L'ONG Flagrant déni a publié un rapport montrant plusieurs défaillances de l'IGPN. Selon elle, la police des polices ne traite qu'environ 10% des enquêtes pénales visant des policiers. Elle alerte également sur une dégradation de la réponse pénale alors que le nombre d'affaires explose. Stéphane Hardouin, patron de l'IPGN, était en direct sur BFMTV pour réagir à ce rapport.
00:00On était en 2016 à 700 cas d'affaires de violence impliquant des policiers, d'accusations, en tout cas contre 1110 l'an dernier, une augmentation de 60%.
00:10Est-ce que c'est un chiffre que vous confirmez ?
00:13Mais je conteste moi le chiffre et je vais vous dire pourquoi. Non pas le chiffre brut, parce qu'il existe.
00:17C'est un chiffre qui est communiqué je pense par la direction des affaires criminelles et des grâces, mais on vous parle non pas de policiers,
00:22mais de personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:26Donc c'est qui ?
00:26Alors, c'est beaucoup de monde, et il y a notamment les gendarmes, les policiers, ça va sans dire, mais aussi les policiers municipaux.
00:33Et est-ce que vous avez vu que les policiers municipaux, depuis 2016, et ça ce sont des chiffres du ministère de l'Intérieur,
00:39donc c'est à peu près la période de référence du rapport, ont augmenté de 50%.
00:43Donc en réalité, la SIED, si j'ose dire, sur un plan statistique, c'est-à-dire le nombre de personnes qu'on appelle PDAP,
00:50personnes dépositaires de l'autorité publique, a augmenté.
00:53Par ailleurs, le législateur...
00:54Donc vous dites ces mécaniques ?
00:55Ça comprend également aussi les enseignants, ces chiffres, les marins, les militaires...
01:00Les enseignants, oui, peut-être, les enseignants moins, parce que c'est services publics.
01:04En tout cas, nous n'avons pas de chiffres au niveau de ces statistiques qui permettent de discriminer les policiers.
01:10Et donc il faut se méfier, en effet, de ce que pourrait être une inflation statistique,
01:14qui n'est pas forcément liée à l'augmentation du phénomène.
01:15Deuxièmement, le législateur est quand même très créé, enfin créé souvent des circonstances aggravantes.
01:21Et donc sur les dix dernières années, il y a également eu des circonstances aggravantes qui ont été créées.
01:24Donc il faut déjà être très méfiant quand on dit augmentation de 60%.
01:28Il faut regarder.
01:29Moi, ce que je sais, et c'est mon seul indicateur objectif, c'est ce que j'ai en portefeuille.
01:33Et donc, là, pour le coup, c'est quand même un thermomètre intéressant.
01:35Et effectivement, on a des variations assez logiques.
01:38Quand il y a des mouvements collectifs type violences urbaines, phénomènes, gilets jaunes, il y a des augmentations.
01:43On était à 1300 affaires en portefeuille en 2019.
01:46Nous sommes aujourd'hui redescendus.
01:48Peut-être qu'on augmentera après.
01:49En tout cas, nous sommes dans des courbes qui sont logiques.
01:51Et pour le coup, nous pouvons cette fois-ci dire qu'il n'y a pas d'augmentation significative.
01:56Et que deuxièmement, le taux des défilations, pour le coup, est plutôt bon.
02:00Alors, ce n'est pas du tout ce que dit l'auteur du rapport, justement.
02:02On l'écoute.
02:02Alors, il n'est pas prêt, mais il conteste ce chiffre sur le taux d'élucidation.
02:13Ça y est, il est prêt.
02:14J'espère.
02:15On l'écoute.
02:16Le taux d'élucidation des affaires de violences policières baisse depuis 2016.
02:21On a obtenu des chiffres inédits jusqu'à présent du ministère de la Justice,
02:25qui montrent que, d'une part, depuis 2016, la capacité de la justice, de manière générale,
02:30à identifier les auteurs en cas de violences policières, elle a tendance à baisser.
02:34Et c'est peut-être le plus frappant, c'est que si on compare les affaires de violences policières
02:38avec les violences en général, en fait, la justice retrouve deux fois moins souvent les auteurs
02:44quand il s'agit de policiers.
02:46Réponse.
02:47Non.
02:47Alors d'abord, ces chiffres, je l'ai dit, je le répète, ce n'est pas sur les policiers,
02:52c'est sur les personnes dépositaires de l'autorité publique.
02:54Donc déjà, on est obligé de mettre cette première plus-que-nuance,
02:57c'est-à-dire cette remise en cause, d'une certaine manière, de la donner.
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