- il y a 21 heures
Lio, chanteuse, pour son nouvel album “Geoid Party in the Sky” (21 novembre). Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-portrait/le-grand-portrait-du-jeudi-20-novembre-2025-5626064
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00:00France Inter, la grande matinale, Sonia De Villers.
00:07Géoïde Party in the Sky est le titre le plus perché donné à un album au 21e siècle.
00:14Ça ne veut rien dire, sinon que la terre est ronde, mais pas tout à fait parfaite,
00:19ce qui ne doit pas nous empêcher de faire la fête.
00:21Franchement, depuis les Beatles drogués au LSD, on n'avait jamais rien fait de plus perché.
00:26En vrai, Géoïde est l'anagramme de Diego, le fils adoré de Lyo.
00:31Elle travaillait déjà à cet album quand il a disparu très brutalement à l'âge de 21 ans.
00:36Elle, elle dit que la mort s'est invitée sur le disque et qu'il faut savoir l'accueillir.
00:40Alors, j'ai tout écouté.
00:42J'ai pensé entendre le deuil, le chagrin, l'enfant perdu et les larmes qui vont avec.
00:48J'ai trouvé une énergie à réveiller les macchabées de toute la galaxie.
00:52Un clip qui joue avec des squelettes, un tube ultra dansant, une kyrielle de son qui disent à quel point Lyo va bien.
00:59Comme si plus rien ne pouvait l'empêcher d'être elle-même, par elle-même, pour elle-même.
01:05Dans la Grèce antique, les Amazones se sont coupés un sein.
01:08Pour moins que ça, portrait numéro 50.
01:15Bonjour Lyo.
01:16Bonjour.
01:16Ça commence bien, hein ?
01:17C'est super d'entendre tout ça.
01:19Ça commence bien.
01:20J'ai de la chance.
01:21Donc, il faut le dire, Géoïde Parting de Sky, à part ce titre totalement hallucinant, n'est pas un album de deuil.
01:29Non, ça n'est pas un album de deuil.
01:31C'est la vie à l'état pur.
01:33Ah oui, c'est la vie qui continue.
01:36C'est la vie grande, la vie même énorme avec tout ce qu'elle a de puissant.
01:43Et c'est une reconnaissance de l'amour aussi, de quelque chose qui ne finit pas.
01:51De l'amour qu'on donne à ses filles, de l'amour qu'on a donné à son fils, de l'amour qu'on a reçu, de l'amour qu'on partage.
02:00Il y a quelque chose de très... Oui, il y a un truc de l'ordre de la communion dans cet album.
02:04Oui, c'est ça. Il y a aussi une invocation, pas une convocation, mais une invocation à être vivant.
02:13On écoute le tube.
02:14Oui.
02:15On écoute le tube.
02:16Le tube. C'est l'amour de ma vie et il n'a pas fini de nous faire danser celui-là.
02:20Je vois enfin un monde qui me plaît, ça m'aide à me rappeler.
02:28Je me vois à l'infini, chaque puis chaque fois quand je lis.
02:32Mon visage, une symphonie, je suis l'amour de ma vie.
02:36Je me vois à l'infini, chaque puis chaque fois quand je lis.
02:40Mon visage, une symphonie, je suis l'amour de ma vie.
02:43C'est ça là, le parada papapapa.
03:02Tout le monde va l'avoir dans la tête toute la journée, Lyo.
03:05C'est fait pour, j'imagine.
03:06Oui, mais j'aime bien, j'aime bien ça.
03:07Qu'est-ce qu'elle dit cette chanson ?
03:09Qu'est-ce qu'elle dit cette chanson ?
03:10Mais cette fois dans le miroir, mon reflet me dit, je t'aime.
03:13Vous vous dites, je t'aime à vous-même.
03:15Pourquoi ?
03:16Oui.
03:16Pourquoi ?
03:18Mais pour me sentir bien, pour me sentir prête à bien aimer les autres.
03:26Vous dites, je suis l'amour de ma vie.
03:29Je suis l'amour de ma vie.
03:30Soirée pour une, reflet à deux, juste moi et moi.
03:34Chambre 2, sans 3.
03:36C'est-à-dire qu'on ne fait pas d'enfant.
03:39Parce qu'on ne fait pas d'enfant avec soi-même encore.
03:42Ça changerait la donne.
03:43Non, mais il y a un autre titre qui s'appelle Amoureuse Solo et dans lequel il y a des phrases
03:50qui ressemblent beaucoup à ce premier titre.
