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00:00C'est l'heure du journal de l'Afrique, soyez les bienvenus sur France 24.
00:05Alain ce soir, Boalem Sansa est libre.
00:07Le président algérien Abdelmajid Tebboune l'a gracié à la demande de son homologue allemand.
00:11Il a quitté Alger pour Berlin où il se trouve ce soir.
00:14Cette grâce présage-t-elle un réchauffement entre Paris et Alger ?
00:18Nous posons la question à notre invité Asni Abidi,
00:21politologue et directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.
00:26Et puis cette question au Sénégal, sommes-nous en train d'assister à une brouille
00:30entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le président Basirou Diomaïfaï ?
00:35Le parti présidentiel PASTEF a désavoué dans un communiqué une nomination effectuée par le président.
00:41Nous serons à Dakar dans ce journal.
00:44Et puis à peine sorti de la présidentielle, la Côte d'Ivoire se lance dans les législatives.
00:49Les candidats avaient jusqu'à ce soir 20 heures locales pour déposer leur dossier à la Commission électorale indépendante.
00:56Nous serons à Abidjan dans cette édition.
01:02Boalem Sansal est en Allemagne.
01:04Il a quitté l'Algérie en fin d'après-midi après près d'un an d'emprisonnement.
01:09Il a été gracié par le président Abdelmajid Tebboune,
01:12une grâce à la demande du président allemand à laquelle l'Algérie a répondu favorablement.
01:16Rappel des faits avec Ludovic de Foucault.
01:18Dimanche aurait marqué une année derrière les barreaux pour Boalem Sansal.
01:25Arrêté en novembre 2024 à Alger pour atteinte à l'intégrité du territoire algérien,
01:29en pleine crise diplomatique entre la France et l'Algérie,
01:32après la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental,
01:36reconnaissance saluée et reprise à son compte par l'écrivain.
01:39Boalem Sansal avait vu sa peine de 5 ans confirmée en appel en juillet.
01:44A l'Assemblée nationale, le Premier ministre salue sa libération
01:47et souhaite qu'il puisse rejoindre ses proches au plus vite.
01:52Je tiens à remercier du fond du cœur celles et ceux qui ont contribué à cette libération,
01:58fruit d'une méthode faite de respect et de calme.
02:06Une méthode qui semble pourtant avoir échappé à Paris.
02:09Non, les relations avec Alger restent très tendues.
02:11Voici en effet ce que dit le communiqué de la présidence algérienne.
02:14Le 10 novembre 2025, le président de la République,
02:17M. Abdelmajid Tebboune, a reçu une demande de grâce pour Boalem Sansal
02:20de la part de M. Frank-Walter Steinmeier,
02:23président de la République fédérale d'Allemagne, pays, ami.
02:26Le président de la République a répondu favorablement à cette demande
02:29qui a retenu son attention par son caractère humanitaire.
02:33Atteint d'un cancer, Boalem Sansal, 80 ans, va donc être libéré
02:36grâce à la bienveillance d'un président sensible à la demande humanitaire d'un pays ami, l'Allemagne.
02:42Une manière de dire que la France n'a rien à voir dans cette décision.
02:46La France qui a à plusieurs reprises dénoncé l'emprisonnement de Boalem Sansal,
02:49connue pour son attitude critique tant vis-à-vis des islamistes que du gouvernement algérien.
02:54La France qui continue de demander aussi la libération du journaliste français Christopher Gleiz,
02:59condamnée le 29 juin dernier à 7 ans d'emprisonnement pour apologie du terrorisme
03:03et propagande nuisant à l'intérêt national algérien.
03:06Son procès en appel est prévu le 3 décembre prochain.
03:08Bonsoir Asni Abidi, vous êtes politologue et directeur du centre d'études et de recherche
03:14sur le monde arabe et la Méditerranée.
03:16Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
03:18Alors la question que tout le monde se pose ce soir, c'est pourquoi c'est à la demande de l'Allemagne
03:23que l'Algérie a répondu positivement à cette libération, à cette grâce de Boalem Sansal ?
03:30Parce que l'approche allemande est différente de celle de la France.
03:34D'abord, il faut souligner que le coût de l'arrestation de Boalem Sansal devient très élevé
03:39à la fois pour lui-même, mais aussi sur le plan médical, mais aussi pour l'Algérie.
03:46La relation entre Paris et Alger est arrivée à une situation très difficile
03:52puisque Paris conditionnait l'amélioration des relations entre les deux pays
03:56à la libération de Boalem Sansal, ce qui était inacceptable pour l'Algérie.
