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  • il y a 2 jours
Patrick Sébastien, animateur, producteur, chanteur et auteur du livre “Même pas peur”, était l’invité du Face-à-Face de ce lundi 17 novembre sur BFMTV et RMC. Il recueille depuis plusieurs semaines les propositions des Français en vue de l’élection présidentielle de 2027, même s’il n’est pas candidat pour l’instant. 

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Transcription
00:00Il est 8h29 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Patrick-Sébastien.
00:05Bonjour madame, mademoiselle, on n'a plus le droit.
00:08Vous auriez pu, ça me fait plaisir.
00:10Patrick-Sébastien, vous êtes évidemment animateur, chanteur, auteur de ce livre qui vient de sortir,
00:16Même pas peur, aux éditions XO.
00:19On va y revenir, vous parlez de sa société où on aimerait faire peur, dites-vous, aux gens,
00:23mais précisément, vous n'avez pas peur, vous n'avez même pas peur de la mort, dites-vous.
00:26Si, si, si, mais pas seulement, j'ai fait le tour de nos peurs, parce que les peurs sont partout.
00:31La peur du regard des autres, la peur qui nous est instillée par les médias, la peur d'entreprendre, ça nous entoure.
00:37Et donc, à partir de mon propre vécu, je donne des conseils aux gens pour éviter certaines peurs, justement.
00:43Alors ça, c'est dans votre livre. Parallèlement, vous avez lancé un mouvement, ça s'appelle « Ça suffit »
00:48et vous voulez être le porte-parole des revendications des Français.
00:51Et je vais vous dire aussi pourquoi je vous ai invité, Patrick-Sébastien.
00:53Je voudrais aussi l'expliquer à ceux qui nous écoutent et qui nous regardent.
00:56Parce que depuis des semaines, notre quotidien, notre vie politique est rythmée par des discussions sur un budget
01:02dont on ne sait même pas s'il va aboutir et s'il en restera quelque chose.
01:06Et les mots utilisés par les politiques eux-mêmes, y compris les plus sérieux, c'est cinéma, spectacle, sorcellerie, guignol.
01:15On n'est pas loin du grand cabaret.
01:16Mais au fond, vous prenez-vous la politique malgré tout au sérieux ?
01:22Et je me suis dit que c'était intéressant d'avoir votre regard sur ça, sur ce que même appelle le cinéma.
01:28Ce n'est pas malgré tout.
01:29C'est que moi, je suis la caricature.
01:32Tu sais, je suis une caricature.
01:34D'ailleurs, quand j'ai commencé à parler de ce moment, elle retourne faire tourner tes serviettes.
01:37Cette sorte de mépris qu'il y a pour moi, c'est un mépris général pour toute une France qui n'a plus la parole, qui en a marre.
01:46Si je vous dis que ça suffit, c'est parce que c'est ce que j'entends le plus autour de moi.
01:50Et je suis très légitime pour ça parce que tout mon parcours de vie, je n'ai jamais lâché ces gens-là.
01:55Ce n'est pas forcément la France la plus pauvre.
01:57C'est toute une classe moyenne qui, ça va des pauvres évidemment, jusqu'à une classe moyenne même haute qui n'y arrive plus, qui n'en peut plus, qui regarde ce spectacle plus que désolant de ces hommes politiques.
02:13J'ai fait le comparatif avec un couple.
02:17On a l'impression de voir, c'est quelqu'un qui m'a dit ça, j'aurais l'impression de voir des parents qui s'engueulent devant des enfants.
02:21Moi, quand j'ai eu des ruptures avec mes épouses différentes, on est passé sur notre orgueil, on est passé sur notre égo pour protéger nos enfants.
02:32Là, on a l'impression que c'est leur égo, c'est leur orgueil, c'est des petites bagarres.
02:39C'est un cinéma, effectivement, tellement déconnecté des réalités parce que tous les matins, les mecs qui se lèvent, ils vont bosser, ils sont écrasés de charges.
