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Christel Heydemann : chez les patrons, "tout le monde est inquiet, et se dit qu'on n'a pas un cadre prévisible"
France Inter
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il y a 1 semaine
Christel Heydemann, directrice générale d'Orange, est notre invitée à 7h50. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mercredi-19-novembre-2025-4108561
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00:00
Il est 7h50 sur France Inter, Benjamin Duhamel, votre invité, et là c'est la directrice générale d'Orange.
00:07
Bonjour Christelle Edman.
00:08
Bonjour.
00:09
Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter.
00:11
Vous êtes à la tête d'une entreprise au cœur du quotidien de nos auditeurs.
00:14
Orange c'est plus de 120 000 collaborateurs partout dans le monde,
00:17
plus de 20 millions d'abonnés mobiles en France, 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:22
Vous nous direz dans un instant ce qu'une patronne du CAC 40 pense du climat politique et de l'instabilité économique.
00:27
Mais d'abord vous avez annoncé hier un nouveau service, ça s'appelle Message Satellite,
00:32
qui va permettre d'envoyer des SMS, même quand il n'y a pas de réseau, pas de 5G, pas de Wi-Fi,
00:38
le tout grâce au réseau satellite.
00:40
En fait Orange se prend pour Starlink et vous pour Elon Musk, Christelle Edman ?
00:44
Alors Orange se prend pour quelqu'un qui veut servir ses clients où qu'il soit.
00:48
C'est vrai qu'on a des réseaux mobiles qui sont les plus développés en France,
00:53
si on se compare partout en Europe, mais on sait qu'il y a encore des zones blanches.
00:56
Et le satellite, ça fait des années qu'en fait Orange intègre des solutions satellites.
01:01
On est un grand partenaire de Telsat, qui est la constellation européenne, bien sûr.
01:06
Mais c'est vrai que ce qu'on voit arriver, c'est un vrai bouleversement
01:09
où on va pouvoir avoir, se connecter au réseau mobile et en même temps au satellite.
01:13
Alors on est au tout début, c'est pour ça qu'aujourd'hui on parle d'une offre qui n'est que du SMS,
01:18
mais qui va permettre de se localiser, d'appeler, de rester en contact, même quand on est dans des zones blanches.
01:22
Et c'est effectivement une offre qui est limitée pour l'instant à certains modèles de téléphone.
01:26
Mais donc très concrètement, pour nos auditeurs ce matin, ça veut dire que les zones blanches, c'est terminé.
01:31
Quand on souscrira à ce service-là, il n'y a plus de zones blanches, on peut envoyer des SMS de partout.
01:35
C'est notre mission, c'est de faire en sorte qu'on soit connecté partout, tout le temps, quand on le veut.
01:40
Alors évidemment, c'est pour du SMS, c'est que certains terminaux, donc on est au début.
01:45
Mais effectivement, on peut s'attendre à ce qu'il n'y ait plus de zones blanches dans quelques années,
01:50
quand tout le monde aura les terminaux et souscrira à ces solutions-là.
01:53
Il y a quelque chose de paradoxal, Christelle Edmanne.
01:55
Encore hier, vous étiez en Allemagne avec Emmanuel Macron pour un sommet sur la souveraineté numérique européenne.
02:00
Et pourtant, pour ce nouveau service, vous faites appel à une entreprise de satellite américaine,
02:03
plutôt qu'à votre partenaire, vous venez de le citer, Eutelsa, partenaire européen.
02:07
Est-ce que c'est la preuve de la domination des Etats-Unis dans ce domaine
02:11
et de la vassalisation des pays européens dans le domaine des télécoms ?
02:15
Alors sur cette solution en particulier, on utilise les constellations qui ont des bandes de fréquences en Europe.
02:20
Et donc, c'est Ecostar et Viasat et Inmarsat.
02:23
Voilà, c'est une réalité aujourd'hui.
02:24
Il y a des gros enjeux en 2027 parce que ces bandes de fréquences vont devoir être attribuées par l'Union européenne.
02:29
C'est quelque chose sur lequel tous les opérateurs télécoms, on sera très attentifs,
02:32
et les Etats devront être attentifs également.
02:35
Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, Eutelsa, on travaille avec eux,
02:40
beaucoup pour des solutions de broadband, donc Internet plutôt fixe.
