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00:00...
00:00160 ans après sa parution,
00:13les misérables continuent d'inspirer le cinéma.
00:16Je ne veux pas toi ici !
00:18Assassin !
00:19Dans Jean Valjean, le réalisateur Eric Bénard
00:23remonte aux origines d'un des plus grands héros
00:26de la littérature française
00:27et se concentre sur les toutes premières pages
00:30du roman de Victor Hugo.
00:33Au travail !
00:3514 pour avoir tenté de s'échapper 4 fois !
00:37La rencontre entre un ancien Bagnard
00:39et un évêque bienveillant.
00:41Un récit resserré,
00:43interprété par Grégory Gadebois,
00:45Bernard Campan, Isabelle Carré
00:47et Alexandre Alamy,
00:48les invités de ce nouveau numéro de A l'Affiche.
00:52Bernard Campan et Grégory Gadebois, bonjour !
00:55Adapter les misérables,
00:56c'est s'attaquer à un monument de la littérature française.
01:00Est-ce que c'est quelque chose qui a pu vous effrayer,
01:03vous intimider avant de vous lancer dans le projet ?
01:06Moi, j'ai cette espèce de simplicité d'esprit
01:09qui fait que si un metteur en scène me voit dans quelque chose,
01:12à un moment où je dis oui,
01:14si c'est logique pour lui, ça l'est pour moi.
01:16Et puis, je n'ai pas joué Jean Valjean.
01:18J'ai joué un homme qui sort du bagne
01:19et qui essaie de se réinsérer.
01:21Parce qu'on ne peut pas jouer, effectivement,
01:25si on pense à tout ce que ça représente,
01:28à ce que c'est.
01:29On est, comme on dit, le lapin dans les phares d'une voiture.
01:34Oui, puis c'est intéressant
01:35parce qu'il n'adapte pas les misérables.
01:38Les misérables ont été faits en plusieurs tomes
01:40et c'est vraiment le début de l'œuvre
01:42pour comprendre comment Jean Valjean est devenu Jean Valjean.
01:45C'était ça aussi, peut-être,
01:47que vous trouviez intéressant dans ce projet ?
01:50Oui, c'est un peu la particularité de ce projet
01:53qui pourrait être appelé un préquel.
01:55C'est mettre la loupe sur ces 24 heures, quasiment,
02:03où Jean Valjean va arriver dans cette maison
02:07où il y a l'évêque qui va le transformer.
02:13La transformation va se faire, je dirais presque.
02:16On connaît toute la période Thénardier-Cosette.
02:19Mais finalement, ce début-là,
02:20la vraie histoire de Jean Valjean
02:22et qu'est-ce qui fait que cet homme
02:24est devenu ce qu'on connaît,
02:27ça, je trouve que c'est génial
02:28et qu'on ne connaissait absolument pas, finalement,
02:30la véritable histoire de Jean Valjean.
02:32Et ce que je trouve intéressant,
02:33c'est qu'il a vraiment pris la substantifique moelle
02:35des Misérables, parce qu'il n'a pas seulement pris
02:38ce moment, ce chapitre sur Jean Valjean,
02:41mais aussi, par exemple, à travers mon personnage,
02:43c'est un petit peu de Fantine aussi.
02:45Il a mélangé un peu les figures comme ça, féminines.
02:49Ce qui comptait le plus pour lui,
02:51c'était de restituer l'univers de Victor Hugo
02:53et le message de Victor Hugo.
02:56Couverts en argent.
02:58Ces couverts viennent bien d'ici,
03:00mais ils ont été offerts.
03:01Grégory Gadebois incarne Jean Valjean,
03:05ancien forçat marqué par 20 ans de bagne.
03:08Bernard Campan joue Monseigneur Bienvenu,
03:11qui lui évite de retourner derrière les barreaux.
03:14C'est le retour à l'état humain.
03:17Le passage de l'ombre à la lumière,
03:19c'est toujours ça qui est...
03:21Et puis c'est optimiste.
03:22J'aime bien ça.
