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00:00Et on repart à l'Assemblée nationale française. Sylvain Rousseau, vous êtes toujours avec nous.
00:04Ça y est, c'est officiel. La suspension de la réforme des retraites a été adoptée en première lecture.
00:11Eh oui, absolument. À force de vous l'annoncer comme imminente, il fallait bien que ça arrive à un moment.
00:16La réforme des retraites est donc suspendue. 255 voix pour cette suspension, 146 contre.
00:22On aura un petit peu plus tard le détail de qui a voté quoi, même si chaque groupe parlementaire s'était exprimé en amont.
00:29La réforme des retraites est donc suspendue. Place maintenant à d'autres débats.
00:33Encore plus de 280 amendements à faire passer avant ce soir, minuit, pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:40Un projet de loi de financement qui, pour rappel, arrivera au Sénat demain.
00:42A noter que les amendements qui ont été votés, le gouvernement s'y est engagé, seront inclus dans le projet qui ira au Sénat.
00:48Mais ça y est, l'Assemblée nationale a voté pour la suspension de la réforme des retraites de 2023.
00:53Merci beaucoup Sylvain. Et on va écouter tout de suite Boris Vallaud, le chef de file des députés socialistes,
00:58à l'Assemblée nationale. Images en direct.
01:02Olivier Faure, le patron des socialistes qui s'exprime.
01:04Un des débats majeurs de l'élection présidentielle de 2027, c'est à ce moment-là que les Français auront à nouveau la parole
01:19pour savoir s'ils veulent encore reculer davantage l'âge légal de départ à la retraite.
01:24Je pense à ce que dit Édouard Philippe, par exemple, ou s'ils souhaitent que nous en revenions à ce qu'était la réforme
01:30à la fois Hollande et Touraine, retour donc à 62 ans pour l'âge de départ à la retraite.
01:37C'est un moment important parce que c'était évidemment une grosse difficulté.
01:42Il y avait un tabou qui n'avait pas été levé jusqu'ici.
01:45Et je regrette que toute la gauche n'ait pas fait l'effort de le comprendre.
01:51Je regrette que les insoumis, qui auraient dû se réjouir du fait qu'aujourd'hui,
01:55des centaines de milliers de femmes et d'hommes pourront partir plus tôt,
01:59eh bien, aient fait le choix de voter contre.
02:01Jamais je n'aurais imaginé qu'un homme ou une femme de gauche puisse appeler à voter contre un progrès social.
02:07Jamais je n'aurais imaginé qu'ils puissent, dans leur désert de grand soir,
02:12accepter l'idée de voter avec la droite la plus rétrograde
02:17et accepter de se poser des questions qu'ils ne s'étaient jamais posées jusque-là.
02:22Donc c'est une victoire.
02:23C'est une victoire importante dont il faut remercier celles et ceux qui l'ont voté.
02:28Et maintenant, nous allons continuer parce que cette journée ne se limitera pas
02:31à la question de la suspension de la réforme des retraites.
02:34Elle était pour nous simplement une façon d'entrer dans le débat.
02:36Mais vous le savez, dans quelques minutes, nous allons voter contre le gel des pensions et des prestations sociales
02:44parce que nous ne voulons pas que les retraites, les gens qui bénéficient des prestations,
02:50se voient limités dans leur pouvoir d'achat en 2026.
02:54Et nous allons nous battre aussi pour que l'hôpital puisse retrouver des moyens de vivre,
02:59de simplement continuer même à survivre.
03:02Et nous allons aussi nous battre contre les franchises médicales.
03:05C'est vous dire que cette journée, elle est importante.
03:08Et elle va montrer aussi qu'il y a d'un côté ceux qui se bornent à l'incantation et aux postures
03:14et ceux qui se battent au quotidien pour que la vie des Français change.
03:17Et nous allons vous en faire la démonstration.
03:18Nous avons choisi, nous avons choisi d'être, nous avons choisi...
03:21Mais vous savez, nous sommes sur une détermination qui sera intacte jusqu'au dernier jour.
03:36Une exigence qui sera forte jusqu'au terme de ce débat parlementaire.
03:39Mais vous l'avez compris, tout ce qui viendra abîmer la vie souvent difficile des Françaises et des Français,
03:46qui viendra amputer leur pouvoir d'achat, qui viendra abîmer leur service public,
03:50eh bien, nous trouvera sur son chemin.
03:52Nous avons aujourd'hui une journée importante.
