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  • il y a 4 jours
Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, était l’invité du Face-à-Face de ce vendredi 14 novembre sur BFMTV et RMC. Il a été interrogé sur la durée des débats à l'Assemblée nationale autour du budget 2026. 

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Transcription
00:00Vous calez un petit peu là ?
00:01Vous êtes un petit peu fatigué ?
00:03Vous avez besoin d'un peu de repos ?
00:04Ce n'est pas qu'on a besoin d'un peu de repos,
00:06mais c'est-à-dire que ça fait maintenant trois semaines
00:08pour ceux qui sont en commission finance, en commission affaires sociales,
00:11qu'on travaille de 9h à minuit.
00:12On a des équipes qui ne sont pas très nombreuses.
00:14Il y a le personnel de l'Assemblée,
00:16il y a des députés qui ont des enfants.
00:17Vous allez pas pleurer quand même.
00:17Non, mais je n'ai pas pleuré, mais qui a pleuré ?
00:19Non, vous n'avez pas pleuré, mais enfin cette nuit,
00:21vous avez dit, on commence à travailler dans de mauvaises conditions
00:23et vous avez fait partie de ceux qui plaidaient
00:25pour une pause de deux jours ce week-end.
00:27J'ai du mal à comprendre.
00:28Vous n'arrêtez pas de dire, on ne va pas réussir à voter,
00:31il faut bosser, il faut pouvoir examiner tous les amendements.
00:33Et là, vous prenez deux jours de pause.
00:35Parce que la situation est telle qu'on n'arrivera pas à la fin du texte.
00:38Vous pouvez reconnaître que je le dis depuis le début,
00:40depuis le premier jour, je dis tout ça et du cinéma.
00:43Les partis majoritaires ont déposé tellement d'amendements
00:45qu'on ne peut pas y arriver.
00:46Là, même pour finir la première partie du budget,
00:49il faut au moins 100 heures, plutôt 120.
00:51De toute façon, ça ne tient même pas dedans.
00:52Donc en fait, on va s'épuiser, épuiser nos équipes
00:54une fois plus, parce qu'un député, il n'est pas tout seul.
00:56Alors excusez-moi de parler aussi au nom
00:58des collaborateurs, qui ne sont pas par ailleurs
01:00très bien payés d'une manière générale
01:02à l'Assemblée Nationale. Les députés, tout va bien,
01:04mais les collaborateurs, ce n'est pas le Pérou.
01:07Voilà, ils ont une vie, ils ont une famille.
01:09Et avoir un week-end
01:11pendant un mois parce qu'ils travaillent
01:12tout le temps, les pauvres.
01:14C'est vrai que j'ai eu un peu le courage
01:16de briser la glace, mais vous reconnaîtrez que
01:18une fois que j'ai brisé la glace, c'est incroyable.
01:20Tout le monde nous a suivi.
01:22Parce qu'ensuite, effectivement, ça a été une décision globale.
01:25Sauf, sauf, quand même, LFI.
01:27Oui, ils se sont donné le beau rôle, comme d'habitude.
01:29LFI, ils disent, non mais attendez,
01:30on a besoin de bosser. Si on n'avance pas
01:32dans l'examen du budget, en effet,
01:34nous ne pourrons pas le voter. Chaque heure compte.
01:37Je ne comprends pas que vous ne soyez pas
01:38de leur côté là-dessus.
01:40Parce que LFI, si vous voulez, en fait, ils jouent la montre aussi
01:42dans leur propre sens. C'est-à-dire que vous avez
01:44effectivement le gouvernement et les partis du gouvernement
01:46qui ont, d'avis, saboté le budget en déposant
01:48tellement d'amendements. Ce que faisaient les LFI, par exemple,
01:50sur les retraites. Vous vous souvenez ? Déposer tellement
01:52d'amendements qu'on ne peut pas arriver à la fin du texte.
01:54Et LFI, c'est l'inverse. Comme ils veulent
01:56un peu un scandale démocratique,
01:58ils ont déposé moins d'amendements, c'est vrai, mais le moindre
02:00amendement, la moindre prise de parole,
02:02ils l'apprennent. Ça dure un temps fou.
02:04Parfois, les mêmes amendements sont défendus plusieurs fois.
02:06En commission des finances, même l'autre fois, on a siégé
02:08entre minuit et demi et une heure et demie
02:10du matin pour finir une mission.
02:12Mais même à une heure et demie du matin,
02:14des amendements dérisoires, il fallait les défendre
02:16en deux minutes. Bon, bref,
02:18c'est un peu ridicule. Il faut dire
02:20au milieu de tout ça, que le Rassemblement National
02:22non seulement a respecté le nombre d'amendements
02:24qu'il fallait déposer pour ne pas saboter
02:26le texte, et on ne défend pas tout comme ça.
02:28C'est vrai qu'on est au milieu d'un cinéma.
02:30J'imagine ceux qui nous regardent se disent, mais qu'est-ce qui se passe
02:32à l'Assemblée ? On voit une assemblée qui siège,
02:35qui siège sans cesse, et en même temps, ils n'arrivent
02:36pas à finir les textes. Tout ça est incompréhensible
02:38pour les contribuables. Je les comprends.
02:41Une petite pause,
02:42ça va faire du bien à tout le monde.
02:43Merci.
02:45Merci.
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