03:23Et j'aimais bien le fait que ce soit aussi une décision.
03:26C'est-à-dire qu'il a été malaxé, broyé,
03:30rendu inhumain par les autres humains.
03:35Et quand il sort, c'est une espèce de caillou
03:37rempli de haine, que de choses négatives.
03:39C'est une grosse boule de haine.
03:40Et jusqu'à ce que l'abbé lui tende la main.
03:43Et pour le sortir de là, pour le...
03:45Et Jean Valjean choisit aussi de ça.
03:46Ça, j'aime bien que ce soit une décision.
03:49Ça ne coule pas de source,
03:51mais à un moment, c'est un choix.
03:52Et j'aime bien l'idée qu'on peut choisir la lumière.
03:57Et vous qui écrivez si bien,
03:59vous devriez écrire un livre sur votre frère.
04:02Les grands hommes méritent de grands hommages.
04:04Je n'ai pas ce talent.
04:05Et même si j'en avais la prétention,
04:06ces messieurs les éditeurs ne feraient jamais confiance à une femme.
04:09Isabelle Carré prête ses traits à Baptisteine,
04:11la sœur du prêtre,
04:12et Alexandra Lamy à Madame Magloire,
04:15la servante du presbytère.
04:17Deux personnages,
04:18deux témoins d'une même métamorphose,
04:20celle d'un homme qui va de la colère à la bonté,
04:23du mal vers le bien.
04:25Alexandra, je crois que vous vouliez absolument jouer Madame Magloire,
04:28un rôle dans lequel on ne vous attendait pas forcément,
04:30on peut se le dire.
04:32Qu'est-ce qui vous attirait dans cette femme du peuple ?
04:35En fait, oui, c'est moi qui suis plutôt allé chercher Eric,
04:37puisqu'il ne trouvait pas encore ça à Magloire.
04:39Je lui dis, non, tu ne veux pas qu'on essaye ?
04:41Et sachant que c'est...
04:42Puis c'est toujours bien en tant qu'acteur,
04:43on a parfois envie de se mettre des petits challenges
04:45et de se dire, tiens, ce n'est pas du tout un rôle pour moi,
04:47on ne me verrait absolument pas là-dedans.
04:49Et bien, je vais quand même essayer.
04:51Même si j'ai eu effectivement énormément le trac.
04:54Et donc, physiquement, on a déjà essayé de trouver un personnage,
04:57déjà physiquement, pour que ça marche.
04:59Et puis après, sa façon de parler, sa façon d'être.
05:03Et effectivement, c'est une femme du peuple.
05:06Elle, elle fait partie de ceux qui ont peur de tout.
05:09Je voudrais juste qu'on s'arrête deux secondes
05:11sur cette transformation physique,
05:12parce que vous êtes quasiment méconnaissable.
05:14Quand on vous découvre à l'écran,
05:16vous n'avez presque pas de sourcils.
05:17Est-ce que ça vous aide à rentrer dans le personnage ?
05:21Ah oui, complètement.
05:22Ah oui, d'ailleurs, quand j'ai fait les essais,
05:23je me suis prise en photo,
05:25voilà, pour avoir ce personnage-là,
05:27très austère.
05:28C'est des gens qui sont tout gris, tout noirs.
05:31Je veux dire, c'est très austère.
05:33Donc, oui.
05:34Et à l'opposé de ce que vous êtes.
05:35Surtout aujourd'hui.
05:37Madame Magda, on n'aurait jamais mis de rose.
05:38Exactement.
05:41Mais effectivement, ça nous aide à rentrer dans un personnage,
05:44sa façon de parler, sa façon de se tenir.
05:47Alexandra, je ne l'avais pas reconnue.
05:49Elle est venue à un moment,
05:51j'étais en train de me faire ma chine.
05:53Elle est venue à côté, elle m'a dit bonjour.
05:55Et je me suis dit bonjour.
05:56Je ne sais plus où on s'est vus.
05:57Elle avait son...
05:58Et ça la change vraiment.
06:00C'est chouette de se déguiser comme ça.