03:54La réforme des retraites de Mme Borne est suspendue.
03:57Nous allons aujourd'hui, dans cet après-midi, continuer de nous battre pour dégeler les pensions,
04:02pour dégeler les minima sociaux, pour avoir des moyens supplémentaires pour l'hôpital public,
04:09pour que le doublement des franchises médicales ne soit pas encore une mise à contribution et un impôt sur la maladie.
04:15Voilà ce que nous avons fait comme choix depuis des mois.
04:18Être une gauche et une opposition utile à la vie quotidienne des Français,
04:21qui ne renvoient pas à demain, à plus tard, d'hypothétiques avancées, au rendez-vous d'hypothétiques élections.
04:28Nous, nous sommes engagés dans un combat qui est immédiat,
04:32parce que les Français les plus modestes ne peuvent pas attendre.
04:37Écoutez, c'est un très grand pas, aujourd'hui, que nous venons d'acquérir.
04:41Juste une chose. Est-ce qu'il y a trois mois, vous auriez pensé une seule seconde
04:44qu'on aurait pu voter, dans cet hémicycle, la suspension de la réforme des retraites ?
04:48Donc, je serais tenté de vous dire, à chaque jour suffit sa peine.
04:50Donc, nous, nous continuons. C'est une mobilisation.
04:52Boris l'a dit, c'est un rapport de force.
04:54Jusqu'à présent, ce rapport de force a été fructueux.
04:57Nous avons été capables de développer et de déployer nos arguments.
05:00Ça s'appelle construire le compromis.
05:02Il s'est opéré dans l'hémicycle et il lui permet d'arracher des victoires pour les Français.
05:07Et comme ça a été dit, moi, je préfère les moments où on améliore la situation des Français tout de suite
05:12plutôt que l'incantation pour demain.
05:15C'est ce qu'on fait pas à pas.
05:16Alors, rien n'est simple, rien n'est fini.
05:18Mais la détermination, l'opiniâtreté, la ténacité et la constance de nos positions
05:21nous permettent d'avancer.
05:23Et on continuera dans la suite de la navette.
05:25Il y a une...
05:26Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
05:31Et comment ça va être augmenté ?
05:32Nous l'avons dit.
05:35On voit bien quand même qu'il y a aujourd'hui une majorité écrasante à l'Assemblée
05:38sur cette suspension de la réforme des retraites.
05:41Et nous avons réussi à embarquer avec nous de nouveaux députés
05:44qui ont aujourd'hui voté pour cet article complémentaire.
05:47Et donc, oui, c'est une victoire pour les Françaises et les Français.
05:50Et donc, le texte reviendra à l'Assemblée nationale.
05:53Et nous pourrons, encore une fois, appuyer cette victoire, cette suspension.
05:58Sur le financement, nous avons fait des propositions de financement.
06:02Et nous avons justement dit au gouvernement,
06:04il ne pourra pas se financer via les retraités.
06:06Ce n'est pas aux retraités de payer la retraite des futurs retraités.
06:10Donc, nous avons aujourd'hui fait adopter la CSG sur le patrimoine,
06:14sur les revenus, sur les rentes, sur le capital.
06:16C'est 2,8 milliards, quand même, chaque année,
06:18qui vont pouvoir être dégagés dans les recettes de la Sécurité sociale,
06:22qui permettront de financer cette suspension en 2026,
06:25qui permettront de financer aussi la suspension en 2027.
06:28Et en 2027, nous aurons un débat.
06:30Nous aurons un débat dans le cadre de la présidentielle.
06:32Et à partir de là, tout sera remis sur la table.
06:34Mais, comme nous l'avons dit, chaque jour suffit sa peine.
06:37C'est une belle victoire, en tout cas, pour ceux qui travaillent
06:39et pour ceux qui vont pouvoir prendre la retraite 3 mois ou 6 mois plus tôt.
06:42Merci.
06:42Merci.
06:43Merci.
06:43Voilà pour l'intervention des représentants du Parti socialiste
06:47qui parle, qui répète à l'envie cette victoire obtenue
06:51face au gouvernement de Sébastien Lecornu.
06:53Donc, cette suspension de la réforme des retraites adoptée
06:57en première lecture à l'Assemblée nationale.
06:59Sylvain Rousseau, vous êtes toujours en direct avec nous.
