- il y a 8 heures
Télématin reçoit Julie Andrieu, animatrice culinaire à l'occasion de la parution de son livre "Julie cuisine l'Italie".
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TVTranscription
00:00En quelques notes de musique, nous y sommes en Italie, on déguste par exemple des taguilloni au Saint-Jacques, mitonné par notre invité, bonjour Julie Andrieu.
00:14Bonjour Damien, bonjour à tous.
00:16Vous publiez Julie, Cuisine d'Italie, édition Solar, 60 recettes que vous avez avec le raccord.
00:23Chipée aux grandes maisons italiennes, on y vient dans quelques instants, mais on commence par du tac au tac, je ne sais pas comment on le dit en italien.
00:29En gros, je vous bombarde de questions Julie, du presto à presto, je ne sais pas, vous me répondez sincèrement et rapidement s'il vous plaît.
00:36Attention, c'est parti Julie, quel est le plat que vous ratez assez souvent ?
00:41Ah, le plat que je rate, alors les cacio-pepe, les pâtes cacio-pepe, c'est assez facile à rater à ma décharge.
00:48Le légume que vous préférez cuisiner ?
00:51Oh, j'aime tous les légumes, c'est cruel, j'adore l'aubergine, il y a une très bonne recette d'aubergine,
00:57ce n'est pas la saison malheureusement, on parlait de saison.
00:59En cuisine chez vous, par exemple, vous êtes au fourneau, c'est hyper rangé ou c'est le bazar ?
01:03C'est le bazar.
01:04C'est bien.
01:05Vous êtes plutôt, alors vous êtes plutôt Julie, simple casserole ou robot multi-cuisin ?
01:09Ah non, je cuisine avec m et mon couteau.
01:12Tac !
01:13C'est une info ce matin.
01:15Ma planche, mon couteau, ma planche, je ne sais pas où vous allez chercher tout ça.
01:17Quelle est la qualité essentielle qu'il faut avoir quand on est au fourneau ?
01:22De la générosité.
01:25Est-ce qu'il vous arrive de craquer sur un plat tout préparé ?
01:29Assez rarement, là on m'a fait goûter des plats tout préparés et mes enfants ont dit une fois, mais pas de maman.
01:37Et la dernière question est compliquée, France ou Italie ?
01:41Ah, quel match !
01:43Non mais attendez, ça fait 51 ans que je suis en France, donc un peu d'Italie quand même.
01:46Non, très bien.
01:46Mais c'est vrai que mon cœur est en France, évidemment.
01:48Évidemment.
01:49Mais la grand-mère est italienne.
01:50Mais oui, c'est ce qu'on découvre dans ce livre.
01:52Donc ce livre intitulé Julie Cuisine d'Italie, édition Solar, je le disais, donc 67 que vous avez trouvées auprès de grandes maisons italiennes.
02:00Oui, alors non, ce ne sont pas vraiment des grandes maisons, ce sont plutôt des trattorines.
02:02Ah parce que vous dites maison dans l'intro.
02:04Maison, oui, maison, mais c'est vraiment des restaurants où on a tout plaisir à aller, qui sont abordables.
02:10Ce ne sont absolument pas des restaurants étoilés.
02:12Non, non, ce sont des trattorines.
02:13En tout cas, vous nous dites que vous les avez testés, parfois simplifiés, ça va y venir.
02:17Mais évidemment que vous connaissez l'Italie par cœur, la preuve, regardez.
02:22Tous les chemins, même ta Rome, ça vous savez, préparez-vous car je vais vous en faire emprunter beaucoup pour vous faire découvrir la Rome que j'aime.
02:31Bon allez, on pose nos valises à Venise.
02:35Et nous voilà en marcher sous le soleil.
02:38Un petit déjeuner à la Vénitienne.
02:40On vous suit donc à Rome, à Milan, à Venise, à Naples.
03:01Est-ce qu'on mange différemment, vraiment très différemment d'une ville à l'autre ?
03:05Oui, bien sûr.
03:06L'unité italienne, elle date de 1870, on va dire.
03:10Et donc, c'est assez récent.
03:12Et jusque-là, c'était des principautés, des duchés.
03:15Et chacun avait sa culture propre, son identité.
03:17La communication ne se faisait pas tellement, ni entre les produits, ni entre les recettes.
03:21Donc, la France relève d'une cuisine très régionale, mais l'Italie, davantage encore.
