- il y a 1 semaine
Budget 2026 : où sont les économies ?
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00:08Bienvenue dans les informés de l'éco,
00:10votre rendez-vous du samedi pour décrypter l'actualité
00:12économique et sociale de la
00:14semaine avec nous, Emmanuel Cuny.
00:16Bonjour Emmanuel. Bonjour à tous. Et nous avons
00:17deux invités aujourd'hui, Alexandra Roulay,
00:20membre du cercle des économistes, professeure
00:22à l'INSEAD, l'Institut Européen d'Administration
00:24des Affaires, bonjour. Bonjour.
00:25Nathalie Chussot également avec nous, économiste,
00:27professeure à l'Université de Lille, membre
00:29de la chaire Transition économique, Transition
00:31démographique de l'Institut Louis Bachelier.
00:33Bonjour Nathalie. Bonjour. Emmanuel, au
00:35programme aujourd'hui, le budget
00:372026 et cette question, où sont les
00:39économies ? Oui, parce qu'entre suspension
00:41de la réforme des retraites, le redressement
00:43des comptes de la sécurité sociale
00:45renvoyés à plus tard, certains avantages
00:47fiscaux pour les retraités,
00:49entamé en fait il y a quelques semaines
00:51la première lecture du projet de loi
00:53de finances 2026 à l'Assemblée nationale
00:55navigue, on peut vraiment le dire,
00:57entre tricotage et détricotage
00:59et soucieux d'éviter la
01:01censure des oppositions, et bien le gouvernement
01:03multiplie les concessions.
01:05Les nécessaires économies se font
01:07attendre, mais les hausses d'impôts, elles,
01:09se multiplient, ce que confirme d'ailleurs
01:11sur France Info le ministre de l'Économie
01:13et des Finances, Roland Lescure.
01:15Quand on fait la somme
01:17de ce qui concerne
01:19les plus aisés, CSG, patrimoine,
01:21contributions différentielles sur le revenu, etc.,
01:24et les grandes entreprises, on est
01:25au-delà de 11 milliards d'impôts en plus
01:28par rapport à l'année dernière,
01:29où je vous rappelle qu'on avait déjà
01:31taxé une partie de ces populations.
01:34Le ministre de l'Économie
01:36et des Finances, Roland Lescure,
01:37invité cette semaine de France Info.
01:39Donc voilà la question en débat aujourd'hui
01:41dans les informés de l'écho. Budget
01:422026, équation possible ou impossible ?
01:46Première question, Alexandre Aroulé,
01:47sur ces débats qui sont stoppés ce week-end.
01:50Comment vous les jugez pour le moment ?
01:52Écoutez, moi je pense que ce qu'il faut,
01:53il faut partir d'un principe un peu de réalité.
01:55On a le pouvoir qui s'est déplacé au Parlement,
01:57on peut regretter la dissolution ou pas,
02:00mais enfin c'est un fait.
02:01Et on a une Assemblée qui est ce qu'elle est,
02:03qui a une légitimité démocratique,
02:04qui a été élue.
02:05Et donc, à partir de là, je pense que...
02:07Et donc, ça c'est la première contrainte,
02:09c'est une contrainte politique.
02:09Et puis on a une contrainte budgétaire
02:11qui est qu'on peut aussi débattre
02:12du montant exact de l'ajustement,
02:14de la vitesse de l'ajustement.
02:16Mais enfin, on a quand même un effort à faire.
02:18Voilà.
02:19Et donc, à partir de là, je pense que...
02:20Et il y a plusieurs chemins possibles.
02:22Il n'y a pas un seul chemin.
02:23Et selon, en effet, la couleur politique,
02:25certains vont vouloir faire davantage,
02:28reposer l'effort sur des hausses d'impôts,
02:30d'autres sur des baisses de dépenses.
02:31Et c'est plusieurs chemins possibles.