02:49Écrasés de charges.
02:49Jamais on n'a payé autant de charges.
02:52Ça, c'est un des mots qui revient parce que vous avez commencé à recevoir des mails et parmi ces mails, il y a cette question des charges.
03:00J'ai mis un truc en place qui est un... Il faut déjà que je précise, je ne me présente à rien.
03:05C'est pour ça que je suis légitime là-dedans. Je ne veux pas être président de la République, je n'ai pas les compétences.
03:10Je n'ai pas envie d'entrer dans ce cinéma, justement là. Je vais continuer à faire mes spectacles parce que je vais rester au contact des gens.
03:15Mais j'ai mis une boîte mail à disposition pour que les gens m'envoient des propositions.
03:20Et donc l'idée, c'est de faire...
03:23C'est de peser.
03:24Non, c'est de prendre ces propositions, d'en garder une quarantaine d'ici les élections, de les faire étudier par des gens pour voir ce qui est réaliste et réalisable,
03:31et de faire ce que j'appelle un chantage démocratique. C'est-à-dire d'aller voir les deux qui vont rester à l'élection
03:36et de dire, voilà, est-ce que vous engagez solennellement à appliquer ce que veulent les gens, ce que veut le peuple ?
03:41Et dans ces cas-là, vous aurez nos voix. Ce qui veut dire que si on est 50 000 derrière moi, ça n'a aucun poids.
03:47Si on est 800 000 ou plus, on aura vraiment du poids. C'est ce que je pense.
03:52Et pourquoi je voudrais faire ça ? Parce que, sur ce que je ressens, si démocratiquement on ne fait pas ça, ça va vraiment dégénérer.
04:00Quand vous dites « ça va mal terminer », c'est même ce que vous dites, si on n'écoute pas le peuple,
04:05il y a des gens très sérieux, comme Jérôme Fourquet de l'IFOP, qui a analysé ce que vous incarniez.
04:10Il parle d'un phénomène social, d'un symbole anti-élite. Il dit « Patrick Sébastien, cette France des campings qui ne se sent plus représentée
04:17trouve en lui, c'est l'expression qu'il utilise, trouve en lui une espèce de champion que le système, entre guillemets,
04:23essayerait de baïonner parce qu'il dirait tout fort les vérités qui ne seraient pas bonnes à dire.
04:29Est-ce que vous vous reconnaissez dans ce portrait ? »
04:30Bien sûr, je me reconnais, à part que le mot « camping », justement, ça fait partie de la caricature.
04:35Ça veut dire que c'est la France des campings. Pourquoi la France des campings ?
04:38Il n'y a pas que des campings. Dans les gens qui sont derrière moi, il y a tout.
04:41Les mômes qui viennent me voir l'été, j'ai plein de mômes dans mon public, qui sont étudiants.
04:46Vous parlez notamment des jeunes.
04:47Qui vont devenir chirurgiens, qui vont devenir avocats, qui vont devenir chefs d'entreprise.
04:51Et puis autour de moi, j'ai plein de gens de tous milieux différents.
04:54Alors, il y en a plein qui me disent « oui, mais c'est aussi, ça ressemble beaucoup au programme du RN ».
04:59Bien sûr qu'il y a plein de choses que le RN.
05:00Il y a quand même pas mal de similitudes, on peut le dire, Patrick Sébastien.
05:02Il y a pas mal de similitudes. Mais tu sais qui je représente aussi ?
05:05Moi, je connais des familles de maghrébins.
05:07Je connais des familles d'origine africaine.
05:10Qui en ont, je vais être vulgaire, plein de cul, d'être stigmatisés à cause d'une minorité ?
05:14Je m'attendais à ce que vous soyez vulgaire, mais pas aussi vite quand même, Patrick Sébastien.
05:17Ça ne fait que 4 minutes.
05:18D'une minorité, d'une minorité qui sont stigmatisées.
