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00:00C'est parti !
00:30C'est parti !
01:00C'est parti !
01:29Une attraction durable et forte existe entre la France, la Turquie et plus encore Istanbul.
01:37Si des milliers de Français s'y sont déjà installés, cette ville cosmopolite continue d'attirer chaque année de nouveaux arrivants.
01:44Quelles sont leurs motivations ? Que viennent-ils y chercher ? Comment vivent-ils cette expérience ?
01:49Partons à la rencontre de celles et ceux qui ont tenté l'aventure.
01:52Lors de son premier voyage à Istanbul, Patricia Ruelle, jeune femme hyper énergique, tombe raide dingue de cette ville.
02:04Depuis, elle tente de partager cette passion avec le monde entier. Elle y a développé un service touristique.
02:10Depuis un peu plus de deux ans, j'ai développé une activité de location d'appartements meublés.
02:23J'ai choisi ce métier pour essayer de créer des ponts entre la France et la Turquie.
02:26Pour essayer de faire partager aux gens que j'accueille cette inspiration que j'ai eue en découvrant Istanbul.
02:32cet espoir, cette énergie positive.
02:36Et si à la fin de leur séjour, les locataires ont un petit peu capté de cette inspiration,
02:41j'en serai ravie et c'est bon pour le monde entier parce qu'ils vont revenir, ils vont en parler autour d'eux.
02:46Ils vont parler de la Turquie, ils vont parler de ce qu'ils ont ressenti.
02:48Et je trouve que tout ça, ça contribue à une bonne énergie autour de soi.
02:53Et voilà, c'est ce que j'essaie de faire.
02:57Voilà, donc ici, tu as la rue qui mène à la tour de Galata.
03:01Ici, tu as la tour de Galata à 10 mètres, en fait.
03:27Lorsque j'étais présidente d'une association qui s'appelle les jeunes européens,
03:30et à l'époque, j'organisais différents débats sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
03:35Et à l'époque, je soutenais la Turquie sans connaître le pays.
03:38Je trouvais que c'était une idée rebelle et moderne.
03:42Et un jour tout de même, j'ai décidé de venir par moi-même pour réaliser, mais qu'est-ce que c'est que ce pays ?
03:48J'ai commencé par Istanbul.
03:50Et là, effectivement, j'ai eu ce fameux choc qui arrive encore à plein de personnes que je rencontre.
03:54J'ai levé les yeux au siège et je me suis dit, moi aussi, j'ai envie de vivre ici un jour.
03:58Les gens arrivent et se sentent tout de suite transférés dans un autre décor.
04:09Et ils ont la sensation de vivre quelque chose d'hors du commun.
04:12Et c'est vrai.
04:13Et c'est exactement ce que moi, je ressens chaque jour.
04:15Lorsque je sors de chez moi, je descends les petites collines de Giangir, que j'assimile un petit peu à Montmartre qui se t'en bouillotte.
04:24J'ai un sentiment d'être dans un quartier et même dans une ville qui a quelque chose de différent par rapport au reste du monde.
04:31Cette sensation d'être à la fois en Occident et en Orient, d'être dans un endroit qui regorge le contraste entre la tradition et la modernité.
04:49Sous-titrage Société Radio
05:19Alors ça c'est des épinards, comme vous l'avez compris, la spécialité de gulail.
05:36Chucky, je mange tous les jours.
05:49C'est quand même beaucoup une vie au jour le jour, c'est quelque chose qui est moins programmé.
06:04Après ici je travaillais en freelance, ce que je ne faisais pas en France,
06:06puisque je travaillais pour la fonction publique territoriale et d'État.
06:11C'est donc une vie qui se gagne en fait.
06:16Chaque jour est en soi une aventure.
06:18Et je crois que c'est aussi pour ça que je reste ici, c'est que cette aventure se renouvelle.
06:23Ne serait-ce qu'en parlant une langue étrangère, l'enjeu chaque jour, plus ou moins, c'est de se faire comprendre.
