"Matriochka" : l'opération de désinformation russe a encore frappé

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00:00– Info Intox avec Anthony Saint-Léger, ce soir Anthony, bonsoir.

00:05– Bonsoir.

00:05– Sur les réseaux sociaux, les commémorations du 13 novembre à Paris

00:09ont été instrumentalisées pour diffuser de fausses informations

00:13et usurper l'identité de médias français, dont France 24.

00:17– Oui, on va découvrir ensemble trois exemples.

00:19D'abord cette publication X qui mentionne un refus des proches

00:24des victimes du 13 novembre de se rendre aux commémorations

00:28si Emmanuel Macron y assistait.

00:31Et vous avez en guise de preuve avancé ce reportage

00:34qui est issu a priori de RFI Radio France Internationale.

00:38Deuxième exemple, cette fois c'est cette publication qui nous dit

00:42que les stades en France sont les moins sécurisés d'Europe

00:45en dépit des attentats du 13 novembre 2015.

00:48Vous avez en guise de preuve là encore un reportage vidéo

00:51a priori issu du monde, de nos confrères du monde.

00:56L'idée elle est reprise aussi dans cette publication que vous voyez ici

01:00qui nous dit quoi ?

01:02Qui nous dit cette fois, qui fournit un reportage, vous reconnaissez le logo évidemment

01:06puisque c'est le nôtre, France 24, et qui nous dit ceci

01:08que Catalina Marchandet-Abréau, alors petite précision,

01:11c'est celle qui présentait jusqu'à très récemment

01:13Info ou Intox sur le canal anglais de notre chaîne

01:16qui donc aurait mené l'enquête comment elle aurait réussi

01:21à s'introduire dans quatre stades avec des explosifs.

01:25Alors Catalina, nous avons contacté dément évidemment cette information

01:30et précise d'ailleurs que ce n'est pas la première fois

01:34que son identité est ainsi usurpée.

01:37Toutes ces informations, ces affirmations sont fausses bien sûr,

01:41que ce soit RFI, Le Monde ou encore France 24.

01:45Il ne fait aucune trace des informations et pourquoi ce sont des accusations.

01:48Sans fondement des accusations, vous l'avez vu à chaque fois assez bien emballées

01:52dans un contenu puisque vous avez à chaque fois tous les codes qui sont réunis,

01:57que ce soit le format, la typographie, le logo et aussi les bonnes couleurs.

02:02Alors France 24, Le Monde RFI mais également 20 minutes ou encore Le Parisien.

02:08Et ce n'est pas, Anthony, sans rappeler les campagnes de désinformation

02:11attribuées à des acteurs pro-russes que l'on a déjà évoquées dans cette chronique.

02:15Oui et en l'occurrence Matryoshka, popée, gigogne en russe qui est active depuis 2023.

02:22Tous les ingrédients sont là, des fausses affirmations,

02:25faussement attribuées à de vrais médias.

02:28Un style journalistique et un graphisme assez bien imité, il faut le dire,

02:32et qui proviennent de comptes dont la photo de profil est très,

02:35quasiment toujours, générée par intelligence artificielle.

02:40Et comme le souligne le collectif Antibodefort-Nabalny,

02:44eh bien il n'y a pas que les codes, il y a aussi les thématiques qui sont récurrentes.

02:47Alors en l'occurrence, on nous fait comprendre que la France n'a pas tiré les leçons de 2015,

02:53mais au-delà de ça, qu'Emmanuel Macron privilégie l'aide à l'Ukraine

02:56au détriment de la sécurité nationale,

02:58que sa politique d'immigration encourage la venue d'islamistes radicaux.

03:03Et puis il y a aussi deux grands classiques,

03:05à savoir que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, serait un clown accro à la drogue

03:10ou encore que l'épouse d'Emmanuel Macron, Brigitte Macron, serait transgenre.

03:15Alors ce sont des contenus qui ne sont pas forcément viraux,

03:17qui ne vont pas forcément générer beaucoup d'engagement,

03:20mais il est vrai que parfois une publication va sortir du lot,

03:23accumuler pas mal de partages et pas mal de vues.

03:25Et tout ça dans quel but ?

03:27Eh bien on peut y voir une certaine lecture, la lecture suivante.

03:31De venir par exemple créer de la diversion,

03:34surtout venir saturer les rédactions avec ce type de fausses informations,

03:38puisque les cellules de fact-checking, dont celle de France 24 par exemple,

03:42sont régulièrement sollicitées pour venir débunker,

03:45comme on dit en bon anglais, ce type d'infox.

03:49Donc une manière de faire diversion,

03:51en concentrant les ressources précisément sur ça.

03:54Plus généralement, comme le note l'historien David Collomb,

03:57il s'agit aussi de manière générale de saper le soutien à l'Ukraine

04:02et la confiance dans le chef de l'État,

04:05dans un contexte où on vient alimenter aussi la grogne des Français

04:08contre leurs dirigeants,

04:10dans un contexte aussi de défiance envers les autorités.

04:13Il faut bien comprendre que cette opération de désinformation,

04:16elle est considérée par Viginum,

04:18qui est l'organisme chargé de surveiller les ingérences numériques étrangères,

04:23précisément comme une ingérence numérique étrangère,

04:26et qui rappelle cet organisme l'objectif,

04:29les trois objectifs selon lui de cette opération matrioshka,

04:33décrédibiliser les médias,

04:35décrédibiliser aussi les personnalités et les cellules de fact-checking,

04:38avec bien sûr la volonté de promouvoir des contenus

04:41en servant les intérêts russes.

04:44Merci beaucoup Anthony Saint-Léger,

04:46c'était Info Intox.

04:48Merci.

04:49Merci.

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