06:01Vous, Isabelle, vous jouez Baptistine,
06:04qui est, on le sent, dès le départ,
06:06une femme meurtrie, malade,
06:09beaucoup dans la retenue, le silence.
06:13Qu'est-ce que vous aviez eu envie d'aller chercher
06:15autour de ce personnage-là ?
06:17L'observation.
06:18C'est quelqu'un qui est dans l'observation,
06:19qui saisit, qui a une intelligence
06:22de savoir saisir ce qui se joue en face d'elle,
06:26chez les êtres humains qu'elle côtoie.
06:27et aussi ce vide qu'il y a en elle,
06:32la perte d'un enfant.
06:33Et comment, petit à petit,
06:36en assistant à ce spectacle
06:38de cette main tendue,
06:40de ce frère qui offre une main tendue
06:43à cet homme qui revient du bagne,
06:45ça réveille, ça rallume un espoir en elle.
06:48C'est vadès et tourner la tête à chaque instant.
06:51Très saillir à chaque bruit.
06:52Avoir peur de tout.
06:55Du toit qui fume.
06:57De l'homme qui passe.
06:59Du chien qui aboie.
07:02Du chantier, du buisson.
07:05Vous avez perdu, je crois, 30 kilos pour ce rôle.
07:08Est-ce qu'une transformation physique
07:10comme celle-là,
07:11ça compte pour rentrer dans un personnage,
07:14pour l'incarner ?
07:15Oui, ça change.
07:16Alors le jeu, ça ne change pas le jeu.
07:18Je crois que j'ai toujours joué
07:19en croyant que j'étais mince.
07:21Mais ça change le...
07:25Ça change la silhouette, hein.
07:27On ne va pas...
07:29Et c'est rigolo de se changer,
07:31de se déguiser, en fait.
07:35Pour vous aussi, hein, Bernard,
07:36il y a eu une sorte de transformation physique,
07:39les cheveux...
07:40C'était intéressant de se faire une gueule, quoi,
07:44de...
07:44Qui...
07:45Qui allait être adéquate
07:47avec Monseigneur Bienvenu.
07:51Et c'est vrai que cette idée de...
07:53De cheveux longs, comme ça, un peu filasse,
07:56moi, j'aimais bien.
07:57Moi, je trouve Bernard...
07:59Magnifique.
08:00Remarquable.
08:00Il est extraordinaire,
08:01parce que, vraiment,
08:01il représente la bonté, la bienveillance.
08:03Il est très différent de ce qu'on a l'habitude
08:05de voir de lui.
08:06Exactement.
08:06Et c'est pas facile de faire ça,
08:08d'avoir ce personnage-là...
08:10De se déplacer autant.
08:11Dans cette bonté,
08:12dans cette bienveillance.
08:14Mais en même temps,
08:16c'est un personnage qu'on a moins vu,
08:17quand même, de...
08:19Qu'on connaît un peu moins.
08:20Alors que Jean Valjean...
08:21Jean Valjean, c'est...
08:22Pour Grégory, c'est quand même...
08:23Tu passes après Gabin,
08:25après Haribor,
08:27tu passes après Belmondo,
08:30je sais plus qui l'a joué,
08:30et encore, enfin, je veux dire...
08:31Bientôt Vincent Lindon.
08:32Ouais, bientôt Vincent.
08:34Enfin, je veux dire,
08:34t'as une pléteure d'acteurs
08:36et pas des moindres.
08:38Qu'est-ce que toi,
08:38tu vas apporter de plus ?
08:40Et je trouve qu'il est remarquable.
08:42Je pense que Grégory
08:43restera un grand Jean Valjean.
08:45Paru en 1862,
08:47Les Misérables a déjà été adapté
08:49de nombreuses fois au cinéma.
08:51Une des plus célèbres transpositions
08:53sur grand écran
08:54reste celle avec Jean Gabin
08:55en 1958.
08:57La version télévisée,
08:59réalisée en 2000
08:59avec Gérard Depardieu,
09:01a également marqué les esprits.
