Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 8 heures
Lors d’une prise de parole à l’Hôtel de Matignon, le Premier ministre a dénoncé «le cynisme de certains partis et candidats à l’élection présidentielle». Sébastien Lecornu appelle «celles et ceux qui veulent avancer à rompre les ponts et ne pas se laisser contaminer par les forces politiques pour le blocage», en ciblant particulièrement la France Insoumise et le Rassemblement National.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Permettre de m'adresser aux Françaises et aux Français à cette mi-temps, à ce mi-parcours en quelque sorte des procédures budgétaires à l'Assemblée Nationale et au Sénat
00:09me permettre de rendre compte à la Nation de là où nous en sommes.
00:14Alors, les recettes pour la sécurité sociale pour 2026 ont été adoptées, vous le savez, il y a de ça quelques jours à l'Assemblée Nationale.
00:23Les recettes, c'est-à-dire la fiscalité essentiellement pour le budget pour 2026, pour l'État, ont été rejetées il y a de cela quelques jours
00:32et ça m'amène évidemment à devoir faire un point devant vous de compréhension, d'analyse également de ce que le gouvernement en retient
00:41et surtout de proposition en méthode pour avancer et tenter d'éviter un blocage, étant entendu qu'au moment où nous nous parlons,
00:50nous sommes dans quelque chose qui est encore, somme toute, relativement normal. Et au fond, ça sera mon premier commentaire,
00:56on le voit bien qu'il y avait quelque chose d'assez attendu à cette première lecture à l'Assemblée Nationale
01:02puisque classiquement, sur un débat aussi long, aussi politique que la question de la fiscalité, avec autant d'amendements,
01:09chacun cherche évidemment à pousser ses propres convictions, à poser en quelque sorte son drapeau idéologique
01:16et avec derrière une difficulté de compréhension et de cohérence globale de ce texte.
01:22Évidemment, chacun cherche à se compter dans cet exercice et on le voit bien à un moment donné que cette cohérence nous manque
01:30et nous empêche d'avancer, mais on la retrouvera dans un instant, évidemment, dans les deuxièmes lectures à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
01:36Je pense que cette situation nous amène à des points de vigilance.
01:43La première des choses, c'est que certains partis politiques, certains candidats à l'élection présidentielle
01:49estiment au fond que le compromis n'est pas compatible avec leur propre stratégie électorale
01:57et qu'au fond, derrière, il y a une forme de cynisme qui est en train de se dégager
02:02et qui peut mener à ce que certains errements idéologiques de certains partis politiques bloquent la situation.
02:09Et ça, pour moi, c'est un point de vigilance important.
02:12On l'a vu notamment dans les comportements de la France Insoumise et même parfois du Rassemblement National.
02:17Cela nous amène, à mon avis, à plusieurs choses dans les temps qui viendront et à deux convictions.
02:23La première, c'est qu'il y a toujours une majorité à l'Assemblée Nationale pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine.
02:34Pour la première fois, des députés se sont parlé, ont travaillé ensemble, ont trouvé des chemins de compromis
02:40sur certaines thématiques, sur certains objets qui étaient pourtant très difficiles de travailler.
02:46Il y a de cela maintenant encore quelques semaines.
02:48La deuxième des choses, c'est que les parlementaires doivent défendre le Parlement.
02:54Et il y a quelque chose d'assez stupéfiant, au fond, de voir certains parlementaires,
02:59certaines forces politiques, parler déjà de lois spéciales, d'échecs, d'ordonnances,
03:06au moment où le Parlement peut se saisir, justement, de cette responsabilité historique
03:11pour donner un budget à la Nation.
03:13Et donc, au fond, on le voit bien, il faut que celles et ceux qui veulent avancer arrivent à rompre les ponts
03:19et à ne pas se laisser contaminer par les forces politiques qui, elles, promeuvent ce blocage.
03:26Alors, si au fond, il n'y a rien de définitif dans tout cela, c'est tout de même une alerte pour la suite.
03:34Et on voit bien, certains sujets, si on va y arriver, d'autres nécessitent, évidemment, d'y travailler.
03:40Alors, en méthode, je vais recevoir l'ensemble des formations politiques représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat dans les prochains jours,
03:48avec, dans un instant, une réunion exceptionnelle des membres du gouvernement.
03:52Ce soir, une réunion des chefs des groupes qui soutiennent l'action du gouvernement.
03:58Et puis, aussi, pour la première fois depuis le mois de septembre, de nouveau, un certain nombre de réunions
04:05avec les partenaires sociaux représentant les syndicats salariés, mais également les représentants du patronat.
04:11Et dans ces rendez-vous, dans ces réunions, nous allons poser cinq thèmes de discussion,
04:18car si ce n'est plus le budget du gouvernement, vous l'avez bien compris,
04:21c'est le budget désormais du Parlement dans cette navette entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
04:25il appartient néanmoins au gouvernement d'assurer de la clarté, pour nos concitoyens et nos concitoyens,
04:32pour le monde économique, mais aussi de la cohérence, notamment sur un certain nombre de thèmes
04:36qui ne peuvent pas attendre l'échéance présidentielle de 2027.
