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  • il y a 1 semaine
Découvrez ou redécouvrez Méaulens ! Les origines du quartier, les élections de 1971, la démolition, la reconstruction, l’animation sociale, les fêtes d’autrefois et d’aujourd’hui….

De nombreux témoignages de personnalités ayant participé à l’histoire de ce village dans la ville (Léon Fatous, Pierre Rousse, Christian Bulté, Mireille et Michel Pruvost, Sylvianne Dupont, jean-Marie Vanlerenberghe…), mais aussi des images d’archives exceptionnelles de la démolition du quartier et de sa reconstruction, font de ce film un véritable document à transmettre aux nouveaux habitants et aux générations futures.

D’après une idée originale de Claudette Doco et Jean-Pierre Moncomble de l’association Quartier Méaulens Arras.
Réalisé par Quentin Montant ( https://www.ketchupmayonnaise.fr/ ) en 2010.
Transcription
00:00...
00:29Eh ben dis donc, c'est pas facile d'arriver jusqu'ici.
00:32Tu as vu ça, je travaille.
00:34Les gros travaux, hein.
00:36C'est comme à Méolence, ça peut se te souvient.
00:39Exactement.
00:40À cause de Mollet, il a fait tous ces grands chantiers.
00:43Il a commencé par faire des HLM au Blanmont.
00:46Tu te souviens ? Et puis de nouvel hôpital.
00:48C'est ça, oui.
00:49C'était un sacré chantier aussi, je trouvais clair, dis donc.
00:52Guy Mollet, sa première idée, c'était un rastou.
00:55Chez Maison Vétuste et tout,
00:57a fait des bars d'HLM.
00:59C'était le modernisme à l'époque, c'est ça qu'il fallait faire.
01:02Le modernisme, il est déjà vieux, hein.
01:04C'était la mode de l'époque.
01:06Ouais, ouais, ouais.
01:07À cette époque, il voulait aller fort, hein.
01:09Il fallait construire rapidement pour qu'il y ait le maximum de monde qui puisse profiter du confort moderne.
01:15Il n'y avait pas de confort avant.
01:16Oh, ça ne tenait plus debout par endroit.
01:19C'était un salubre possible, il fallait prendre une décision.
01:22C'est normal.
01:23En plus, ils avaient fait des étés en bois au-dessus de l'arrivée de la maison.
01:27Il n'y a pas de toilette par endroit.
01:29Non, les toilettes étaient dans la cour, il n'y avait pas l'eau courante.
01:32Oui, oui, d'accord.
01:33Dans les années 60.
01:35Il y a eu pire ailleurs, hein.
01:38C'est pas une raison.
01:40En tout cas, je trouve qu'ils ont bien fait de se mettre en comité.
01:43Parce que du coup, Guy Moulet a été obligé de changer sa fusil d'épaule.
01:46Innao, avec Marcel Roger, il disait non, non, non, non, non.
01:49Il faut respecter les gens.
01:51Il va détruire et reconstruire aussi vite, au fur et à mesure.
01:55Il va aller reloger.
01:56Ils étaient d'accord avec les habitants pour dire, on veut vivre ici, dans quelque chose à taille humaine.
02:01Pas dans des cages à lapins, parce qu'elle parle déjà de cages à lapins.
02:05Rappelle-toi le comité qui s'est créé.
02:07Moi, je me rappelle plus bien.
02:09Eh si, un comité d'habitants.
02:11Il y avait des propriétaires.
02:13Par exemple, le boulangerie, il y était.
02:15Le boulangère.
02:16Hein, Pruvaux ?
02:17Oui, oui, Pruvaux qui a été la dernière maison à rester.
02:20C'est extraordinaire, ça, tout est trop parti.
02:23Et je m'assouviens parce qu'à l'époque, j'habitais au Blamont.
02:26Mais, rue Publis de Chavannes.
02:28Et j'allais au Kermain à pain à la boulangerie Pruvaux pour soutenir le comité.
02:32Parce que le comité s'est reconstitué et elle était solidaire là-bas, tu vois, déjà.
02:36Les années 70.
02:37Il n'empêche qu'ils ont bien fait de résister.
02:40La preuve.
02:41Regarde le quartier.
02:42Alors, je suis d'accord, le résultat final est bien.
02:45Au lieu, quand même bien mieux.
02:46C'est à taille humaine, c'est très bien, c'est trop très bien fait.
02:51Mais, alors, on peut dire que c'était en avance sur son temps.
02:55En plus, regarde, ils ont conservé des beaux bâtiments, des vieux qu'ils ont rénovés.
03:00Ils ont fait des fouilles et quand on se promène là-bas, ils disent là, à tel endroit, il y avait une maison d'un seigneur avec une chapelle.
03:06D'accord ?
03:07Et il y avait des brasseries.
03:08Donc, en plus, c'est touristique même.
03:10Là, au moins, ces gens vivent les uns avec les autres et pas les uns contre les autres.
03:14Mais les uns au-dessus les uns des autres, tu vois.
03:16Non, ils sont au même niveau.
03:18Et je trouve ça bien.
03:19Allez, tiens, va voir un coup à ne pas se disputer.
03:22Allez, à la tienne.
03:24Et à Méolence.
03:25Et à Méolence, oui.
03:29Alors Méolence, c'est le quartier le plus bas d'Arras.
03:32Arras étant une cuvette, son point le plus bas, c'est le quartier Méolence.
03:37Mais c'est surtout l'intersection d'une rue, une ancienne voie romaine, la rue Méolence, avec le Crinchon.
03:42Le Crinchon passant à trois endroits sous la rue Méolence et le quartier.
03:47Donc, il faut bien se rendre compte que c'est un quartier où l'eau est très présente.
03:51Et c'est le quartier du port, c'est le quartier du Crinchon, en fait.
03:59Les moines de l'abbaye Saint-Vas sont installés à l'abbaye qui est juste à côté, à l'endroit de la cathédrale.
04:06Et petit à petit, au XIIe siècle en particulier, on lotit leur terrain en petites parcelles.
04:12Et le quartier est né autour de l'abbaye.
04:14En fait, c'était le verger de l'abbaye.
04:16Ils appelaient ça le pomérium de l'abbaye.