02:33Donc, au final, je pense que c'est normal
02:35qu'il y ait des compromis.
02:36Et c'est normal que personne
02:37ne s'y retrouve parfaitement.
02:39Et je pense que ce qui est important,
02:40c'est de parvenir à avancer.
02:42Et moi, ce que je souhaite,
02:42c'est que la France puisse avoir un budget
02:44qui sera ce qu'il sera.
02:45Il y aura sûrement des choses qui me plairont,
02:47d'autres qui me plairont moins.
02:48Mais si le Parlement arrive à voter un budget,
02:50ça sera une très bonne nouvelle.
02:51Avec, pour l'instant, effectivement,
02:53des débats qui se poursuivent.
02:54Il y a des incertitudes sur ce budget
02:55puisque le vote est prévu
02:58sur la première partie pour les recettes
02:59le 17 novembre.
03:00Je crois qu'il faudrait que tout soit bouclé
03:02pour le 23 décembre.
03:03Nathalie Chusso, comment vous la voyez,
03:04vous, la trajectoire en ce moment ?
03:05Alors moi, je ne vois pas de trajectoire.
03:07C'est le problème.
03:09C'est-à-dire que...
03:12C'est-à-dire qu'en réalité,
03:13la politique économique, ça a un sens.
03:15C'est-à-dire, effectivement,
03:16selon la couleur politique,
03:17on va favoriser telle ou telle mesure.
03:19Mais ça, ça devrait s'inscrire
03:20dans un programme.
03:22Je vais dire un gros mot.
03:23Dans une programmation.
03:25Et en réalité, ce qu'on est en train de faire,
03:27c'est du court-termisme.
03:28C'est-à-dire, je prends...
03:30J'augmente les recettes.
03:31Je prends ici.
03:32Alors évidemment, selon la couleur politique,
03:34on prend plus ou pas du tout aux riches
03:36et un peu aux pauvres.
03:38Par exemple, là, on reparle
03:40de geler les minimas sociaux
03:42où, effectivement,
03:43je vais taxer les entreprises.
03:45Donc, évidemment,
03:46le vrai problème,
03:46c'est qu'on n'a pas de trajectoire économique
03:48de long terme
03:49et qu'on baisse un peu les recettes,
03:52on augmente un peu les recettes,
03:53on baisse un peu les dépenses
03:54et qu'au final,
03:55on aura un budget qui...
03:56On aura un budget.
03:58Enfin...
03:58Vous pensez qu'on aura un budget ?
04:00Je pense qu'on aura un budget.
04:01De toute façon...
04:02Bon, alors là,
04:02il va être détricoté, probablement,
04:04mais il reviendra à l'Assemblée
04:06et puis, de toute façon,
04:07il y a des moyens constitutionnels
04:11pour faire adopter un budget.
04:13Alors, voilà,
04:13il y aura un budget.
04:14Ça pourrait être le 49-3
04:16si jamais Sébastien Lecornu
04:17revient sur sa décision.
04:19Ça peut être des ordonnances plus tard.
04:20Absolument.
04:21Il y a des outils constitutionnels
04:23pour ça,
04:23mais c'est vrai que moi,
04:24ce qui m'effraie,
04:25c'est l'absence de trajectoire complète
04:28et de programmation
04:29de politique économique.
04:31Un budget,
04:31c'est au sens propre du terme politique
04:33avec des décisions derrière.
04:36Et là, je ne le vois pas.
04:37Alexandra Roulet,
04:37vous vouliez ajouter...
04:38Je dirais que le mot de trajectoire,
04:40il est très important.
04:40Ce qu'il faut comprendre,
04:41c'est que ce n'est pas la seule année
04:42où on va avoir un débat de cet ordre.
04:44C'est-à-dire qu'en fait,
04:45on doit faire un effort
04:47de consolidation budgétaire
04:48et on peut revenir éventuellement
04:49sur les raisons
04:50parce que c'est vrai
04:50qu'on a l'impression
04:51qu'on nous parle de finances publiques
04:52depuis des décennies,
04:53mais il y a quand même
04:54des spécificités un peu
04:55à la période actuelle.