03:26Et par exemple, je pense à la Toscane, où ceux qui sont allés en Italie vont souvent en Toscane.
03:31Il y a une cuisine très particulière, une cuisine de gibier, de châtaigne, avec des pains qui sont sans sel.
03:36Il y a une histoire derrière chaque recette, comme chez nous, mais peut-être encore plus singulière d'une région à l'autre.
03:41La cuisine vénitienne, par exemple, est délicieuse et très raffinée.
03:44Vous le dites dans ce livre, Julie, vous avez eu la chance de vivre en famille à Rome.
03:48C'était comment ?
03:49Alors, c'était un coup de tête, déjà.
03:51Et c'était extraordinaire.
03:53C'était une des périodes les plus joyeuses de ma vie, parce qu'on laisse tout derrière soi.
03:56On sait qu'on reviendra.
03:57Je savais que je reviendrais.
03:58On laisse tout derrière soi.
04:00Et en même temps, on a quand même une communauté culturelle.
04:03On est dans un pays dont on comprend les codes, on comprend à peu près la langue.
04:07Mais on se réinvente.
04:08On est quelqu'un de différent tous les jours.
04:10Et puis, il y a tellement de choses à voir.
04:11Donc, tous les matins, je me levais avec la niaque.
04:13Je louais mon petit vélo.
04:15Je pédalais jusqu'à tous les sites culturels que je découvrais avec des yeux d'enfant,
04:20même si j'étais déjà venue une dizaine de fois à Rome.
04:22Et le fait, moi, qui beaucoup voyageais, et souvent en lâchant, en laissant ma famille derrière moi,
04:27comme on le fait quand c'est votre métier.
04:30Là, j'avais emmené ma famille.
04:31Et donc, c'est un plaisir différent.
04:32Donc, le soir, j'allais chercher les enfants à l'école.
04:34Et je leur disais, il faut absolument que tu ailles voir les termes de Caracalla.
04:36Et on partait, on pédalait.
04:38Et c'est extraordinaire.
04:39Est-ce que les enfants, ils voulaient manger des pâtes tous les jours ?
04:41Mais ils en mangeaient à l'école.
04:43Ils m'ont dit, mais maman, c'est quoi cette cantine de rêve ?
04:45Tous les jours, il y avait des pâtes.
04:46Et ce qui était drôle, c'est que ma fille rentrait en me disant,
04:48maman, tu sais, il y avait une pizza aujourd'hui.
04:50Oh, super.
04:50Elle me dit, oui, mais on m'a expliqué.
04:51On m'a dit que si je mangeais la pizza avec des couverts, j'allais être virée de l'école.
04:55Et effectivement, il y a des règles, comme en France.
04:57Et la pizza, alors, on la coupe.
04:59Mais une fois qu'on la reçoit, on la mange avec la main.
05:01On ne la recoupe pas en petits morceaux.
05:03Et on ne la porte pas à sa bouche.
05:05Ce sont des codes amusants.
05:07Et les pâtes, par exemple, elle me disait, maman,
05:08ils m'ont dit que si je coupais mes pâtes, c'était horrible.
05:11Mais c'est une légende urbaine, quand on dit que quand on mange des pâtes ou de la pizza,
05:14on grossit.
05:15Les Italiens ne sont pas plus gros que nous.
05:16Non, les Italiens ne sont pas plus gros.
05:17C'est le fameux régime méditerranéen.
05:18On est d'accord.
05:19Non, parce que finalement, si vous décortiquez les plats de pâtes ou même la pizza,
05:22le rapport entre les glucides, les protides, les lipides, il est assez équilibré.
05:26Mais comme dans beaucoup de recettes traditionnelles, d'ailleurs, en France aussi.
05:30Moi, je parle souvent du régime paysan.
05:32Ils n'avaient pas cette grille de lecture.
05:34Mais naturellement, ils se nourrissaient de façon très équilibrée
05:37parce que leur corps était leur seule et première machine.
05:40On vous a demandé de choisir vos recettes préférées.
05:42On commence par ribolita.
05:44Alors, c'est quoi, ribolita ?
05:45Alors, la ribolita, c'est un plat toscan, on en parlait.
05:47C'est une soupe de saison.
05:48J'ai choisi des plats de saison,
05:50qui est une soupe qui est faite à base de pain de la veille,
05:53voire de plusieurs jours.