02:44
Mais sur ce mobile, il n'y a que deux constellations qui ne sont pas européennes.
02:47
Plus généralement dans votre domaine, les télécoms, le numérique,
02:50
est-ce que vous avez le sentiment d'une perte de vitesse par rapport aux Américains, par rapport aux Asiatiques ?
02:57
Est-ce que précisément quand on parle de souveraineté numérique, souveraineté européenne,
03:01
est-ce qu'on en a encore les moyens ?
03:02
Alors c'est un vrai sujet, et il faut être conscient qu'effectivement, on perd du terrain.
03:08
Pourquoi ? Parce que l'Europe, en fait, c'est un marché formidable,
03:11
plus de 400 millions de consommateurs que le monde entier rêve d'adresser,
03:15
mais sur lequel, quand on est Européen, on fait face à 27 réalités de marché.
03:20
Nous, Orange, on est Français en France, Espagnol en Espagne, Belge en Belgique,
03:23
et donc on n'a pas la taille critique.
03:26
Or, dans le numérique, et on est à un moment où l'IA va débouler dans nos sociétés,
03:31
alors on est au tout début, donc il n'est pas trop tard.
03:33
Donc on est à la traîne.
03:34
Mais c'est vrai que sur beaucoup de technologies, on a perdu du leadership.
03:37
Vous regardez aujourd'hui, vous avez un téléphone portable, il n'y a pas de fournisseur européen,
03:41
il n'y a plus de fournisseur européen, il y a eu.
03:44
La 2G, le GSM, il est né en Europe.
03:47
Et aujourd'hui, sur la 5G, l'Europe est à la traîne,
03:49
parce qu'on n'a plus la taille critique, on n'a plus la capacité d'investissement.
03:52
Donc il n'est pas trop tard.
03:53
C'est pour ça qu'il y a quand même une prise de conscience,
03:56
et que la France et l'Allemagne, en tout cas, ont l'intention de tirer ça vers le haut.
04:00
Vous parlez, Christelle Edman, de taille critique.
04:02
Je voudrais qu'on parle de ce qui pourrait être un bouleversement dans le secteur des télécoms.
04:05
Vous avez proposé, vous, la patronne d'Orange, alliée avec Bouygues Télécom et Free,
04:08
de racheter SFR pour 17 milliards d'euros.
04:12
Offre rejetée immédiatement par Patrick Drahi, son propriétaire,
04:14
qui considère l'offre trop faible. Où en est la négociation ?
04:17
Est-ce que vous voulez encore racheter SFR ?
04:19
Alors, effectivement, SFR, son propriétaire, a lancé un processus de vente.
04:24
Et c'est vrai qu'il y a quatre opérateurs en France,
04:28
et donc on s'est associés à nos deux autres concurrents,
04:31
dans une logique de création de valeur et de synergie,
04:34
parce qu'on est dans un métier où on investit énormément dans nos réseaux.
04:38
On investit parce que le trafic sur nos réseaux,
04:40
les Français consomment toujours plus de data sur mobile.
04:43
Altis vous ont dit non. Est-ce que c'est toujours d'actualité ?
04:46
Est-ce que vous allez faire une nouvelle offre ?
04:47
Alors, la réalité, c'est que ce n'est pas sur les plateaux de télé ou de radio
04:51
qu'on va commenter des négociations comme celle-là,
04:53
même si, évidemment, on comprend à quel point c'est un sujet qui intéresse...
04:57
En tout cas, vous n'avez pas abandonné l'idée de racheter SFR.
04:58
On n'a pas abandonné l'idée.
04:59
Ce qui intéresse nos auditeurs, c'est évidemment de savoir
05:01
l'effet que pourrait avoir cette opération sur les prix,
05:03
parce que moins d'opérateurs, ça veut dire moins de concurrence,
05:05
moins de concurrence, ça veut dire moins de pression à la baisse sur les prix.
05:07
Est-ce que c'est le consommateur qui va être perdant ?
05:10
Celui qui est abonné et qui ne veut pas voir son forfait augmenter ?
05:15
Alors, ce n'est pas le consommateur qui va être perdant.
05:17
D'ailleurs, le consommateur, aujourd'hui, il faut être conscient que sur l'enjeu...