04:42Ça m'amène donc à détailler ces cinq thèmes, thématiques prioritaires pour la France.
04:48La première, évidemment, c'est que nous devons, dans le cadre budgétaire global,
04:53garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB.
04:57C'est une priorité absolue.
04:58Ça pose la question, évidemment, des économies, notamment des économies de court terme,
05:03dont, malheureusement, nous n'avons pas réussi encore suffisamment à parler dans le débat public,
05:07mais également à l'Assemblée nationale et au Sénat.
05:09Et en se méfiant, là aussi, d'une opposition entre, parfois, des impôts qui n'existent pas
05:15et qui ont rendu la copie insincère et invotable, en quelque sorte, à l'Assemblée nationale,
05:19mais aussi des mesures d'économie qui pourraient être tout aussi insincères et ne pas exister.
05:23Donc, ça va poser cette question aussi d'équilibre entre fiscalité et mesures d'économie,
05:29réelles, réalistes.
05:30Et puis, on le voit bien aussi, un débat qui, dans le secret des alcôves,
05:34commence à apparaître entre, au fond, un déficit très réduit, mais avec beaucoup de fiscalité,
05:39ou, au contraire, un déficit un peu plus dégradé, avec moins de fiscalité.
05:43Et ce que propose le gouvernement, c'est de revenir, tout simplement, aussi à une logique de bon sens,
05:47c'est d'être capable de faire des économies et de permettre, justement,
05:50de réduire cette cible de déficit public.
05:51Ça posera aussi la question du train de vie de l'État,
05:54sur lequel je serai amené à reprendre la parole prochainement.
05:56Ça pose la question, évidemment, du succès de ce projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales,
06:01qui est un texte qui a été examiné sur la proposition du gouvernement au Sénat
06:05et qui arrivera prochainement à l'Assemblée nationale.
06:09La deuxième des thématiques sur lesquelles je souhaite que nous puissions avancer
06:12avec les formations politiques, mais aussi avec les partenaires sociaux,
06:16c'est évidemment la question de la réforme de l'État, de la décentralisation,
06:20de la clarification des compétences, de l'exercice des missions de services publics dans le pays.
06:25Ça pose davantage la question, au fond, des économies à moyen et long terme,
06:29mais il faut traiter certains mots à la racine.
06:32Et on le voit bien que l'enchevêtrement des responsabilités est un énorme enjeu.
06:37Les congrès des maires des régions et des départements de France se sont tenus récemment.
06:42Des pistes sont importantes, en tout cas des pistes importantes ont été posées, pardonnez-moi,
06:47et ont été mises sur la table.
06:48Et donc je tiens à avancer rapidement pour un projet de loi
06:51qui pourrait être proposé au Conseil des ministres dans les temps à venir.
06:54La troisième des thématiques que je souhaite poser dans le débat public rapidement,
07:00c'est la question de l'énergie.
07:01C'est un enjeu économique, c'est un enjeu de souveraineté, c'est un enjeu industriel,
07:06c'est un enjeu écologique, c'est un enjeu d'aménagement du territoire.
07:08Et puis on le sait, c'est aussi un énorme enjeu de pouvoir d'achat pour les Françaises et les Français.
07:13On va être amené à devoir clarifier la stratégie de la programmation pluriannuelle pour l'énergie pour le pays.
07:19C'est un enjeu majeur.
07:20Il n'est pas sans impact sur les finances publiques, il n'est pas sans impact sur l'avenir d'EDF,
07:25de nos filières souveraines en matière de production et énergie renouvelable.
07:28Et le moment aussi est venu de considérer la stratégie énergétique de nos territoires d'outre-mer
07:33avec beaucoup plus de priorités que nous n'avons pu le faire jusqu'à présent,
07:37sans oublier évidemment la Corse.
07:38Donc ça, c'est un thème important qui ne peut pas attendre les élections présidentielles de 2027
07:42et qui viennent s'enchevêtrer au fond, en quelque sorte, dans les discussions budgétaires
07:46et sur lesquelles je souhaite pouvoir entendre les différentes formations politiques
07:49pour prendre des décisions d'ici à Noël.
07:52L'autre thématique, elle est d'actualité, elle est brûlante, elle est essentielle,
07:55elle touche aussi à notre souveraineté et à notre modèle productif.
07:58C'est évidemment l'agriculture, dans lequel nous savons l'actualité liée à ce traité de libre-change
08:03qu'est le Mercosur, mais également, et peut-être tout aussi importante,
08:07la question de la négociation de la future politique agricole commune avec Bruxelles,
08:11sur lequel nous devons poser les premiers jalons dans les semaines qui vont venir
08:15et sur lequel je tiens à ce qu'un consensus le plus large possible puisse se dégager
08:20de l'Assemblée nationale et du Sénat.
08:22Et là aussi, on ne peut pas détacher la question de la politique agricole commune,
08:25l'ensemble des questions agricoles, des questions budgétaires.