09:02La dernière date de 2013
09:05avec l'adaptation
09:06en comédie musicale
09:08avec Anna Taoué
09:09et Hugh Jackman.
09:11Quand on joue
09:11Jean Valjean, Grégory,
09:13on met les pas
09:14dans ceux de Jean Gabin,
09:15Lino Ventura,
09:16Gérard Depardieu.
09:18Sur le fèvre.
09:19Comment est-ce qu'on...
09:21Comment est-ce qu'on trouve sa voix
09:22au milieu de tous ces...
09:23C'est les gens
09:25qui ont joué avant ?
09:27C'était eux ?
09:27Il paraît.
09:28Moi, je l'ai bien fait
09:29par le savoir,
09:29sinon j'aurais refusé.
09:32Vous allez...
09:33On ne pense pas à ça.
09:34Non, oui, oui,
09:35sinon on ne ferait plus rien.
09:37Mais même Jean Valjean,
09:38ça fait peur.
09:39On dit,
09:39veux-tu jouer Jean Valjean ?
09:40C'est comme être président
09:41de la République.
09:42Il faut être inconscient
09:43pour vouloir faire ça.
09:44Et puis, il y a aussi
09:45les mots de Victor Hugo.
09:47Est-ce que ça,
09:48c'est jouissif pour un acteur,
09:50intimidant de travailler
09:52cette langue-là ?
09:53C'est à la fois
09:53certainement impressionnant
09:54et en même temps rassurant
09:56parce que là,
09:57on sait qu'on ne va pas
09:59improviser,
09:59on ne va pas sortir
10:00de ce texte.
10:03Donc, le texte
10:03est là pour nous porter.
10:06Et c'est vrai
10:07que c'est très agréable.
10:08Moi qui aime le théâtre,
10:09j'aime les beaux textes,
10:11d'avoir à la fois
10:12un beau film de cinéma
10:14mais aussi des beaux mots
10:15à dire
10:16et puis du sens.
10:18Voilà, c'est un film
10:19qui a du sens
10:19donc qui fait du bien.
10:22Je m'appelle Jean Valjean.
10:24J'ai passé 19 ans en bagne.
10:26Au-delà des costumes
10:26et des décors,
10:27Jean Valjean parle
10:28de rédemption
10:29et comment un geste
10:30de bonté
10:31peut bouleverser une vie
10:32ou réparer une société
10:34abîmée par l'exclusion
10:35et la peur de l'autre.
10:38Madame Magloire,
10:39vous mettrez un couvert de plus.
10:40Tous les thèmes
10:41des misérables,
10:41ils sont toujours
10:42valables.
10:43Il y aura toujours
10:44des gens en colère,
10:45il y aura toujours
10:45des gens remplis
10:46de noirs
10:47qui auront besoin
10:48qu'on les aide
10:48et qu'on leur montre
10:49la lumière.
10:50Après, c'est à eux
10:51ou pas d'y aller.
10:52Et cette vision-là,
10:53cette vision humaniste,
10:55je pense que c'est ça
10:56qui nous touche
10:57toujours autant.
10:57C'est ça qui fait que,
10:59oui, on a envie
11:00de le lire
11:00et de le redécouvrir
11:02encore et toujours.
11:02Vous avez dit
11:03que c'était une maison
11:04où on pouvait être honnête,
11:05sans crainte
11:06d'en être chassé.
11:08Et je vous le répète,
11:10j'ai eu mon lot
11:11le mensonge.
11:13Trop pour qu'on mangue
11:14Irlande
11:14avec des balivernes
11:15qu'on donna à Sonamba,
11:17au gang petit
11:18et au misérable.
11:20À ceux-là,
11:21on donna gobet
11:21des légendes.
11:22L'âme,
11:23l'immortalité,
11:24le paradis.
11:26Ils mâchent tout ça,
11:28ils mettent sur leur pain sec
11:29qui n'a rien,
11:30le bon Dieu.
11:32Ben non.
11:33Qui n'a rien,
11:34n'a rien.
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