05:54Donc, déjà, j'aime bien l'idée qu'on ne jette pas le pain.
05:56On a tendance à trop jeter le pain, notamment en France.
05:59Et donc, elle va servir à épaissir cette soupe que l'on mange à la fourchette
06:02et qui est une soupe de légumes frais, de légumes secs,
06:04avec le fameux chou de Milan,
06:06qu'on peut remplacer d'ailleurs par le fameux chou kale.
06:09C'est bourré de vitamines, de protéines et de goût.
06:11C'est une soupe qui est très belle à voir,
06:13qui est savoureuse, qui pour moi est un grand plat.
06:16Et ribolita, ça veut dire rebouillible.
06:18C'est une soupe qui gagne à être recuite,
06:19comme tous les plats mijotés.
06:20Et c'est un des délices de la cuisine toscane,
06:23qui n'est pas forcément très connu.
06:25Non, on le connaît pas.
06:26Personnellement, vous le connaissez, les amis.
06:27C'est pas de ribolita.
06:28Pas du tout.
06:29Il mérite d'être connu.
06:30Je vous défie de ne pas l'apprécier,
06:31même si vous n'aimez pas les légumes.
06:33La deuxième recette, c'est la...
06:34Alors là, je vais très très mal le prononcer,
06:36la schiacciata con l'eau.
06:37Ah oui, alors là, on reste à Florence.
06:39Et c'est une galette...
06:41En fait, c'est une pâte à pizza
06:42enrichie de grains d'anis,
06:45d'huile d'olive et de sucre.
06:48Très peu de sucre.
06:49Et donc, c'est une pizza sucrée
06:50dans laquelle on glisse des grains de raisin.
06:52C'est une recette que faisaient les vendangeurs,
06:54d'ailleurs, la saison des vendanges.
06:56Alors, c'est pas considéré comme un dessert.
06:58C'est comme un encas.
06:58Oui, c'est un encas.
06:59On peut la manger.
07:00Moi, j'aime bien la manger avec le fromage.
07:01Ça marche très bien.
07:02Mais vous allez voir le rapport.
07:03Alors, si vous connaissez un peu
07:04cette galette espagnole
07:05que l'on mange là-bas,
07:06justement, avec huile d'olive, anis et sucre,
07:09on retrouve ces saveurs
07:09qui se marient très, très bien
07:10avec la fraîcheur du fruit.
07:13C'est exquis.
07:14C'est vraiment à découvrir.
07:16Et puis, ce sont des plats bon marché aussi.
07:18Ça compte.
07:18On termine par un tiramisu.
07:20Je vous dis, c'est obligé.
07:21Mais alors, déconstruit.
07:22Moi, je me méfie du déconstruit
07:23parce que souvent,
07:23il est un peu biscornu, le déconstruit.
07:25Non, après, à vous d'essayer de le faire tenir.
07:28Mais non, je dis ça parce que
07:29le tiramisu, je pense que tout le monde
07:30en a fait un dans sa vie.
07:32C'est assez facile.
07:33C'est assez facile.
07:34Sauf que là, j'ai découvert...
07:36C'est long, en fait.
07:36Oh, non.
07:38Non, mais c'est vrai que j'ai découvert
07:39dans un restaurant vénitien.
07:41Alors, il y a beaucoup
07:41de restaurants vénitiens à Trap Touriste.
07:43Souvent, les gens reviennent de Venise
07:43en disant qu'on a mal mangé,
07:44on était déçus.
07:46C'est vrai, mais c'est comme quand on va...
07:47Ah oui, c'est vrai.
07:48Tant mieux, vous allez me donner vos adresses.
07:50C'est comme quand on va
07:50à Place du Tertre, à Paris, à Montmartre.
07:52Il y a beaucoup quand même
07:53de restaurants à Trap Touriste.
07:54Mais il y en a quelques-uns exceptionnels,
07:56dont un petit quai carampane
07:57et auquel j'ai demandé les recettes.
08:00Et là, c'est un tiramisu
08:01dans une version un petit peu plus élaborée
08:03de chef.
08:04Oui, alors ça, c'était ma façon
08:06de servir le tiramisu.
08:08Eux rajoutent une glace en plus
08:09et au mascarpone.
08:11Mais encore, il faut-il la faire.
08:12Donc, j'ai simplifié quand même
08:13pour la ménagère que nous sommes.