05:22Ces gens-là, moi je les connais, ils se lèvent le matin, ils bossent, ils respectent la République.
05:26Ils élèvent leurs enfants parfois bien mieux que des Français de souche peuvent les élever.
05:30Donc je représente aussi ceux-là.
05:32Au lieu de monter les gens, notre signe de ralliement, c'est ça.
05:36C'est la solidarité. Je regarde des partis politiques.
05:38Et en même temps, vous-même, vous distinguez les uns les autres,
05:40puisque vous avez cette expression « Français de souche ».
05:42Qu'est-ce que ça veut dire « Français de souche » ?
05:43Français de souche, c'est moi, je suis en Corrèze.
05:46Voilà, c'est ce qu'on appelle...
05:49C'est quoi ? C'est le mal blanc ?
05:50C'est le mal blanc. J'ai été viré pour ça, parce que j'étais un mal blanc.
05:53Viré quoi ? De France Télévisions ?
05:54Ben oui.
05:55Et puis cette France-là, dès qu'elle dit qu'elle est patriote,
05:58moi je fais chanter la Marseillaise dans mes spectacles,
06:01c'est tout de suite « Ah, vous êtes des fachos ».
06:03Tu dis « Je veux de la sécurité pour mes enfants ».
06:06Ah, vous êtes des fachos.
06:07Tu défends les flics ?
06:09Je ne défends pas tous.
06:11Mais moi, quand j'entends Mélenchon dire « C'est tous des assassins »,
06:14je ne peux pas entendre ça.
06:15Ce n'est pas possible d'entendre ça.
06:17Ce n'est pas possible d'entendre que tous les flics sont des assassins.
06:20Il y a des brebis galeuses dans la police.
06:22Mais on a besoin, je fais le comparatif souvent,
06:26avec mon sport, le rugby, tu sais.
06:28Le rugby, on a un arbitre.
06:30Pour moi, la police et la justice sont les arbitres de la société.
06:32Il faut leur faire confiance.
06:33Il faut les respecter surtout.
06:35Au rugby, tu bouscules un arbitre, tu es radié à vie.
06:37Aujourd'hui, on tape sur des flics.
06:39Vous avez vu les images ce week-end ?
06:41Ce tuning sauvage, une gigantesque rassemblement sur un parking de Leclerc
06:46et des policiers qui ont été littéralement pris pour cibles
06:49au point de devoir eux-mêmes reculer.
06:51Ce n'est pas possible.
06:52Ça ne veut pas dire qu'ils sont tous formidables.
06:55Mais ce n'est pas possible.
06:56Qu'on puisse caillasser des pompiers, qu'on puisse caillasser des toubibs.
07:00Alors, ok, je suis un boomer, je suis d'une vieille génération.
07:04Nous, on avait du respect pour ces gens-là.
07:06L'élève avait peur du maître, le voleur avait peur du maître.
07:09Vous êtes pour le retour d'une forme d'autorité et en même temps...
07:11Et de liberté.
07:12...dans la comparaison et de liberté, ça on le sait bien, Patrick Sébastien.
07:16Parfois, elle va très loin chez vous quand même, Patrick Sébastien.
07:18La liberté, elle va où...
07:19Moi, ma liberté, elle s'arrête où commence celle des autres.
07:22Voilà, tout simplement.
07:23Elle ne va pas très, très loin.
07:24Elle commence...
07:25Quand je dis que j'aimerais plus de caméras de surveillance,
07:30les gens vont dire, ah mais oui, mais atteinte à la liberté.
07:32Non, c'est pour protéger la liberté des gamines qui ont envie de sortir le soir
07:36et qui n'ont pas envie de se faire agresser.
07:37Parce qu'une fille, aujourd'hui, qui va sortir dans la rue le soir, c'est dangereux.
07:42Et ça, ce n'est pas possible.
07:43Plus qu'avant, en vrai ?
07:44Plus qu'avant, mais bien sûr.
07:45Parce qu'on n'a pas juste le nez sur le guidon ?