04:18Et le quartier s'est construit à cet endroit-là.
04:21Arras, c'était une ville de draps et de tapisseries, de marchands, en fait.
04:28Et c'était tout le quartier des ouvriers-tanneurs, des teinturiers, tout ce qui est lié.
04:35Il y a encore d'ailleurs au moins quatre ou cinq rues.
04:38Il y a la rue des teinturiers, la rue du Marche au filet, le foulage de la laine, c'est la rue au foulon.
04:44Tout ça, c'est des métiers qui étaient liés au textile et au drap.
04:49À la fin du XIXe siècle, il y a eu ce qu'on appelle le démantèlement d'Arras.
04:53On a basculé les remparts dans les fossés et on a fait les boulevards.
04:56Donc, comme il y avait de l'espace qui s'est libéré, il y a eu toutes les industries qui se sont installées
05:02juste à côté du boulevard qui jouxte le quartier.
05:05Donc, il y a eu vraiment, je dirais, trois grandes périodes.
05:08La période de l'Abbaye Saint-Vas, le textile et l'industrialisation du XIXe.
05:14Mais au Lance et Saint-Géry, c'est des histoires qui se passent sur des siècles.
05:24Nous sommes ici donc sur la place de l'ancien rivage, là où était le port fluvial dans le XVIIe siècle.
05:33Et il a été rebouché en environ de 1896 pour avoir cette place actuelle.
05:41Il faut savoir qu'il suffit de retirer les arbres, de creuser et on peut retrouver les quais.
05:46D'après les informations historiques, le quai est encore intact sous cette masse de terre et sous les arbres.
05:54Dans le passé très lointain, le port marchait très très bien.
05:57Il n'y avait pas de 40 tonnes, des camions de 40 tonnes à ce moment-là.
06:01Alors donc, c'était d'abord les graines.
06:05Donc, les agriculteurs apportaient leur blé et le blé partait ensuite en péniche.
06:10Puis il y avait les entrepreneurs, des boîtes commerciées, tout ça,
06:15qui avaient également des bâtiments pour entreposer.
06:18Et tous les matériaux, que ce soit des briques ou autre chose,
06:22même le sable, il me semble, arrivés par péniche, entreposés là.
06:26Il y avait un petit café qui s'appelait Chez Daniel.
06:31Et cette dame, elle avait un clairon, une sorte de corne de brume.
06:35Et quand on téléphonait à un marinier, s'il y avait une douzaine de péniches dans le port,
06:40elles avaient chacune un numéro de quai.
06:42Et quand elles sortaient sur le quai, elles sonnaient trois fois.
06:46C'était la péniche numéro 3 qui venait téléphoner.
06:48Petit à petit, toutes ces activités sont un peu éteintes.
06:53Et aujourd'hui, on arrive à une activité quasiment nulle.
06:58Il n'y a plus de péniches qui viennent décharger leur matière première.
07:05Ce quartier, ce village, on peut dire, de Méolans, vivait autour du port fluvial.
07:12Donc, c'est un quartier assez populaire, même très populaire, où les gens vivaient une certaine forme de communauté, de solidarité.
07:26Et quand on parle du quartier Méolans-Saint-Géry, moi, j'ai toujours un peu une autre expression, c'est un village.
07:36Et même la rue Méolans, la rue Méolans à Michel, on pouvait dormir et qu'elle se fallait être ouverte.
07:41Dans le quartier, dans le temps, c'est vrai, c'était un quartier chaud, mais on pouvait, porte ouverte.
07:48Moi, chez moi, je n'ai jamais pas vu la porte d'entrée.
07:51Enfin, je reste au couclipeau.
07:53Il y avait 77 commerçants entre la cathédrale et le jardin minel.
07:59Il y avait une poissonnerie, il y avait une boucherie chevalier, il y avait deux boulangers.
08:06Les cafés, il ne fallait pas parler, il y en avait une paire.
08:10Des tailleurs.
08:11Un tailleur, un cordonnier.
08:13Un plâtrier, un cordonnier et tout.
08:15Menuisier.
08:16Et il y avait aussi, n'oublions pas, le magasin au vieux bouquin.
08:20Il y avait le bouquiniste, Monsieur Leclerc.
08:24Monsieur Tilaïtou.
08:26Oui, il avait ce surnom-là.
08:28Il y avait même dans ce quartier, je crois que Christian Bultet s'en souvient aussi,
08:37quelques anciennes prostituées qui faisaient un petit peu le folklore.
08:50Ça a commencé à décliner et à se paupériser dans les années 60,
08:54avec le départ vers les quartiers ouest.
08:57Ne restaient que des personnes âgées ou des personnes, des jeunes qui cherchaient un petit meublé
09:03pour se dépanner et puis qui partaient après.
09:05C'est un quartier qui, lentement et progressivement, perdait ses habitants.
09:12Pourquoi ? Parce que les logements étaient insalubres.
09:15Puis ensuite, automatiquement, les commerçants fermaient leurs portes.
09:20Donc, on allait vers une suppression du nombre de logements occupés et également une fermeture de la plupart, en somme, des commerces.
09:28Ce quartier vieillissait, des bruits couraient comme quoi on avait plus le droit de refaire les maisons.
09:37D'entretenir.
09:38D'entretenir.
09:39Et après, bon, les habitants du quartier se sont un petit peu pas révoltés, mais se sont unis pour que ça change.
09:52Et ça, c'est une histoire un petit peu plus compliquée.
09:55Tout est parti des élections de 1971, parce qu'en mars 71, le quartier était...
10:06Bon, la rue Méolant, par exemple, il y avait quelques commerces de fermés, de mûrés.
10:10On sentait que c'était très dégradé et il y avait une demande des commerçants de faire quelque chose.
10:16Les 71, c'était l'affrontement entre un candidat venu de l'extérieur, qui était un directeur de cabinet d'un ministre,
10:31et qui a affronté Guy Mollet, dont ça a été le dernier mandat.
10:35Les trois listes ont été réunies dans cette fameuse réunion de la salle Gingat, et tout est parti de là, quoi, la rénovation.
10:44Il y avait déjà eu des études préalables par la DDE, mais tout est parti de ces élections où chaque candidat est obligé de se définir.