08:15Et vous allez voir,
08:17ça, c'est avec une crème diplomate
08:18au café.
08:19Je ne vous en dis pas plus.
08:20Non, je ne vous en dis pas plus.
08:20Tester la recette, elle est exceptionnelle.
08:22Moi, je ne mange plus
08:23le tiramisu autrement.
08:24Vous retrouvez donc toutes ces recettes
08:26dans le livre de Julie,
08:27édition Solar.
08:28C'est l'heure de la petite surprise,
08:30mais la belle surprise.
08:31C'est une amie très proche à vous
08:33qui avait un petit message pour vous, Julie.
08:34Regardez en face de vous.
08:36Ma, Juju Julie,
08:38ce petit mot pour te dire
08:38que je repense souvent
08:40et non sans une certaine émotion
08:42à toutes ces trouvailles
08:43et toutes ces expériences culinaires
08:45qui ont marqué notre enfance,
08:47notre adolescence
08:48et à tous ces mets
08:49que tu nous préparais avec amour.
08:50Je te laisse le soin
08:52de raconter ou non
08:53ce que c'était.
08:55Mais en tout cas,
08:56je ne me dis que de chemins
08:57parcourus depuis.
08:58Alors, bravo, bravo,
08:59plein de baisers
09:00et à très bientôt.
09:02Merci, Marionnette.
09:04Oui, c'est ma copine d'enfance, Marion.
09:05Une petite bande de copines.
09:07Marion Ruggieri,
09:08qui est journaliste au L
09:09et qui était sur le plateau
09:11de C'était à vous
09:11pendant des années.
09:13Merci, ça me touche.
09:15Oui, c'est vrai
09:15qu'on a eu quelques expériences.
09:18Mais à l'époque,
09:18je n'ai jamais caché le fait
09:19que je ne faisais pas
09:20la cuisine enfant.
09:21Ma mère ne la faisait pas
09:21plus que moi,
09:22même sans doute
09:22beaucoup moins aujourd'hui
09:23et ma grand-mère,
09:26quelques pâtes
09:27de son enfance.
09:28Mais donc,
09:28chez nous,
09:29il y avait des produits
09:29surgelés,
09:30des produits sous vide.
09:31Donc moi,
09:32j'ai le souvenir,
09:32quand je pense cuisine
09:33de mon enfance,
09:33je me souviens
09:34que je coupais des sachets
09:35et que je mettais ça
09:36au micro-ondes.
09:37Mais à l'époque,
09:38c'était perçu
09:38comme une libération
09:39quand même de la femme.
09:41Donc aujourd'hui,
09:41on a compris que peut-être
09:42il y avait un équilibre
09:43à trouver.
09:44Et donc,
09:45oui,
09:45je mettais des...
09:46Il fallait que je vous raconte
09:47des...
09:47Il y avait des truffes
09:48avec de la margarine
09:50et du chocolat
09:51dont on se sert
09:52pour faire du chocolat chaud
09:53en poudre le matin
09:54pour ne pas donner de marques.
09:55C'était redoutable,
09:55ça,
09:56qu'on mettait au frais.
09:57Et puis après,
09:57on prenait des petites cracottes,
09:58on mettait de la toastinette,
10:00je ne sais pas si ça existe toujours.
10:01Donc un fromacré emballé.
10:02On mettait ça au micro-ondes
10:03et ça faisait des bulles.
10:05Mais oui,
10:05c'était bon en fait.
10:06Enfin,
10:06c'était bon,
10:07je ne sais pas,
10:07aujourd'hui,
10:07je n'ai pas goûté.
10:08Mais en tout cas,
10:09ça nous amusait bien.
10:11Et puis,
10:11je crois que toutes les copines
10:12ont découvert les steaks
10:12surgelés chez moi.
10:14Non,
10:14je reviens de loin.
10:17Comme quoi,
10:17tout est possible dans la vie.
10:18Absolument.
10:19Et ce n'était pas par la
10:20ni la grand-mère
10:21ni la mère,
10:21c'est vraiment un choix personnel
10:22d'un moment de se dire
10:24attendez là les gars,
10:25peut-être que j'ai suivi
10:26un mauvais chemin,
10:27il va falloir que je construise
10:28cette grammaire alimentaire.
10:30Et ça a été un parcours
10:32qui m'a nourrie
10:33intellectuellement,
10:34physiquement
10:35et qui continue
10:37de me permettre
10:37de rencontrer
10:38des gens extraordinaires.