07:46Non, non, non, non, pas plus qu'avant.
07:47Ce n'est pas un sentiment d'insécurité qu'il y a dans ce pays.
07:50Il faut arrêter de rêver.
07:51À un moment, c'est ce bagarre entre le dogme et la réalité.
07:56Tu reçois tous les jours ici des gens qui sont dans le dogme.
07:59Il y a le dogme écolo, il y a le dogme de droite,
08:01il y a le dogme d'extrême droite, d'extrême droite.
08:03Et il y a la réalité.
08:04Et la réalité des gens, c'est j'ai plus assez de thunes,
08:07j'ai trop de charges, ma sécurité n'est pas assurée.
08:10On passe pour des clowns aux yeux du monde entier.
08:13Et c'est cette question-là, d'ailleurs, qui remonte dans les fameux mails
08:16que vous recevez.
08:17Une question aussi sur, puisque vous l'avez dit de vous-même,
08:20il y a des similitudes avec le programme du RN.
08:22Et en même temps, vous dites, je ne voterai pas RN.
08:26Pour l'instant, je voterai pour personne.
08:29Et dans ce que je propose, que la personne qu'on va soutenir éventuellement,
08:34soit de gauche, de droite, je m'en fous.
08:37Et je pense que la plupart des gens, l'abstention me le prouve,
08:40s'en foutent aussi du moment qu'il y a une personne ou quelqu'un
08:44qui va faire quelque chose pour eux.
08:45La Constitution, on est élu par le peuple et pour le peuple.
08:49Et aujourd'hui, on a l'impression, pour revenir au cinéma du départ,
08:53qu'ils sont élus par le peuple et pour leur gueule.
08:55Mais c'est pour le peuple.
08:57Là, aujourd'hui, je vois mes potes agriculteurs,
08:59j'ai soutien à 100% dans leur lutte.
09:02Contre le mercosur ?
09:03Évidemment, évidemment.
09:04Donc, il revient beaucoup dans mes trucs, il y a l'Europe.
09:07Est-ce qu'on doit en sortir ou est-ce qu'on doit y rester ?
09:10Vous en pensez quoi, vous, Patrick Sébastien ?
09:11Moi, j'en pense que soit on doit en sortir complètement,
09:14soit on ne doit plus être un FOD.
09:15à toutes les normes et à toutes les commissions.
09:18Parce que ça nous bouffe.
09:20Alors, on va me parler encore une fois de préférence nationale.
09:23C'est une référence nationale.
09:25Moi, je suis fier de mon pays et je n'ai pas envie...
09:27C'est difficile aujourd'hui d'exprimer ça ?
09:30Moi, j'exprime parce que je m'en fous.
09:32Je n'ai pas peur.
09:32Il y a eu une époque, vous dites, voilà, moi, j'ai été virée parce que j'étais le mal blanc de plus de 50 ans.
09:37Qu'il y avait une sorte de politiquement correct dans les médias.
09:40Pourquoi il y avait ? Il y a toujours.
09:41Aujourd'hui, on peut dire qu'il y a quand même une forme de diversité des médias, des sensibilités.
09:45Oui, il y a une diversité des médias.
09:47On peut quand même dire ce qu'on veut, en vrai.
09:48Il y a une diversité en oubliant.
09:49Est-ce que ce n'est pas une sorte de...
09:50Est-ce que ce n'est pas facile de dire, voilà, on est seul contre le reste du monde ?
09:53Non, on n'est pas seul contre le reste du monde parce que les gens que je représente sont la majorité dans ce pays.
09:58Simplement, on ne leur donne plus la parole depuis longtemps.
10:00Simplement, ils sont mal représentés.
10:02Ils font des guéguerres entre eux de pouvoir.
10:05Dans les trucs que je reçois, il y a plein de gens qui ne vont pas être contents
10:08parce qu'on va s'attaquer à des niches.
10:11À des niches, attention, à des niches.