04:02En revanche, cette demande immanent d'un président qui entretient déjà des bonnes relations
04:07avec l'Algérie, avec le président Théboune, puisque les deux hommes se connaissent,
04:12Steinmayer et Théboune, et parce que ce n'est pas la France, mais c'est plutôt l'Allemagne,
04:18cette demande de grâce, certes, elle date du printemps dernier,
04:22mais elle intervient dans un contexte où le président algérien se prête probablement
04:27à se rendre en Allemagne, à faciliter finalement l'acceptation de cette demande de grâce
04:34émanant de Berlin.
04:36Alors, faut-il espérer, pour le coup, un réchauffement entre les deux pays,
04:39entre la France et l'Algérie, ou au contraire, le fait d'avoir justement répondu
04:44à la demande allemande et pas française donne le ton et montre que les relations
04:48sont encore bien tendues ?
04:50Vous savez, l'action allemande s'est faite aussi de concert avec la France.
04:57Steinmayer a bien informé le président français, et dans plusieurs cas,
05:02il y a une collaboration étroite.
05:05Ça, c'est le premier moment, la France n'est pas très éloignée, finalement,
05:08de cette demande de grâce.
05:10Deuxième élément, c'est que cette libération d'un bonhomme sans salle,
05:13qui est une bonne nouvelle pour lui, pour sa famille, pour ses lecteurs,
05:16c'est aussi, elle intervient dans un contexte où il y a un début de réchauffement.
05:25Ce n'est pas la fin de la crise, mais c'est le début de la gestion de cette crise,
05:31puisqu'il y a un nouveau ministre qui n'est pas politique à Paris,
05:35et qui n'utilise pas le même vocabulaire que son prédécesseur,
05:39notamment la question de bras de fer, et qui lui-même a été invité
05:44par un nouveau ministre de l'Intérieur en Algérie.
05:47Nous avons aussi une visite de secrétaire général de Quai d'Orsay à Alger,
05:53et les déclarations qui sont jusqu'à maintenant positives.
05:56Nous avons un premier ministre français qui refuse, justement,
05:59de délancer l'accord de 1968, comme ça a été demandé par la droite et l'extrême droite.
06:04Donc, vous avez des signes qui sont positifs, de part et d'autre,
06:08dans cette reprise, probablement, de relations entre les deux capitales,
06:13espérant que l'ambassadeur français à Alger va rejoindre aussi son poste bientôt.
06:19Merci beaucoup, Asni Abidi, politologue et directeur du Centre d'études et de recherche
06:23sur le monde arabe et méditerranéen.
06:25Merci beaucoup pour votre décryptage.
06:27En bref, toujours en Algérie, le militant algérien Mohamed Tajadit,
06:35surnommé le poète du Irak, mouvement pro-démocratie qui a secoué l'Algérie en 2019,
06:41a été condamné mardi à cinq ans de prison pour apologie du terrorisme.
06:47Il s'agit de la sixième condamnation pour Mohamed Tajadit depuis 2019.
06:53On en vient au procès de Roger Lumballa.
06:59L'ex-rebelle congolais est jugé en France pour complicité de crimes contre l'humanité
07:04lors de la Deuxième Guerre du Congo.
07:06Roger Lumballa a refusé de comparaître.
07:09Il ne reconnaît pas la compétence de la justice française.
07:12Ses avocats plaident pour qu'il soit jugé en République démocratique du Congo.
07:16Olivia Bizeau a assisté à l'ouverture du procès ce matin.
07:20Regardez.
07:20L'ancien leader du groupe rebelle RCDN est accusé d'avoir ordonné et soutenu des attaques
07:27contre des civils dans le nord Kivu et l'Itori pendant la Deuxième Guerre du Congo.
07:33Ses actions ont ciblé les communautés afin de s'emparer des zones riches en ressources naturelles.
07:39Exécution sommaire, torture, viol, vol, travail forcé et esclavage sexuel.
07:45Roger Lumballa est jugé en France grâce au principe de la compétence universelle.
07:51Toutefois, ses avocats mettent en doute la légitimité du tribunal parisien.
07:56La justice congolaise aujourd'hui est bien organisée et bien placée pour juger des crimes
08:02qui ont été commis sur le territoire congolais et dont les victimes ce sont des Congolaises.
08:07Ce procès est mal engagé et nous contestons au nom de notre client la légitimité de la justice française
08:15à pouvoir mener cette procédure dans le cadre d'un procès juste, un procès équitable.