04:56Mais cet effort de consolidation,
04:57il se pense sur plusieurs années.
04:59En gros,
05:00entre 5 et 10 ans,
05:02on peut se dire quelque chose comme ça.
05:04Donc,
05:05ce type de débat,
05:06on va les avoir chaque année
05:08et donc idéalement,
05:09en effet,
05:10il faut programmer la première année
05:11l'ensemble de la trajectoire.
05:13La seule chose,
05:14c'est qu'il y a quand même
05:14un jeu de contraintes,
05:15notamment politiques,
05:16qui font que
05:17c'est difficile de se projeter.
05:19Ne serait-ce que du fait
05:20qu'il y a une élection présidentielle
05:21l'année prochaine, etc.
05:23C'est pour ça que je dis
05:24compte tenu des contraintes,
05:25je pense que c'est...
05:26Voilà, on va avoir un budget de compromis
05:27et c'est ce qu'on peut souhaiter
05:28de mieux.
05:29Mais il est évident
05:30que le mot important,
05:31c'est le mot de trajectoire.
05:32Emmanuel Cuny,
05:33devant les présidents de départements,
05:34Sébastien Lecornu,
05:35hier a vanté sa méthode,
05:37le retour au parlementarisme.
05:38Est-ce qu'il est efficace ?
05:39Alors, le retour au parlementarisme,
05:41effectivement,
05:42ça c'est,
05:42on le voit,
05:43la volonté du Premier ministre
05:44Lecornu
05:45depuis qu'il est arrivé
05:46à Matignon.
05:47Alors,
05:47qu'est-ce que ça veut dire ?
05:48C'est redonner les pleins pouvoirs
05:50aux législatifs,
05:51c'est-à-dire les députés
05:52et les sénateurs
05:53face à l'exécutif
05:55qui, lui,
05:55est le gouvernement
05:57qui applique.
05:58Mais jusqu'où, justement,
05:59le Parlement peut-il,
06:01je dirais,
06:02avoir la main ?
06:02Comment construire un budget
06:04sans majorité
06:05à l'Assemblée nationale,
06:07sans recourir forcément
06:08au 49-3 ?
06:09Ça, ça reste un peu
06:10en débat également.
06:11La vraie question aujourd'hui,
06:12c'est de savoir
06:13si cette carte du parlementarisme
06:15est vraiment jouable
06:16avec un hémicycle
06:18pour le moins divisé,
06:19morcelé aux alliances
06:20qui bougent sans cesse
06:22en fonction des mesures,
06:24sans perspective
06:24de majorité claire
06:25pour adopter les textes.
06:26Donc, impossible,
06:27en plus,
06:27de respecter
06:28le calendrier parlementaire.
06:30Je rappelle,
06:30il prévoit 20 jours
06:31pour débattre
06:32en première lecture
06:33du budget
06:33de la Sécurité sociale
06:34et 40 jours
06:35pour le budget de l'État.
06:36On a déjà entamé,
06:38explosé un peu les compteurs.
06:39Nathalie Chusseau,
06:39vous avez le sentiment
06:40que la politique
06:41peut l'emporter
06:42sur l'économie ?
06:44Excellente question !
06:46Vous avez deux minutes.
06:48Non, non, mais je dirais
06:50que le vrai problème,
06:52c'est aussi un problème
06:53de crédibilité politique
06:55et économique.
06:56Si je prends l'exemple
06:58de la réforme des retraites,
07:00du gel ou de la pause,
07:01on appelle ça comme on veut,
07:03je veux dire,
07:03là, il y a un vrai sujet.