10:39Merci à Marion Vigéry
10:40pour la petite surprise.
10:41Merci Marion.
10:42On va plonger
10:42dans les archives
10:43avec Mathilde.
10:45Justement,
10:45vous parliez de votre enfance,
10:46on va y retourner
10:47parce qu'en 2003,
10:49vous êtes invité
10:49sur le plateau de France 3
10:50où on vous demande
10:51comment être un cordon bleu.
10:53Et voici ce que vous confiez.
10:55Moi,
10:55je n'avais aucun savoir-faire
10:57au départ
10:57parce qu'effectivement,
10:58je suis issue
10:58d'une génération
10:59un peu sacrifiée,
11:00comme on dit,
11:01avec des mamans
11:01qui ne voulaient pas
11:03ou qui ne savaient pas
11:04cuisiner
11:04et qui ne voulaient pas
11:05transmettre
11:06parce qu'elles considéraient
11:06que c'était un peu
11:07une servitude
11:08à l'homme,
11:09aux tâches ménagères
11:10et qu'elles étaient
11:10tout à fait aptes
11:11à faire autre chose.
11:13Malgré tout,
11:14est-ce qu'il y avait
11:14une tradition...
11:14Vous remarquez
11:15que je suis raccord.
11:15Vous ne m'avez pas bougé ?
11:17C'est la même.
11:19Est-ce qu'il y avait
11:19quand même
11:19une tradition familiale
11:21où on se retrouvait
11:22autour d'un plat ?
11:23Non, non,
11:24on se retrouvait
11:25autour d'un plat.
11:25Oui, bien sûr.
11:26Alors, le samedi soir,
11:27on regardait Champs-Elysées,
11:28je crois que vous en avez parlé.
11:29Michel Drucker,
11:30légendaire,
11:31une messe.
11:32Et alors,
11:33il y avait une table roulante
11:34et on mettait les pâtes
11:35qu'on avait cuites.
11:36C'était la joie.
11:37Les pâtes avec de la sauce
11:38en boîte.
11:39Ça, il n'était pas question
11:39pour ma mère
11:40de cuisiner une sauce.
11:41Je ne sais même pas
11:42si elle connaissait
11:42la saison de la tomate.
11:43Donc, sauce en boîte
11:44et avec du fromage.
11:46J'essaye de ne pas trouver
11:47de marques
11:47parce que pour moi,
11:48c'est des marques
11:48fromages déjà râpés.
11:50Ça aussi, pour moi,
11:51aujourd'hui, c'est hérétique,
11:51mais donc déjà râpés
11:52dans un sachet
11:53et on mélangeait tout ça.
11:54Les pâtes étaient très molles
11:55quand même.
11:55J'ai le souvenir
11:56de quelque chose.
11:57Là, on est même
11:58au-delà du trop.
12:00Mais c'était très amusant.
12:02On s'amusait beaucoup
12:02avec maman.
12:04Voilà, c'était la soirée
12:05du samedi soir
12:05avec la fameuse pasta.
12:06C'était un moment joyeux.
12:08Alors, depuis,
12:09on peut dire quand même
12:09que votre palais
12:10s'est diversifié.
12:11Vous faites même partie
12:12du club très sélect
12:13des croqueurs de chocolat.
12:16Un carré de chocolat
12:17dans la balance,
12:18cette femme connaît bien
12:19les vertus du cacao.
12:21Pour les papilles,
12:22mais aussi pour le moral
12:23des femmes.
12:24Il y a un rapport
12:25assez charnel
12:26avec le chocolat,
12:27c'est vrai.
12:28Et puis,
12:29c'est un anxiolytique,
12:30donc peut-être que chez nous,
12:32ça nous aide
12:33à nous apaiser,
12:34à nous calmer.
12:35C'est cruel
12:38de voir des images
12:39tardivement.
12:40C'est parce qu'on dit
12:41cette femme.
12:42Non, non, non,
12:42mais je déteste,
12:43vous aimez,
12:44vous voir à la télévision.
12:45Les gens normaux
12:46détestent de voir à la télévision.
12:47Donc moi,
12:47je ne regarde jamais rien.
12:48Une fois que c'est fait,
12:49que les montages sont validés,
12:50je ne regarde pas.
