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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Quand la gauche s'attaque avec vigueur à l'immigration irrégulière,
00:08ça ne se passe pas en France, bien sûr, ça se passe au Royaume-Uni.
00:12Le gouvernement travailliste britannique va présenter sa réforme demain sur le sujet devant le Parlement.
00:18La ministre de l'Intérieur en a dévoilé la teneur hier.
00:21Alors ça passe par la protection accordée aux demandeurs d'asile,
00:26façon Danemark, ce qui s'est passé au Danemark.
00:29et la suppression de l'accès automatique aux aides sociales.
00:34Alors c'est assez amusant de voir qu'ailleurs, en Europe, autour de nous,
00:38il y a une vraie prise de conscience, y compris par les gouvernements de gauche.
00:43Et on sent que le débat a vraiment du mal à émerger en France.
00:46On le voit d'ailleurs à l'occasion du débat sur le budget,
00:48où ça n'a pas été prononcé une seule fois le mot « immigration », Jean-Michel Savator.
00:52Je pense qu'il faut dire les choses franchement.
00:54C'est-à-dire que les réfugiés, c'est l'une des sources de fraude considérable à l'immigration.
01:03Alors évidemment, vous avez des réfugiés qui doivent être considérés comme des réfugiés politiques.
01:07Lorsque vous venez de pays de dictature, lorsque vous êtes menacé de persécution,
01:14évidemment qu'il faut pouvoir accueillir toutes ces personnes.
01:17Mais quand on regarde un petit peu le détail, chaque année, vous avez à peu près 150 000 personnes
01:21qui essayent d'obtenir le statut de réfugiés politiques en France.
01:27Et en fait, après examen du dossier, vous avez un peu moins de la moitié des personnes qui le demandent
01:35qui obtiennent ce statut.
01:37Donc vous avez plus de la moitié...
01:38Le problème, c'est qu'ils restent sur le territoire.
01:40...qui ne sont pas réfugiés et qui restent sur le territoire.
01:43Et c'est très souvent, si vous voulez, cette filière-là est très souvent une filière classique
01:47pour s'installer en France d'une façon illégale et clandestine.
01:52Donc il y a toujours eu un certain angélisme, surtout de la gauche et surtout de la France,
01:57sur ces sujets-là.
01:58France-Terre d'accueil.
01:59Voilà, oui, France-Terre d'accueil.
02:01Et là, on retombe un peu sur Terre en Grande-Bretagne et dans beaucoup de pays européens.
02:06Mais c'est vrai que dans tous ces pays-là, vous avez une gauche qui est une gauche réaliste,
02:09qui est une gauche gestionnaire.
02:11Ce qui n'est pas la tradition de la gauche française.
02:13Enfin, ils n'ont pas le choix, parce qu'ils voient aussi qu'ils se font un petit peu déborder.
02:17N'est-ce que le Farage, qui est issu de la droite, lui, est en train de grignoter du terrain.
02:22Alors bon, en France, on est toujours dans le mépris,
02:25au lieu de voir que le Rassemblement national est haut dans les sondages et les traités de cons,
02:31si j'ose dire.
02:32Vous vous souvenez d'Alain Souchon ?
02:33Eh bien non, on ne prend pas la mesure.
02:36On est plutôt dans une posture de mépris, Alexandre Malafaille.
02:38Oui, mais le problème vient de loin.
02:40D'abord, vous évoquiez la gauche, et c'est vrai que depuis les années 80,
02:43où on a dit « touche pas à mon pote », globalement, on a fait une espèce d'amalgame
02:47en disant « tout le monde, il est gentil ».
02:49C'était dans les années 80.
02:50Oui, mais c'est très ancré dans les valeurs de ce pays,
02:54parce qu'on est toujours très droit de l'homme.
02:55Le pays des droits de l'homme, c'est ça, il n'y a rien à faire, ça nous marque.
02:58Mais après, il y a une problématique qui est complémentaire,
03:00c'est qu'en fait, le seul parti pratiquement à avoir parlé de ça sérieusement
03:05et en tirant le signal d'alarme depuis 20 ans, 30 ans, 35 ans, 40 ans,
03:10c'est le FN, puis le RN.
03:12Et donc aujourd'hui, quand vous mettez le sujet des migrations de manière un peu,
03:16on va dire, politiquement ferme sur la table,
03:18vous êtes tout de suite assimilé à l'extrême droite.
03:20D'accord, on le voit encore dans ce débat.
03:22Bruno Retailleur, on le voit à chaque fois.
03:24Donc dès que vous voulez attraper ce sujet,
03:25forcément, vous êtes quasiment rangé dans le camp des fachos.
03:28Et ça, c'est un vrai sujet.
03:29Donc pour les hommes politiques, c'est difficile,
03:30parce que de fait, on a envie de se situer dans un échiquier
03:32où on dit, voilà, moi je suis social-démocrate,
03:34je suis à droite, mais je ne suis pas au RN,
03:36je ne suis pas à l'extrême droite, etc.
03:37Et ce qui est totalement, pardonnez-moi Alexandre,
03:39décalé par rapport aux Français,
03:41y compris de gauche qui vote à gauche,
03:43qui aujourd'hui ont envie de maîtriser l'immigration.