06:28Et à chaque fois, quand ça marche, c'est une sorte de satisfaction qui s'autorenouvelle.
06:41Il faut savoir que Jiangir est très connu pour abriter des antiquaires de renommée.
06:47Et c'est chez eux, et spécialement chez Réza, que je me fournis pour meubler les appartements que je loue.
06:53J'essaie en fait de combiner du moderne avec un peu d'antique.
06:58Et donc de temps en temps, je lui achète un abajour ici ou un vieux fauteuil.
07:02Et c'est ce qui, j'espère, donne un peu de charme aux appartements que je loue.
07:06Quand je parle de contraste entre la tradition et la modernité, là c'est vraiment l'exemple parfait.
07:11C'est de meubler un appartement et d'avoir la possibilité de se fournir avec des pièces qui datent des années 50, 60, même plus anciens si on souhaite.
07:19Et on y va, là c'est à deux pas de chez nous.
07:21On sort de la maison et on va dire bonjour à Réza.
07:24Et on regarde quels sont les arrivages, quels sont les grands-mères qu'il a dépouillées de leurs trésors.
07:30Et voilà, s'il se passe comme ça.
08:00C'est bon, c'est bon.
08:30Le grand bazar, situé en plein cœur d'Istanbul.
08:55On peut y accéder par 18 portes différentes et par moins de 58 rues le traversent.
08:59Avec ces 4000 boutiques, c'est l'endroit idéal pour rencontrer le directeur de la chambre de commerce française de Turquie.
09:07Raphaël Esposito a quitté Colmar pour poser ses valises dans l'ancienne Constantinople il y a plus de 10 ans.
09:15Nous sommes au grand bazar qui est un lieu incontournable d'Istanbul.
09:20C'est un peu aussi la croisée des chemins et des cultures du pays.
09:24Il est également très significatif, un vrai régulateur, on va dire, de l'économie turque.
09:30Alors, quand on arrive dans un pays comme la Turquie, il y a un temps d'adaptation, effectivement,
09:41qui est lié avant tout à des différences culturelles qui peuvent être assez fortes.
09:47Et que par conséquent, on a besoin de ce temps d'adaptation qui, généralement, est de l'ordre d'un an, un an et demi.
09:52Mais après, les choses se font naturellement parce que les Turcs sont tellement accueillants
09:56et vous expliquent aussi comment ce pays fonctionne.
10:04C'est Denis Heisbert.
10:07Il jouait dans le serial 24, une chose comme ça, américain.
10:12Mais tu sais, il vient beaucoup de gens fameux.
10:15Le Grand Bazar, ce n'est pas seulement un magasin, ça, c'est un musée.
10:21On a l'idée, Rezal, du nombre de magasins qu'il y a dans le Grand Bazar.
10:25Si, si, si.
10:26Même si on a une association de Grand Bazar pour gouverner le Grand Bazar,
10:30c'est pourquoi on sait qu'il y a 3600 magasins.
10:343600, c'est énorme.
10:35Et ils travaillent ici à peu près 30 000 personnes.
10:36Et chaque jour, ils passent, ce ne sont pas tous des clients,
10:41mais quand même, qui passent de la route, des routes de Grand Bazar,
10:45entre 400 000, parfois ça peut monter jusqu'à 1 million de personnes.
10:49Par jour, tu veux dire ?
10:50Par jour, parce que ça, c'est vraiment comme une base.
10:54Alors tout le monde peut passer aussi, ils utilisent le Grand Bazar.
10:58C'est pourquoi on peut dire que ça, c'est le plus grand marché fermé du monde.
11:03C'est pourquoi on dit Grand Bazar.
11:06C'est très, très joli.
11:21C'est nouveau ça.
11:22En dehors du fait qu'ils soient tous très sympathiques ici,
11:25c'est qu'ils font vraiment de très belles choses.
11:27Très belles choses.
11:28Très belles choses.
11:29Et vraiment de qualité.