10:12De toute façon, ce que vous voulez retenir, vous avez dit, parmi les mails, tous ces mails,
10:16et d'ailleurs, vous dites les lire, et je le crois volontiers
10:18puisque vous êtes assez précis dans ce que vous en dites,
10:21déjà au moins 10 000 mails reçus.
10:24Vous dites que c'est surtout sur des questions de sécurité, d'immigration, de charges, l'Europe...
10:28Et du gaspillage d'État.
10:31Parce que jamais, donc, on a payé autant de charges
10:33et jamais les services publics qui sont santé, que c'est censé nourrir, ont aussi mal marché.
10:37Donc, c'est que le pognon, c'est où passe le pognon.
10:40Ce que me disent les gens, ou passe le pognon, j'ai reçu plein de trucs.
10:43L'argent qu'on donne à l'étranger pour aider d'autres pays
10:45qui devraient plutôt revenir à nous.
10:49La différence entre le brut et le net sur un salaire, c'est tout bête, c'est la réalité.
10:53Ça, ils veulent que ça change.
10:55Vraiment, il y a des institutions, j'ai reçu beaucoup de choses
10:59où les gens me disent, est-ce que des régions et des départements sont essentiels ?
11:04Est-ce qu'il ne faut pas en supprimer une ?
11:06Est-ce qu'on ne doit pas redonner ?
11:08Moi, je serais pour redonner plus de pouvoir aux maires et aux préfets.
11:11Là-dessus, vous êtes plutôt d'accord avec un Jean-Louis Borloo, par exemple ?
11:13Oui, aux maires et aux préfets.
11:14Parce que j'ai même des amis élus qui...
11:17Moi, je voudrais qu'on revienne aux députés maires.
11:19Parce qu'au moins, ils sont sur le terrain.
11:21Et ces députés maires, ils s'en foutent même.
11:22Donc, le non-cumul, c'était une bêtise ?
11:24Oui, pour moi, oui.
11:26Cumul des mandats, mais pas forcément cumul des salaires.
11:28Ce qui était déjà le cas.
11:29En réalité, ils ne cumulaient pas les salaires.
11:31Et ils sont d'accord.
11:32Et puis, il y a plein de gens qui me disent, il y a trop de députés.
11:35Il y a des départements, je crois, où il y en a 20 députés.
11:38Est-ce que vous êtes écolo ?
11:39Vous parliez tout à l'heure de la question des dogmes.
11:41Est-ce que vous êtes écolo, Patrick Sébastien ?
11:42Évidemment.
11:43Moi, ce qui me gêne dans l'écologique, c'est que ce soit de gauche.
11:45Ça veut dire que l'écologie est de gauche aujourd'hui.
11:47Ça veut dire que tous les gens de droite ont envie que la planète se plante,
11:50ont envie que leur gosse meure de ça.
11:51Non.
11:51L'écologie, il faut un ministère de l'écologie, évidemment.
11:55Mais il ne faut pas que ce soit une dictature.
11:56Quel est, à vos yeux aujourd'hui, Patrick Sébastien, le plus grand péril pour la France ?
12:00La plus grande menace ?
12:02La plus grande menace, c'est que ça reste en l'État.
12:05Et depuis, regarde, toi qui observes depuis des mois, là,
12:09ils se battent là-haut et en bas, ça a changé quoi ?
12:11Rien.
12:13Le plus grand péril, c'est ça.
12:14Ce qu'il faut faire pour cette prochaine élection,
12:17il faut renverser la table.
12:18Il ne faut pas se contenter de changer la nappe.
12:20Parce que c'est ce qu'on a fait, là, aux dernières élections.
12:22On a changé la nappe, mais la table est restée la même.
12:25Il faut la bousculer, la table.
12:26Parce que si nous, on ne la bouscule pas, aujourd'hui,
12:30c'est le plus grand péril qui nous gâte,
12:32c'est que ça va mal se terminer.
12:33Les gens vont vraiment se mettre en colère.
