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  • il y a 2 jours
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 19 novembre 2025, l'acteur Grégory Gadebois. Il est à l'affiche du film "Jean Valjean" d'Eric Besnard, qui sort aujourd'hui.

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Transcription
00:00Bonjour Grégory Gadebois.
00:01Bonjour.
00:02Grâce et grâce à votre rôle de Tony Smarin, pêcheur à la fois rustre et au grand cœur
00:06dans le film Angèle et Tony d'Elix de la Porte, que le grand public vous a découvert il y a 13 ans
00:09avec le César du meilleur espoir masculin en poche.
00:12Auparavant vous étiez élèves du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique
00:15avec comme professeur Catherine Niégel quand même et Dominique Valadier
00:19puis pensionnières de la comédie française pendant 6 ans.
00:22Même si le théâtre est aujourd'hui, avec le cinéma d'ailleurs, devenu une cour de récréation.
00:26Il faut préciser qu'au départ, ce n'était pas une partie de plaisir.
00:30C'est votre mère qui vous a inscrit presque de force à un cours de théâtre.
00:34C'est à peine s'il ne vous a pas tiré par les cheveux.
00:36Pour vaincre votre timidité, semble-t-il, vous vouliez être légionnaire.
00:40Aujourd'hui, vous êtes à la télévision, au cinéma, au théâtre aussi.
00:46L'un des personnages les plus importants en France.
00:49Et vous êtes la tête d'affiche du film Jean Valjean réalisé par Eric Bénard
00:54qui sort aujourd'hui, inspiré de l'œuvre des Misérables de Victor Hugo, datant de 1862.
00:59Le film démarre sur cette phrase.
01:00Avant de devenir héros, il y eut un homme, un misérable.
01:04Eric Bénard a pris comme point de départ du film la sortie du bagne de Jean Valjean.
01:09Après 19 ans d'enfermement, il y avait été envoyé au départ à cause du vol d'une miche de pain.
01:14Ensuite, il a fait des tentatives, effectivement, pour s'évader, ce qui lui a coûté très cher.
01:20Cette phrase, est-ce que ce n'est pas le résumé, finalement, de ce personnage culte de la littérature française ?
01:28Oui.
01:29Ça se résume en une phrase, finalement, toujours un personnage.
01:33J'avais fait un film avec François Duperron.
01:36Il me racontait qu'il ne savait pas comment résumer son film.
01:38Puis un jour, il est arrivé, il m'a dit « Je sais, ça y est.
01:39C'est un gars, il ne va pas bien, puis après, il va mieux. »
01:43Mais oui, Jean Valjean, c'est ça.
01:45C'est une espèce de boule de haine, de colère, de tout ce qu'on peut concentrer d'un peu négatif.
01:54Il l'a en lui.
01:55On l'a transformé en ça.
01:58Et voilà.
02:01Et c'est le chemin de quelqu'un qui va se transformer,
02:05qui va retourner vers la lumière, un peu vers quelque chose de meilleur.
02:08Dès le départ, il y a cette détermination qui apparaît dans ses yeux.
02:14On sait que cet homme, il est habité par quelque chose.
02:20Ah oui.
02:23J'aime bien l'idée qu'il soit...
02:26À la base, je pense que c'était, moi, quelqu'un de bien.
02:29Quand il a volé un bout de pain pour les enfants de sa sœur.
02:35Les cinq enfants, oui.
02:35Oui, les cinq.
02:37C'est une grosse miche.
02:38Mais il a tellement été...
02:43Parce que le bagne, c'était quelque chose d'horrible.
02:45Donc, il a tellement été abîmé, rendu horrible,
02:50qu'il ne sait plus qui l'est, finalement.
02:54Mais qu'il y a quand même quelque chose au fond de bon.
02:57Et que l'abbé révèle.
03:00Mais moi, ce que j'aime bien aussi, c'est que c'est une décision qui vient de lui.
03:04C'est-à-dire que l'abbé le met face à un choix, en fait.
03:09Et qu'on a le choix, quand même, de choisir le bien ou le mal, quand même, à un moment donné.
03:15Et lui, il choisit le bien.
03:16Cette histoire de Jean Valjean, elle démarre en 1815.
