00:04Toujours en compagnie d'Alexandre Malafaille et Jean-Michel Salvatore.
00:08Messieurs, on va parler maintenant de ce qui s'apparente à un règlement de compte sur fonds de narcotrafic à Grenoble.
00:14Alors, j'ai envie de vous dire, c'est malheureusement un débat qu'on a très souvent, c'est régulier, sauf que là,
00:20la cible est une personne âgée de 12 ans.
00:2412 ans, un enfant, un mineur isolé, mêlé récemment à du trafic de stupéfiants, d'origine manifestement algérienne.
00:33Il est actuellement dans le coma, touché dans la nuit par 3 balles, près d'un point de vente de drogue.
00:37Son pronostic vital est toujours engagé.
00:40C'est vrai qu'à l'instar de ce dont on a parlé il y a deux jours,
00:44quand un proche justement de quelqu'un, d'un militant anti-stupéfiant justement a été touché,
00:51et à chaque fois, on passe un cap, j'ai l'impression, dans ces affaires de narcotrafic, Jean-Michel Salvatore.
00:58Oui, là où on n'est pas surpris, c'est que ça se passe à Grenoble.
01:03Parce que Grenoble est devenue l'une des villes les plus dangereuses de France.
01:08J'ai regardé un petit peu les statistiques.
01:10À Grenoble, vous avez eu 14 morts l'année dernière à la suite de règlements de compte.
01:16Et là, on en est à 6 morts à la suite de règlements de compte.
01:18Et à la même époque, à Grenoble, il y avait déjà eu un enfant de 14 ans qui avait été tué à un point d'île.
01:26Et ça, si vous voulez, c'est quand même le résultat d'une politique.
01:29C'est le résultat d'une politique de M. Éric Piolle, qui est un vert,
01:33et qui, lui, si vous voulez, campe sur des positions extrêmement laxistes.
01:38Il est contre le fait d'armer les polices municipales.
01:41Il est contre le principe des polices municipales.
01:44Et il est également contre la vidéosurveillance.
01:46Et d'ailleurs, lorsqu'il est arrivé à la mairie, il a démonté les caméras.
01:52D'ailleurs, je crois que là où ça s'est produit, il n'y avait pas de vidéosurveillance.
01:55Exactement. Et donc, si vous voulez, on voit, si vous voulez, les résultats d'une politique laxiste.
02:01Et cette politique laxiste qu'a appliquée Éric Piolle, c'est la politique que suggérait la France Insoumise,
02:08et notamment Mathilde Panot.
02:09Mathilde Panot disait il n'y a pas très longtemps que lorsque des maires France Insoumise arriveront dans les mairies en 2026,
02:18il faudra absolument que ces maires démantèlent la police municipale et démantèlent également la vidéosurveillance.
02:25Donc, on voit, si vous voulez, le résultat de l'angélisme, de la culture de l'excuse.
02:31Et tout ça se fait sur le dos de gamins de 12 ans ou de 14 ans.
02:35Donc, c'est absolument dramatique.
02:36C'est absolument dramatique.
02:38Et il n'y a aucune raison que ça s'arrête si des mesures ne sont pas prises.
02:41Il a été élu, Éric Piolle, ça veut dire...
02:44Je ne suis pas sûr qu'il soit réélu.
02:45Et on va voir certainement que les municipales de mars 2026 vont se jouer d'une manière générale aussi sur ces enjeux de sécurité.
02:54Parce que là, ça dit beaucoup de choses quand même.
02:57Un enfant de 12 ans, qui était en plus mineur, isolé, ça veut dire qu'il se retrouve en France seul, livré à lui-même,
03:04livré à ces trafiquants qui se servent de lui, d'une certaine manière, clairement, Alexandre Malafaille.
03:10En fait, ce qui est sûr, c'est que la situation à Grenoble pose de vrais problèmes en matière de sécurité et de gouvernance.
03:15C'est une ville qui ne va pas bien.
03:17Et en effet, il faut espérer que les électeurs en tireront quelques leçons lors des élections municipales de mars prochain.
03:23Mais plus généralement, il y a deux sujets.
03:24En fait, il y a un sujet extrêmement profond et qu'il faudra réussir à attraper.
03:29Pour l'instant, on n'en est vraiment qu'au début, qui est le narcotrafic.