10:52Et en fait, la création du comité de quartier était essentiellement au départ des commerçants de la rue Méolant, autour de M. Delepot.
11:01Et ils ont posé la question aux trois listes en même temps, que ferez-vous du quartier si vous êtes élu ?
11:07Le candidat Jacquemont ne connaissait pas très bien, évidemment, la ville.
11:13Et il a commencé sa réunion en se trompant.
11:18Il a dit « habitant de Géry-Saint-Méolant ».
11:25Et évidemment, ça a fait un grand éclat de rire dans la salle qui était composée pour l'essentiel d'habitants du quartier, quoi.
11:35Les candidats ont été un peu poussés à marquer leur position vis-à-vis du quartier.
11:43Qu'est-ce qu'on allait en faire ? Le rénover, le raser...
11:47En fait, ils ont été obligés de prendre position.
11:52Pour moi, c'est une des premières manifestations vraiment de démocratie participative,
12:01où les habitants n'étaient pas seulement conviés à une réunion d'un candidat,
12:08mais portaient un dossier, étaient sollicités pour donner en quelque sorte aussi,
12:14même si on ne leur avait pas demandé, ils ont pris la parole pour défendre leur quartier.
12:23C'est un quartier qui avait une âme.
12:27Tout l'enjeu, donc, de la rénovation, c'était de garder cet esprit village qui existait à l'époque.
12:37On a déraciné un peu des gens, avec un gros risque de ne jamais les revoir,
12:42et peut-être aussi de voir à tout jamais mourir à tout jamais l'âme du quartier.
12:48Et ça, c'est une réussite.
12:50Quand on voit le contexte de l'époque,
12:54tout le monde s'y est mis, tout le monde a associé des efforts,
12:58à savoir les autorités, tout ce qu'il y avait au niveau de tout ce qui pouvait être nécessaire par rapport à la loi,
13:07par rapport à l'État, les aides et tout ça.
13:10Ensuite, il y a eu les habitants, il y a eu les commerçants.
13:13Les commerçants étaient très actifs, ils ne voulaient pas perdre leur patrie.
13:16Il y avait un peu vraiment les habitants, les gens qui se sont dit
13:20non, on ne va pas faire ça comme ça, écoutez-nous, on va peut-être travailler ensemble.
13:24Il y a eu ce consensus qui, à mon avis, est très, très, très, très rare.
13:27Là, il fallait inventer une forme d'habitat qui puisse s'intégrer dans le centre historique,
13:39puisqu'il est adossé, le quartier Méolant, au centre historique.
13:42C'est la cathédrale qui fait, en quelque sorte, la charnière,
13:46qui est l'articulation entre le centre historique et Méolant.
13:50Et puis, il fallait aussi respecter, bien entendu, le port fluvial, la Dars de Méolant.
14:01Donc, il fallait s'intégrer dans cet ensemble, dans cet écrin.
14:07On ne pouvait pas faire n'importe quel type de construction.
14:10Il y a eu un concours d'architectes.
14:12Bon, je me souviens de trois cabinets, je ne sais pas s'il y en avait plus,
14:15mais moi, je me souviens de trois projets dans le mien.
14:18Donc, les trois projets.
14:20Un projet présenté, c'était Maillard et Ducan, pour ne pas les citer,
14:24qui s'est associé à un Parisien, présenté dans toute cette zone des tours,
14:28c'est-à-dire qu'ils démolissaient l'ensemble, pratiquement l'ensemble des six hectares.
14:33Puis, ils faisaient des tours.
14:34Un autre projet, qui était celui d'un confrère Lillois avec un Arageois,
14:38sur la rue Méolance, ils faisaient des bars.
14:41Et, ben, moi, je suis arrivé avec mes petites maisons, là.
14:45Donc, ça, c'était pas du tout dans l'air du temps.
14:49Ça, Guémolet l'avait dit, et c'est la position de tout le groupe,
14:52de toute la municipale, on ne dépassera pas les trois, quatre étages.
14:57Alors, à l'époque, quand on parlait de rénovation urbaine,
15:07les gens n'avaient pas l'imagination des quartiers à bas étage.
15:13La seule référence voisine, c'était les deux tours Saint-Jean.
15:16Il y avait une inquiétude de voir que, si on démolissait pour reconstruire,
15:20ça serait aussi des immeubles à étage importants.
15:27Tu es un peu plus la question.
15:29Tu es un peu plus la question.
15:31Il y a été un peu plus la question,
15:33il y a une gingembre.
15:35C'est un peu plus la question.
15:37Il y a un peu plus la question...
16:09Il avait une technique un peu particulière. Il coinçait un très gros madrier et il fonçait comme un tank dans le mur.
16:19Donc le madrier faisait un trou. Après, quand il y avait plusieurs trous, il mettait un câble et il tirait et ça s'écroulait.
16:29Mais il prenait des risques insensibles.
16:33Mais il n'y avait pas les conditions de démunition d'aujourd'hui. Il faisait comme il pouvait.
16:38Le gars qui faisait ça, vous voyez par vous-même, vous vous rendez compte le morceau qui dégringole ?
16:46Et lui, il était sur son bulle.
16:50C'est fou.
16:52C'est un kamikaze.
16:54Vous avez aimé la hauteur.
16:58Ça faisait un peu de poussière.
17:02En total, il y avait 190 immeubles à démolir, ce qui n'est quand même pas rien dans ce fameux triangle de Méolland.
17:08Et ça s'est fait en plusieurs années.
17:10C'est-à-dire qu'en fait, on a démoli le minimum au cœur de la rue Méolland, juste au milieu de la rue Méolland, de part et d'autre,
17:19pour avoir de quoi se construire 77 premiers logements.
17:25La loi, à l'époque, c'était la loi Vivien, qui nous permettait d'avoir un peu de subventions.
17:34Pas beaucoup, il y en avait.
17:36Nous obligeait à démolir pratiquement tous les bâtiments.
17:42Il y a eu huit phases de démolition.
17:44C'est-à-dire qu'après l'année suivante, disons que les travaux duraient à peu près 14-15 mois.
17:49Et dès que ces premières tranches étaient terminées, on relogait les habitants des tranches voisines qui allaient être démolies.
17:56Et successivement, comme ça, sur huit tranches en huit ans.
