Najwa El Haïté : «Ça donne l'image d'une prison où tout rentre.»

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Najwa El Haïté : «Ce qui m'interpelle, c'est que le ministre de la Justice, lui-même, découvre. Je suis étonnée et exaspérée quand j'entends que Salah Abdeslam a des conditions plutôt favorables. Ça donne l'image d'une prison où tout rentre.»

Transcript

00:00Moi, ce qui m'interpelle, c'est déjà que le ministre de la Justice lui-même découvre.

00:06C'est-à-dire qu'il y a des ordres, entre guillemets, qui sont donnés en haut en disant qu'il faut une fermeté

00:15et il faut que ces islamistes soient traités de manière aussi sévère que les trafiquants de stupéfiants.

00:21Parce que les trafiquants de stupéfiants, je peux vous dire, et notamment, je vous rappelle qu'il y a deux centres d'établissement pénitentiaire

00:28fermés où les conditions de détention sont extrêmement strictes pour les avoir visitées, je peux vous le dire.

00:36Donc moi, ce qui m'étonne, parce que j'en ai fait des prisons de Fleury-Mérogis, à Bois-d'Arcy, à Aubomet,

00:43les conditions de détention ne sont pas aussi laxistes que ce que j'entends sur Salam Abdeslam.

00:52Non mais attendez, j'en ai fait.

00:54Moi aussi j'en ai fait, c'est pas un concours.

00:56Non mais, je défends aussi des personnes qui sont condamnées sur des chefs d'infraction extrêmement graves.

01:04Et je peux vous dire que le pesti-glace, il est bien présent.

01:07L'ordinateur, il n'y a pas d'ordinateur.

01:10C'est la réalité.

01:11Le plexiglas.

01:12Oui, qu'est-ce que j'ai dit ?

01:13Vous avez dit le pesti-glace, et donc il y a Valérie Acklin qui me dit, mais c'est quoi le pesti-glace ?

01:16Exactement, excusez-moi, le pesti-glace.

01:21Le plexi.

01:22Le plexi, oui, enfin, excusez-moi.

01:23La glace.

01:24On va y arriver.

01:25Le plexi-glace.

01:27Donc, bien présent, quand vous avez des condamnés qui sont condamnés sur des chefs d'infraction extrêmement graves,

01:34je peux vous dire que les conditions de détention sont frictes.

01:37Donc, c'est pour ça que je suis étonnée et exaspérée quand j'entends que Salam Abdeslam a des conditions, on va dire, plutôt favorables,

01:49où il bénéficie, en effet, d'un ordinateur portable, d'une clé USB.

01:54Non mais attendez, vous savez, nous, avocats, quand on rentre dans les maisons de détention ou en prison,

01:59on est passé au crible, c'est-à-dire nos ordinateurs, on doit les déclarer, d'ailleurs on doit vérifier ensuite à la sortie,

02:07qu'on l'a bien avec nous, qu'on ne l'a pas laissé aux détenus.

02:10Nos téléphones portables sont laissés dans des casiers à l'entrée.

02:15Donc, vous voyez, nous, on ne rentre pas comme ça.

02:19Voilà, et ce qui m'étonne, et c'est là où je suis redondante, mais je suis, voilà, les bras m'en tombent,

02:26les bras m'en tombent, parce que ça donne l'image d'une prison où tout rentre,

02:33où les ennemis numéro un de la société française ont des conditions de détention plutôt agréables.

02:41C'est faux, la réalité, c'est une exception qui est exaspérante.

02:46Sous-titrage Société Radio-Canada

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