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Au cours de son émission, Philippe de Villiers a tenu à rendre hommage aux entrepreneurs créateurs.

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Transcription
00:00C'est une sorte de message d'hommage à l'entrepreneur créateur.
00:05Entrepreneur créateur que vous avez été, notamment via le Puy du Fou.
00:08Philippe Devilliers.
00:09Alors, en ce moment, avec le fisc, la pression fiscale,
00:15l'entrepreneur créateur, il est blotti, recroquevillé, il n'ose plus se montrer.
00:23Et alors on dit, toi l'entrepreneur créateur, tu gagnes trop d'argent, etc.
00:26Alors moi je le fais animer à l'entrepreneur créateur.
00:28Parce que, je pose la question suivante, qui crée la richesse ?
00:38Qui donc fait vivre les familles ?
00:41Qui donc fait vivre le pays ?
00:43Qui donne à l'innovation son champ expérimental ?
00:47Qui prend tous les risques ?
00:48Ce n'est pas la puissance publique, ce ne sont pas les ministères,
00:51ce ne sont pas les administrations.
00:53Non, ce n'est pas la sphère publique qui crée la richesse.
00:58Elle la consomme.
01:00Celui qui crée la richesse, c'est l'entrepreneur créateur
01:05qui, à l'image du père de famille, pour reprendre le mot heureux,
01:11de Peggy, est l'aventurier des temps modernes.
01:15Pour avoir vécu les affres de la création, à une époque de ma vie, même à plusieurs,
01:27je sais, je connais, je puis témoigner de ce qu'est l'angoisse du créateur,
01:33de ce qu'est le parcours du créateur.
01:35Le parcours du créateur, c'est un parcours chaotique.
01:38C'est un parcours qui est imprévisible, qui est indétectable, qui est incertain, qui est risqué.
01:49Alors faisons ce parcours en quelques minutes.
01:53Le parcours de la psychologie, de l'intimité du créateur.
01:56Alors, premier moment, le créateur regarde le monde, c'est le vertige.
02:02Pourquoi ? Parce que le créateur, il est intelligent,
02:05il voit bien que le monde existe depuis longtemps
02:08et qu'il n'y a plus rien à inventer, du moins le croit-il.
02:13Il ne peut qu'ajouter une petite chose, mais tout a été pensé,
02:18tout a été dit, tout a été imaginé, tout a été créé.
02:21Alors, parce que c'est la civilisation.
02:30La civilisation, c'est un état social dans lequel celui qui arrive au monde
02:33s'aperçoit très vite que ce qu'il voudrait apporter de mieux
02:37est infiniment inférieur, infiniment moins précieux, moins sophistiqué
02:41que le monde qu'il trouve à son arrivée.
02:44Alors, un peu de modestie.
02:46Alors, là, il y a une réponse intéressante qui m'a toujours fascinée,
02:49celle de Henry Ford, la Ford Company, qui dit
02:53« Avoir fait plus pour le monde que le monde n'a fait pour vous. »
02:58C'est la devise secrète du créateur.
03:02Donc, le vertige, d'abord.
03:05Le monde est là.
03:05Qu'est-ce que je vais apporter après la Joconde ?
03:09Quelle est l'idée nouvelle ?
03:11Et là vient l'étincelle.
03:13Deuxième temps du parcours.
03:16Et l'étincelle a été définie par Rainer Maria Rilke dans les termes suivants.
03:23Pour écrire un seul vert, il faut avoir des souvenirs.
03:29Il faut avoir vu beaucoup d'hommes et de choses.
03:32Il faut avoir senti comment volent les oiseaux.
03:36Il faut avoir compris le mouvement de la petite fleur qui s'ouvre le matin.
03:43Il faut avoir repensé à des jours d'enfance dont le mystère ne s'est jamais éclairci.
03:50Il faut avoir veillé des mourants, fenêtres grandes ouvertes, pour capter les bruits extérieurs.
03:55Mais il ne suffit pas d'avoir des souvenirs.
04:00Encore faut-il savoir les oublier et attendre qu'ils reviennent, qu'ils deviennent sans geste, nous-mêmes.
04:09Alors, quand ils ne se distinguent plus de nous, qu'ils sont devenus complètement anonymes,
04:14alors il se peut qu'en une heure très rare, un soir de grâce du milieu d'eux se lève le premier mot d'un verre.
04:24Ça vaut pour toute invention, pour toute création.
04:28Le troisième temps, c'est le plus terrible.
04:32C'est l'angoisse.
04:33C'est l'angoisse parce que c'est l'angoisse du point de bascule.
04:36Ou bien on décolle, ou bien on s'écrase.
04:39Et il y a une phrase du créateur de LinkedIn, qui s'appelle Hoffman, qui est heureuse, qui décrit bien ce moment.
04:46Et il dit, l'entrepreneuriat, ça consiste à se jeter d'une falaise et ensuite à construire son avion en tombant.
04:58Et ça, je l'ai vécu ce moment.
