Une enquête Ifop, commandée par la revue Écran de veille, a largement fait parler et suscité de vives réactions, notamment à l'extrême droite. Une plainte a été déposée par plusieurs conseils du culte musulman.
00:00Vous êtes le patron de cet institut, merci d'avoir choisi BFM pour prendre la parole ce soir pour défendre,
00:06je ne sais pas si ça va être le cas, peut-être que vous nous direz qu'il y a des choses qui n'étaient pas parfaites dans cette enquête.
00:11On va rentrer dans le détail qui vous sont fait avec Raphaël Grabli dans quelques instants.
00:15Bonsoir Raphaël. D'abord, est-ce que vous vous attendiez à ces réactions ?
00:19Il y a quatre plaintes par exemple qui ont été déposées aujourd'hui par des conseils départementaux du culte musulman pour questions orientées.
00:26Ces conseils du culte disent que votre sondage distille le poison de la haine dans l'espace public.
00:31Tout ça est bien excessif, je ne m'attendais pas, on ne s'attendait pas avec François Croce qui a réalisé l'enquête à un tel déchaînement de violence,
00:38de calomnie, de contre-vérité, en décalage avec la mission de l'IFOP quand on publie un sondage,
00:44à savoir donner des informations, les relativiser, nourrir le débat.
00:49J'ai toujours en tête la phrase de François Mitterrand devant le cercueil de Bérégovoy, je cherche à comprendre.
00:54Et l'IFOP, depuis 1938, c'est le plus ancien sondage français, essaye de donner des clés de compréhension aux Français,
01:00notamment sur la question des religions, parce que ce n'est pas une enquête qui est tombée du ciel.
01:05Elle n'est pas arrivée comme ça. On l'a menée pour la première fois en 1989, 94 et 99 avec le journal du Monde.
01:11Et à l'époque, sans réaction ?
01:13Beaucoup moins. Le directeur du Monde à l'époque qui a validé le questionnaire était M. Edwin Plenel,
01:17puis elle a été faite en 2016 pour l'Institut Montagne.
01:19Et surtout, c'est une enquête qui s'inscrit dans l'histoire de l'IFOP,
01:24à savoir réaliser ces grandes enquêtes longitudinales sur les croyances, les pratiques religieuses.
01:30Certains de nos auditeurs qui ont fait des études d'histoire ou de sociologie
01:33ont travaillé sur les travaux de Michela et Simon, sur les catholiques français.
01:37C'était une enquête de l'IFOP.
01:39Récemment, une enquête auprès des protestants pour l'Église réformée.
01:43Des enquêtes que j'ai menées, moi, personnellement, avec mon équipe,
01:45sur les Français de confession et de culture juive.
01:47Mais qu'est-ce que vous dites à ceux qui considèrent que déjà faire une étude spécifique sur les musulmans,
01:51c'est déjà les pointer du doigt, les stigmatiser, et c'est donc de l'islamophobie ?
01:55C'est déjà islamophobie, on est sur BFM.
01:59C'est le terme qui a été utilisé aujourd'hui.
02:00On sait que c'est un terme qui n'est pas neutre.
02:02On sait que c'est le terme, par exemple, qui avait été étiqueté à la rédaction de Charlie Hebdo.
02:06Les personnes qui sont taxées d'islamophobie sont parfois sous protection.
02:11C'est faux.
02:11L'histoire de l'IFOP, d'une manière générale, est notre mission,
02:14c'est de faire des enquêtes auprès de l'ensemble des Français.
02:16Hier, vous avez par exemple relayé notre enquête IFOP,
02:19je l'ai aidé sur la popularité présidentielle.
02:20Mais c'est aussi de regarder ce que nous disent des segments,
02:23des catégories de population.
02:25Je citais les catholiques, je citais les protestants.
02:27C'est absolument tout à fait dans notre mission originale.
Écris le tout premier commentaire