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  • il y a 2 heures
L'accord signé entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky prévoit des contrats « sur un horizon d’une dizaine d’années » pour équiper l’armée ukrainienne d’avions de combat, de systèmes de défense antiaérienne, de radars et de drones de fabrication française.

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Transcription
00:00Cette poignée de main entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky est, selon lui,
00:05les deux hommes viennent de signer un accord, une déclaration d'intention en vue de l'achat futur de 100 Rafales,
00:11des avions de combat français dont l'Ukraine veut s'équiper.
00:19Pourquoi un tel achat ? Combien est-ce que ça coûte ? Et à qui ? Et est-ce qu'il est crédible ?
00:24Incertitude, mais quand même, c'est pas anodin et voilà, c'est pas juste de la com'.
00:28Ce moment que Zelensky qualifie d'historique commence ici, sur le tarmac de la base aérienne de Villacoublet.
00:34Les deux présidents vont maintenant signer une déclaration d'intention
00:37qui porte sur la coopération relative à l'acquisition par l'Ukraine d'équipements de défense français.
00:44Il y a plusieurs choses dans cet accord. Déjà, c'est une LOI, pour Law of Intent, ou loi d'intention.
00:49Ça va permettre d'ouvrir un mandat de négociation sur tous les items listés, mais en effet, ce n'est pas un contrat.
00:56Cette LOI mentionne l'acquisition de jusqu'à 100 Rafales équipées de leur système d'armement,
01:01des SAMPT, des équipements de défense SOL-R, des drones, des bombes, bref, une liste d'armement importante.
01:06Pour l'instant, vu que ce n'est pas fait, ce n'est pas vraiment historique. Mais cet accord a beaucoup d'enjeux.
01:26Si ça se traduit effectivement en contrat, ce serait en effet l'un des plus gros contrats export signés par la France ces dernières années.
01:36Pour concrétiser tout cela, il faut répondre à une question. C'est difficile de savoir combien coûterait tout ce petit lot.
01:41Mais 100 Rafales, ça pourrait coûter au moins 10 milliards d'euros. Et ça, c'est sans compter le reste de l'armement.
01:46Alors, comment l'Ukraine va-t-elle payer ? Est-ce que ce monsieur va faire une petite ristourne ?
01:50Ou est-ce qu'elle va devoir emprunter ou se faire aider ?
01:52C'est clairement la grosse interrogation. L'Ukraine est un État qui peut encore s'endetter tout de même.
01:58Donc, a priori, l'endettement de l'État ukrainien est encore possible.
02:04Et au-delà de l'endettement, il reste d'autres solutions, notamment celles des aides.
02:07Il y a par exemple le SAFE, pour Security Action for Europe.
02:12C'est un mécanisme de prêt mis en place par le Conseil de l'Union Européenne
02:15et qui prévoit 150 milliards d'euros pour aider les pays à acheter de l'armement militaire,
02:19y compris pour les non-membres, comme l'Ukraine.
02:21Puis, il y a une deuxième solution. Un autre mécanisme de prêt fondé sur 140 milliards d'euros
02:26issus des avoirs russes gelés en Europe.
02:28Mais les pays membres ne sont pas encore tout à fait d'accord sur les conditions de son utilisation.
02:33Le plus crédible à court terme, enfin à moyen terme, disons, c'est de bénéficier de SAFE.
02:39Combien SAFE va permettre d'acheter ? Certainement pas les 100, de toute façon.
02:42Ça, c'est sûr. C'est clairement une incertitude.
02:45Admettons que la commande soit faite et que la facture soit payée.
02:48Maintenant, il faut les construire, ces avions.
02:50Et fabriquer un engin pareil, ça prend du temps.
02:52A priori, on partirait sur du neuf.
02:54Dassault ne peut pas augmenter assez rapidement sa capacité de livraison.
02:58Décennie 2030, ça, c'est certain.
03:00Et après, les 100, ça s'étalerait jusqu'en 2050, 2045.
03:07Reste ensuite une question.
03:08Pourquoi ?
03:09Quel est l'intérêt de cette vente, au-delà du fait logique d'armer un allié qui est en pleine guerre ?
03:13La première raison est commerciale.
03:15L'Ukraine, c'est en Europe.
03:17Et la France a besoin de rester dans la course de l'industrie de l'armement sur le continent.
03:21A la fin du mois d'octobre, l'Ukraine a signé un accord similaire avec la Suède pour 100 à 150 Gripen.
03:26Des avions de combat, eux aussi.
03:27Donc, ce qu'ont signé Emmanuel Macron et Vladimir Zelensky, c'est un contrat pour se créer un partenaire industriel sur le long terme.
03:35Ça, c'est vraiment la priorité des priorités européennes.
03:39C'est d'arriver à avoir une industrie compétitive, innovante et qui augmente en taille pour réduire la concurrence intra-européenne.
03:48L'autre raison, c'est de s'engager auprès de l'Ukraine sur le long terme.
03:52Dans cette guerre, un des enjeux de la Russie, c'est d'obtenir la démilitarisation de l'Ukraine.
03:56Pour la France, participer à les équiper, c'est envoyer un signal à la Russie.
04:00Un signal qui dit « nous serons à leur côté » pour encore un sacré bout de temps.
04:04Avec cet accord, nous continuons à miser sur le rapprochement et l'intégration de nos industries de défense
04:08pour continuer à soutenir l'Ukraine, la modernisation de ces forces armées qui restent en première ligne
04:15et qui sont la première ligne de défense de l'Europe et la dissuasion contre l'agression.
04:20Le porte-parole russe, en réponse à une question de l'AFP, a affirmé que Paris ne contribuait en aucun cas à la paix
04:26et qu'elle alimentait les sentiments militaristes et pro-guerre.
04:30Sous-titrage Société Radio-Canada
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