17:59En fait, ça durait même un peu plus.
18:01J'avais plus de clients dans le quartier.
18:04C'était démoli.
18:05À part quelques îlots, il ne restait plus rien.
18:08Mais les gens, pour nous soutenir par amitié, je ne sais pas, et par...
18:16Venez.
18:18Venez au milieu des maisons, quelquefois, qui s'écroulaient.
18:22Ils attendaient que la poussière passe et qu'ils puissent passer et venaient.
18:27En urbanisme, ça peut être un gros coup de pied dans la fourmilière.
18:31On démolit tout, tout le monde s'en va.
18:33Et puis, c'est une nouvelle population qui arrive.
18:35Mais là, ce n'était pas du tout ça.
18:36Il y avait vraiment un souci de la mairie de garder les habitants sur place.
18:42La population, si vous voulez, était déjà réduite.
18:46Ceux qui étaient surtout intéressés, c'était les propriétaires.
18:50C'est normal.
18:51Si j'étais propriétaire dans le quartier, j'aurais été aussi intéressé.
18:55Ils se sont dit, c'est bien gentil, ils vont prendre notre maison.
19:00Est-ce qu'ils vont nous la payer ?
19:02Pour les propriétaires des maisons, il fallait bien penser à une chose.
19:05C'est qu'on leur a racheté leur maison pour rien.
19:10De toute façon, personne n'en voulait.
19:12On l'a rachetée pour la détruire.
19:14On avait chargé la CEPAC, si je ne me trompe pas.
19:18Oui, la CEPAC.
19:19Ils devaient rencontrer les propriétaires.
19:23Ils disaient qu'au préalable, bien sûr, les domaines,
19:26les services des domaines, l'État,
19:28avaient donc expertisé chaque maison et évalué chaque maison.
19:32Alors, on a même vu un cas absolument unique.
19:36C'est qu'un monsieur qui avait une maison, un petit emplacement,
19:41on achetait le terrain.
19:42Une maison très étroite.
19:44Une maison très étroite du quartier, très particulier,
19:47qui avait acheté.
19:49Donc, on lui a racheté son terrain
19:53et on lui décomptait la démolition.
19:56Et quand on a fait le calcul,
19:59ce monsieur aurait dû payer pour démolir sa maison.
20:03Finalement, tout ça s'est même passé.
20:05Ça a été acheté, ça a été détruit et ça a été reconstruit.
20:10Il y a des gens qui sont partis avec rien.
20:19J'approuvais ce qui allait se faire.
20:21Parce qu'on ne peut pas non plus travailler dans un quartier comme ça
20:24sans être d'accord avec ce qui va se faire.
20:27En fait, d'une manière éthique.
20:29Moi, je savais que c'était un maintien sur place des habitants prioritaire
20:34et du HLM qui allait se construire.
20:38Et du HLM correct, ce n'était pas des tours.
20:42Donc, j'étais d'accord avec ce que la ville allait faire.
20:46Du coup, j'étais très motivé pour reloger,
20:50faire revenir les habitants s'il le fallait.
20:52Ceux qui souhaitaient être relogés parce qu'il y avait pas mal de personnes âgées.
20:57Parce qu'en somme, c'est surtout ceux, voyez-vous,
20:59qui sont là depuis longtemps, qui ont vécu le quartier,
21:02qui souhaitaient y rester.
21:04On les a relogés ou on a pu.
21:06Mais le relogement s'est fait très gentiment,
21:09avec priorité pour ceux qui le souhaitaient,
21:12de revenir dans les logements neufs.
21:17Comme d'un côté, c'était réhabilité et conservé,
21:20et de l'autre côté, c'était démoli,
21:22les deux périmètres étant imbriqués les uns dans les autres,
21:24les gens étaient un peu inquiets en disant
21:26« Toi, t'es démoli, moi, je ne suis peut-être pas démoli ».
21:28Donc, il y avait une information importante à faire.
21:31Ça, c'était l'objectif.
21:33J'ai eu un petit café qui s'appelait
21:35« La cellule d'animation Méolans »
21:37et les gens pouvaient venir à des permanences
21:39recevoir toutes les informations.
21:41Et puis, en même temps, j'ai sorti le journal du quartier,
21:43qui s'appelait « Mon quartier ».
21:45Alors, le premier journal, le premier numéro,
21:47j'ai donné une grande part.
21:49J'ai trois pages, je me souviens, au comité de défense.
21:51Et la mairie me l'a un peu reproché en me disant
21:53« Mais bon, le journal était imprimé en mairie,
21:56donc le comité de défense pouvait très bien dire des choses
21:59qui ne faisaient pas forcément plaisir à la mairie.
22:01Mais il était quand même imprimé en mairie,
22:03il faut le savoir.
22:04Et Marcel Roger, qui était mon patron,
22:06en fait, n'a jamais censuré ce journal.
22:08Ce qui fait que j'étais maître seul.
22:11Enfin, il y avait un petit comité de rédaction après
22:13qui s'est mis en place avec des habitants.
22:15mais j'étais seul à décider du contenu du journal.
22:19Et quand j'ai donné une grosse part au comité de défense,
22:21finalement, après, ça a été compris et ça a été accepté.
22:24Mais le journal était imprimé à la mairie avec des choses
22:26qui ne lui faisaient pas toujours plaisir.
22:28Mais bon, c'était la démocratie, en fait.
22:32Tous les mois, nous avons ce qu'on appelait
22:34une réunion extra-municipale, c'est ça ?
22:38Une réunion de coordination avec la mairie, les HLM, l'architecte,
22:48puis d'orthorganisme.
22:51Christian Bultet était là aussi pour les cas douloureux.
22:56Enfin, il y a un tas de choses parce que lui, il était un petit peu...
23:00Il s'est beaucoup impliqué dans cette chose-là
23:03et on ne le remerciera jamais assez.
23:09Je crois qu'ensuite, Marcel Roger et la municipalité,
23:16puisque c'était Marcel Roger qui avait été délégué à l'urbanisme
23:20par Guy Mollet et par Léon Fatou, ont su justement tenir compte
23:29de cette forte identification des habitants à leur lieu de vie
23:36pour réaliser ce nouveau quartier de Méolans,
23:40pour lui garder une âme en quelque sorte.