07:05C'est-à-dire qu'on nous a vendu
07:06la nécessité d'avoir
07:07une réforme des retraites,
07:08ce qui est vrai
07:09pour des problèmes
07:10de vieillissement démographique
07:11et de soutenabilité
07:12du système.
07:13Alors, je suis persuadée
07:14que c'était la meilleure
07:15des réformes à faire.
07:16On nous a dit
07:17qu'il fallait le faire
07:18si on avait besoin d'argent.
07:19Et là, on nous dit
07:20finalement, en fait,
07:21ça ne va pas coûter trop cher.
07:22350, 400 millions,
07:24puis l'année prochaine.
07:24Et puis, pour des raisons politiques.
07:26Et je crois que là,
07:27il y a une perte de crédibilité
07:29de la parole politique
07:30et aussi de la parole économique.
07:31Parce qu'à un moment,
07:32personne ne comprend rien.
07:33Pourquoi ?
07:33Il y a quand même eu
07:34des millions de personnes
07:35dans la rue
07:35qui sont opposées
07:36à cette réforme.
07:36On nous dit,
07:37avec des choix budgétaires
07:39très étonnants,
07:40c'est-à-dire qu'on va augmenter
07:41la CSG sur le patrimoine
07:44pour aller financer
07:45des retraites
07:46avec la possibilité
07:47pour un nombre de personnes,
07:49j'ai oublié précisément
07:50combien,
07:50je crois que c'est 3,5 millions
07:51de gens qui pourront
07:52gagner 3 mois.
07:53Sans solliciter
07:54les retraités eux-mêmes.
07:55Donc, sans solliciter
07:56les retraités eux-mêmes
07:57et notamment dans le patrimoine,
07:59vous avez 40% des gens
08:00qui détiennent
08:01l'assurance vie.
08:02Donc, on va taxer.
08:03Donc, si vous voulez,
08:03tout ça me paraît,
08:05j'allais dire,
08:06un gloubi-boulga
08:07de mesures
08:08où il n'y a plus de sens.
08:09Et je crois qu'il y a
08:10une perte de crédibilité
08:11de la parole politique
08:12et économique.
08:12Alexandra Roulet.
08:13Je voulais juste revenir
08:14sur la question d'Emmanuel
08:14sur le parlementarisme.
08:16En fait, je pense que
08:16c'est tout à fait bien,
08:20enfin démocratiquement,
08:21que le pouvoir revienne
08:22aussi au Parlement.
08:23Il n'y a pas forcément
08:24de jugement à avoir là-dessus.
08:25Mais la difficulté,
08:25c'est que le Parlement
08:26n'est pas équipé
08:29techniquement,
08:30y compris,
08:30pour faire tous ces débats.
08:31Vous savez que les prévisions
08:32sont faites par Bercy,
08:34donc par l'exécutif.
08:35Les mesures d'impact,
08:36le Parlement n'a pas
08:37cette capacité technique
08:39à pouvoir vraiment,
08:41si vous voulez,
08:42avoir des chiffrages
08:44sur les formes
08:45qui sont proposées.
08:46Être bien informé, finalement.
08:47Le Conseil d'analyse économique
08:48récemment a proposé
08:49que le Haut Conseil
08:50des Finances Publiques,
08:50qui est un organisme indépendant,
08:52qui, pour l'instant,
08:53a un mandat un peu étroit
08:54qui consiste à émettre
08:56un avis sur les prévisions
08:58du gouvernement
08:58à chaque fois qu'il y a
08:59un budget,
09:00puisse avoir un mandat
09:01plus élargi,
09:02c'est-à-dire pouvoir faire
09:03une trajectoire pluriannuelle.
09:05Donc, voilà.
09:05Chiffrer les mesures proposées
09:08par les uns les autres
09:09et voilà.
09:12Compliquer d'avoir une vision,
09:13en fait, c'est ça ?
