Sébastien Lignier revient sur le meurtre de Mehdi Kessaci et la réaction dans les banlieues

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Le journaliste, Sébastien Lignier, revient sur le meurtre de Mehdi Kessaci et l'absence de réaction dans les banlieues : «Ils ne peuvent pas bouger parce qu'ils sont tenus en otage dans ces quartiers»

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00:00Pour le coup, on peut expliquer le manque de réaction des banlieues.

00:02C'est qu'il faut bien comprendre que dans certaines banlieues,

00:04le narcotrafic a tellement pris le pouvoir qu'ils ne peuvent pas réagir.

00:08Évidemment, vous avez des jeunes qui participent activement à ce narcotrafic,

00:11mais vous avez aussi plein de familles qui sont des victimes collatérales de ce trafic-là

00:15et qui ne peuvent plus bouger.

00:16Parce que le crime qu'on a vu du frère Damien Kessassi, qu'est-ce que c'est ?

00:20C'est un crime de narcoterrorisme.

00:22Le seul but de ce crime, au-delà de la vengeance,

00:25c'est d'envoyer un message à toute la population,

00:28à toutes les familles qui vivent dans ces quartiers et notamment dans la ville de Marseille

00:32et de dire simplement un message, ce sont nous qui dirigeons cette ville.

00:36Ceux qui ont l'autorité aujourd'hui dans ces quartiers, ce n'est pas les policiers,

00:40ce n'est pas ceux qui ont des écharpes tricolores,

00:42ce sont nous, ce sont les dealers, ce sont la DZ Mafia, etc.

00:45Donc évidemment qu'ils ne peuvent pas bouger parce qu'ils sont tenus en otage dans ces quartiers-là.

00:49Et quand vous tuez un innocent, un frère d'une personne qui ose prendre la parole,

00:54c'est aussi pour envoyer un message à tous les autres et dire

00:57« Surtout, vous ne parlez pas ».

00:59Et donc c'est exactement là qu'on voit.

01:00Vous ne pouvez pas reprocher à un jeune aujourd'hui, notamment des quartiers nord de Marseille,

01:04de ne pas réagir à ce crime-là parce qu'ils ont aussi peur pour leur propre vie,

01:07parce qu'ils savent pertinemment que la prochaine victime, ça peut être elle,

01:11ça peut être cette personne qui simplement ose dire « Maintenant, ça suffit ».

01:14Donc on est bien sûr…

01:14Sous-titrage Société Radio-Canada

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