23:43Donc, ces réunions de coordination, c'était des réunions de travail
23:51quelquefois un petit peu houleuses, c'est le moins qu'on puisse dire,
23:56parce que bon, il y avait des problèmes de...
24:02Par exemple, je vais citer un exemple, à l'époque aussi,
24:07on voulait des rues très larges.
24:11Bon, nous étions quelques-uns totalement opposés,
24:15parce que plus la rue est large, plus les voitures vont vite,
24:20dangereux pour les riverains et pas très bons pour le commerce.
24:26On a vraiment tenu compte de la vie des habitants du quartier.
24:31On les a écoutés, on a pris ce qui était valable,
24:35bien sûr, ce qui n'était pas valable, on les a écoutés, mais on les a écoutés.
24:40Pour pratiquer cette démocratie participative à haute échelle, à grande échelle,
24:47je fais des réunions de quartier tous les ans, dans tous les quartiers.
24:52Quand il y a un sujet chaud, les habitants sont là,
24:56ils sont là en masse, et je peux vous dire qu'il faut tenir la rampe.
25:00Ils ont fait appel à un architecte qui s'appelle Pierre Rousse,
25:09qui avec son cabinet a eu le génie d'imaginer une structure
25:19qui n'avait rien à voir avec les habitats HLM traditionnels de l'époque,
25:26qui se résumait pour une grande part à des cubes ou à des rectangles posés sur des terrains, évidemment, viabilisés.
25:37Je ne me souviens pas de gens qui étaient contre ce projet,
25:39parce que c'était tellement différent de tout ce qu'ils avaient vu jusqu'à maintenant,
25:43ils ne comprenaient pas toujours.
25:45Parce que je me souviens très bien du père Tiquet,
25:47qui avait mis le drapeau bleu blanc rouge sur sa maison.
25:50Vous savez, quand j'ai vu ça, ça m'a fait mal.
25:52J'ai tout de suite l'impression qu'est-ce que ça veut dire ?
25:54Non, non, il dit, je ne suis pas contre, mais je veux marquer.
25:56C'est le dernier bâtiment qu'on a démoli dans Méolence.
25:59C'est le dernier bâtiment qu'on a démoli dans Méolence,
26:01mais il voulait marquer sa présence.
26:03Et M. Tiquet lui dit, mais non, moi, M. Rousse, ce que vous faites,
26:07moi ça me plaît parce que j'ai un chien.
26:10Il y a des patios, il y a des espaces.
26:14J'ai bien compris.
26:15On entre, et puis il y a une petite coude pour aller pisser dehors.
26:18Mais je dis, mais non, mais ce n'est pas tout à fait ça.
26:20Et ça devant 400 personnes.
26:22Parce qu'on se réunissait pratiquement tous les mois.
26:25On faisait souvent des réunions publiques pour expliquer et répondre aux questions.
26:28Et ça, ce n'était pas toujours évident de répondre aux questions
26:31parce qu'il faut bien répondre pour que ça ne soit pas mal pris ou mal compris.
26:38La municipalité s'est appuyée sur la société d'HLM, aujourd'hui Pas-de-Calais Habitat,
26:46à l'époque c'était l'office d'HLM du Pas-de-Calais,
26:49pour revoir complètement le type d'habitat tout en conservant la trame vière.
27:00On a conservé cet enchevêtrement de petites rues, de ruelles pour garder cet esprit
27:10et qui était vraiment un esprit qui était propre au village de Méolans.
27:19La conception, c'était reprendre une architecture d'îlots.
27:25Ce qui avait été, au cours des années, ce qui avait disparu.
27:29Les rues existaient, bien sûr ça, mais à l'intérieur des îlots, c'était bâti, c'était construit.
27:33Tout le monde s'était approprié les terrains.
27:36Cette architecture, c'est à l'échelle humaine, c'est ce qui était important.
27:40Ne pas dépasser la hauteur des maisons qui existaient.
27:44Parce qu'en général, il y avait trois niveaux.
27:47Mais comme les étages, c'était 3 mètres ou 3,5 mètres,
27:51donc on arrivait pratiquement au niveau de ce que j'ai réalisé.
27:56Le corps de garde, les deux derniers bâtiments que vous avez dû voir au bout de la rue,
28:00c'était des éléments tèches que je ne devais pas, je ne m'étais donné de ne pas dépasser.
28:08Conserver les rues actuelles, c'est ce que j'ai fait.
28:10Je ne les ai pas élargies.
28:11Même la rue Mélence n'a pas été élargie à un mètre près.
28:13Je les ai conservées en l'état.
28:15Les autres rues, je les ai conservées.
28:17On a construit la périphérie des rues en créant soit à l'intérieur des parkings souterrains
28:23avec de la verdure au sud, des espaces verts que l'on plantait.
28:27Vous avez remarqué, à l'époque, les règles n'étaient pas les mêmes.
28:30Maintenant, il faudrait mettre plus de voitures.
28:32Il en manque certainement maintenant.
28:33Mais à l'époque, ça correspondait bien aux normes, c'est-à-dire à un logement, une voiture.
28:40Pourquoi la brique aussi ?
28:42La brique, parce que c'est un matériau, vous l'avez vu, aujourd'hui, c'est toujours en bon état.
28:49On a conservé tous les matériaux qu'il y avait dans la ville et dans la rue,
28:54c'est-à-dire la pierre, l'enduit, la brique.
28:58L'inspecteur de la construction est venu sur un as.
29:01Et c'était un jour comme hier, tombé des corpes.
29:05Donc, on a été chercher la gare avec, je ne sais pas, une quinzaine de personnes,
29:09un petit quart ou une vingtaine dedans.
29:11Et puis, je lui montre ces deux immeubles qui étaient des éléments importants,
29:13parce que c'était le corps de garde, c'était l'entrée de la ville,
29:16par cette entrée Méolence, une entrée importante.
29:20Donc, j'explique comment j'ai gardé le corps de garde.
29:22Et il me dit, écoutez, monsieur l'architecte, c'est bien sympa.
29:25Tout ce que vous montrez, mais moi, je voudrais aller voir les logements sociaux que vous avez construits.
29:29Oui, je lui ai écouté, on vient de visiter l'ensemble du quartier Méolence,
29:35ce sont mes logements sociaux.
