La surconsommation d’antibiotiques s'aggrave en France, alerte Santé publique France

Sud Radio

il y a 5 jours

Avec Jean-Paul Hamon, médecin généraliste & Président d’honneur de la FMF

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00:00Evolise, la solution de gestion et de facturation pour les TPE-PME présentes.

00:05Sud Radio, c'est bon à savoir.

00:08Sud Radio, c'est bon à savoir. Vous connaissez la chanson « Les antibiotiques », c'est pas automatique.

00:13Et pourtant, en maintenant, la consommation d'antibiotiques en France a augmenté de près de 6%.

00:18Alors, est-ce qu'on en consomme trop et quels sont les risques ?

00:22Pour y répondre, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Jean-Paul Hamon. Bonjour docteur.

00:26Bonjour.

00:26Président d'honneur de la Fédération des médecins de France, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.

00:32C'est Santé Publique France qui tire la sonnette d'alarme.

00:35Pourquoi, selon vous, la consommation d'antibiotiques est en hausse ?

00:39Comment on pourrait l'expliquer ça, docteur ?

00:42Écoutez, la chasse aux médecins généralistes est ouverte.

00:45Après les arrêts de travail, voilà les antibiotiques.

00:48La caisse d'assurance maladie sort des chiffres sans distinguer les prescriptions faites en téléconsultation

00:53par des médecins qui ne peuvent pas examiner les patients et encore moins à faire de tests.

00:58Je vois passer des ordonnances faites en téléconsultation qui comportent systématiquement des antibiotiques.

01:02Alors la caisse ferait mieux d'embaucher des communicants que des compteurs de boîte.

01:07Parce que la dernière campagne efficace, les antibiotiques, ce n'est pas automatique, vous venez d'en parler,

01:12avait associé à la fois une communication vers le public et des moyens pour les médecins avec la mise à disposition de tests.

01:18Alors que depuis septembre, les médecins qui avaient à leur disposition des tests GRIB, COVID et VRS

01:23sont désormais obligés de les acheter.

01:26Moi, j'ai acheté une boîte de 10 tests pour adapter aux enfants, 67 euros la boîte de 10.

01:31Si je répercute le prix du test de 6,70 euros sur le prix de ma consultation,

01:35je vais encore me faire traiter d'escroc à soiffer de pognon par la sécu.

01:39Et les tests chinois à 1,10 euros sont nettement moins agréables pour le patient.

01:42Donc ces tests sont pourtant indispensables pour donner des arguments aux médecins pour éviter la prescription d'antibiotiques.

01:47Oui, la prescription d'antibiotiques augmente, mais il serait temps de refaire cette campagne

01:52qui avait été particulièrement efficace et de donner les moyens techniques aux généralistes

01:56pour faire ces tests et cesser de faire fleurir ces télécabines de consultation

02:00qui sont clairement une dégradation de la qualité de prise en charge des patients.

02:03On a peut-être les patients aussi qui, je ne sais pas si c'est votre cas,

02:07mais qui mettent un peu la pression sur leur médecin pour obtenir une ordonnance d'antibiotiques.

02:13Je ne sais pas, c'est ce que vous constatez ou pas vous-même, Jean-Paul ?

02:16Non, mais ça, ça a toujours été.

02:18Mais je peux vous dire que quand vous faites un test au patient,

02:21que ce soit un test d'angine ou un test de grippe Covid...

02:25Ils ont remboursé le test d'angine, non ? C'est ça ?

02:27Non, non, mais le test d'angine, nous personnellement, on le fait systématiquement.

02:32La caisse d'assurance maladie continue de nous les fournir.

02:34Et c'est vrai que le test d'angine donne des arguments supplémentaires aux médecins

02:40pour ne pas prescrire d'antibiotiques, encore que ça ne teste que le streptococque.

02:46Donc, on peut très bien avoir un test négatif et quand même donner des antibiotiques

02:52parce que ce n'est pas toujours le streptococque qui est responsable d'une angine.