03:53Il y a une phrase comme, je te dis que je m'aime, que je m'aime.
03:58Donc, qu'est-ce que ça veut dire réapprendre à s'aimer soi-même et se le dire ?
04:04Eh bien, c'est apprendre à s'écouter.
04:09Et quand je dis s'écouter, c'est pas que la tête.
04:14C'est le corps.
04:15C'est le corps.
04:16On est incarné ici.
04:18Ici, le corps est le maître.
04:20Et le corps, il n'arrête pas de parler.
04:22Et il vous dit énormément de choses.
04:25Moi, j'entends les mots.
04:26Les mots me parlent comme je l'ai dit aussi.
04:29Mais la maladie, c'est le mal à dit.
04:32Il dit quelque chose.
04:33Je n'y avais jamais pensé.
04:34Mais si, mais vraiment.
04:36Et je vous assure que danser avec les mots, d'ailleurs, je pense qu'il faut danser sa vie.
04:41Et on danse avec les mots.
04:42Et si on leur donne de l'espace, ils résonnent autrement.
04:46Et on apprend ça.
04:47Et c'est comme une amplification de la conscience.
04:53Moi, je pense que ça devient une conscience.
04:54Donc, c'est l'histoire de quoi ?
04:55D'une femme qui s'est réappropriée son corps ?
04:57Qui s'est réappropriée et son corps.
04:59Et son image.
05:00Et son image.
05:01Et sa liberté face à ça.
05:04Ou en tout cas, qui est vraiment sur ce chemin.
05:09Vraiment.
05:09Parce que je pense qu'on essaye tous les jours.
05:11Parce qu'il y a une chanson sur l'abstinence sexuelle.
05:14Il y a une chanson qui raconte ça de manière extrêmement joyeuse.
05:19Et qui dit, j'ai noté, je vais les retrouver.
05:23Qui dit, par exemple, ça s'appelle Sur la bouche.
05:28Qui dit, sur la bouche.
05:29Je veux qu'on ne m'embrasse pas plus jamais.
05:33Je ne mangerai de ce pain-là.
05:34Plus personne dans mon corps.
05:35Ce joli corps que j'adore sur mes seins.
05:37Il n'y aura que mes mains.
05:39Aucun homme dans mon corps.
05:41Et ça, c'est le corps qui l'a dit.
05:43Ou c'est la tête qui l'a décidé, Lyo ?
05:45C'est le corps avant tout.
05:48C'est ses malaises pendant l'acte d'amour.
05:55Cette chose qui m'envahissait, qui était que je connaissais bien leur corps, aux hommes.
06:02Et qu'ils ne connaissaient pas le mien.
06:05Pas du tout.
06:06Et que ça ne les intéressait pas.
06:09Et j'avais des discours qui ne collaient pas à une réalité, à quelque chose que je vivais.
06:15Et je pense que, je vous parle du réel.
06:18Le réel doit avoir lieu.
06:20Et il n'a plus lieu.
06:22Ce qui se passe aujourd'hui, nous n'avons plus de réel commun.
06:27Chacun a son réel.
06:28Et trouve qu'il vaut aussi bien que celui des autres.
06:31Et on n'a plus un réel, un socle commun.
06:33C'est-à-dire un lieu où, ensemble, on peut regarder et reconnaître des faits.
06:39Et les appeler comme tels.
06:41Ça, c'est quelque chose qui est en train de nous manquer.
06:44De nous être enlevés de plus en plus.
06:45Et ce que vous dites, c'est que deux personnes qui font l'amour, ça peut être deux réels complètement différents.
06:49Qui ne se rencontrent jamais.
06:50Qui ne se rencontrent jamais.
06:51Et qui ne s'entendent pas.
06:53Voilà.
06:54Avec des femmes qui font semblant de mère en fille depuis des générations.
06:57Depuis des générations, on fait semblant.
06:58Parce qu'on leur a appris à faire semblant.
07:00Au fond, ça rejoint un peu le texte d'Ovidie, qui a été un best-seller, La chère est triste.
07:04Où elle dit, bah oui, il y a beaucoup de femmes mal baisées.
07:07Mais ce n'est pas la faute des femmes.
07:08C'est plutôt la faute des hommes qui ne savent pas s'y prendre.
07:10Et qui font n'importe quoi.
07:11Et moi, je dirais presque que c'est la faute de personne.
07:16Ou alors, c'est la faute de tout le monde.