12:51Alors,
12:51mis à part le chocolat,
12:52est-ce qu'il y a un aliment
12:53pour lequel vous pourriez
12:54vous battre,
12:54vous faire partie
12:55d'une confrérie,
12:56d'être une ambassadrice ?
12:57J'ai fait partie longtemps,
12:58mais je crois qu'elle s'est dissoute
12:59de la confrérie
13:00des Amis du Lièvre à la Royale.
13:02Ça, ça ne s'invente pas.
13:02C'est une riche.
13:04C'est une riche.
13:05Vous cuisinez le lièvre.
13:07Je cuisine le lièvre à la Royale,
13:09absolument.
13:09Non, mais la vraie info,
13:10c'est pourquoi cette confrérie
13:11s'est-elle dite ?
13:12Eh bien, voilà.
13:13Je ne sais pas.
13:14Je lance un appel.
13:15Vous pouvez la relancer.
13:16Non, mais parce que
13:17j'ai été formée à mon métier
13:18qui initialement était
13:19la critique gastronomique
13:20par Claude Lebet,
13:20qui était un éminent
13:21critique gastronomique,
13:22qui avait créé cette confrérie,
13:23également celle de l'œuf mayonnaise,
13:25qui perdure d'ailleurs,
13:25c'est une sacrée bande de gourmands.
13:28Et il savait que j'aimais ce plat
13:30puisqu'on est allé
13:31dans beaucoup de grands restaurants
13:32pour que je me fasse le palais,
13:34paraît-il qu'il fallait
13:35quand même une certaine éducation
13:36au goût.
13:37Et il a constaté
13:39que j'aimais ce plat
13:39et il m'a proposé
13:40de rentrer dans la confrérie
13:41des Amis du Lièvre.
13:43Au moment où je dis ça,
13:44je me dis qu'est-ce que c'est
13:45que cette phrase.
13:46Et puis, je voulais terminer
13:48par un petit cadeau.
13:49Alors, avec deux références
13:50en matière de femmes
13:51qui cuisinent à la télévision.
13:53Bon, c'est un peu
13:54deux salles, deux ambiances.
13:55D'un côté,
13:56je ne sais pas si vous la reconnaissez,
13:57on va la voir,
13:58Catherine Langer.
13:59Ah oui.
13:59C'est un peu elle
14:00qui a ouvert la boîte.
14:00Et c'est par un Mont-Liveur à côté ?
14:01Exactement.
14:02C'est ça.
14:02Avec une bien belle bûche de Noël,
14:04nous étions en 1955.
14:05Et de l'autre,
14:06Maïté et sa cuisine des mousquetaires
14:08en 1994,
14:09elle nous propose
14:09une terrine de ragondins.
14:11Quoi ?
14:11Oui, c'est vrai.
14:12Mais non, quel roi.
14:12Si, si, c'était les années 90.
14:15Alors, laquelle on choisit ?
14:17Ah, écoutez,
14:20c'est vrai que Maïté,
14:21on l'a forcément
14:21un peu plus en tête
14:22que Catherine Langer
14:23qui était merveilleuse aussi.
14:24C'était les pionniers quand même.
14:25C'était les pionniers,
14:26oui, c'est vrai, c'est vrai.
14:28Mais moi, mon père
14:29élevait des anguilles
14:30donc forcément Maïté
14:30tout ça, ça n'y va.
14:31Je me souviens du gourdin.
14:33Donc on regarde le ragondin ?
14:34Allez, allons-y
14:35pour le ragondin.
14:37Eh bien, aujourd'hui,
14:37nous allons faire
14:38du ragondin.
14:40Vous parlez du lièvre des marais,
14:41non ?
14:41Si on veut,
14:42on l'a baptisé aussi comme ça.
14:44Eh oui,
14:44c'est plus appétissant d'ailleurs.
14:45Oui.
14:46Alors, c'est un animal
14:46nuisible, m'a-t-on dit.
14:48Oui, mais dans certains endroits.
14:49Ici, dans le Bordeaux-Lille,
14:50il est nuisible.
14:50Mais en Vendée, par contre,
14:51on le mange.
14:52On ne le mange pas possible.
14:53Oui, mais parce que
14:54c'est excellent.
14:55C'est excellent.
14:56Ce n'est pas beau à voir.
14:57Ça, c'est vrai.
14:58Enfin, la jolie tête,
14:59je trouve quand même.
15:01C'était une autre époque.
15:03Évidemment.
15:03C'est fabuleux.