11:30C'est pour ça qu'il ne faut pas rentrer trop souvent.
11:32Je sais bien.
11:33On a pas mal de vestes sur les avril.
11:38La langue française, en fait, est très parlée ici en Turquie,
11:41et plus particulièrement en Istanbul,
11:43dans la mesure où il existe à peu près une dizaine de lycées d'enseignement francophone.
11:48Et on estime à peu près à 25 000 jeunes qui sortent tous les ans avec un niveau de français plutôt bon.
11:58Je crois qu'on le voit, on le voit, on le voit, quoi.
12:01Je suis de Saint-Benoît.
12:02Je n'ai jamais vécu à France.
12:02Je suis juste là, il est à vous.
12:03Donc vous avez comme ça des lycées comme Saint-Benoît, Saint-Joseph, Notre-Dame-de-Sillon,
12:08et le lycée Galatasaray, qui est aussi un des grands lycées connus dans beaucoup de places,
12:15notamment en France.
12:18Et en plus, le français a aussi été la langue des élites turcs,
12:23il y a quelques générations, la bureaucratie.
12:26Pour vous donner un exemple assez intéressant,
12:28j'ai récemment vu le passeport du grand-père de ma compagne, qui est turc,
12:36qui était colonel dans l'armée turque.
12:39Et en fait, son passeport était à la fois en français et en turc.
12:43Donc ça montre bien, si vous voulez, l'importance aussi de la langue française en Turquie.
12:49Et nous avons aussi l'équivalent, alors je ne les ai pas tous comptés,
12:52mais l'équivalent d'à peu près 5 000 mots dans la langue turque,
12:55qui sont originaires du français.
12:59Pantalons, accessoires, abat-jour, des mots qui, à la rigueur,
13:03qu'on ne trouve que dans une langue étrangère, comme celle de la Turquie.
13:09Et c'est dû à quoi ?
13:11C'est dû essentiellement au fait qu'il y a un lien très fort avec la culture française.
13:18Et une des personnes qui en est certainement, je dirais, le grand responsable, je dirais,
13:25c'est Atatürk, qui était lui-même le créateur de la République de Turquie,
13:31telle qu'elle a été initiée il y a maintenant presque une centaine d'années, 1923,
13:38qui était lui-même à la fois francophone, francophile,
13:42et qui donc automatiquement avait des racines très fortes,
13:45qu'il a pu aussi implanter dans la nouvelle République de Turquie.
13:49Et deuxième raison, c'est que, bon, c'est aussi que la langue française est la langue de la diplomatie,
13:54que par conséquent, c'est resté aussi, je dirais, en Turquie.
13:58Et peut-être la troisième raison, c'est qu'il y a quand même un lien, je dirais,
14:02une affinité très particulière avec la culture française et la langue française,
14:09ce qui fait que beaucoup de jeunes, et encore aujourd'hui, apprennent le français
14:13parce qu'ils sont atterris par le pays, parce qu'ils sont atterris par la culture
14:16et parce qu'ils sont attirés par la langue, tout simplement, la beauté de notre langue.
14:31Istanbul, c'est, je dirais, c'est plutôt ce subtil mélange,
14:36à la fois d'un côté occidental mais également oriental,
14:39ce côté à la fois méditerranéen dans la relation humaine
14:44mais aussi très anglo-saxon, très américain dans la conception de la réussite.
14:52Donc, en fait, je crois que le jour où on veut vraiment comprendre Istanbul,
14:58c'est lorsqu'on met vraiment l'individu au milieu de la relation.
15:02Cet individu est systématiquement différent en Turquie.
15:06Il n'y a pas une minier comme ça, où on voit véritablement le Turc, c'est ça, etc.
15:11Je crois que c'est complètement, c'est d'avoir une image erronée
15:14si on pense que la Turquie ou Istanbul, c'est ça.
15:17Je dirige la chambre de commerce française en Turquie,
15:42donc basée à Istanbul depuis maintenant une douzaine d'années.