04:59C'est-à-dire que j'étais assis en face de la ruine du Puy-du-Fou, la ruine piteuse du Puy-du-Fou,
05:04entourée de ronces et de serpents.
05:07Et là, je me disais, bon, mon idée, c'est quoi d'abord ?
05:10Ensuite, mon idée, est-ce qu'elle est clairvoyante ou est-ce qu'elle est folle ?
05:14En fait, une idée clairvoyante, c'est une idée folle qui a réussi.
05:19Et une idée folle, c'est une idée clairvoyante qui a échoué.
05:21Seulement, on ne le sait qu'après.
05:23Et alors là, vient la percée conceptuelle.
05:27La percée conceptuelle, je la formule de cette manière, c'est l'avantage concurrentiel.
05:32Le grau du stratège, c'est l'avantage concurrentiel inimitable.
05:38C'est-à-dire que le créateur, il crée quelque chose qui est inimitable.
05:42Donc, il est irratrapable.
05:44Et ça évoque pour moi une conversation que j'ai eue avec le grand capitaine d'industrie, Bernard Arnault.
05:49Je lui dis, on était au Puy-du-Fou, et je lui dis, en fait, la définition d'une grande entreprise,
05:57d'une entreprise puissante, d'une entreprise prospère, c'est quand même le chiffre d'affaires, Bernard.
06:01Et il me répond, non, Philippe, non.
06:03La puissance d'une entreprise, sa prospérité, c'est la désirabilité.
06:11C'est tellement juste.
06:12Enfin, il y a la réalisation, la dernière phase, et je termine par là.
06:17La réalisation, c'est le travail.
06:18Et là, je raconte, si vous voulez, je vous raconte une anecdote, conversation que j'ai surpris entre deux personnages importants.
06:27Raymond Barre, Premier ministre à l'époque, et François Michelin.
06:30Et donc, Raymond Barre plaint François Michelin, et il dit, ah là là, je vous plains, parce que les jeunes, aujourd'hui, le goût du travail, etc.
06:39La sueur au front, les horaires, la discipline, tout ça, c'est fini.
06:44Et François Michelin dit, mais attendez, Monsieur le Premier ministre, c'est quoi votre définition du travail ?
06:50Et il dit, bah c'est ça, la sueur au front, la disponibilité, le dévouement, etc.
06:56Et François Michelin dit, non, c'est pas ça, le travail.
06:59Alors Raymond Barre lui dit, et vous, Monsieur Michelin, vous dites quoi alors ? C'est quoi le travail pour vous ?
07:04Il dit, pour moi, le travail, c'est faire une œuvre.
07:07Et là, il reprend la citation de Bernanos, qu'il connaissait bien, une société se meurt ou se perd quand elle substitue les moyens aux fins.
07:16Et il explique, vous comprenez, la sueur au front, c'est bien, les horaires, c'est bien, les efforts, les sacrifices, ce sont des moyens.
07:25Ce qui compte, c'est la fin.
07:27Et ça me fait penser qu'aujourd'hui, on est dans une société où on ne célèbre plus le travail, la production, le chef-d'œuvre.
07:36On célèbre la rente et la consommation.
07:38Et je vous dis, pour terminer, avec une seule phrase de conclusion, la France doit retrouver le plus vite possible le goût de célébrer ceux qui sont les créateurs de valeurs et ceux qui sont les créateurs de valeurs ajoutées.
07:57Et il faut revenir au mot de Peggy, l'aventurier moderne, le père de famille et l'entrepreneur créateur.
08:05Eh bien, voilà pour ce vibrant hommage aux entrepreneurs créateurs, entrepreneurs créateurs que vous avez été, bien sûr, en créant le Puy du Fou.
08:14On a des images du Puy du Fou récentes, mais on a creusé un peu et on retrouvera les premières images du Puy du Fou avec vous, cher Philippe de Villiers, pour les prochaines semaines.
08:30Un grand merci, Philippe.
08:32Merci à vous, Geoffroy.
08:33Je pense aux téléspectateurs, vous savez, il y a des informateurs bien informés qui s'inquiètent parfois, des âmes chagrines qui peuvent récupérer une petite phrase et créer une fausse polémique.
08:44Vous avez eu une formule en disant qu'il faut se débarrasser du président de la République.
08:49On vous dit de se débarrasser, c'est politiquement, bien évidemment, c'est la démonétisation, j'imagine.
08:56C'est débarrasser au sens domestique.
08:59Un coup de balai.
09:00Un coup de balai, voilà.
09:01Un grand moca, là.
09:02Non, je ne suis pas sûr que...
09:04Ah, l'arcombe va nous expliquer.
09:05Non, je ne suis pas sûr que...
09:06Non, pour le coup...
09:07Se débarrasser, non.
09:09Écoutez, en plus, je le connais.
09:11Je sais, Philippe.
09:11Et j'ai pour lui une tendresse nostalgique.
09:16Et simplement, il faut lui...
09:19Le payer le billet d'avion parce que c'est un homme qui aime voyager.
09:23...
09:24...
09:29...
09:29Sous-titrage FR ?
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