29:38Il ne m'a plus rien dit.
29:44Et le troisième objectif, c'était d'imaginer le fonctionnement des équipements collectifs,
29:48c'est-à-dire le foyer soleil et l'ancien Hospice Intélois,
29:51qui s'appelle maintenant l'Espace Marcel Roger,
29:53d'imaginer les animations qui allaient se passer
29:55et de sauvegarder, de préserver la vie associative et collective des associations.
30:01Il restait, par exemple, l'association des jouteurs.
30:04Avec la rénovation, les jouteurs risquaient de disparaître ou d'être disséminés.
30:10Et tout le monde risquait de disparaître en étant relogé aux quatre coins d'Arras.
30:14Les premiers souvenirs de Méolence.
30:25Méolence, moi je suis 68 arde.
30:28J'avais 20 ans en 68, même si on était en province, c'était quand même 68.
30:33Donc Méolence, ça représentait quelque chose d'assez nouveau,
30:39dans lequel on avait envie vraiment de s'impliquer.
30:42Il y avait eu les élections de 71, on en avait beaucoup parlé.
30:44La rénovation urbaine, c'était vraiment un sujet plein d'utopie.
30:51J'ai eu envie de demander un logement à Méolence.
30:55Dès que les logements HLM se sont installés,
30:58parce que ce qui s'y passait m'intéressait beaucoup.
31:01Une fois que les premiers 77 logements ont été inaugurés, c'était en août 1976,
31:07la fameuse année de la sécheresse.
31:09Il faut imaginer qu'une cinquantaine de camions de déménageurs
31:12qui arrivent en même temps dans de la terre battue,
31:15les espaces verts n'étaient pas terminés.
31:18Et moi, à l'époque, on m'a téléphoné.
31:20J'ai dû rentrer de vacances pour m'occuper de tout ça,
31:23parce que c'était vraiment un peu la pagaille quand tout le monde est arrivé en même temps.
31:27À l'arrivée de la deuxième tranche de logement,
31:31les locataires de la première tranche ont organisé l'accueil des nouveaux arrivants.
31:35On avait fait un atelier dans la rue.
31:37On avait réuni tous nos perceuses, nos outils, etc.
31:42On proposait aux gens de venir les aider à installer leurs rideaux.
31:46Vous voyez, tout ça fait que, d'une tranche à l'autre, les gens se connaissaient.
31:51Il y avait un coin personnes âgées et jeunes couples pour voir ce qu'on voulait.
31:55Et j'avais une autorisation du préfet là-dessus pour qu'on puisse mélanger les jeunes et les vieux.
32:00Les vieux gardant les enfants des jeunes.
32:02C'est quelque chose qui a marché.
32:03Tout ça, ça a changé par la suite.
32:05Mais au début, c'était comme ça.
32:07Donc, les jeunes couples qui étaient dans les logements sociaux
32:10faisaient garder leurs enfants par...
32:12Bon, il ne faut pas généraliser, c'est pas tout comme ça,
32:15mais une grande partie, beaucoup d'enfants étaient gardés là.
32:18Dans tout quartier HLM, il y avait ce qu'on appelle des locaux collectifs résidentiels.
32:22C'est-à-dire, comme quand on construit HLM,
32:25le prix du HLM comprend le prix du parking.
32:29Il y a aussi, dans le prix du loyer, il y a ce qu'on appelle les locaux collectifs résidentiels.
32:34Et qui sont dus aux locataires pour organiser des choses qu'ils ne peuvent pas faire dans leur appartement.
32:39Comme les foyers soleil, c'était des mètres carrés sociaux,
32:43ce qu'on appelle des locaux collectifs résidentiels,
32:45les locataires avaient une priorité pour utiliser le premier étage
32:48et le deuxième étage du foyer soleil.
32:52Les locataires, on s'est dit, mais attendez,
32:55il n'y a pas de raison qu'on ne mette pas notre nez dans la gestion de ces équipements.
33:00Parce qu'à Arras, ce n'était pas habituel de donner aux habitants
33:06la gestion d'équipements collectifs.
33:09À ma connaissance, ça n'existait pas.
33:11Il y a une association des locataires qui s'est créée avec Sylviane Dupont.
33:14Sylviane, elle était assistante du directeur de la DDE.
33:17Elle connaissait très bien les problèmes d'urbanisme et d'animation.
33:21Et puis, moi, je me suis dit, si on réclame, nous, locataires,
33:27la gestion de ces équipements, par définition, on est appelé à partir.
33:31Dans les logements de chez l'âme, les gens bougent, etc.
33:35Comment ça va être géré ? Comment ça va être suivi ?
33:37Est-ce que ça va servir au quartier vraiment, etc.
33:40Et Sylviane a dit, en tant que présidente des locataires,
33:42je ne veux pas être la seule association qui va utiliser ces mètres carrés sociaux.
33:47Autant fédérer, regrouper toutes les associations qui existent déjà.
33:51Et comme on travaillait beaucoup avec les associations du quartier
33:54et l'animateur du quartier, moi, j'en ai parlé et j'ai dit, écoutez,
33:58il faudrait qu'on demande à avoir la gestion de toutes les associations du quartier,
34:04à obtenir la gestion de ces équipements et d'être vraiment responsable de ces équipements.
34:09Voilà comment ça a démarré.
34:11Tout le monde s'est retrouvé dans des réunions pour constituer une association d'associations.
34:17C'est comme ça qu'on peut l'appeler.
34:19Et c'est devenu la GAM, l'association de gestion et d'animation des équipements de Méolans.
34:23Donc, au début, ça aurait pu être tout simplement uniquement les locataires,
34:27mais ça s'est élargi.
34:29Alors, la ville a joué le jeu.
34:31C'est-à-dire que les élus, c'est Bob Saint-Jevin.
34:33Monsieur Saint-Jevin, à l'époque, était adjoint au maire aussi,
34:36travaillait beaucoup avec Marcel Roger.
34:38Il nous a dit, on va accepter d'être minoritaire dans le conseil d'administration.
34:44On vous donne une subvention, mais ça sera aux habitants de l'utiliser.
34:48Il y avait beaucoup de monde et tout le quartier participait.