09:13Enfin, c'est-à-dire que
09:14derrière tout ça,
09:15et ça rejoint aussi
09:16le point sur la crédibilité,
09:18il y a quand même besoin
09:18d'une expertise technique,
09:19c'est-à-dire qu'il y a
09:20des débats politiques,
09:21démocratiques à avoir,
09:22et ça, c'est important.
09:23Mais pour que ça soit crédible,
09:25il faut derrière
09:26un tout petit peu
09:26d'expertise technique
09:27parce que savoir
09:28combien coûte
09:28telle ou telle mesure,
09:29quels sont les effets
09:30comportementaux,
09:31derrière, il y a des hypothèses,
09:32il y a des réflexions.
09:33Et donc, pour que le Parlement
09:34puisse bien faire son travail
09:35et qu'on n'ait pas l'impression
09:36que c'est juste la foire d'empoigne
09:37et que le politique
09:38l'emporte sur l'économique,
09:39il faut doter le Parlement
09:41d'une expertise économique
09:43plus...
09:44Voilà.
09:44Ou en tout cas,
09:45le débat, voilà,
09:45de pouvoir avoir une expertise...
09:47Que l'expertise économique
09:48ne soit pas que
09:48au sein de Bercy
09:50et du gouvernement.
09:51Le permettre d'avoir ce recul
09:51et cette vision, effectivement,
09:53grâce à des outils techniques.
09:54Merci beaucoup, Alexandra Roulet.
09:55Nathalie Chusseau,
09:55vous restez avec nous.
09:57On se retrouve dans un instant
09:57pour la suite
09:58des informés de l'écho
10:00avec vous également.
10:03Des manifestations anti-mafia
10:07organisées en Corse
10:08aujourd'hui à Ajaccio et à Bastia.
10:09L'appel de la coordination anti-mafia
10:11fonde dès fin septembre
10:13mobilisation 15 jours
10:14après la création
10:15par l'Assemblée de Corse
10:16d'une commission
10:17contre les pratiques mafieuses.
10:18En mars dernier,
10:19une première manifestation
10:20avait réuni entre 1500
10:21et 3000 personnes.
10:23Après l'Assemblée nationale,
10:25le projet de budget
10:25de la Sécurité sociale
10:26arrive au Sénat en commission.
10:28La majorité de droite
10:29et du centre promet de revenir
10:31sur de nombreuses mesures
10:32votées par les députés,
10:33notamment la question
10:34de la suspension
10:35de la réforme des retraites
10:36jusqu'à janvier 2028.
10:38Le texte arrivera ensuite
10:39dans l'hémicycle mercredi.
10:41La Chine déconseille
10:42à ses ressortissants
10:42de voyager au Japon
10:43en cause des propos
10:44de la première ministre nippone.
10:46Elle a évoqué la possibilité
10:47d'une intervention militaire japonaise
10:49pour défendre Taïwan.
10:51Il est revendiqué par Pékin
10:53des déclarations jugées
10:54extrêmement graves
10:55par la Chine
10:55qui a convoqué hier
10:57l'ambassadeur japonais à Pékin.
10:59Le 15 de France
11:00entend bien faire oublier
11:01son échec de la semaine dernière
11:02face à l'Afrique du Sud.
11:04Les Bleus affrontent les Fidji
11:05ce soir à Bordeaux.
11:06Deuxième match
11:07de la tournée d'automne
11:08des Français.
11:09France-Fidji
11:09c'est à partir
11:10de 21h10.
11:11France-Info
11:15Les informés de l'écho
11:18Emmanuel Cuny
11:19Benjamin Fontaine
11:21Les informés de l'écho
11:24deuxième partie sur France-Info
11:25toujours avec Alexandra Roulet
11:27membre du cercle des économistes
11:28professeur à l'Institut européen
11:30d'administration des affaires
11:31et Nathalie Chousseau
11:32économiste professeur
11:33à l'Université de Lille
11:34Emmanuel Cuny
11:35nous parlons ce matin
11:36de la construction du budget 2026
11:38avec ce débat parlementaire compliqué
11:40et un calendrier aussi
11:42qui se resserre véritablement.
