00:00Sud Radio et vous, ce matin, on parle santé avec un chiffre, je vous le disais, qui interpelle en 2024 selon Santé publique France.
00:07Eh bien, un Français sur six a connu un épisode dépressif caractérisé.
00:11Pour tout comprendre, nous sommes avec notre expert santé, le docteur Daniel Simeka. Bonjour docteur.
00:16Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:18Et merci d'être avec nous comme chaque lundi matin.
00:21Un Français sur six qui a fait une dépression au cours des 12 mois de l'année 2024.
00:25C'est quand même assez considérable. Comment expliquer cette tendance qui est une tendance à la hausse ?
00:32C'est une tendance à la hausse pour la dépression et c'est une tendance à la baisse pour la prise en charge.
00:40Donc, c'est d'autant plus inquiétant.
00:44Le Covid est vraisemblablement l'élément qui ressort le plus dans les causes possibles.
00:50Mais il y a quand même tout un environnement, une incertitude économique pour les Français un peu de gouvernance.
00:57Moi, je ne fais pas de politique, mais enfin bon, il y a quand même, tout le monde sera d'accord pour dire qu'il y a quand même quelques flous et quelques soucis.
01:04Il y a une incertitude mondiale.
01:05Moi, c'est mon expérience de tous les jours.
01:08Je ne fais pas d'expertise particulière autre que ce que me rapportent mes patients.
01:13Ils sont tous inquiets.
01:14Il y a toujours eu un peu une espèce d'anxiété planétaire de tout temps, mais là particulièrement, et tous ces facteurs-là combinés, l'anxiété finit par se transformer en découragement.
01:26Et le découragement, souvent en dépression, il suffit qu'il y ait quelques éléments familiaux, personnels, professionnels, et voilà.
01:33Et c'est la chute.
01:34Quels sont les symptômes qui doivent nous alerter, docteur, ou alerter nos proches d'ailleurs ?
01:39Oui, on pense d'emblée dans la dépression au sentiment de tristesse, le fait d'avoir le cafard.
01:47Or, avoir le cafard, ce n'est pas forcément être déprimé.
01:50Et être déprimé, ce n'est pas forcément avoir l'humeur.
01:52C'est souvent avoir l'humeur qui baisse, mais pas obligatoirement.
01:57Il y a une augmentation de l'anxiété quand même quand on commence à se faire du souci pour rien, un sentiment de culpabilité injustifiée.
02:05Il y a surtout un ralentissement, alors bien évidemment, les idées suicidaires, les idées noires, évidemment, ça alerte tout de suite, mais ce n'est pas tout le temps.
02:15Un certain ralentissement, une perte d'envie de faire les choses, un espèce d'aquabon permanent, une baisse du poids aussi.
02:24Parfois, une augmentation du poids, en tout cas, une variation du poids un peu inexpliquée, des soucis pour sa santé, l'hypocondrie, comme on dit.
02:32Et un manque de luminosité aussi, parce qu'on peut parler également de la dépression saisonnière.
02:38Alors, la dépression saisonnière, elle peut toucher un petit peu tout le monde, même les gens un peu joyeux.
02:45Moi, j'ai cette chance de plutôt avoir toujours bon moral, mais c'est vrai qu'en ce moment, on peut tous constater que parfois, on se surprend à une humeur un peu plus maussade.
02:55C'est la diminution de la luminosité qui diminue la teneur en sérotonine.
02:59Chez les gens qui ont déjà une tendance un peu dépressive, c'est sûr que nous sommes aussi de la chimie.
03:05Nous sommes des êtres de raison, des êtres de passion, mais nous sommes aussi fabriqués de chimie.
03:11Et la sérotonine, par exemple.
03:13Ça veut dire qu'il y a une forme de prédisposition génétique, il y a une sorte de gène de la dépression ?
03:18Alors, il y a effectivement une tendance quand même un petit peu familiale, il y a des gènes qui prédisposent plus, il y a des familles d'anxieux, des familles d'insouciants.
03:33Bon, c'est vrai qu'on n'est pas égaux sur le plan génétique, et puis il y a quand même, surtout quand même, principalement l'histoire de vie, et puis cet irrationnel personnel à chacun.
03:45Pour se soigner, il y a les antidépresseurs, mais pas qu'eux, il y a aussi des choses qu'on peut faire aussi au quotidien pour aller mieux ?
03:54Oui, alors il y a toujours chez les médecins les deux tendances.
03:57Il y a des gens qui sont beaucoup plus, et des patients.
03:59Le bon patient rencontre son bon médecin.
04:03Donc, il y a plutôt des parcours un peu plus pilule, des parcours un peu plus dialogue.
04:08Il y a des gens qui sont plus orientés sur l'un ou sur l'autre.
04:11Ce qui est sûr, c'est qu'en plus de cela, l'exercice physique, le fait de se bouger dans une certaine socialité,
04:19de s'obliger à avoir du monde, à se cultiver, etc., c'est un élément tout à fait essentiel.
04:27Et puis, effectivement, au maximum, lorsque vraiment ça ne va pas, les médecins n'hésitent pas,
04:35et les patients doivent se laisser faire, ne doivent pas hésiter.
04:38C'est l'hospitalisation, lorsque la situation est vraiment grave.
04:41Bien sûr. Merci beaucoup pour toutes ces explications, docteur Daniel Simeka.
04:45Je vous souhaite une très belle journée et à la semaine prochaine.
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