"Nous n'allons pas lui redonner une bonne conscience", Nicole Mauduit, qui a perdu son fils au Bataclan, opposée à rencontrer Salah Abdeslam

ici Cotentin

Nicole Mauduit a perdu son fils, Cédric, au Bataclan il y a dix ans. Cette grand-mère Manchoise, qui habite Rouxeville, près de Saint-Lô, tente d’apaiser ses douleurs en prenant soin des deux petits-enfants, une fille et un garçon, qui grandissent sans père.  Si elle a témoigné au procès des attentats du 13 novembre 2015, à Paris, elle est fermement opposée à rencontrer Salah Abdeslam, seul survivant du commando, qui envisage un parcours de “justice restaurative” avec les victimes.

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00:00Alors je peux raconter une anecdote, c'est que l'attentat s'est passé la veille de l'anniversaire de son fils,

00:10et au mois de mars c'était son anniversaire à la petite, et je suis allée la chercher à l'école, elle était en pleurs.

00:19Qu'est-ce que t'as ? Eh bien on a fêté mon anniversaire, on a fêté mon anniversaire,

00:24et je pense qu'elle l'a, maintenant avec du recul, elle avait peur qu'il se passe une catastrophe, c'est sûr.

00:35Ah non, pas du tout, pas du tout prête à rentrer en contact, non.

00:42Quand je suis allée témoigner à la barre, c'était le 18 ou 19 mai 2022,

00:51quand je me suis déplacée, je l'ai fixée dans les yeux, il n'a pas sourcillé, rien du tout.

00:59Il a fait du mal volontairement, il vit avec ça dans sa conscience, c'est tout.

01:06Il ne faudrait pas qu'on aille lui redonner une bonne conscience quelque part.

01:15Pour moi ce n'est pas la justice qui m'a aidée à me relever.

01:19C'est vos petits-enfants ?

01:22C'est les petits-enfants, oui.

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