12:35Il y a des partis.
12:37Quel regard est-ce que ceux qui vous écrivent,
12:40mais aussi vous, vous portez sur les différents partis ?
12:42Est-ce que vous considérez aujourd'hui
12:44qu'un affrontement RN-LFI est inéluctable ?
12:48Pas forcément.
12:50Il y a peut-être une autre voie.
12:51Laquelle ?
12:53Une voie intermédiaire où, justement,
12:54on prend en compte les volontés du peuple.
12:57C'est vrai que moi, je n'ai rien ni contre les uns,
13:00ni contre...
13:00Si, j'ai quelque chose contre les extrêmes.
13:02Les extrêmes, extrêmes.
13:03C'est-à-dire qu'au bout du bout du RN
13:05et au bout du bout des insoumis,
13:07il y a des choses qui nous dérangent.
13:09Les extrêmes...
13:10C'est-à-dire que pour vous, RN et LFI ne sont pas les extrêmes.
13:13Il y a des extrêmes plus loin que...
13:14Voilà. RN et LFI,
13:17ils ne sont pas...
13:20Ils sont dans leur conviction à fond.
13:23Mais à leur extrême, à eux,
13:25il y a des gens dangereux, à leur extrême, à eux.
13:27Mais ce qu'il y a surtout,
13:29c'est qu'il faut qu'on arrête de nous monter
13:31les uns contre les autres.
13:33Quand je te parle de solidarité,
13:35ce peuple français, il a besoin d'être rassemblé.
13:38Alors que ces gens-là, des deux côtés,
13:40poussent à la haine.
13:41C'est la peur dont je parle dans mon bouquin.
13:44On se sert de la peur.
13:46Pour lutter contre la prétendue extrême droite,
13:50qu'est-ce qu'on fait ?
13:50On se sert de la peur.
13:51On dit, oh là là, attention, il ne les faut pas.
13:53Pour les insoumis, c'est pareil.
13:54Oh là là, il ne les faut pas.
13:55Il y a peut-être effectivement une voie au milieu
13:56avec des politiques, d'ailleurs,
13:59de bonne volonté, qui pensent à l'intérêt.
14:00Il y en a qui te trouvent grâce à vos yeux ?
14:01Oui.
14:02Je n'ai pas de nom précis.
14:03Ah bah voilà, d'accord, j'adore.
14:05Il y en a qui te trouvent grâce à mes yeux,
14:06mais je n'ai pas de nom précis.
14:07Non, non, non.
14:07Mais oui, mais je ne vais pas vous donner
14:09de nom précis pour l'instant.
14:09Pourquoi justement ?
14:10Pour dire du bien, ce n'est pas mal.
14:11Non, je te parle de généralité.
14:14Quand je te dis, il y en a,
14:15je n'ai pas de nom précis,
14:16je vais te dire pourquoi.
14:17Dans les politiques d'aujourd'hui,
14:19il y a, je suis certain,
14:20des gens de conviction
14:21qui pensent plus à l'intérêt général
14:23qu'à leur intérêt particulier.
14:25De dire les noms,
14:26je ne sais pas te dire là-dessus.
14:27Je vous trouve plutôt
14:28moins drôle là-dessus
14:30que ne l'était un coluche.
14:31Je n'ai pas envie d'être drôle.
14:32Parce que peut-être vous pensez justement
14:33que notre école,
14:34parce que certains ont comparé,
14:35ont dit, au fond,
14:36c'est peut-être notre nouveau coluche.
14:37Tu crois que j'ai envie d'être drôle ?
14:38Non, précisément,
14:39vous estimez qu'aujourd'hui,
14:40on ne peut plus rire.
14:41Ce n'est pas qu'on ne peut plus rire.
14:42Moi, je continue à faire rire.
14:43C'est mon métier d'amuser les gens.
14:45Mais sur la situation telle
14:46qu'elle est aujourd'hui,
14:47je n'ai pas envie d'être drôle.