07:19Mais pas en termes de faute.
07:20Ça veut dire, nous, on est là.
07:22Et depuis, mais vraiment, des millénaires.
07:26Moi, je suis repartie.
07:27Je suis allée au Louvre et j'ai vu le code civile de Nabucodonosor.
07:32Et puis après, le code Napoléon.
07:34Et ça a très peu bougé en 5000 ans.
07:37C'est extraordinaire.
07:40Et il faut que ça bouge.
07:42Parce que sinon, il y aura toujours un génie qui sera dominé.
07:47Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
07:48La technologie, pour moi, c'est masculin.
07:51Virtuel, viril.
07:52Vous étiez sur scène avec plusieurs générations de chanteuses.
07:57Vous avez chanté l'hymne de Marguerite.
07:59Les femmes, les meufs.
08:01Je me sens plus tranquille quand il y a des filles dans la taf.
08:05Je préfère les filles, les femmes, les meufs.
08:08Je me sens mieux dans ma vie.
08:08Elle a 25 ans, Marguerite.
08:10Elle a 25 ans.
08:1125 ans.
08:12Vous étiez sur scène avec elle.
08:14Nos voix pour toutes, c'est ce concert solidaire contre les violences faites aux femmes.
08:17Vous y étiez aussi l'année dernière.
08:19Et il y a toute cette nouvelle génération de meufs, Lyo.
08:24Des Marguerites, des Iseutes, des Barbara Pravi.
08:27Qui exaltent la féminité, la sororité, la résistance féminine aujourd'hui.
08:32Vous avez l'impression qu'elles sont vos filles ?
08:34Elles, elles ont toute l'impression que vous êtes leur mère.
08:37C'est vrai.
08:37Ça, ça me va très bien.
08:39Je suis très contente d'être la mère de toutes ces filles merveilleuses.
08:43Qu'est-ce que j'ai comme puissance !
08:45C'est merveilleux.
08:46Moi, elles m'épattent et elles m'ont donné envie.
08:50En fait, c'est elles qui m'ont donné envie de faire ce dernier album.
08:55Pas pour une compétition, pas du tout.
08:58Ça a été vraiment un désir de travailler avec elles.
09:03Avec cette génération.
09:05Et aussi, celle de Jen.
09:07Parce que j'ai chanté avec Marguerite.
09:09On a chanté ensemble.
09:10Jen de Superbus.
09:11Que je vois encore petite fille emmenée par Chantal.
09:14Superbus, groupe punk de la fin des années 90.
09:18Emmenée par Chantal Obie.
09:19Parce qu'elle aimait Lyo.
09:20Donc, c'est comme une transmission.
09:24Et j'adore ça.
09:26Donc, que des femmes sur cet album.
09:28Qui écrivent, qui jouent, qui composent.
09:30Qui chantent parfois avec vous.
09:33Parce que vous dites que vous vous êtes réappropriée votre corps.
09:36Et qu'aujourd'hui, il n'y a plus ni la main, ni le sexe d'un homme sur votre corps.
09:41Mais, donc, vous ne chantez plus des paroles non plus écrites par les hommes.
09:45Parce que c'est aussi toute l'histoire de votre carrière et d'énormément de chanteuses de votre génération et des générations précédentes.
09:50Des paroles écrites par des hommes.
09:52Des disques produits par des hommes.
09:53Des spectacles fabriqués par des hommes avec une femme objet de leur désir, de leur fantasme.
10:00Ou en tout cas objectifiée.
10:02Objectifiée.
10:03Et qu'on tentait de réduire à ça.
10:06Et nous, nous résistions quand même.
10:08Nous, on tentait de résister.
10:09Moi, je me souviens de ma vie comme d'une résistance à ça.
10:14Et aussi, j'étais comme interdite.
10:18Parce que ça me semblait fou que ce soit à ce point systémique.
10:23Moi, vous comprenez, quand j'ai été violée dans la voiture.
10:32Quand vous étiez petite.
10:33Quand j'étais petite.
10:33Quand j'avais 10 ans, il y avait mon beau-père et ma mère devant.
10:38Je pensais que j'avais affaire à un malade.
10:43Je ne l'ai pas remis dans une histoire collective.
10:48J'ai dit, bon, je n'ai pas eu de chance.
10:49Ce viol est le silence qui l'a accompagné quand vous étiez petite.
10:53Voilà, exactement.
10:55Et c'est très récemment que vous avez compris.