15:46Alors, mon rôle en dehors d'animer la communauté d'affaires franco-turc
15:52adhérente de la chambre, c'est aussi d'accompagner les entreprises françaises
15:57à exporter, éventuellement à apporter des produits de Turquie
16:00et à les accompagner aussi à travers notre business center,
16:04des entreprises qui décident de s'implanter physiquement dans le pays.
16:09Quand les sociétés viennent ici, elles se rendent compte du potentiel de la Turquie.
16:14Et c'est vrai que l'image est momentanée mauvaise, politiquement,
16:18mais ils ont les affaires.
16:20Tu sais, les entreprises, quand elles arrivent, elles mettent leurs premiers pieds ici,
16:24il y a deux réactions qui reviennent quasiment systématiquement.
16:28La première, c'est de dire, mais je ne m'attendais pas du tout à voir ce que je vois.
16:32Et la deuxième, pourquoi je ne suis pas venu plus tôt ?
16:34Et malheureusement, pour certaines, elles viennent souvent un peu trop tard.
16:38Alors heureusement, il y a quand même des opportunités dans beaucoup de secteurs
16:42encore ici sur un marché qui était quand même un gros marché
16:46avec une population consommatrice, jeune, dynamique, etc.
16:51Et que lorsque la région sera peut-être un peu plus stabilisée,
16:54on pourra de nouveau certainement utiliser Istanbul et la Turquie
16:58comme plateforme de réexportation, de développement sur les pays limitrophes.
17:28Marie-Rose Koro habite le quartier de Giangir, en plein cœur d'Istanbul,
17:56depuis presque 40 ans.
17:5940 ans qu'elle est en admiration devant la mégalopole.
18:02Et pour se le rappeler, il lui suffit tout simplement d'ouvrir sa fenêtre.
18:07Avoir tous ces vestiges entre Sainte-Sophie, qui est véritablement le symbole de la Constantinople,
18:27avoir le palais de Topkap, qui est vraiment le symbole de l'Empire ottoman,
18:32avoir la Tour de Galata, qui est le symbole même du commerce italien,
18:36à travers la Méditerranée, et puis l'échange entre l'Est et l'Ouest de la Méditerranée,
18:42ce sont des symbole forts.
18:44Quand on voit cette ville tentaculaire qui s'agrandit, qui est maintenant parmi les 10 plus grandes villes du monde,
18:50c'est aussi assisté un peu à cette mutation historique,
18:55à ce temps, à cette histoire qui s'inscrit et qui se développe.
18:58Et là, on a, sur le cours de quelques années, voire d'une petite vie,
19:03l'occasion de participer à des changements qui sont considérables.
19:06Marie-Rose est bénévole au Consulat de France.
19:13Elle est élue représentante des Français de l'étranger.
19:15Ces réunions sont pour moi, en tant qu'élu, l'opportunité et la nécessité de rester en contact avec la communauté française en Turquie,
19:44puisque je suis élue pour ça, et que c'est très très important d'être plus proche de cette communauté dans sa vie quotidienne
19:52et pour pouvoir partager avec elle et transmettre ensuite les problèmes qu'elle peut rencontrer.
19:59Les jeunes qui arrivent sont nombreux, et souvent des jeunes diplômés, parfois même très très diplômés,
20:05qui viennent soit chercher un emploi qualifié dans les entreprises françaises ou internationales,
20:11souvent internationales aussi, ou alors ce sont des jeunes qui sont un peu à la dérive en France
20:18et qui pensent que l'herbe est plus verte ici, mais eux ne rencontrent du succès que très très rarement.
20:25Ils sont très souvent en situation d'échec et retournent pour beaucoup d'entre eux en France
20:29sous l'encadrement social quand on est sans travail et quand même un peu plus sécure qu'ici.