34:52C'est-à-dire que c'était vraiment le quotidien.
34:56Ça faisait partie du quotidien des gens que de faire des choses dans son quartier,
35:00sans prétention, mais avec beaucoup de conviction.
35:04On a refait la première fête du quartier en juillet 1975,
35:10avec les jouteurs comme soutien.
35:13La dernière fête du quartier avait été supprimée et s'était arrêtée en 1967.
35:19C'est-à-dire qu'en pleine démolition, les gens avaient repris confiance
35:24en sachant exactement ce qui allait se passer.
35:27Et du coup, il y avait un besoin de convivialité.
35:31Et c'est sûr que les réunions publiques et la rénovation a aidé au départ à sortir les gens de chez eux pour venir à des réunions.
35:41C'était toujours le premier dimanche de juillet.
35:46Alors, il y avait des joutes aussi.
35:49Il y avait d'abord une braderie.
35:51La braderie du matin.
35:53Les commerçants du quartier, c'était pas très état.
35:57C'était pas un marché comme maintenant.
35:59Les braderies, c'était un marché.
36:01Là, c'était...
36:02Et c'est pareil, on se retrouvait.
36:04On se retrouvait, on discutait, tout ça et tout.
36:08On allait boire un petit coup.
36:09Chut !
36:10Les cafés marchaient.
36:11Ça, faut pas aller.
36:12Au moment de la Ducasse.
36:13Qu'est-ce que vous voulez ?
36:14Les 14 cafés, il fallait qu'ils marchent.
36:16La première fois qu'on a joué Chlavoire sur la place, ma copine, j'en ai décédé.
36:25Elle aurait été parmi nous, hein, madame.
36:27Elle aurait été que nous.
36:29Elle dit, oh, j'ai peur.
36:31Ça te fait rien ?
36:32Elle dit, non, c'est rien.
36:33Elle dit, non, c'est rien.
36:34Elle dit, restons dans la rue.
36:36Elle dit, viens.
36:37Elle dit, j'ai reçu mon champagne.
36:39On va aller m'arrêter au cou.
36:41Moi, je remonte avec elle.
36:43Elle habitait du côté de la rue.
36:45On a bu une bouteille à nous deux.
36:50On a bu une bouteille de champagne à nous deux.
36:53Je sais pas, des honneurs, c'est vrai.
36:56Puis alors, on avait rien, on était gays.
37:00Mais pour monter sur scène, il y avait un escalier.
37:06Il y avait un escalier pour monter sur scène.
37:09Je n'en ai dit, écoute, je n'en ai dit, elle était de Tourcoing.
37:12Je ne peux pas monter ?
37:13Je ne peux pas m'agir.
37:14Allez, j'en tombe.
37:15Imaginons.
37:16Celui-là, j'ai 20 heures.
37:17Et on a, je crois, depuis que je commence à faire du théâtre,
37:22je n'ai jamais si bien déclamé.
37:25Vous voyez ?
37:26Ça m'a fait du bien du champagne.
37:28Là, on peut être plein de bleu.
37:30Plein de bleu, je ne sais rien.
37:32La démocratie, c'est la prise de responsabilité des citoyens, donc des habitants dans une ville, dans leur quartier pour commencer.
37:45Quand les habitants s'approprient leur quartier, par la passion, par la générosité qu'ils vont mettre à faire vivre les associations,
38:01ils vont faire vivre plus que leur quartier, ils vont faire vivre la ville.
38:05Quand on vote pour un élu, on vote pour lui parce qu'on veut qu'il gère notre ville, c'est vrai.
38:09On veut qu'elle soit gérée correctement, on veut qu'il y ait une personne qui prenne des décisions.
38:13Mais sa vie quotidienne, sa vie de tous les jours, ses relations avec les gens, ça nous appartient.
38:20Il n'y a personne qui a le droit de nous dire comment on doit faire, etc.
38:23Et on a le droit d'être responsable de ça.
38:25Je voudrais que la ville soit pour chacun une expérience, une aventure que ça leur permette, ça permette à chaque citoyen d'être lui-même,
38:46de s'épanouir au contact des autres, dans la solidarité, dans la convivialité.
38:53On a gagné parce qu'aujourd'hui, c'est quelque chose que les gens sont appropriés.
38:59Des anecdotes, on en a plein.
39:02Quand on a fait les 77 premiers logements, par cache d'escalier, il y a deux logements, trois logements maximum par niveau.
39:15J'ai créé des vis-à-vis.
39:17C'est quelque chose qu'on ne voit pas forcément quand on fait des tours et des bars.
39:21Et la petite anecdote Sylviane Dupont avec Bultet, je ne m'en souviens pas, mais je crois qu'il était là.
39:27Le jour de l'inauguration des 77 premiers logements, il y avait une petite scène, une petite scénette,
39:32en disant, les gens, en définitive, ils ne voulaient pas voir le gars qui était à côté de lui.
39:37Et puis, à force de se rencontrer, tout ça, ils sont devenus amis.
39:40Et l'ensemble de Méolence, les gens, on ne va pas dire qu'ils sont amis, mais se respectent.
39:47Et ça, c'est dès le début, dès les 77 premiers logements.
39:50Et ça a continué, quoi.
39:54Je suis ému parce que je trouve ça merveilleux, quoi.
39:57enfin, je ne sais plus que de moi !
40:10...
40:18Alors la joute à Arras existe en fait, il y a une date qui va arriver qui est 2012 et
40:40on a commencé à jouter à Arras en 1812 donc ça fait bientôt 200 ans que la joute existe
40:46à Arras. Donc on est en train de préparer une grosse fête pour fêter ce bicentenaire.
40:58Les jouteurs d'Arras sont nés 95 licenciés, c'est un club qui est très familial et on a à peu près 80 licences
41:06fédérales qui nous permet en fait d'être le club le plus épais de la ligue dans le Loire-Picardin.
41:12On est aussi entre autres les porteurs et les gardiens des géants d'Arras qui font partie intégrante
41:21patrimoine à Arras. Ce matin on a défilé pour le 14 juillet le plus petit qui a défilé à 3 ans et le plus
41:32ancien à 88 ans. Donc vraiment il y a toutes les générations qui sont présentées, il y a des filles,
41:37des jeunes filles, des femmes aussi qui pratiquent. Et ça fait, en fait c'est ce qui fait en fait la beauté de ce club en fait.