08:21Il y a certains crimes qui sont considérés tellement graves qu'ils concernent toute l'humanité.
08:27Et donc lorsque ces crimes restent impunis dans les pays où ils ont été commis,
08:33alors c'est la responsabilité de chaque État de pouvoir combler ces vides de justice.
08:39Et aujourd'hui c'est la France qui assume cette responsabilité.
08:42Les victimes congolaises attendaient ces jours depuis plus de 20 ans
08:46et nous sommes confiants que la Cour puisse entendre leur voix.
08:5134 victimes se sont constituées partie civile.
08:54Elles insistent sur l'importance de ce procès pour obtenir enfin une reconnaissance officielle des crimes
09:00et mettre fin à des années d'impunité.
09:05Au Sénégal, sommes-nous en train d'assister à une brouille entre le président Diomaïfaï
09:10et son premier ministre Ousmane Sonko ?
09:12Ce mardi, le parti présidentiel, le PASTEF, a désavoué dans un communiqué
09:16une nomination effectuée par le président Diomaïfaï.
09:19Les deux hommes n'ont pas encore publiquement communiqué sur le sujet.
09:22La correspondance à Dakar d'Elimandaou.
09:26Une restructuration qui divise à la une du quotidien national Le Soleil
09:31qui évoque la nomination de Mme Aminata Touré à la tête de la coalition Diomaï-président,
09:36un remplacement de Mme Aïssa Toumbouc qui était la présidente jusqu'ici.
09:40Une nomination pas du goût du PASTEF, le parti d'Ousmane Sonko,
09:44qui l'a fait savoir à travers un communiqué.
09:46D'où cet autre titre paru ce matin dans la presse sénégalaise
09:50avec le journal Enquête qui évoque une fracture entre les deux hommes.
09:55Le PASTEF, à travers son communiqué, a voulu préciser que le président
09:59Bassiro Diomaïfaï n'était pas le président de la coalition Diomaï-président.
10:04Il n'était que le candidat pour les dernières élections présidentielles en 2024.
10:08Et que Bassiro Diomaïfaï n'a pas le pouvoir de démettre Mme Aïssa Toumbouc
10:13à la tête de cette coalition.
10:15Le sujet fait beaucoup parler depuis ce mardi au Sénégal.
10:20Sujet sur toutes les lèvres, surtout chez les militants du PASTEF,
10:24le parti au pouvoir.
10:25Des militants qui sont dans l'incompréhension et qui se posent des questions.
10:29Si certains sont alarmistes et estiment que le tandem Sonko-Diomaï
10:34à la tête du pouvoir vacille et pourrait prendre fin,
10:37d'autres sont beaucoup plus optimistes et estiment qu'il ne s'agit ici
10:41que d'une divergence et que les deux hommes finiront par se retrouver.
10:47Deuxième round électoral en Côte d'Ivoire.
10:49Les candidats aux élections législatives du 27 décembre prochain
10:52avaient jusqu'à ce soir 20h, heure locale, pour déposer leur candidature
10:56à la commission électorale indépendante.
10:58Pour en parler, on retrouve tout de suite notre correspondante à Abidjan,
11:01Julia Guggenheim. Julia, bonsoir.
11:03Le parti au pouvoir, le RHDP, avait rendu sa liste publique
11:07déjà il y a plusieurs jours.
11:10Oui, effectivement, le parti a annoncé dès ce vendredi
11:14la liste des prétendants aux 255 sièges
11:18qui sont répartis dans les 205 circonscriptions que compte le pays.
11:23L'objectif, il est clair, c'est de capitaliser sur la victoire d'Alassane Ouattara
11:28à l'élection présidentielle pour tenter de faire mieux qu'aux élections législatives
11:32de 2021, où le parti avait déjà raflé 137 sièges.
11:37Et puis, en plus, plusieurs dizaines de députés indépendants s'étaient ensuite
11:40ralliés au pouvoir par la suite, ce qui lui permet actuellement de bénéficier
11:45d'une majorité qui est constituée de 168 députés.
11:48Alors, cette année, le parti a donc décidé d'envoyer tous ces cadors en première ligne,
11:53à commencer par les membres du gouvernement, certains pour une réélection.
11:57C'est le cas notamment de Mamadou Touré, chez lui, à Daloa, c'est le ministre de la Jeunesse,
12:02ou encore du ministre des Transports, Amadou Kone à Bouaké.