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20:56Les premières années, ce qui était difficile, c'est de ne pas se laisser justement envahir,
21:25ça se fait priver, parce que la porte est toujours ouverte, prendre rendez-vous ici, ça ne se connaît pas,
21:32quand on voit la lumière, on frappe et on rentre, donc parfois c'est un peu difficile de garder son petit espace personnel, privé,
21:40mais quand les gens, une fois qu'ils ont compris et qu'ils acceptent, ça va mieux, mais ce n'est pas toujours plus toujours facile,
21:46les gens sont très très curieux aussi, de tout savoir, jusqu'à parfois l'indécence, des choses très personnelles, très intimes,
21:54s'étalent ici d'une manière plutôt facilement, alors que nous avons un côté plus pudique, plus réservé pour des choses personnelles.
22:03Ici, ça l'est beaucoup moins.
22:04C'est donc sans prendre rendez-vous que Marie-Roscoro nous mène jusqu'au plus prestigieux lycée du pays, le lycée Galatasaray.
22:22Visite guidée avec Georges Douberg, ancien directeur de cette école publique francophone.
22:27C'est super, c'est bien quand vous allez s'y rentrer, parce qu'en général, on surveille, on vous connaît, on vous connaît.
22:39Vous vous trouvez ici dans le lycée de Galatasaray, ce lycée qui est très très connu, en plein centre d'Istanbul, sur un espace de 3 hectares.
22:48C'est un lycée turc, où on enseigne en français, et qui a une longue histoire de coopération avec la France, depuis 1868.
22:59Et il a été conçu sur l'exemple des grands lycées parisiens, par le ministre de l'instruction publique d'alors, Victor Duruy.
23:07Bien entendu, comme tous les établissements, il a évolué pour le contenu des programmes, mais c'est encore un lycée de grand prestige.
23:15Et à chaque fois, je suis absolument ébloui par cet établissement et par ce qu'il représente, n'est-ce pas, en Turquie et pour la francophonie.
23:26Une longue tradition de relation entre nos deux pays et l'amour que certains turcs portent à la culture française.
23:37Il suffit de voir combien les familles souhaitent que leurs enfants y pénètrent, ils fassent leurs études, pour comprendre combien ça représente pour les Turcs Galatasaray.
23:49Nous nous trouvons ici dans la salle Teffi Fikret, la grande salle d'Apara.
23:58Teffi Fikret est le personnage que vous voyez là, qui a été un prosateur extrêmement, un poète très très connu, des années 1905 environ.
24:09Et il a été directeur du lycée dans les années 1905.
24:11Cette salle que vous voyez, qui est une salle d'Apara, sert pour les grandes, grandes réunions de Galatasaray,
24:19et en particulier pour deux événements importants.
24:24La réunion des diplômés d'il y a 50 ans, chaque année donc au mois de décembre,
24:30pour célébrer la première visite d'Ataturk au lycée en décembre 1930.
24:33Et ensuite pour les réunions de tous les organismes de Galatasaray, en particulier du club sportif.
24:41A ce propos, je voudrais dire que le club sportif est né à l'intérieur de Galatasaray.
24:46Deux élèves qui jouaient au foot l'ont fondé en 1905.
24:50Ils jouaient donc contre une équipe anglaise qui se trouvait de l'autre côté.
24:55Et donc le club de Galatasaray, le club de foot en particulier, que tout le monde connaît,
24:59a conservé un lien organique et très fort avec les institutions de Galatasaray.
25:07Au-dessus de la scène règne bien sûr un grand portrait d'Ataturk qui est dans le cœur de tous les Galatasaray-leux.
25:16C'est vraiment un homme extraordinaire qui a sa place ici dans notre cœur à tous.
25:25Il a visité trois fois, il a rendu visite trois fois au lycée.
25:30Et nous en sommes très fiers.
25:42Voilà donc la salle Abnurahman Cheref Effendi,
25:46qui est la continuation, comme vous le voyez, de la grande salle Taififi Crète.
25:50Et qui est une salle de foyer, en quelque sorte.
25:53Et au milieu, vous voyez donc le buste d'Abdoul Aziz, le fondateur de Galatasaray.