41:51Donc nous, nous on continue cette activité, nous on participe justement à faire vivre un peu ce bassin car pour moi où il y a de l'eau, il y a de la vie.
42:00Quand je suis arrivée dans ce quartier, en 88, je suis tombée amoureuse de mon quartier. Et je trouve que je me sens bien parce que pour moi, je vais dire franchement, j'ai l'impression dans ce quartier que je suis, c'est un village dans une ville pour moi.
42:16C'est magnifique, puis moi bon je côtoie tout le monde, tout le monde se parle, tout le monde prend des nouvelles des uns des autres. J'ai rarement vu ça dans les autres villes.
42:26Ah, alors bonjour. Comment ça va ? Bonjour mon tonto. Je dois vous dire ici que dans la rue Méolence, il y avait une particularité, il y avait beaucoup de chiens.
42:42Et c'était des chiens qui avaient bien sûr des maîtres et des maisons, c'est sûr. Et puis alors ce qu'il y a, c'est que les chiens, quand ils étaient fatigués et qu'ils voulaient faire une sieste,
42:50dormaient dans les maisons voisines. Et puis quand ils avaient fini leur sieste, ils repartaient chez eux.
42:56C'était, il y avait beaucoup de chiens. Et puis les chiens s'entendaient bien. Il faut croire quand même qu'il y avait un milieu paisible dans ce quartier-ci
43:06où tout le monde vivait bien, tout le monde se connaît. Je pense qu'il y avait de l'amour entre les êtres humains en fait.
43:12Et les chiens, ben, en profitaient bien entendu. Bonjour Dorie, comment ça va ?
43:17Je trouve que les fêtes qui se passaient avant, avant les années 70, les gens, si tu veux, étaient beaucoup plus motivés.
43:26Ils venaient vraiment plus s'intégrer dans les choses. Là, c'est beaucoup... Alors, à l'heure actuelle, je trouve qu'à une autre époque, c'est beaucoup plus difficile de faire sortir les gens, d'amener les gens.
43:35Mais les gens du quartier aiment ça, justement, recherchent ça quand même. Parce que si tu veux, ça leur rappelle un peu leur enfance, leur jeunesse.
43:44Et puis bon, si tu veux, ils aiment bien faire la fête dans le quartier. C'est un quartier quand même assez... On aime bien faire la fête.
43:50Ah, puis le mariage à Chabot le dimanche. Le vrai mariage à Chabot avec des costumes, la robe de mariée d'époque 1900.
43:58Le landau, le landau. Le landau avec un gamin dedans, avec la grosse tutute et le bavoir. C'était la grosse rigolade.
44:08Et tout le monde suivait ?
44:09Je crois que ce ne sont pas des fêtes qui prendraient maintenant.
44:14Non.
44:15Qui prendraient maintenant. Nous, on s'amusait de rien. On n'avait pas de télé.
44:20Donc on disait, ça va être la fête mûlant.
44:25Les temps sont changés.
44:26Et bien oui, il faut l'admettre.
44:28Musique
44:30Musique
44:32Musique
44:34Musique
44:36Musique
44:38Musique
44:40Musique
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44:46Musique
44:48Musique
44:52Musique
44:54Musique
44:57Musique
44:57Musique
44:58Musique
44:58Vous mettez vos mains en l'air.
45:00Ce que vous fassez, les mains en l'air comme ça.
45:02Je dis que je vais go, vous fouillez.
45:03Musique
45:04Musique
45:04Musique
45:04Musique
45:05Musique
45:05Musique
45:06Musique
45:06Musique
45:07Musique
45:08Musique
45:08Musique
45:08Oh, j'en ai trouvé un.
45:21Musique
45:22Musique
45:22C'est parti !
45:52Je m'espère qu'il n'est pas payé sa mène.
45:56Il est payé à l'heure.
46:13Alors, évite pas ses gosses à l'aimé, je suis de chanter.
46:18C'est parti !
46:20C'est parti !
46:22Ah non !
46:25C'est parti !
46:26C'est parti !
46:28C'est parti !
46:30C'est parti !
46:31Les parents sont là ?
46:32Ils sont là, ces parents ?
46:34Ah, je l'ai réagi de consommer, eh !
46:36Tous les témoins sont là ?
46:39Ah oui !
46:41Témoins !
46:42Témoins !
46:43Allez-y !
46:44Témoins !
46:45C'est vous, c'est vous !
46:46Ah, c'est vous !
46:47Et enfin !
46:48Bon, devant nous, la féminine, pour comparer publiquement à la maison commune.
46:53Mllez Amédée Gratte-Panche,
46:55et vous...
46:57Potez-vous ?
46:59Cotez-vous ?
47:00Cotez-vous ?
47:01Un homme locaux,
47:02si vous n'avez pas des pistons !
47:03C'est bon !
47:04C'est bon !
47:05Domicilier, 24 rue de la Chaurus.
47:06À côté des morts.
47:07Alors, mademoiselle M. Amédée Gratton, voulez-vous rendre comme est-vous M. Amédée Gratton ici présente ?
47:21Oui ! Ah !
47:22Tant pis, il n'a pas entendu !
47:25Bon, mademoiselle M. Amédée Gratton, voulez-vous rendre comme est-vous M. Amédée Gratton ici présente ?
47:34Vous êtes sûrs, hein ? Parce qu'après, vous n'avez pas rendu là-dessus, hein ?
47:38Vous n'avez pas envie de vous plaindre, hein ?
47:40Eh bien, au nom de la loi, puisque vous avez dit oui et non pas non,
47:45nous vous déclarons punis par le mariage.
47:55En présence des témoins, Hermès Tatou dit raison,
47:59« Seraphine Tatou ! »
48:03Alors, les époux, ils vont signer.
48:09Après, j'ai témoin.
48:11Et après, j'ai mis Chmère qui va signer.
48:15...
48:16Ouais, bak !
48:30Moi-mêmeíliaie...
48:32Je t'ai tiré !
48:33C'est parti...
48:38Àç point kan, pas derrière...
49:10...
49:40...
50:10...
50:12...
50:16...
50:18...
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