03:31Et ces multiples ramifications, et surtout la puissance du narcotrafic qu'il y a en France aujourd'hui, dans un certain nombre de pays d'Europe, et on le voit par ailleurs dans le monde,
03:40la puissance financière du narcotrafic associée à une absence de limite absolue par rapport au respect de la vie humaine,
03:47fait qu'ils sont extrêmement dangereux.
03:49On le voit tout le temps.
03:50Ils sont redoutablement efficaces et dangereux.
03:53Et ils ont le barat aussi très long, parce que l'argent achète beaucoup de choses.
03:55Le deuxième sujet, c'est que quand on voit ce qui s'est passé là avec cet enfant de 12 ans,
03:59mais quand on relit ça, finalement, à beaucoup d'autres phénomènes de société ou symptômes,
04:04en fait, il faut prendre la mesure que la société française est malade.
04:07Elle est très malade.
04:08Et que là, en fait, on voit des symptômes de cette maladie.
04:11Qu'un enfant de 12 ans puisse être tué parce qu'il trafique de la drogue en pleine nuit,
04:16qu'il est associé à un trafic.
04:17C'est-à-dire quelque chose qui ne tourne plus rond dans ce pays.
04:20Mais c'est la même chose avec l'antisémitisme, c'est la même chose avec les délits diffusés au quotidien,
04:24c'est la même chose avec l'imprimité.
04:26On a eu encore un, d'ailleurs, à Poitiers, aujourd'hui.
04:2770 revues d'obtempérer par jour, en France.
04:31Voilà, ça dit quelque chose de société qui est malade.
04:34On a parlé de Jean Matisse qui a été percuté, c'est terrible.
04:37C'est tout le temps, énormément de choses qui sont, en effet, pas des faits divers,
04:41mais des phénomènes de société avec des lames de fond qui, petit à petit, racontent quelque chose,
04:45mais qu'on ne veut pas traiter.
04:46Et on a un système, c'est-à-dire...
04:48Mais le problème, c'est que certains politiques ne les prennent pas pour des faits divers,
04:51mais des faits de société, pardon, mais comme des faits divers.
04:54Parce que derrière, vous avez des clientèles politiques,
04:56parce qu'évidemment, il faut caresser les uns et pas agresser les autres,
04:59parce que derrière, vous avez une espèce de conception un peu droit de l'homiste
05:02et puis un certain relativisme.
05:04Sauf que tout ça dit quand même quelque chose,
05:05parce que quand on met tout ça bout à bout,
05:07ça fait une partition d'une société qui est, pour le coup, très malade,
05:09et que pour l'instant, on n'arrive pas à traiter avec un système,
05:11un appareil policier qui fait ce qu'il peut,
05:13un appareil judiciaire qui n'est plus avec les instruments,
05:15parce qu'en effet, quand on a du trafic de drogue à 12, 13, 14, 15 ans, 16 ans,
05:19les outils pour réprimer ne sont pas adaptés,
05:22qu'en effet, quand vous avez un gamin de 12, 13, 14 ans qui se fait attraper,
05:24qu'est-ce que vous voulez faire contre lui ?
05:25Quel est son degré de responsabilité ?
05:27Donc il y a un sujet par rapport à ça.
05:28Donc pour l'instant, on n'a pas les bons outils,
05:29et en plus, on ne fait pas les bons diagnostics.
05:31Mais c'est ça, c'est ce que j'allais vous dire.
05:32Si on ne fait pas le diagnostic, Jean-Michel Savator,
05:35on ne risque pas de régler le problème.
05:36Alors, les maires, eux, font le bon diagnostic.
05:39Oui, on en parlait avec Xavier Melty.
05:41Il va y avoir dans les jours qui viennent, là, le congrès des maires de France.
05:46Et c'est vrai que dès l'année dernière, ils avaient posé la question du narcotrafic,
05:52parce qu'évidemment, les maires, ils assistent assez intuissants,
05:55si vous voulez, à cette montée du narcotrafic.
05:59Et d'une certaine façon, ils se considèrent ciblés par les narcotrafiquants,
06:05parce qu'évidemment, ces narcotrafiquants peuvent avoir la tentation
06:09de faire de l'intimidation avec les maires,
06:12de faire des pressions, de faire des chantages.
06:13Tout le monde sait où les maires habitent, d'une certaine façon.