14:48Parce que dans les hôpitaux,
14:49aujourd'hui,
14:50mes copines infirmières,
14:50ils voient des gens crever.
14:52Tu sais combien il y a eu
14:52de sans-abri
14:53qui sont morts dans la rue
14:54l'année dernière ?
14:54Oui, vous avez donné le chiffre.
14:55Il y en a 900.
14:56Il y a 900 personnes sans-abri
14:58qui sont mortes dans la rue
14:59l'année dernière dans notre pays.
15:01Tu as envie de rire, toi ?
15:01Pas moi.
15:02Ça ne me fait pas rire.
15:03Parce que ça peut être
15:04des proches de moi.
15:05Parce que je vois les gens
15:05autour de moi
15:06qui rentrent dans les hôpitaux,
15:07qui n'ont pas le temps
15:09de se faire traiter.
15:11Quand tu veux avoir un toubib,
15:12quand tu veux avoir quelque chose...
15:13Mes copines infirmières,
15:14elles me disent
15:15que c'est malgré nous.
15:16Mais vous feriez comment ?
15:17Il faut changer le système.
15:19Il faut donner un peu plus
15:20d'argent aux hôpitaux.
15:21Il y a des endroits
15:22où il faut enlever de l'argent
15:24parce qu'il y a des planques.
15:25Attends,
15:26les planques de copains.
15:27C'est les planques de copains.
15:28Il y a des agences d'État,
15:29tu le sais très bien.
15:30Il y a des agences d'État
15:31où tu as un chef de cabinet,
15:33un sous-chef de cabinet,
15:34un secrétaire du sous-chef,
15:35donc les agences retirent.
15:37Sur le logement,
15:38vous parlez beaucoup
15:39de la question du logement,
15:40Patrick Sébastien.
15:41Une des propositions
15:42du ministre du logement
15:43ou de la ville,
15:44c'est l'idée
15:45qu'il n'y a plus de HLM à vie.
15:47Alors,
15:47ce n'est déjà pas le cas.
15:48Il n'y a pas de HLM à vie.
15:49Mais disons qu'en réalité,
15:51il y a peu de turnover.
15:53Je ne peux pas rentrer
15:54dans ces détails-là
15:55parce que moi,
15:55je ne suis pas un spécialiste de ça.
15:57Je ne fais que remonter
15:58les idées des gens.
15:59Ces idées,
15:59on va les étudier
16:00pour voir ce qui est jouable ou pas.
16:01Et vous allez les analyser
16:02avec des économistes ?
16:03Oui, bien sûr.
16:04Mais bien sûr.
16:04Et je commence.
16:05Je commence pour arriver
16:06à des choses réalistes
16:08et réalisables.
16:10Si on nous demande
16:10le SMIG à 30 000,
16:12évidemment que c'est irréalisable.
16:13Pour le logement,
16:14je ne suis pas assez
16:15pour l'instant calé
16:16et je ne connais pas assez les choses.
16:18Ça veut dire,
16:18Patrick Sébastien,
16:19qu'il faudra revenir
16:19dans quelques mois.
16:20Bien sûr,
16:21mais j'en ai bien l'intention.
16:22Quand ce sera justement chiffré.
16:24Plusieurs questions
16:25assez précises.
16:26L'une,
16:27notamment,
16:28sur ce que vous appelez
16:29le retour du puritanisme.
16:30Comment vous l'analysez aujourd'hui ?
16:33Vous avez en même temps
16:33toujours pu,
16:34jusqu'à aller très loin quand même,
16:37aller dans le grivois ?
16:40Ça dépend où on place
16:40le très loin.
16:41Dans le grivois,
16:42il faut arrêter l'hypocrisie.
16:43Arrêtons l'hypocrisie.
16:44Alors allons-y.
16:46Tu as des enfants, non ?
16:47Oui.
16:47Ils ont des téléphones ?
16:48Oui.
16:48Va faire un tour sur les téléphones.