26:01Et ce buste nous a été offert par le président de la fondation,
26:05qui est un homme extrêmement attaché à Galatasaray, M. Inan Kirach,
26:09et qui a acheté ce buste à Londres lors d'enchaire.
26:14Voilà donc le sultan par lequel nous sommes ici, Abdoul Aziz.
26:23Pénétrons actuellement dans la partie la plus ancienne de la bibliothèque,
26:31une très belle ancienne bibliothèque.
26:35Vous remarquerez bien sûr les boiseries.
26:40C'est donc la bibliothèque, date donc de la réfection du lycée dans les années 1905.
26:47Voilà donc dans ce placard sont conservés les livres les plus précieux,
27:06des livres, d'anciens livres, et également des livres signés par Atatürk.
27:13Et là-haut,
27:15ce sont tous les numéros de l'illustration de l'époque, n'est-ce pas ?
27:22Avec de très belles photographies, et surtout des documents.
27:27Ces livres sont sacrés, au sens où Boileau dit qu'ils sont sacrés,
27:33parce qu'on n'y met pas les mains, enfin on les regarde quand même, n'est-ce pas ?
27:38Ce sont les chercheurs qui viennent ici.
27:41Naturellement, cette partie est interdite aux élèves.
27:44Merci à vous, merci.
27:54Merci à vous.
27:59...
28:28De nombreux lycées francophones, près de 5000 mots français dans la langue turque, des milliers de résidents français.
28:56Mais d'où vient ce lien si fort entre nos deux cultures ?
29:00Peut-être un élément de réponse avec l'historien Mustapha Katcha.
29:06Venez et je vais vous montrer quelque chose.
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40:30en Europe. J'ai habité 15 ans en Asie et traverser le Bosphore tous les jours, c'était très chouette.
40:38Le problème, c'est que maintenant, je travaille trop loin par rapport à l'embarcadère et je n'ai pas le courage de prendre la voiture avant et après d'arriver à l'embarcadère.
40:49Mais sinon, vraiment, regardez ça. Aller au travail comme ça, c'est quand même formidable.
40:54Et là, on va où alors exactement ?
40:55Alors là, on va à Kadiköy. Kadiköy, c'est donc sur la rive asiatique. C'est un petit peu comme une petite ville de province.
41:04Vous allez voir tout de suite, l'ambiance n'est pas la même.
41:25Ce que j'aime beaucoup ici, c'est qu'on sent un côté un petit peu, on va dire, provincial.
41:36Moins stressant que l'Europe. Moins stressant, plus tranquille.
41:42Si vous regardez un petit peu la façon dont on se comportent les gens, on a toujours l'impression qu'à Kadiköy, on est en vacances.
41:49J'enseigne le français aux enfants, mais à travers l'art. On appelle ça art en français.
42:04Alors pour expliquer, c'est simple.
42:07Un cours traditionnel qui va parler des meubles de la maison.
42:11On va avoir une fiche, une photocopie avec les meubles, des mots, des mots, des mots.
42:14C'est pas très marrant.
42:15Moi, au lieu de faire ça, je fais faire dessiner la chambre de Van Gogh aux enfants.
42:19Et quand on la dessine, on dit, il y a un lit, il y a une armoire, il y a une chaise.
42:22Et du coup, l'enfant, en fait, il dessine en parlant français.
42:26Donc du coup, il apprend le français sans se rendre compte qu'il est en train de parler français.
42:30Donc, par exemple, le vocabulaire de la mère, on utilise Matisse.
42:34C'est un programme que j'ai fait, mais c'est pour que l'apprentissage soit plus ludique.
42:39Et puis l'art, de toute façon, c'est toujours plus ludique.
42:41Merci.
42:44Merci.
42:52Ils avaient du bien.
43:11Si Sabine Büşman se sent parfaitement chez elle à Istanbul,
43:32il arrive qu'on puisse se sentir étranger à son propre pays.