02:55Il faut examiner les gens, etc.

02:56Mais quand on a des tests, effectivement, à notre disposition,

03:00parce qu'il n'y a pas que les tests d'angine, il y a le grippe, il y a le Covid, il y a l'IRS,

03:05donc tout ça, ça donne des arguments aux médecins pour dire aux patients,

03:08écoutez, non, là, ça, ça va, c'est un virus, vous allez vous nettoyer le nez,

03:12je vais vous filer un petit peu de paracétamol, vous allez rester au chaud, etc.

03:16Portez un masque, lavez-vous les mains, etc. pour ne pas contaminer l'entourage.

03:19Et puis ça, ça va aller.

03:21Mais c'est vrai qu'il y a de la pression des patients pour prescrire des antibiotiques,

03:25mais c'est pas... Si on donne des arguments techniques aux médecins

03:28pour justement éviter cette prescription, ça ira mieux.

03:33Mais là, ce gouvernement...

03:35L'argument, c'est que trop consommer d'antibiotiques, vous le savez,

03:39on favorise le développement de bactéries qui seront résistantes à ces antibiotiques.

03:44Mais bien évidemment, mais on a besoin de refaire...

03:49Écoutez, cette campagne, les antibiotiques, c'est pas automatique,

03:51avait été particulièrement efficace.

03:54Pourquoi la caisse d'assurance maladie,

03:56qui fait actuellement de la publicité pour le vaccin contre le zona,

04:00une maladie qui n'a jamais tué personne,

04:03qui peut être douloureuse en 320,

04:04et qui va coûter, écoutez bien, si on vaccinait les gens contre le zona,

04:074,6 milliards.

04:09Donc, plutôt que de faire cette campagne

04:11qui va générer des dépenses pour une maladie qui n'a jamais tué personne,

04:15pourquoi on va dépenser 4,6 milliards,

04:18alors qu'on pourrait faire une campagne efficace,

04:20justement, de vraie prévention sur la prescription des antibiotiques,

04:23sur dire que c'est pas automatique ?

04:26Pourquoi on ne recommence pas ça ?

04:27– Ça veut dire qu'on culpabilise les médecins, selon vous,

04:30à travers, justement, cette alerte lancée par Santé publique France ?

04:34– C'est-à-dire qu'on aurait bien aimé que la caisse puisse faire la distinction

04:40entre les prescriptions faites par les généralistes,

04:42les prescriptions faites par les hospitaliers,

04:44les prescriptions faites dans les télécabines de consultation.

04:47On est en train de dévoyer la télécabine de consultation.

04:50La téléconsultation peut être quelque chose d'extrêmement efficace.

04:53Quand moi, je demande l'avis d'un autre spécialiste

04:55ou que je communique avec un infirmier,

04:57on voit fleurir des télécabines de consultation un peu partout.

04:59Il va y en avoir dans les gares, maintenant,

05:01des médecins qui ne peuvent pas examiner les gens,

05:04qui ne connaissent pas les patients.

05:05Alors qu'une téléconsultation par quelqu'un qui connaît le patient,

05:08ça peut rendre des services.

05:09Là, on voit fleurir des télécabines partout,

05:12de la pub partout.

05:13Il y en a dans les pharmacies, il y en a dans les gares,

05:15il y en a n'importe où.

05:17Et franchement, c'est une dégradation

05:18de la qualité de prise en charge des patients.

05:20Merci beaucoup, Jean-Paul Hamon,

05:22en tout cas pour votre réaction ce matin sur Sud Radio.

05:24Je rappelle que vous êtes le président d'honneur

05:27de la Fédération des médecins de France.

05:30Merci pour votre franchise.

05:31Il est 6h54 sur Sud Radio.

05:33On revient dans un instant à suivre.

05:35Patrick Roger qui nous rejoint.

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