15:05Alors moi, ça me rappelle
15:06le Pérou
15:06où le plat national,
15:07c'est le cochon d'Inde
15:08que vous y êtes allés.
15:09Et ça aussi,
15:10c'est un petit choc culturel.
15:11Mais bon, pour certains,
15:16il faut reconnaître,
15:18comme dit Maïté,
15:18c'est pas mal.
15:19Ah, c'est vrai ?
15:19Oui, c'est assez proche
15:20de la chair du lapin,
15:21assez tendre,
15:22assez un peu effilochée
15:23comme ça.
15:23Non, c'est pas mal.
15:24Mais bon.
15:24On vient en lèvre, quoi.
15:26Non, c'est quand même
15:27encore autre chose.
15:28Mais non,
15:29ce n'est pas inintéressant.
15:30Vous le cuisinez,
15:32vous nous direz ce que ça veut dire.
15:33C'est raccrochon d'un
15:33dans la royale.
15:34C'est raccrochon foie gras.
15:36Je vais me faire des amis ce matin.
15:39Adrien, c'est à vous.
15:41Eh bien oui,
15:41il fallait bien
15:42que ça tombe sur quelqu'un.
15:43Et c'est sûr.
15:44Julie, je vous l'annonce
15:45puisque toutes les semaines,
15:47j'inflige à un invité
15:49ce célèbre jeu
15:50qui tient en trois mots,
15:51action ou vérité.
15:53On rappelle l'adolescence.
15:54Exactement.
15:55Pas si lointaine.
15:55Il y a donc huit cartes
15:58ici présentes.
15:59Neuf, même neuf.
16:00Et vous allez me donner
16:00un numéro entre un et neuf.
16:01Il y a soit une action,
16:02soit une vérité.
16:03Je vous souhaite bon courage.
16:04Et après,
16:05on passe à l'acte, c'est ça ?
16:06Bien sûr.
16:07Alors, dites-moi,
16:08un numéro entre un et neuf.
16:09Trois.
16:11Le trois.
16:12Ah bah tiens,
16:12on en parlait,
16:13ça tombe absolument
16:14parfaitement bien.
16:15Vous pouvez lire
16:16à haute voix cette action.
16:17Ah, vous devez imiter
16:19Maïté et Damien
16:20fait Micheline.
16:22Oui, je vous émise.
16:23Le piège.
16:24Ah, le piège.
16:24Mais je ne sais pas
16:25vous émisez dans le mot.
16:26Ni de la voir.
16:27Oui, mais elle disait quoi,
16:28Micheline ?
16:28Alors, Damien,
16:30comment on va cuisiner
16:31le ragondin aujourd'hui ?
16:32On prend un bon gros
16:33ragondin.
16:34Elle n'est pas d'accent,
16:34Micheline ?
16:35Alors, allez-y, allez-y.
16:38Non, non, non.
16:38Je ne sais pas faire Micheline.
16:40Non, non, non.
16:40C'est vous, c'est vous, c'est vous.
16:41Alors, elle faisait comment ?
16:42Un ragondin.
16:43Un ragondin, Julie.
16:45Mais oui, mais oui,
16:46on va manger un bon ragondin
16:48aujourd'hui.
16:48Et puis, c'est bien le savoureux.
16:50On le trouve, vous,
16:51le ragondin ?
16:51Eh bien, on le trouve.
16:53On va déjeuner
16:54chez les Gitans.
16:55Bravo, elle est très bien.
16:56Bravo, elle est très bien.
16:57Bravo.
16:58Moi, je suis nul en Micheline,
16:59mais j'avoue,
16:59je ne connais pas bien Micheline.
17:00Nul en Micheline.
17:01Bah oui, excusez-moi.
17:02Un autre numéro.
17:03C'était pas mal.
17:04Merci, Julie.
17:05Heureusement, vous êtes là
17:05posé le duo.
17:07Un autre numéro, 4.
17:08Le 4.
17:11Il va falloir être honnête.
17:12Ouais.
17:13Est-ce que vous avez déjà dit
17:14à un chef que vous trouviez
17:15son plat délicieux
17:16alors qu'il ne l'était pas ?
17:17Bien sûr.
17:18Et la fin de la question, voilà.
17:20Ah non, ça,
17:20alors là, j'ai aucune mémoire.
17:21Moi, j'ai une mémoire
17:22de poissons rouges.