03:20Effectivement, on voit cet homme, ce voyageur que personne ne connaît.
03:25Il se présente dans un petit village.
03:26Il pousse la porte, finalement, d'une auberge.
03:28Il se pose au coin du feu.
03:30Il y a le tenancier qui vient le voir en lui disant « Je ne vous sers pas.
03:32Je ne vous abrite pas.
03:33Il n'y a pas de place pour vous, ici. »
03:35Finalement, il va trouver refuge, effectivement, chez un homme d'église,
03:38qui est interprété par Bernard Campan.
03:41Extraordinaire.
03:42Sa sœur, jouée par Isabelle Carré, tout aussi extraordinaire.
03:45Et leur servante, Alexandra Lamy.
03:49Les interprétations sont réellement magistrales dans ce film.
03:53C'est-à-dire que tout est juste.
03:54Je voudrais savoir comment ça s'est passé sur le tournage Grégory Gadevoix.
03:59Comme d'habitude, je ne sais pas comment dire, on fait les scènes.
04:01Mais c'est vrai qu'ils étaient...
04:03Moi, Bernard, il me faisait peur avec son habit de curé.
04:06Il était un peu inquiétant.
04:08Et Alexandra, quand on faisait les essais, on commence toujours par une grande réunion.
04:15On essaye les maquillages.
04:17Et en fait, il y a une jeune femme qui est arrivée à côté de moi qui m'a fait « Coucou, ça va ? »
04:23Et je me suis dit « Je voulais la connaître. »
04:27En fait, elle était maquillée.
04:29Elle s'était transformée.
04:31Je ne l'ai pas reconnue.
04:32Je me suis dit « Je l'ai vue quelque part, mais je ne sais plus où. »
04:34C'est génial, ça, quand on ne reconnaît pas quelqu'un.
04:36Jean Valjean, il est blessé quand il sort du bagne.
04:39Il est blessé parce qu'il est rejeté.
04:40Et en même temps, quand on lui ouvre les portes, il se méfie.
04:43Et c'est en ça que ce film et que l'écriture de Victor Hugo est très forte.
04:47C'est d'expliquer que dans la vie, il y a certaines blessures qui sont assassines.
04:52Et qu'on n'oublie jamais.
04:53Il est plus que blessé, il est complètement détruit.
04:57Cette phrase, on finit par devenir ce qu'on dit de nous.
05:02Il y a un truc comme ça, non ?
05:03C'est exactement ça.
05:05C'est qu'il pourrait faire des choses terribles.
05:08C'est vraiment.
05:09Mais parce qu'au bout d'un moment, on finit par devenir ce que les autres attendent de nous.
05:15Et quand on est regardé comme un animal, on finit par le devenir.
05:20Parce que c'est un mélange, c'est pour ne pas décevoir presque.
05:25Et puis surtout, il y a ce conflit avec l'injustice.
05:29Oui, et une colère.
05:30C'est vraiment la colère qui était, pour moi, la démoteur de Jean Valjean, de ce personnage.
05:38Et il y a un regard finalement qui est lancé par la sœur de cet homme d'église,
05:43donc incarné par Isabelle Carré, qui dit qui de Dieu ou de l'homme est le créateur de l'autre.
05:48Là-dessus aussi, il était visionnaire, Victor Hugo.
05:50Il avait déjà devancé le fait que la religion pouvait desservir l'humanité si elle était mal utilisée.
05:58Oui, mais comme tout, en fait, la religion.
06:01En fait, moi, ce que j'aime dans le...
06:03C'est pour ça que je dis toujours l'abbé, mais c'est presque...
06:05Ce n'est pas anecdotique, mais il aurait pu être autre chose que prêtre.
06:11Ce n'est pas forcément le fait qu'il soit prêtre qui est important, c'est le fait qu'il tende la main.
06:17C'est le geste.
06:17C'est peut-être ça que vous disiez tout à l'heure.
06:19C'est le geste, pas la fonction.
06:21Beaucoup d'hommes d'église ne sont pas...
06:23Moi, j'en ai rencontré qui n'étaient pas comme celui-là, qui n'étaient pas gentils.
06:27Alors qu'ils devraient l'être, mais...
06:29Oui.
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