43:35C'est ce qu'a ressenti l'écrivain Yéguide Bener lors de son retour au pays après des années d'éloignement.
43:41J'ai passé dix ans en exil après le coup d'État de 1980.
43:50Donc j'ai dû passer huit ans en Belgique et deux ans en France.
43:53Je suis rentré en 1990.
43:54J'avais 22 ans quand je suis parti.
43:58J'en avais 32 quand je suis retourné.
44:00Et c'est vrai que quand on passe autant de temps à l'étranger,
44:02on finit par devenir un peu étranger aussi à son pays d'origine.
44:06Donc le pays avait beaucoup changé.
44:08J'ai constaté que moi-même j'avais changé.
44:10Je n'avais plus tout à fait la même optique que quand j'étais parti.
44:13Et donc ça a été un peu, oui, une espèce d'immigration et une longue lutte d'adaptation, d'intégration.
44:21Maintenant je suis, je pense que je suis assez bien intégré.
44:24J'ai retrouvé une place sociale.
44:25Mais je reste quand même assez décalé.
44:31Alors nous allons vers Heibelada, qui est la troisième île de l'archipel des princes,
44:37les Prinkipo, les îles des princes.
44:40Alors ce sont en fait, c'est un ensemble de quatre grandes îles,
44:43et il y a deux, trois petites îles derrière aussi,
44:45qui ont une particularité.
44:47À l'époque de Byzance, c'était le lieu de déportation des princes héritiers byzantins
44:52qui n'étaient pas tout à fait droits dans la ligne.
44:54C'était un lieu d'exil.
44:55Et rentrer là, dans cette île où les princes byzantins étaient exilés,
45:01c'est une façon pour moi aussi de m'exiler, même à Istanbul,
45:04mais en étant chez moi.
45:06C'est un peu compliqué, mais c'est ça.
45:14C'est un ensemble de quatre îles prévoisées,
45:16il y a des forêts, il y a des plages.
45:18Donc c'est vraiment dans une mégapole de 15 millions d'habitants
45:21où ça grouille tout le temps.
45:23C'est un havre de paix, de tranquillité,
45:25et disons qu'une fois qu'on met les pieds sur l'île,
45:29le temps commence à couler autrement.
45:30On se sent ailleurs.
45:31Il y a beaucoup moins de construction bétonnée, il n'y a pas de voiture.
45:34Donc c'est très calme, on ne circule qu'en calèche ou à pied ou en vélo.
45:38Et c'est aussi un paradis pour les écrivains,
45:39c'est une des raisons pour lesquelles j'y suis.
45:41Beaucoup d'écrivains turcs se sont installés dans le temps sur l'île.
45:44Ils y ont écrit, ils y ont vécu, ils y ont mouru.
45:47Et voilà.
45:49Il reste un peu quelque chose de l'ancien mode de vie cosmopolite de l'Istanbul
45:53du début du siècle précédent.
45:56Et ça, ça fait aussi une partie de son charme.
45:58Et ça, ça fait aussi une partie de son charme.
46:28Ça, c'est votre livre, c'est Le Revenant.
46:54Tout à fait.
46:55Le Revenant, c'est qui ? C'est quoi ?
46:57Alors, qui est Le Revenant ? Qu'est-ce qu'est Le Revenant ?
46:59Le Revenant, ça peut être n'importe qui finalement.
47:02C'est quelqu'un qui a fait un pas de côté,
47:03qui n'a pas suivi la route qui était toute tracée.
47:06Et qui après, du coup, est complètement décalé.
47:09Décalé par rapport à ce qui était sa vie,
47:11décalé par rapport à ce qui était son futur,
47:14et décalé par rapport à sa vision de son propre passé.
47:17Mais décalé aussi dans ce que les autres voient en lui,
47:20puisqu'il n'est plus dans le droit chemin.
47:22Alors, ça peut être précisément, ça peut être quelqu'un qui rentre de prison.