11:44Oui alors selon la tradition parlementaire
11:46il y a le système de navettes
11:47qui porte bien son nom
11:48c'est-à-dire que les textes
11:50passent d'abord à l'Assemblée nationale
11:51ensuite ils vont au Sénat
11:53donc ils détricotent généralement
11:54ou retricotent un petit peu les choses
11:57et puis si on n'est pas d'accord
11:59et bien il y a une commission mixte paritaire
12:01in fine qui tranchera
12:02c'est-à-dire il y a un nombre équivalent
12:05de sénateurs et de députés
12:06qui tranchent in fine.
12:08Alors l'enjeu c'est évidemment
12:10de conserver les mesures
12:11durement négociées.
12:12Il y a la hausse de la CSG
12:13sur le capital
12:14il y a le rétablissement
12:15d'une version de l'ISF
12:17une version de l'impôt de solidarité
12:19sur la fortune
12:20ça c'est pour le budget de l'État
12:21alors pas sûr que le Sénat
12:23qui penche on va dire
12:24plutôt à droite
12:25soit sur la même longueur d'onde
12:28il faut s'attendre
12:28à un grand nettoyage
12:30du côté du palais du Luxembourg.
12:32Et je complète juste
12:32sur la commission mixte paritaire
12:33on n'est même pas sûr
12:34qu'elle se mette d'accord
12:35cette fois-ci.
12:36C'est très compliqué
12:37ça pourrait retourner
12:38On va les laisser travailler
12:39nos jours.
12:40C'est ça.
12:41Alexandra Roulet
12:41justement on parle du Sénat
12:43est-ce que le Sénat
12:44peut inverser la tendance
12:46par rapport à ce qui se passe
12:47en ce moment
12:47à l'Assemblée nationale ?
12:48On a entendu des sénateurs
12:49qui ont très envie
12:50de détricoter les choses.
12:51c'est assez probable
12:52mais encore une fois
12:53l'objectif c'est quand même
12:54de réussir à se mettre d'accord
12:55et donc il faut je pense
12:57que dans cet esprit
12:58de responsabilité
12:59les sénateurs
13:00et les députés
13:01enfin à un moment
13:02en effet ça risque
13:03ça va se terminer
13:04dans la commission mixte paritaire
13:05puissent essayer
13:06de trouver des compromis
13:07c'est-à-dire
13:08il y aura sûrement
13:09des détricotages
13:10par rapport au texte
13:10qui sort de l'Assemblée
13:12mais ça ne peut pas être
13:13entièrement détricoté
13:14sinon ça ne passera pas.
13:16Nathalie Chusseau
13:16sur ce sujet-là
13:17rééquilibrage en vue ?
13:19Alors rééquilibrage
13:20moi je dirais plutôt
13:21détricotage
13:22si on écoute les annonces
13:23déjà qui ont été faites
13:24par un certain nombre
13:26de sénateurs
13:27notamment le gel
13:28la pause
13:29de la réforme des retraites
13:30un certain nombre
13:30ils sont très fortement opposés
13:32le gel des minimas sociaux
13:35revient dans l'histoire
13:37les impôts
13:38alors évidemment
13:39c'est le chiffon rouge
13:41qui est agité
13:42donc évidemment
13:43qu'il va y avoir
13:44un détricotage
13:45effectivement ça va
13:46se terminer
13:46dans cette commission
13:47mixte paritaire
13:48où effectivement
13:49c'est pas très
13:50très bien
13:51certains disent
13:52qu'elle pencherait
13:54plutôt à droite
13:54donc on arriverait
13:55peut-être à un accord
13:57voilà
13:58Emmanuel Cuny
13:59sur les pistes
14:01pour trouver de l'argent
14:02justement aujourd'hui
14:02où sont-elles
14:03ces pistes ?