10:58D'ailleurs, dans cet album, il y a deux titres.
11:02Un qui s'appelle « Fille amère » et qui dit, donc « Fille » plus loin « A » plus loin « Mère ».
11:07Il n'y a pas d'amertume.
11:08C'est les filles et les mères.
11:10Et c'est une manière de mettre en garde ce titre, Lyo, contre le danger, contre la prédation permanente.
11:18C'est une façon de dire, mais casse-toi si tu n'as pas compris.
11:21Casse-toi.
11:22C'est exactement ça.
11:24Mais c'est exactement ça.
11:26Et ça a été une des premières chansons que j'ai reçues.
11:31Et je me suis dit, vraiment, quand j'ai reçu la chanson, la toute première, c'était Basta de Ochi.
11:39Et ça, ça a été un bouleversement de cœur parce qu'elle a eu cette phrase qui était « Moi, j'ai envie de rhabiller Lyo ».
11:47Et ensuite, il y a eu Corinne et Jen qui sont arrivées.
11:50C'est vraiment le trépied magnifique du départ.
11:54Et puis, Loanne.
11:55Alors ça, Loanne, c'était fou.
11:56On va l'entendre dans un instant, Loanne.
11:58Mais c'est vraiment ça, ce titre de « Fille amère ».
12:01Fille amère, même histoire, femme amère, même combat.
12:04Même combat, je te dis.
12:05T'as compris.
12:07Casse-toi.
12:08Casse-toi.
12:09C'est tout ce qu'on veut.
12:10Et d'ailleurs, le premier vers de la chanson, c'est « Banana Split ».
12:13Oui, vous aviez 16 ans.
12:15On vous faisait chanter « Banana Split », une histoire de fellation écrite par un mec.
12:19Et vous reprenez ça.
12:20Oui, mais attention, j'étais d'accord de ce côté sexuel.
12:24Je n'avais pas eu l'image aussi crue que d'une fellation.
12:29Mais je comprenais bien que ça tournait autour.
12:31Donc moi, je n'ai pas été choquée, si vous voulez, de ça.
12:35Mais la vérité, c'est que je ne savais pas tout ce que ça endossait.
12:40Je pensais que c'était un jeu et que tout le monde était très au courant.
12:44Et pas du tout.
12:45Et je n'avais pas les armes.
12:47Voilà.
12:47Je n'avais pas les armes.
12:48Je me les suis construites petit à petit.
12:50Alors, on va écouter le titre écrit par Louane.
12:53J'ai passé ma vie à être celle qui, malgré moi, te donnait des ailes.
12:59J'ai tout vu, tout fait en sachant que, malgré tout, file le temps.
13:05Et si tu as tout pris de moi, les joies, les larmes et le cinéma.
13:11Chaque morceau que je te donne, tu sais que tout en moi résonne.
13:17Je suis heureuse et c'est beau, en amoureuse, en solo.
13:23Les souvenirs, les photos, je te dis que je m'aime.
13:28En fait, c'est un hommage sublime.
13:32C'est quand même une manière pour les jeunes chanteuses aujourd'hui de vous célébrer,
13:37de vous magnifier, de vous remercier de tout ce que vous leur avez apporté.
13:42Je ne pense même pas qu'elles se rendent compte à quel point ça résonne en moi.
13:50Je pense que ça même, ça leur a échappé.
13:52Et c'est cette partie-là, invisible et tellement liée, qui me touche si profondément.
14:00Louane, elle est arrivée avec cette chanson.
14:02Je ne l'avais pas contactée.
14:03Et je n'aurais jamais osé, très sincèrement.
14:06Quand elle a vu, je ne sais pas comment elle l'a vu,
14:09que je faisais une demande pour KissKissBank,
14:12elle m'a contactée.
14:14Il y a les réseaux et elle m'a envoyé cette chanson.
14:19Et c'était avant la mort de Diego.
14:23Et cette chanson, elle résonne énormément avec aussi la perte de mon enfant.
14:31Et elle ne s'en rendait pas compte, non.
14:33Mais elle était déjà malade.
14:36Et moi, je l'ai entendue.
14:38Diego était déjà malade ?
14:40Oui.
14:41Et je l'ai entendue.
14:42Et je crois que, vraiment,
14:44toutes les chansons ont ça, ont cette troisième dimension.
14:50Ce quelque chose ineffable, pratiquement indicible.
14:54Et c'est ça que je cherche.
14:56Moi, je cherche, pif, ce truc-là, cette étoile-là, ce moment-là.