05:19
On parle souvent de problèmes de compétitivité de la France.
05:22
Les télécoms, le numérique, on a les prix les plus bas en France d'Europe.
05:26
Donc, on est un secteur qui aide la compétitivité.
05:28
Et ça, ça ne bougera pas, même si vous rachetez SFR ?
05:31
Ça, ça ne bougera pas pour plusieurs raisons.
05:33
Notre but dans ce rachat, c'est au contraire de continuer la capacité d'investir.
05:37
Parce que dans notre métier, la taille critique compte.
05:39
Orange est l'opérateur numéro un.
05:41
Orange a plus de capacité à investir que ses concurrents.
05:43
Donc, vous pouvez vous engager ce matin à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation des forfaits,
05:46
même si vous rachetez SFR ?
05:48
Alors, il y a des forfaits qui sont très bas, il y a des forcés qui sont plus élevés.
05:51
Ça nous est arrivé d'augmenter les prix, mais ce n'est pas du tout l'objectif.
05:54
Et je suis sûre que ce sera quelque chose qui sera très revu par les autorités de concurrence.
05:57
Je voudrais avoir le regard ce matin de la patronne du CAC 40 que vous êtes
06:00
sur les discussions en cours sur le budget.
06:02
La fiscalité des entreprises va augmenter, c'est à peu près acté.
06:05
Est-ce que c'est une mauvaise nouvelle, un mauvais coup porté à l'économie ?
06:08
Ou est-ce que ce matin, vous êtes une patronne ravie de payer des impôts ?
06:12
Alors, un patron, il est toujours ravi quand il paie des impôts,
06:15
c'est-à-dire qu'il a des bénéfices.
06:16
Il est rarement ravi quand il en paye plus.
06:18
Non, mais la réalité, c'est que ce qui n'est pas du tout bon pour l'économie
06:21
et pour nous les patrons, c'est ce manque de prévisibilité
06:24
et d'être dans un climat de défiance parce que la confiance,
06:27
c'est au cœur de la consommation.
06:30
Les Français épargnent quand ils n'ont pas confiance
06:32
plutôt que de consommer.
06:34
Les patrons gèlent leur plan d'investissement.
06:36
Donc tout ça, finalement, est un cercle vicieux pour l'économie.
06:40
Et donc toute cette incertitude, ces débats et cette anxiété,
06:44
si je puis dire, pour l'économie, c'est pas bon.
06:47
Donc ça, c'est ce que vous constatez au quotidien comme patron du CAC 40,
06:49
de voir l'effet sur l'économie directe des débats à l'Assemblée.
06:55
On le voit parce que nous, on discute avec beaucoup de...
06:57
Moi, je discute avec beaucoup de patrons.
06:59
Tout le monde est inquiet.
07:00
Tout le monde se dit qu'on n'a pas un cadre prévisible.
07:02
Et l'investissement, c'est lié à la capacité à se projeter.
07:06
Est-ce que quand vous voyez les débats,
07:08
quand on parle suspension de la réforme des retraites,
07:09
vous vous dites, par rapport à d'autres continents qui sont en train,
07:13
et c'était le début de notre entretien d'avancer sur l'intelligence artificielle,
07:16
il y a une forme de décalage des débats qu'on a en France dans le domaine de l'économie ?
07:20
C'est vrai que dès qu'on sort de France,
07:23
personne ne comprend les débats qu'on peut avoir.
07:26
Le reste du monde s'est habitué, finalement,
07:29
parce que ce n'est pas nouveau, ce débat sur la réforme des retraites.
07:32
Tous les pays d'Europe ont fait des réformes,
07:34
donc ils ont du mal à comprendre pourquoi on a ces débats.
07:37
Mais je pense que quand on regarde ce que pensent les Français,
07:39
les Français savent qu'il va falloir, qu'il faut transformer.
07:43
Voilà, ensuite, c'est plutôt la difficulté de ce débat politique
07:48
qui se voit à l'étranger et qui n'est pas bon pour l'image de la France.
07:53
Merci beaucoup Christelle Edman, directrice générale d'Orange,
07:55
qui pousse donc ce matin une sorte de cri d'alerte
07:57
sur les débats politiques à l'Assemblée nationale.
08:00
Et merci Benjamin Duhamel.
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