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  • il y a 11 heures
Et représentant national du SPS, le syndicat pénitentiaire des surveillants
Transcription
00:01Le réveil 100% local, ici matin.
00:05L'année 17 novembre, 7h48, alors que le week-end a été marqué par la libération d'un otage toulousain des geôles vénézuéliennes.
00:10On vous propose ce matin un dossier prison dans le Midi Toulousain.
00:14Bénédicte Dupont, vous êtes avec un surveillant du centre de détention de Muret.
00:17Et secrétaire national du syndicat pénitentiaire des surveillants, le SPS.
00:21Bonjour Christine Nicolin.
00:23Bonjour.
00:23Il y a beaucoup de choses à dire quand on ouvre le dossier prison en Haute-Garonne et autour.
00:26Je voudrais commencer avec vous, s'il vous plaît, par le projet de 3ème prison à Muret.
00:30Un sujet qui faisait vraiment la une des journaux il y a 4 ou 5 ans.
00:33La construction devait commencer, on parlait de 2024 ou 2026, après comme date d'ouverture.
00:38Et puis plus rien. Pourquoi ce retard à l'allumage, d'après vous ?
00:42Tout à fait. C'est un plan 15 000, qui fait partie de plusieurs rétablissements en construction sur toute la France.
00:51Donc Muret 2, sur la région il y a Riveau-Lzalte aussi, et du côté de Nîmes.
00:55Et le projet tout simplement, pour l'instant, n'est pas en route, puisqu'on fait face à des collectifs, des recours collectifs.
01:04Et donc il faut que ces recours aillent à terme pour que la construction puisse commencer.
01:10En l'occurrence, par exemple, vous avez Riveau-Lzalte, qui fait partie du même projet, qui seulement commence là.
01:15Les travaux, les bulldozers sont en route.
01:17Du côté de Perpignan. Est-ce que c'est une question de budget aussi, tout simplement ?
01:21Non, parce que les budgets, justement, sont déjà débloqués.
01:25Pour ces établissements, ça fait partie d'un plan, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, des plans 15 000.
01:3115 000 places, celui qui avait été annoncé il y a une dizaine d'années, 8 ans.
01:34C'est ça. Donc tout ça est budgétisé. Et les retards pris sont uniquement dus à des recours collectifs.
01:40Ça veut dire qu'on aura le modèle proposé initialement par le 600 places, je crois que c'était ce qui a été prévu.
01:46Est-ce que le système de kit modulaire dont on parle dans certaines prisons, qui coûtent moins cher, pourrait éventuellement être choisi ?
01:54Alors, ce n'est pas qu'il pourrait. C'est que, puisqu'il faut faire face à la surpopulation sur la région,
02:00où on est une région qui a le plus de surpopulation, une des régions qui a le plus de surpopulation.
02:06On va y revenir.
02:06Donc, voilà. Et comme, effectivement, l'important, c'est de construire vite, de créer des places très vite,
02:14donc, M. Darmanin, ministre de la Justice, a effectivement évoqué et proposé du cellulaire.
02:22Et donc, Toulouse en fait partie, puisque le CP de Seyze verra du modulaire se construire rapidement.
02:29Le centre pénitentiaire, effectivement, avec des kits en béton, ça ressemble un peu à des clapiers,
02:35mais ça permet de faire entrer quand même pas mal de monde, de résoudre ce problème de surpopulation dont on parle beaucoup et que vous évoquez tout de suite.
02:41C'est ça. Alors bon, après, ça reste limité, c'est-à-dire que c'est du 100 ou 200 places par rapport, par exemple, à Muret 2, qui sera de 650 places.
02:53Mais ça permet de répondre rapidement à la commande, puisque un modulaire, c'est à peu près, il faut quelques semaines pour le construire.
03:01Tandis que Muret 2, il faudra 2 à 3 ans.
03:04Très contesté, cette troisième prison de Muret localement, pour diverses raisons, écologiques, urbanistiques.
03:10Vous, vous avez les mains dans le combouis, si j'ose dire.
03:12Vous êtes surveillant pénitentiaire, vous voyez ça tous les jours, c'est votre travail.
03:17On a besoin de nouveaux établissements pour accueillir les détenus.
03:21C'est une nécessité, d'après vous ?
03:23C'est une nécessité absolue, puisque, bon, par exemple, si vous prenez le CP26, qui a une capacité théorique de 692 détenus, aujourd'hui, on en a 1376.
03:33Oui, plus du tout, oui.
03:34Voilà, et donc, il y a à peu près environ 311 matelas au sol, avec des cellules, donc, au lieu d'être à 2, qui sont à 3, avec, donc, plein de matelas au sol.
03:44Mais comment ça marche, la répartition géographique des détenus ?
03:47Je suis sûre que nos auditeurs et nos téléspectateurs se posent la question.
03:50Si vous êtes jugé à Toulouse, vous allez forcément en prison à Sey-Soix ou à Muret ? Comment ça marche ?
03:55Alors, Muret, non, puisque c'est un centre de détention, et le centre de détention, c'est des affectations à hauteur de 67% nationales, qui sont dessinées nationalement.
04:04Muret, à part, puisque c'est un centre de détention, ou l'Almesan, qui est une centrale.
04:08Tout le reste, par contre, effectivement, c'est des maisons d'arrêt.
04:11Donc, c'est les juges sur les secteurs qui incarcèrent, suite à des mandats de dépôt, des comparutions médiates.
04:21Et donc, on n'a pas le droit d'afficher complet sur les maisons d'arrêt.
04:24Donc, le CP de Sey-Soix doit systématiquement ingurgiter toute incarcération qui est ordonnée.
04:31Et donc, bon, après, la prison, elle, elle ne peut pas s'étendre.
04:36Donc, nous devons montrer ça à l'intérieur, et c'est très compliqué.
04:40Quand vous avez un taux de surpopulation à hauteur de 180%, à l'intérieur, c'est des conflits.
04:49Les conditions de travail du personnel sont très critiques, puisque c'est une multiplication.
04:54des incidents, des agressions.
04:58On a suivi vos mouvements sociaux ces derniers mois.
05:00Ça s'est tassé ? Vous avez obtenu gain de cause, les surveillants de prison ?
05:04Alors, on a obtenu gain de cause en partie sur une réforme, puisqu'on attendait une réforme par rapport au recrutement.
05:13et par rapport au fait que c'est un métier très difficile et qu'il fallait une certaine attractivité.
05:20Maintenant, il reste encore beaucoup à faire.
05:23Et aujourd'hui, on fait face aussi à un manque de personnel entre 4 000 et 6 000 emplois qui manquent sur l'ensemble des établissements sur toute la France.
05:32Avec cette annonce du ministre de la Justice, Gérard Darmanin, qui a annoncé l'ouverture d'une deuxième école de surveillants pénitentiaires à venir après celle d'Agin.
05:41Merci, Christine Nicolas, secrétaire nationale du syndicat pénitentiaire des surveillants.
05:45Très bonne journée.

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