14:04Où peut-on trouver de l'argent ?
14:05Le budget de l'Etat
14:06c'est un subtil mélange
14:07un subtil équilibre
14:08entre les recettes
14:09et les dépenses
14:09les recettes c'est l'impôt
14:11donc il ne faut pas
14:11qu'il y ait un impôt
14:12confiscatoire
14:12et puis il faut
14:14qu'il soit équitable
14:15c'est la justice fiscale
14:16donc qu'il n'avantage pas
14:17forcément
14:17ou qu'il ne désavantage pas
14:19les uns et les autres
14:20et puis il y a évidemment
14:22les dépenses
14:23alors les dépenses
14:23c'est le fonctionnement
14:25de l'appareil administratif
14:26de la nation
14:28mais on voit aujourd'hui
14:29que c'est très difficile
14:30pour le gouvernement
14:31qui n'a plus de sous
14:32il n'y a plus un
14:32pardon je vais être vulgaire
14:33il n'y a plus un rond
14:34dans les caisses
14:35et ça va être compliqué
14:36quand même
14:37donc si on ne fait pas
14:38des économies drastiques
14:39les impôts c'est bien
14:40Roland Lescure nous rappelait
14:4111 milliards d'euros
14:42d'impôt en plus
14:43cette année
14:44par rapport à l'année dernière
14:45et on n'a pas terminé
14:46mais les économies
14:46on ne les voit toujours pas
14:48on n'a pas de piste
14:49et pour l'instant
14:49on aurait creusé le déficit
14:50enfin les députés
14:51de près de 7 milliards
14:52selon Thibaut Bazin
14:54député Allaire
14:55qui est rapporteur
14:55de la commission
14:56des affaires sociales
14:57ça veut dire
14:57qu'on continue
14:58de creuser ce déficit
15:00Nathalie Chusseau
15:01justement
15:02qu'est-ce que ça va donner
15:03pour les français
15:04tout ça
15:04parce qu'ils nous écoutent
15:05ils entendent
15:06qu'on parle des débats
15:07d'économie
15:08de ponction
15:10à certains endroits
15:11pour les entreprises
15:12ou pas d'ailleurs
15:12ils se demandent
15:13ce qui va se passer pour eux
15:14ça entraîne
15:15une incertitude totale
15:16pour les entreprises
15:17et pour les ménages
15:18surtout
15:19j'aimerais juste revenir
15:20sur un point
15:20c'est-à-dire que là
15:22on a effectivement
15:23un florilège
15:24de taxes
15:25donc de recettes
15:26on a des dépenses
15:28et finalement
15:29quand on regarde
15:30il y a une espèce
15:31un peu d'équilibrage
15:32plus ou moins
15:33on serait à peu près
15:33à 5% de déficit
15:35pour viser 4,7
15:37absolument
15:37bon
15:38donc
15:38ce n'est pas non plus
15:39bon c'est beaucoup
15:40mais
15:41ça n'est pas non plus
15:42catastrophique
15:43en revanche
15:44ce qui est beaucoup plus inquiétant
15:45et ça rejoint ce que disait
15:46Alexandra tout à l'heure
15:47c'est qu'il n'y a pas de trajectoire
15:48ce que je disais également
15:49mais c'est surtout
15:50qu'on est un peu sur du one shot
15:52c'est-à-dire que là
15:53on fait des recettes
15:54mais on ne va pas pouvoir taxer
15:56sans arrêt
15:56ou prolonger
15:57un certain nombre de taxes
15:58et donc
15:59on n'y échappera pas
16:01à cette programmation
16:03à cette trajectoire
16:04et c'est ça le sujet
16:05alors après
16:05c'est un budget à court terme
16:06c'est un budget à court terme
16:08one shot
16:09et l'année prochaine
16:09il va falloir recommencer
16:10donc qu'est-ce qui va se passer
16:12donc c'est
16:13en fait
16:13c'est vraiment là
16:14le sujet
16:15et sans programmation
16:16de réformes structurelles
16:17et sur du long terme