17:22Non, je ne sais pas.
17:23C'est le genre de choses
17:23que j'ai oubliées.
17:24C'est bien pratique.
17:25N'est-ce pas ?
17:26Non, mais sans blague,
17:27oui, ça nous est tous arrivé.
17:28Mais dans le mille contexte.
17:30Mais bon, globalement,
17:32je vais assez peu au restaurant.
17:35Donc, je n'ai pas de souvenirs récents
17:37de ça.
17:38Non, j'ai le souvenir au contraire
17:39de quelques émerveillements récents
17:41comme ça au restaurant.
17:41Mais le mensonge fait quand même
17:42partie du métier.
17:43Mais le mensonge, oui, oui.
17:45C'est la politesse.
17:46Mais le mensonge, il est réciproque.
17:47Parfois aussi,
17:48les restaurateurs peuvent mentir.
17:49Moi, quand j'étais en Italie,
17:50à Rome, par exemple,
17:51j'ai mangé des délicieuses
17:52pâtes carbonara
17:53et à chaque fois,
17:54je demandais à voir le chef.
17:54Il me disait, non, non,
17:55il n'est pas là
17:55ou il va revenir.
17:56Non, c'était sous vide.
17:57Non, ce n'est pas ça.
17:58C'est qu'à chaque fois,
17:58le chef était pakistanais
17:59et bravo aux pakistanais.
18:01Et donc, je me suis dit,
18:02en fait, ceux qui réussissent
18:02le mieux la carbonara à Rome,
18:04c'est les pakistanais.
18:05Et je trouvais que c'était
18:05quand même un joli clin d'œil
18:07à cette immigration
18:08qui travaille sans que jamais
18:09on les gratifie.
18:10Donc, à la fin,
18:11au contraire,
18:11je faisais des photos
18:12avec le chef en disant,
18:14voilà le meilleur cuisinier romain
18:15pour la carbonara.
18:16Bon, ça, c'était un peu
18:17pour la gratter.
18:17Mais il faut l'assumer
18:19et il faut leur dire bravo.
18:20Un autre numéro ?
18:21Un autre numéro, 8.
18:238.
18:26C'est une action.
18:28Vous devez regarder droit
18:29dans la caméra.
18:30Déjà, il y en a beaucoup.
18:31Et adresser un message personnel
18:33à la personne de votre choix.
18:35Oh là !
18:35Ah oui, c'est surprenant.
18:38Un message personnel à la...
18:40Je vais adresser un message
18:42à mon ami Marion
18:43et à ma bande de copines d'enfance
18:44pour les remercier
18:45d'avoir accepté de goûter
18:47autant de plats,
18:48parfois quand même
18:49très approximatifs,
18:51parfois même un peu déroutants.
18:53Il y a eu des lièvres à la royale,
18:54il y a eu des terrines
18:55de foie de volaille
18:55avec pas mal d'alcool quand même.
18:59Il y a eu des choses
19:00où je sentais
19:01qu'elles n'avaient pas forcément
19:02envie d'y aller,
19:02mais elles avaient compris
19:04qu'il fallait tester
19:06pour m'aider
19:06à faire mon chemin culinaire.
19:08Et vous encouragez.
19:09Merci les filles.
19:10Et m'encouragez.
19:11Et puis ça a été quand même
19:12l'occasion de bonnes franches
19:13parties de rigolade.
19:14Donc merci les filles
19:14d'avoir joué le jeu.
19:15Vous avez échappé
19:16à chanter une recette en italien.
19:18Donc vous voyez comme quoi...
19:20J'ai chanté dans un artichaut
19:21quand même.
19:22Oui c'est vrai.
19:23Et ça c'est pas donné à tout le monde.
19:24Et ça passe bientôt sur le 18.
19:25Et c'est pas donné à tout le monde.
19:26Non, de chanter dans un artichaut,
19:27c'est vrai.
19:28Je chante comme un artichaut.
19:29Du moment où vous ne recevez pas
19:30des tomates,
19:31c'est ça l'essentiel.
19:32Oui, il n'y avait pas de public,
19:33mais je pense que s'il y en avait...
19:34Merci à Julie d'être passée
19:36sur notre plateau.
19:37Retrouvez son livre en librairie
19:38Julie Cuisine l'Italie
19:39édition Solar.
19:41Merci beaucoup Julie Andrieux.
19:42Merci à Julie.
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