15:02Et je suis prête à attendre longtemps et à mettre beaucoup de choses de côté pour avoir ces moments-là et les partager.
15:11C'est ça que je veux dans ma vie.
15:14Bon, il y a quand même l'industrie du disque, il n'en voulait pas de ce disque.
15:16Mais il ne le veut toujours pas.
15:19Donc, quand vous dites le Kiss Kiss Bang Bang, c'est que vous avez lancé un appel au don.
15:24Ça a marché en neuf jours.
15:25Vous êtes hyper émue, Leo.
15:27Alors, moi aussi.
15:28En neuf jours, vous récoltez le blé nécessaire pour produire cet album.
15:34Ça veut dire pouvoir financer les studios, les ingénieurs du son, les musiciens, les cordes, les micros, les chœurs.
15:42Tout ce qu'il y a dans la production de cet album.
15:46Et en fait, c'est aussi un peu l'histoire de votre vie.
15:48C'est-à-dire, combien de fois dans votre carrière, c'est le public qui vous a soutenu contre l'industrie de la musique ?
15:54Oui. Et c'est pour ça que je dis que je suis bénie.
15:59Moi, je crois que j'ai épuisé ma chance.
16:01Je ne sais pas. J'espère que non.
16:04Mais en tout cas, je fais tout pour la cajoler.
16:06Mais j'ai beaucoup de chance.
16:08Mais je l'adore aussi.
16:09D'avoir créé ce lien si fort.
16:11Oui, ce lien si fort, mais que je l'ai fait de tout mon cœur, en fait.
16:18C'était ma seule manière d'être là.
16:21Il y a des phrases, des fois, qu'on me dit, et de gens pas forcément de ma famille, mais avec qui j'ai été en lien,
16:28qui ont été là sur ma route, comme par exemple Lelouch qui m'a dit...
16:33Claude Lelouch.
16:34Claude Lelouch, qui me dit, je sais, Lyo, c'est des moments difficiles,
16:38quand plus personne ne veut que tu sortes de l'ascenseur.
16:42Ou plutôt qu'ils veulent te pousser dehors, pas à l'étage où tu veux.
16:45Tu dois rester dedans.
16:46Un jour, si tu résistes, ça s'arrêtera à ton étage et là, tu y vas.
16:54Et je suis restée avec ça, comme cet aphorisme arabe qui dit, ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle.
17:03Mais parce que vous parlez très détendu des foires aux asperges ou des petits concerts que vous faites un peu partout en France,
17:09dans des toutes petites salles pour un public super populaire, le samedi soir, etc.
17:14Aussi pour gagner des ronds.
17:15Parce qu'il faut bouffer qu'il y a cinq enfants.
17:17Il n'y a plus Diego, il y en avait six, mais cinq enfants.
17:21Et pour moi, chaque soir, c'est un Olympia.
17:25Il faut bien comprendre que tant que je ne suis pas avec le public, c'est horrible, je me cache, je suis en PLS.
17:34Mais le moment où je suis sur scène et où je suis devant ces femmes...
17:40Devant ces femmes ?
17:41Beaucoup de femmes.
17:42Beaucoup de femmes.
17:43Beaucoup de femmes.
17:44Je sais, je les vois.
17:47Et pour moi, c'est un Olympia.
17:50Voilà, et j'ai appris ça.
17:51J'ai appris à tirer le meilleur, des foires aux asperges.
17:56Je les bénis chacune.
17:58Chaque fois que j'ai été chanter pour les pompiers, chaque fois que j'ai été faire ça et que j'ai vu l'enthousiasme et que j'ai pu parler et que j'ai pu créer du lien,
18:07ça m'a fait exister quand même pendant des années où je n'avais aucune autre source de revenu en plus.
18:13Et je les connais.
18:16Et ils me ressemblent, tous ces gens.
18:19Ils sont parfaitement comme moi.
18:21Absolument.
18:23Le beauf, ça n'existe pas.
18:26Ça, c'est une invention des grandes métropoles.
18:29Je pense que ça restera la phrase de l'année, Lyo, à ce micro.
18:34Merci pour tant de générosité et de tant d'humanité, Lyo.
18:38L'album s'appelle « Géoid Parting the Sky ».
18:41Mais retenez surtout que ces bourrés de titres qui dansent, qui dansent et qui clament la fierté, y sortent vendredi.
18:48Merci.
18:49Merci.
18:49C'est moi.
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