47:26Dans ma génération, beaucoup de gens ont passé des années en prison après le coup d'état de 80.
47:30Ça peut être quelqu'un qui revient d'un asile psychiatrique, pourquoi pas,
47:33qui revient d'un long voyage, qui rentre d'immigration,
47:36ou qui part ou qui revient de l'exil,
47:38comme c'était mon cas après le coup d'état de 80,
47:41tout comme des dizaines de milliers de gens de ma génération, finalement, encore une fois.
47:44Il ne faut pas le cacher, c'est un roman qui est largement d'inspiration autobiographique,
47:48même si ce n'est pas une autobiographie.
47:49L'exil, on en parle beaucoup, il y a beaucoup de très beaux romans, d'ailleurs, sur l'exil.
47:53Le retour d'exil, on en parle moins,
47:54parce que beaucoup de gens n'arrivent pas à rentrer d'exil aussi, déjà, une chose.
47:58Souvent, quand on passe de très longues années en exil,
48:00on finit par s'installer ou on finit par ne plus pouvoir revenir.
48:03On essaye de revenir et on repart, c'est arrivé aussi à beaucoup de gens.
48:07Moi, je me suis accroché, j'ai eu du mal à m'accrocher,
48:09mais je me suis dit, non, cette fois, je reste.
48:11Ça a été douloureux ?
48:13Ça a été douloureux, douloureux de voir déjà qu'on n'existait plus,
48:16de voir qu'on ne pouvait pas avoir les mêmes rapports avec les gens.
48:20Mettons mes meilleurs amis, les gens de ma famille, mes cousins, mes parents.
48:25Ne serait-ce que pour expliquer un simple comportement que j'avais,
48:28il fallait que je donne presque une brochure explicative à côté,
48:31parce qu'ils n'avaient pas vécu avec moi
48:33tout ce qui avait engendré chez moi tel ou tel comportement.
48:36Et un peu pareil chez eux.
48:38Quand j'avais une réaction par rapport à tel ou tel événement,
48:41ce n'étaient plus les mêmes réactions que j'avais avec eux
48:43ou qu'eux pouvaient avoir,
48:45parce qu'ils n'avent plus le même monde de référence.
48:48Et ça, c'est quand même un peu douloureux
48:51de ne pas pouvoir communiquer aussi simplement
48:52avec ses amis et avec ses proches.
48:58On dit de Paris qu'elle est la ville des Lumières.
49:01Quant à New York, l'un de mes amis écrivains,
49:03elle a baptisé la ville qui est debout.
49:06Si on me l'avait demandé, pour décrire Issemboule,
49:08j'aurais choisi l'expression métaphorique de ville pieuvre.
49:11Une ville continent démesurée,
49:13qui peut changer de couleur et se camoufler en projetant de l'encre.
49:16Un monstre inquiétant, agrippé à un bout de terre fendu en son milieu
49:19et coincé entre deux mers,
49:21qui répand ses tentacules dans toutes les directions,
49:23en serrant avec force mon Zévo,
49:25dont la bouche en forme de bec réduit en charpie
49:27et broie menue tous les êtres qu'il croise sur son chemin.
49:30Une ville qui n'a ni début ni fin.
49:31Cette image a pris forme sous mes yeux il y a 20 ans
49:34quand j'ai regardé par le milieu de l'avion
49:36qui m'a transporté depuis Ankara
49:38alors qu'on interrigeait à l'éroport de l'Espagne.
49:41Aujourd'hui, lorsque l'Espagne a lancé à l'éroport de l'Espagne,
49:44c'est le point de l'éroport de l'éroport de l'Espagne.
49:46C'est le point de l'éroport de l'éroport de l'éroport de l'Espagne.
49:46C'est le point de l'éroport de l'éroport de l'éroport de l'éroport de l'éroport.
49:48Sous-titrage Société Radio-Canada
50:18C'est parti.
50:48Sous-titrage MFP.
51:18Sous-titrage MFP.
51:48...
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