03:45Ça a été très bien dit sur les préoccupations,
03:46les préoccupations sécuritaires.
03:47Très souvent, il y a un lien entre la sécurité et l'immigration.
03:50Et de toute façon, il va falloir qu'à un moment donné,
03:51ils retombent sur Terre.
03:52Toutes ces classes politiques qui ne veulent pas
03:54traiter le sujet pour toutes sortes de mauvaises raisons,
03:57on va devoir adapter nos dispositifs,
03:59à l'échelle nationale et à l'échelle européenne.
04:01On n'est pas aujourd'hui armés
04:02pour faire face à ce qui nous attend potentiellement demain,
04:04c'est-à-dire des flux migrateurs plus importants
04:07et qui sont quasiment à nos portes.
04:09Je ne veux pas agiter la peur,
04:10mais on sait très bien qu'aujourd'hui,
04:12on est incapable d'arrêter des milliers...
04:14Sauf que quand vous prenez des dispositions,
04:15vous avez le Conseil constitutionnel...
04:16Exactement, et la Cour européenne des droits de l'homme.
04:19Sachant qu'on sait aujourd'hui,
04:20le chiffre par exemple d'Algériens
04:21qui arrivent en France chaque semaine
04:23et qui entrent de façon irrégulière,
04:25c'est entre 700 et 1000 par semaine,
04:27si on ne prend que ce chiffre-là.
04:28Donc s'ils viennent chez nous,
04:29ils ne vont pas repartir le lendemain matin.
04:30Donc on a vraiment un problème de fond,
04:32on ne sait pas le traiter aujourd'hui,
04:33mais on n'aura pas le choix que de le traiter.
04:34Le problème, c'est que plus on prend du retard,
04:36plus ce sera compliqué, plus ce sera douloureux.
04:38Par rapport justement à cette politique
04:40de anti-immigration irrégulière,
04:43écoutez Jean-Noël Barraud,
04:44le ministre des Affaires étrangères
04:46de la diplomatie française qui a réagi.
04:49Si autant de réfugiés, de demandeurs d'asile
04:53vont se fixer à Calais en espérant,
04:55désespérément traverser la Manche
04:57au péril de leur vie pour entrer au Royaume-Uni,
05:00c'est notamment parce que les conditions d'accueil
05:02sont plus permissives qu'elles ne le sont.
05:04Je ne suis pas étonné que le gouvernement britannique
05:07prenne ces mesures, en tout cas,
05:09ou prenne des mesures pour durcir en quelque sorte
05:12les conditions d'accueil,
05:13parce que c'est aussi ce que les pays européens
05:16avaient exprimé comme attente
05:18vis-à-vis du gouvernement britannique.
05:20C'est assez amusant quand même,
05:21Jean-Noël Barraud qui parle de la Grande-Retanne,
05:24mais bon, lui en France alors ?
05:26Oui, il faudrait rappeler à M. Barraud
05:28que c'est un homme politique,
05:30ce n'est pas un observateur,
05:31donc ce qu'on attend de lui,
05:33c'est peut-être d'observer ce qui se passe
05:34en Grande-Bretagne, mais sans doute d'agir.
05:36Mais il faut quand même reconnaître
05:37que d'ici la présidentielle de 2027,
05:40c'est un sujet qui ne pourra pas être sur la table,
05:42parce que c'est un sujet qui est tellement éruptif,
05:45qui est tellement symbolique,
05:46que finalement, on ne voit pas
05:49avec quelle majorité
05:50on pourrait arriver à ce sujet.
05:53Mais moi, je note quand même,
05:54si vous voulez, que la France
05:55reste quand même le pays
05:57du déni de réalité,
05:59c'est vrai sur l'immigration.
06:00Chez les responsables politiques,
06:01parce qu'encore une fois,
06:02vous avez vu la pétition
06:04souhaitée par Philippe Devilliers
06:06sur l'immigration,
06:08qui a recueilli,
06:09je ne sais plus le chiffre,
06:11mais un million ou deux millions.
06:11Non, mais ce que je veux dire par là,
06:12c'est que sur ce sujet,
06:14comme sur la dette,
06:15comme sur les retraites,
06:17on est toujours,
06:18avec le même logiciel,
06:20on refuse les hommes politiques,
06:22et d'une certaine façon,
06:24souvent les électeurs,
06:25sont dans un déni de réalité
06:28et refusent de voir
06:29les choses telles qu'elles sont.
06:30Ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous,
06:31parce que s'ils durcissent
06:32leurs conditions d'accueil sur place,
06:33ça veut dire qu'ils vont rester chez nous.
06:35Donc, je plaisante à peine,
06:37mais on devrait, au lieu de faire
06:38ce type de commentaire
06:39un peu stérile
06:40de la part de M. Barraud,
06:41on devrait dire,
06:41ok, ils le font,
06:43on devrait faire la même chose,
06:44parce qu'on a un vrai sujet,
06:45et de manière générale,
06:45on devrait être moins attractif.
06:47Non, il faut évidemment
06:49toujours faire la différence aussi
06:50entre l'immigration choisie
06:52et l'immigration irrégulière.
06:55Voilà, il y a les immigrés
06:56qui s'intègrent
06:57et qui y travaillent,
06:58et voilà.
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