16:50Tu vas voir ce qu'il y a.
16:50Je sais bien.
16:51Sur les téléphones,
16:52il y a quoi ?
16:52Les gamins,
16:53ils sont quoi sur les téléphones ?
16:54Ça veut dire quoi ?
16:55Est-ce qu'il faut les en protéger ?
16:56C'est pas un mois à faire ça.
17:01On vit avec notre temps.
17:03Le temps nous a apporté
17:04ces téléphones
17:05où les mômes ont accès à tout.
17:07On ne peut pas faire des lois, surtout.
17:09Il y a une éducation,
17:11il y a une manière
17:11de faire comprendre les choses,
17:12mais il y a aussi
17:13la marche du temps.
17:14L'intelligence artificielle,
17:16elle est là.
17:17Elle est dramatique
17:18sur certaines choses.
17:20Elle peut être excessivement utile,
17:21comme les réseaux sociaux.
17:23Les réseaux sociaux sont à la fois
17:24un poison,
17:25parce que c'est une poubelle infernale
17:26et en même temps,
17:27ça a donné la chance
17:28à plein de gens
17:29de s'exprimer.
17:29Vous dites que ça a permis
17:30aussi de rompre
17:31une forme de solitude.
17:32Une question sur Alain Souchon.
17:34Sur la solitude,
17:36la solitude est une chose
17:37dont on ne se rend pas compte
17:39à quel point des gens,
17:40même en couple,
17:41même en groupe,
17:42sont seuls aujourd'hui.
17:42Patrick Sébastien,
17:43Alain Souchon dit
17:44qu'il ne veut pas croire
17:44que les Français,
17:45je cite,
17:45soient assez cons
17:46pour voter pour le RN.
17:48J'adore Souchon,
17:49il y a d'une bêtise,
17:50bien sûr.
17:51C'est ce mépris.
17:52Ce mépris-là,
17:53c'est ce mépris-là
17:54qui a fabriqué le RN.
17:55C'est ça qui est formidable.
17:56C'est que plus
17:57on les méprise à ce point-là,
17:59plus on les réconforte.
18:01Vous seriez prêt
18:01à payer plus d'impôts, vous ?
18:03Moi, j'ai toujours défendu
18:04les impôts.
18:05J'en paye beaucoup.
18:05Est-ce qu'il faut faire payer
18:06plus d'impôts aux très riches ?
18:08Non.
18:09Attends, aux très riches ?
18:10Oui ?
18:11À une condition.
18:13Faisons payer des impôts.
18:14De toute façon,
18:14déjà, les très riches
18:15payent beaucoup.
18:17Moi, je ne suis pas très riche.
18:18Je suis confortable.
18:20Non, non.
18:20Je suis confortable.
18:21Je bosse.
18:22J'ai 72 ans,
18:23je vais encore bosser
18:23pour gagner ma vie.
18:25Ce n'est pas très riche, ça.
18:26Je ne suis pas sur un fauteuil
18:27en train d'attendre
18:28que ça tombe.
18:28Je me bats pour aller les chercher.
18:30Moi, je veux bien
18:30qu'on prenne de l'argent aux très riches,
18:32mais à condition
18:32que ça redescende
18:33sur ceux qui en ont besoin.
18:34Si c'est prendre de l'argent
18:35aux très riches
18:35pour entretenir des associations,
18:37des copains et tout ça,
18:39non, bien sûr.
18:40Alors, leur taxe gluisman,
18:41je ne sais pas.
18:41Déjà, les riches payent beaucoup.
18:42Oui, oui, mais c'est normal.
18:44Moi, j'ai toujours défendu
18:50Sébastien d'être venu.
18:51On a bien compris
18:52que vous reviendrez.
18:53Que ceux qui n'ont pas d'argent
18:54en payent un peu moins, surtout.
18:55Même pas peur.
18:55C'est le titre de votre livre
18:56et c'est aux éditions XO.
18:58Il est 8h48 sur AMC et BFM TV.
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