre des Armées, «il faut avoir conscience que notre monde a changé, que nos repères ont bougé».

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Transcription
00:00Merci Prépublicain et à l'indépendance de la France.
00:04Monsieur le Premier ministre,
00:06accepter de risquer de perdre des enfants,
00:09ce sont les mots du chef d'état-major des armées devant le Congrès des maires de France.
00:14Ce n'était pas son rôle.
00:15D'ailleurs, le président de la République a semblé le contredire ce matin même.
00:20C'est la cacophonie au sommet de l'État.
00:22Vous abîmez les institutions, vous semez la confusion au sein du peuple,
00:26vous affaiblissez la parole de la France.
00:27Il est grand temps de rappeler l'ordre constitutionnel et républicain,
00:32de remettre chacun à sa place.
00:35Désigner un ennemi, annoncer un horizon de guerre,
00:37décider de l'entrée de la France dans un conflit,
00:39ne sera jamais le rôle des autorités militaires.
00:42C'est aux représentants élus du peuple de débattre, de parler, de trancher.
00:47Dans un régime républicain, le pouvoir politique est toujours séparé du pouvoir militaire.
00:52Depuis que la République s'est établie et consolidée dans notre pays,
00:55c'est le politique qui prime sur le militaire.
00:59Et c'est grâce à des solutions politiques que notre pays a surmonté toutes les grandes épreuves,
01:05l'affaire Dreyfus, les guerres mondiales, les guerres de décolonisation.
01:09Rappeler cette distinction, ce n'est pas s'en prendre à nos armées,
01:12tout au contraire, c'est les protéger.
01:15Car l'institution militaire ne peut se mêler de la controverse
01:18et de la décision politique sous peine de s'abîmer.
01:22Son rôle est simple, conseiller, obéir, servir.
01:26Rien de plus, rien de moins.
01:28Son silence est le prix de son intégrité.
01:32Monsieur le Premier ministre, la guerre n'a rien d'inéluctable,
01:35elle n'est jamais un destin.
01:37Préparer la guerre, la décider, la mener,
01:40plutôt que de préparer la paix,
01:41est un choix et une responsabilité strictement politique.
01:45Si vous la prenez, c'est à vous et à vous seuls de l'expliquer,
01:49de l'assumer, d'en répondre.
01:51Alors, monsieur le Premier ministre,
01:53quand allez-vous cesser de vous cacher derrière les militaires ?
01:55Assumez vos responsabilités et vos choix.
01:58Merci beaucoup, monsieur le député.
02:00La parole est à madame Catherine Vautrin, ministre des Armées.
02:05Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés.
02:08Monsieur le député Bastien Lachaud,
02:10permettez-moi, au moment où je prends la parole
02:12pour la première fois cet après-midi dans l'hémicycle,
02:14de rendre hommage au quartier maître 2e classe,
02:17Thylène Manzon-Bonnet, fusillé marin,
02:19qui malheureusement a disparu dans un accident de la route hier.
02:24Cet accident s'est déroulé sur une route départementale de l'Aude.
02:41Cinq militaires étaient dans le véhicule.
02:43Quatre d'entre eux sont aujourd'hui dans un état grave
02:46et je me sens autorisée, au nom de la représentation nationale
02:48et bien sûr du gouvernement, monsieur le Premier ministre,
02:50de leur adresser nos voeux de prompt rétablissement.
02:53J'en viens maintenant, monsieur le député, à votre question.
02:56Et je voudrais rappeler, et vous connaissez fort bien ces sujets,
03:00que la revue nationale stratégique publiée au mois de juillet dernier,
03:04le discours de l'ancien chef d'état-major des armées,
03:08là encore le 12 juillet,
03:09mais surtout l'intervention du président de la République,
03:12le 13 juillet, à l'hôtel de Brienne,
03:14avait pour objectif d'expliquer l'état de la situation en Europe.
03:18Et derrière ces explications, bien évidemment,
03:22ce que nous devons retenir, mesdames et messieurs les parlementaires,
03:25c'est la situation de notre Europe
03:28et c'est d'être conscient que le monde a changé,
03:31que nos repères ont effectivement bougé.
03:33Et là où je vous rejoins, monsieur le député,
03:35c'est qu'effectivement, notre responsabilité
03:37est bien évidemment d'être en capacité d'anticiper.
03:41Alors le chef d'état-major des armées
03:42s'est exprimé mardi dernier au Congrès des maires.
03:45Le Congrès des maires, c'est justement l'expression
03:48du lien entre les armées et les nations.
03:52Malheureusement, un mot sorti de ce contexte a fait polémique.
03:56Ce qui est extrêmement important,
03:58c'est que face à cette menace,
04:00nous ayons capacité à rester à la fois lucides et unis.
04:04Et c'est d'ailleurs ce qu'a rappelé le président de la République,
04:07chef des armées, ce matin,
04:09en rappelant à l'ensemble des Français
04:11qu'il n'est aucunement question d'envoyer nos jeunes en Ukraine.
04:15Merci beaucoup, madame la ministre.
04:18La parole, allez-y, oui.
04:20Madame la ministre, vous n'avez pas répondu à la question,
04:23si ce n'est que vous avez confirmé
04:24que le président de la République a dû désavouer ce matin
04:27le chef d'état-major des armées.
04:29C'est lamentable.
04:30Je vous remercie, madame la ministre.
04:33Monsieur le député, j'ai simplement rappelé
04:35que le chef des armées, c'est le président de la République
04:38et que derrière, l'armée, par définition,
04:41est à disposition pour anticiper.
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