12:08Le président de l'Assemblée nationale, Adam Abib Togo, qui était jusque-là député
12:13à Agboville, eh bien, lui, il tentera de convaincre à Yopougon, c'est la plus grande
12:17commune d'Abidjan, donc également la plus grande commune de Côte d'Ivoire, et c'est
12:21une commune dont il a déjà raflé la mairie à l'élection municipale de 2023.
12:27Autre commune notable, c'est celle d'Abobo, qui est également une très grande commune
12:33d'Abidjan, où c'est le petit frère d'Alassane Ouattara, qui est aussi le ministre
12:37de la Défense Ténébiairema Ouattara, qui portera la voix du RHDP.
12:43Certains y voient un revers pour la députée sortante, qui est aussi l'actuel président
12:48du SEDA, Kandia Kamara, alors que le taux de participation lors de l'élection présidentielle
12:54n'avait pas dépassé les 42% dans cette commune, alors que c'est une commune qui est historiquement
12:59plutôt acquise au président Alassane Ouattara.
13:02On peut dire donc que le parti a décidé de jouer la carte de la sécurité, mais ces
13:08arbitrages, on peut noter également qu'ils se sont faits un petit peu au détriment
13:11des nombreux jeunes candidats qui espéraient pouvoir porter les couleurs de leur parti,
13:17à noter que certains d'entre eux ont décidé d'y aller quand même, mais en tant qu'indépendants.
13:22Alors Julia, quelle est la stratégie de l'opposition pour ces élections législatives,
13:25justement ?
13:27Eh bien, le PDCI qui était absent à l'élection présidentielle a décidé de participer quand
13:33même à ces élections législatives, notamment dans l'idée d'essayer de conserver son
13:38groupe parlementaire qui est actuellement constitué de 89 députés.
13:42Les opposants internes de Tijan Tiam tenteront également de rafler quelques sièges, comme
13:47par exemple Valérie Yapot qui s'est fait connaître en assignant en justice le président
13:51de son parti.
13:52Le grand absent en revanche, ce sera le PPACI de Laurent Gbagbo qui a décidé de boycotter
13:58ce scrutin, notamment parce qu'il dénonce un climat de répression qu'il estime incompatible
14:03avec une élection.
14:05Mais selon nos informations, la majorité des 18 députés sortant du PPACI, notamment
14:09les élus de l'ouest du pays qui est en bastion historique de Laurent Gbagbo, ont décidé
14:14d'y aller quand même, mais en tant qu'indépendants.
14:17Ce n'est pas le cas en revanche pour l'un des plus célèbres d'entre eux, Michel Gbagbo,
14:21le fils de l'ancien président qui, lui, a décidé de s'en tenir à la ligne du
14:26parti et de ne pas briguer un nouveau mandat dans la grande commune de Yopoukou.
14:30Merci beaucoup Julia Gougenheim, on suivra bien évidemment ces législatives dans le
14:34journal de l'Afrique.
14:35C'est la fin de cette édition.
14:36Restez avec nous, l'info continue sur France 24.
14:38Le 13 novembre 2015, j'étais au Bataclan dans la fosse.
14:54Le concert commence, arrive un moment où il y a des bruits comme des bruits de pétards.
15:02Il y a des tirs, des recharges, des tirs, des recharges.
15:08Les journalistes de France 24, il y en a plein qui se trouvaient en fait, un peu par hasard
15:12comme moi, sur les lieux des attaques.
15:16Et j'ai directement appelé la rédaction à ce moment-là en disant, il se passe quelque
15:21chose de très grave, je ne sais pas ce qui se passe, mais il y a des morts.
15:24Là, je me suis retrouvé dans un no man's land avec des policiers qui bloquaient chaque
15:32rue.
15:32Tout le monde se regardait, tout le monde essayait de comprendre.
15:35C'est un peu la sidération, c'est le chaos.
15:38C'est l'image de la guerre qui débarque dans la rue avec sa souffrance.
15:43J'avoue que pour la première fois de ma vie, j'ai posé ma caméra par terre.
15:46En fait, il y a peu de mots à dire à ce moment.
15:49Juste écouter.
15:50Dix ans après le 13 novembre 2015, vivons ensemble la cérémonie avec France 24.
16:00Retrouvez l'intégralité de ces témoignages sur nos réseaux sociaux.
16:06Retrouvez la météo avec Écouter Voir.
16:09Des lunettes et des aides auditives pour rester à l'écoute du monde et voir plus loin.
16:13Écouter Voir.
16:14Optique et audition.
16:15Mutualiste.
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