16:19on ne s'en sortira pas
16:20et parce que le gouvernement
16:21a aussi un calendrier
16:22et il assure aussi sa survie
16:24puisqu'il faut tenir
16:25jusqu'à la prochaine présidentielle
16:26Alexandra Roulet
16:27oui deux choses
16:28déjà les administrations publiques
16:30elles sont divisées en trois
16:31il y a l'état
16:32il y a la sécurité sociale
16:33et il y a les collectivités locales
16:35quand on regarde un peu
16:35les tendances de long terme
16:36justement si on réfléchit
16:37aux trajectoires
16:38l'état est à l'os
16:39en gros c'est pas ça
16:40qui creuse le déficit
16:41c'est vraiment la sécurité sociale
16:43et les collectivités locales
16:44donc déjà ça nous indique
16:46si on se met dans une perspective
16:47plus de long terme
16:48sur quoi il faut réfléchir
16:49et là je ne suis pas en train
16:50de dire recettes dépenses
16:51parce que dans les deux champs
16:52il y a les collectivités locales
16:53et la sécurité sociale
16:54il y a à la fois des recettes
16:55et des dépenses
16:56mais en tout cas ce qui est sûr
16:57c'est que c'est plutôt par là
16:58qu'il faut aller chercher
16:58enfin qu'il va falloir
17:00de toute façon réfléchir
17:01structurellement au problème
17:03ensuite en effet
17:04je pense que ce qui se passe
17:05c'est que
17:05enfin le plus important
17:06c'est de pouvoir faire en sorte
17:07qu'on ait un débat démocratique
17:10intéressant et sur le fond
17:13au moment de la présidentielle
17:14justement avec cette idée
17:15parce que le prochain président
17:18de la république aura
17:19on en aura un sur les retraites au moins
17:21aura à se confronter encore
17:24à cette question de la trajectoire
17:26et ça peut
17:26et l'autre chose que je voudrais dire
17:27c'est que
17:28ça ne va aller que
17:30enfin ça peut même aller
17:31encore croissant
17:32ce besoin de rétablir
17:33les finances publiques
17:34pour plusieurs raisons
17:35c'est qu'on a un peu
17:35des vents contraires
17:36qui nous poussent
17:38à devoir dépenser encore plus
17:39on a la défense
17:40ça ne va pas aller
17:40en s'améliorant
17:41les besoins de
17:41on a quand même
17:42l'Allemagne
17:43la défense
17:43le monde de la défense
17:44qui s'inquiète d'ailleurs
17:45en voyant ce qui se passe
17:46autour du budget
17:46aujourd'hui il y a des incertitudes aussi
17:48voilà mais c'est un besoin
17:49qui va aller croissant
17:49on voit que l'Allemagne
17:54à quel point
17:55et donc la situation géopolitique
17:57va nous amener à dépenser plus
17:58le climat qui est un peu oublié
18:00nous amènera aussi
18:01à dépenser plus
18:02et ça ne va aller que croissant
18:03et le retrait des Etats-Unis
18:04de tout un tas de
18:05sur ces dimensions
18:07est très important
18:08et puis évidemment
18:09la démographie
18:09qui ne va pas s'arrêter
18:10les jeunes
18:10et l'éducation
18:12si je puis me permettre
18:12c'est majeur
18:15vous ne ferez pas de croissance
18:16sur l'éducation
18:17merci beaucoup
18:17ce sera le mot de la fin
18:18merci Nathalie Chusseau
18:20professeure d'économie à Lille
18:21d'avoir été avec nous
18:22Alexandra Roulet
18:23du cercle des économistes
18:24les informés de l'éco
18:25merci Emmanuel Cuny
18:26les informés de l'éco
18:27reviennent samedi prochain
18:28en attendant
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