06:17Et donc, évidemment, qu'ils sont en première ligne.
06:19Mais il n'y a pas que les maires.
06:20Moi, je racontais l'autre jour, j'étais dans le sud-ouest,
06:23il y a certains commerçants, tenez-vous bien,
06:24enfin, c'est ce qu'on m'a raconté, voilà, c'était un taxi.
06:28Donc, ce n'est pas non plus une enquête officielle,
06:31mais que certains commerçants versaient une partie de leurs recettes
06:35aux narcotrafics.
06:36Un impôt révolutionnaire, d'une certaine façon.
06:38Et que, bon, finalement, tout le monde trouvait son compte,
06:40parce que s'acheter une forme de paix sociale, ça faisait tourner l'économie,
06:44bon, et qu'ils acceptaient ça, c'était à Toulon.
06:47Oui, mais c'est vrai que, si vous voulez,
06:49les maires et les hommes politiques sont assez tétanisés
06:52parce qu'on voit bien que certaines organisations
06:54essayent de faire de l'entrisme.
06:56Et à l'occasion des élections municipales,
06:58on va voir qu'il va y avoir des organisations
07:00qui vont vouloir s'acheter, finalement,
07:03la bienveillance de candidats qui, s'ils sont élus,
07:06fermeront les yeux sur certaines choses.
07:09Et on voit bien aussi la dégradation, si vous voulez,
07:12de la sécurité dans les villes de France.
07:15Le sondage de la tribune et de l'IFOP de ce matin
07:18est quand même incroyablement parlant.
07:20Vous apprenez quand même que,
07:22quand on demande aux Français
07:23quel sera le critère pour vous décider
07:26lors des élections municipales,
07:28à 76%, 76%, ils vous disent la sécurité.
07:33Donc la sécurité n'est plus...
07:35Ça n'a pas dû faire plaisir à l'ancien garde des Sceaux,
07:37Dupont-Moré, Tic.
07:38Dupont-Moré, mais en tout cas, qu'est-ce que ça montre ?
07:40Ça montre que le sujet de la sécurité
07:41n'est plus un sujet de droite,
07:43mais c'est un sujet de droite et de gauche.
07:45Ça concerne tout le monde, ça inquiète tout le monde,
07:48et je dirais que ça inquiète d'autant plus
07:50tous ceux qui sont les plus fragiles,
07:52qui sont les moins bien logés,
07:53qui sont peut-être dans les cités les plus exposées,
07:56parce qu'évidemment, si vous voulez,
07:58lorsque vous êtes dans le cinquième arrondissement
07:59ou dans le sixième arrondissement,
08:00vous êtes à l'abri de votre digicode,
08:02pour reprendre l'expression de Vincent Trémolet-Villère du Figaro.
08:06Pas toujours.
08:06Pas toujours, mais quand vous êtes dans des banlieues difficiles,
08:09alors là, pour le coup, vous êtes en première ligne également.
08:12Que dit ce sondage sur l'immigration ?
08:14Vous vous en souvenez ?
08:14Alors, non, sur l'immigration, il n'y a pas,
08:16parce que si vous voulez,
08:17comme ce ne sont pas des sujets,
08:19des sujets du ressort des maires, il n'y a pas,
08:24mais en fait, le premier sujet, c'est la sécurité à 76%,
08:27je vous le disais.
08:28Le deuxième sujet, c'est la gestion des finances à 70%.
08:31Donc, ça prouve quand même que si vous voulez,
08:34la gestion, l'endettement, etc.,
08:36c'est un sujet pour les administrés.
08:39Et puis ensuite,
08:39et ça aussi, c'est un sujet qui est intéressant,
08:42le troisième sujet de préoccupation,
08:44c'est la santé, l'offre de soins,
08:46les déserts médicaux.
08:47Et c'est vrai que les élus,
08:48quand vous discutez avec les élus,
08:49ils vous disent quand même
08:50que l'un des sujets qui monte le plus haut
08:52dans les conversations sur les marchés, etc.,
08:54il y a bien sûr la sécurité,
08:56mais très très vite,
08:57il y a les déserts médicaux.
08:58Oui, bien évidemment.
08:59Et c'est d'ailleurs souvent aussi lié aux moyens.
09:02Moi, j'interrogeais le vice-président
09:04de la commission des finances des maires de France
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