08:29Et puis enfin, évidemment, la dernière thématique, c'est la question de nos sécurités,
08:33intérieures et extérieures.
08:35Intérieures, on le voit bien avec ce fléau qu'est le narcotrafic,
08:37dont je rappelle que s'il devait ne pas y avoir de budget pour l'année prochaine,
08:42ça serait quelques 1400 créations de postes de policiers.
08:46D'ailleurs, la moitié sont potentiellement des enquêteurs sur ces questions de narcotrafic.
08:50C'est la question des prisons de haute sécurité.
08:53Autant de sujets qui seraient retardés par une défaillance, en tout cas un retard dans l'adoption du budget
08:59et sur lesquels on ne peut pas dire d'un côté que c'est une priorité majeure
09:02et de l'autre côté ne pas donner les moyens à celles et ceux qui luttent efficacement contre le narcotrafic.
09:07Et puis la question de la défense, la question évidemment de nos sécurités extérieures
09:12qui ont occupé beaucoup les débats ces derniers temps, ces derniers jours,
09:15sur lesquels, vous le savez, l'augmentation de ces moyens est absolument considérable
09:19puisque nous proposons, le gouvernement propose, plus de 6,7 milliards d'euros pour l'année prochaine.
09:25C'est-à-dire que s'il y a un budget, ces 6,7 milliards d'euros seront bien au rendez-vous.
09:30Mais s'il n'y a pas de budget, la défense, les armées, notre sécurité collective,
09:33les industries de défense seraient en quelque sorte les premières victimes aussi d'un échec de nos discussions.
09:40Et donc cette question de la sécurité intérieure comme extérieure est celle qui me préoccupe le plus
09:45au moment où nous parlons dans le cadre de ces discussions budgétaires.
09:49Et donc au fond, de ces thématiques, nous allons essayer d'en tirer un consensus,
09:54je ne le pense pas, cela me paraît difficile, en tout cas une majorité des capacités à trouver des compromis.
10:01Et au fond, ce que nous allons essayer de faire dans les temps à venir,
10:04c'est non pas d'isoler ces débats, du reste, on a besoin de parler de tous les autres sujets
10:09ou thématiques ou politiques publiques dont je n'ai pas pu les évoquer devant vous ce matin,
10:13mais je vais demander aux formations politiques de se positionner.
10:17Parce qu'au fond, l'échec de ce vote sur les recettes du budget de l'État
10:22prive l'Assemblée nationale de discuter d'un certain nombre de ces thématiques,
10:26notamment des sujets de sécurité ou de défense, d'agriculture, d'énergie,
10:31je ne les recite pas tous, mais qui correspondent tout de même à des priorités qui sont absolues.
10:36Et donc de ces discussions, petit à petit, le gouvernement n'exclut pas de les verser
10:41à des débats spécifiques à l'Assemblée nationale et au Sénat
10:45qui pourraient donner lieu à des votes ad hoc pour permettre justement
10:49de créer ce cadre de compromis pour l'avenir.
10:53Et c'est ainsi d'ailleurs que nous allons démarrer avec les questions de sécurité extérieure,
10:56les questions militaires, les questions de défense,
10:59où je saisirai l'Assemblée nationale et le Sénat d'un vote dans les tout prochains jours,
11:03sûrement la semaine prochaine, qui va permettre de clarifier aussi
11:06ce que le gouvernement propose en matière militaire,
11:10mais de permettre aussi aux formations politiques de voter et de dire si, oui ou non,
11:14elles souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées.
11:17C'est au fond aussi la suite de cette méthode, de cet entonnoir budgétaire
11:20dans lequel nous nous trouvons, dans lequel les procédures budgétaires
11:23vont être tenues sur la sécurité sociale et l'État entre les deux chambres,
11:27mais sur lesquelles le gouvernement souhaite associer les partenaires sociaux
11:29et les formations politiques avec une méthode un peu différente en marge
11:33qui va nous permettre justement d'avancer et d'y arriver.
11:38On va y arriver, ai-je dit, dans cette même cour de Matignon,
11:41il y a de cela quelques semaines.
11:42La réponse est toujours oui, nous pouvons y arriver à la condition d'y travailler,
11:47de sortir aussi de cette situation de blocage politique
11:51que certains veulent installer comme étant au fond une toile de fond
11:54à la prochaine élection présidentielle.
11:56Et au fond, on doit défendre le Parlement,
11:58l'Assemblée nationale n'est pas un théâtre,
12:01le budget n'est pas un décor de fond de scène
12:04et la France n'est pas à tremplin.
12:06Et donc chacun doit évidemment, désormais,
12:07avec responsabilité, sens de l'intérêt général,
12:11regarder le budget pour 2026 avec beaucoup de sérieux,
12:15beaucoup d'engagement.
12:15En tout cas, c'est ce que le gouvernement va faire.
12:18Ce gouvernement, vous le savez, n'a aucun autre agenda,
12:21si ce n'est de permettre à la France d'avoir un budget
12:23pour l'État et pour la sécurité sociale pour l'année prochaine.
12:26Je vous remercie.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

1:39:25
À suivre