07:02On mesure, avec ses propos d'Olivier Faure,
07:04la fracture toujours plus grande entre le Parti socialiste
07:07et la France insoumise, les insoumis qui ont donc voté contre
07:12cette suspension de la réforme des retraites.
07:14Oui, absolument. Là, ce n'est plus une fracture.
07:18C'est un fossé qu'il y a entre la France insoumise et le Parti socialiste.
07:21Les deux partis de gauche qui semblent désormais irréconciliables.
07:26Alors, ceci dit, ils semblaient irréconciliables avant les dernières législatives
07:28et puis ils ont fini par s'allier dans ce qu'on appelait le nouveau Front populaire.
07:31Il ne reste aujourd'hui plus que le Front de cette alliance de gauche.
07:36Effectivement, la réforme des retraites, c'est ce qui cristallise les désaccords entre les deux.
07:40Le Parti socialiste en avait fait son cheval de bataille.
07:43La condition sine qua non de son soutien, ou plutôt même de sa non-censure
07:46uniquement au gouvernement Lecornu.
07:48Et c'est une victoire pour les socialistes.
07:51Ils ont réussi à l'obtenir.
07:52Alors, pourquoi la France insoumise est contre ?
07:54D'abord, parce qu'ils estiment qu'ils ne veulent pas être contre une simple suspension.
07:59Ils veulent, eux, voter l'abrogation complète de cette réforme des retraites.
08:03Une réforme qui, on le rappelle, date de 2023.
08:05Elle avait, en plus de ça, été adoptée par 49-3 par le gouvernement,
08:09c'est-à-dire en force, sans débat à l'Assemblée nationale.
08:11Et ce n'est pas anodin de rappeler ça, puisque la France insoumise estime que,
08:15eh bien, voter pour la suspension de la réforme des retraites,
08:18ce serait reconnaître, finalement, cette réforme des retraites,
08:21reconnaître l'âge légal, le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans,
08:26ou encore l'augmentation de la durée de la cotisation.
08:28Et ça, on ne le veut pas.
08:30Alors qu'au Parti Socialiste, effectivement, eh bien, on se félicite de cette victoire.
08:33Et puis, il y a aussi ça.
08:35Voilà, au Parti Socialiste, on se félicite de cette victoire.
08:37Et il n'était pas question pour la France insoumise de laisser cette victoire au Parti Socialiste,
08:42puisque, eh bien, la guerre des gauches est lancée, en quelque sorte,
08:45en vue de l'élection présidentielle de 2027.
08:48Nul doute, d'ailleurs, qu'au cours des débats précédents de cette élection présidentielle,
08:53la réforme des retraites, que ce soit la prochaine, la future, ou même celle-là,
08:57elle sera évidemment au cœur des débats, au premier comme au deuxième tour.
09:01Bon, on l'a bien compris, cette suspension de la réforme des retraites,
09:03c'était le gros morceau de la journée à l'Assemblée nationale.
09:06À quoi va désormais ressembler la suite, Sylvain ?
09:09Eh bien, écoutez, maintenant, il reste encore de nombreux amendements,
09:15sous-amendements à débattre dans l'hémicycle,
09:17en vue de faire passer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
09:22Pourquoi il faut le faire à marche forcée ?
09:24Eh bien, parce que ce budget doit être voté à minuit, au plus tard,
09:27pour arriver sur la table au Sénat, demain.
09:31C'est ensuite le Sénat qui va en débattre à partir de demain.
09:34Et donc, effectivement, ce budget-là doit être voté à l'Assemblée nationale avant minuit.
09:38Alors, à 15h, il y avait près de 290 amendements à voter.
09:43Il y en a un certain nombre qui ont été évacués,
09:45lors de ces discussions sur la suspension de la réforme des retraites.
09:48Il en reste encore de nombreux à débattre.
09:52Finalement, il y a fort à parier que ce projet de loi ne sera pas voté ce soir.
09:57Le gouvernement s'est d'ailleurs engagé, en prévision de ce non-vote, finalement,
10:02le gouvernement s'est engagé à ce que les amendements adoptés
10:05soient inclus à la copie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
10:08qui va être envoyé au Sénat dès demain pour en être débattu au Sénat.
10:13A noter que les sénateurs, certains sénateurs, ont déjà expliqué
10:17qu'ils avaient soutenu la réforme des retraites en 2023
10:20et qu'ils annuleraient, en fait, finalement, ce report de la réforme des retraites.
10:27Merci beaucoup, Sylvain, en direct de l'Assemblée nationale.
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