- il y a 2 jours
L'armistice du 11 novembre 1918 met fin à la Première Guerre mondiale, qui a fait plus de 18 millions de morts. Depuis 2012, cette date commémore également tous les morts pour la France, Afin de célébrer ce moment important du calendrier, diverses cérémonies sont organisées à travers le territoire. A partir de 10h, la cérémonie de commémoration du 107e anniversaire de l'Armistice de 1918, aura lieu à Paris, en présence du président de la République Emmanuel Macron. En plateau, les journalistes s'entretiennent avec Audrey Chaix, directrice du musée de la Grande Guerre de Meaux, et Jean-Yves Le Naour, historien de la Première Guerre mondiale. Ensemble, ils commenteront les grands moments des cérémonies de commémorations.
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00:00:00Merci à nos amis de Télématin, bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour suivre ensemble comme chaque année les traditionnelles commémorations du 11 novembre qui signe évidemment la victoire de la France.
00:00:21C'était il y a 107 ans, 11 novembre 1918, 5h15 dans la clairière de Rotonde, dans la forêt de Compiègne, dans l'Oise. L'armistice s'est donc signé entre la France et l'Allemagne.
00:00:31C'est la fin de la Grande Guerre avec près d'un million quatre cent mille morts et plus de trois millions et demi de blessés côté français.
00:00:37Comme chaque année, Emmanuel Macron se rendra dans quelques instants à l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme et fleurir la tombe du soldat inconnu.
00:00:45On va retrouver Christelle Méral justement qui est sur place. Bonjour Christelle, avec cette année plusieurs particularités.
00:00:50Le centenaire du Bleu est de France et puis il y aura aussi le dépôt d'urnes par 15 jeunes contenant de la terre de plusieurs sites mémoriels.
00:01:11Voilà, Christelle qui est avec nous mais qui ne m'entend pas visiblement. On va la retrouver dans quelques secondes.
00:01:17On va retrouver Jean-Baptiste Pâtier qui suit aussi ses commémorations pour nous sur place devant la statue de Georges Clémenceau, celui que l'on a surnommé le Tigre, puis le Père la Victoire.
00:01:26Comme chaque année, le chef de l'État lui rendra évidemment un hommage particulier.
00:01:29Oui, le président de la République est attendu aux alentours de 10h40 pour venir se recueillir devant cette statue de Georges Clémenceau, réalisée en 1932 par François Cognier, inaugurée la même année.
00:01:42Regardez ici déjà du monde, vous le voyez, ce sont les membres de la société des amis de Georges Clémenceau.
00:01:47Au loin peut-être, voyez-vous, la garde républicaine en place sur les Champs-Elysées.
00:01:51Et de l'autre côté, dans quelques instants, seront présents les membres de la famille Clémenceau, les descendants de Georges Clémenceau.
00:01:58Alors parlons histoire pour tout comprendre.
00:02:00Il faut remonter au mois de novembre 1917 quand Georges Clémenceau est nommé président du Conseil, l'équivalent de notre premier ministre aujourd'hui.
00:02:08Il avait déjà occupé ce poste en 1906 et à l'époque, effectivement, il est surnommé le Tigre pour sa pugnacité, sa force de caractère, voire son côté autoritaire.
00:02:17Alors en novembre 1917, il cumule deux fonctions, président du Conseil et ministre de la guerre.
00:02:22Ainsi, il va s'imposer en chef de la guerre et déclarer même le 8 mars 1918 devant les députés « je fais la guerre ».
00:02:31Alors comment cela se traduit ? Il va congédier des généraux, mais maintenir sa confiance envers Foch et Pétain.
00:02:36Il va lutter avec fermeté contre les désertions et les mutineries, mais surtout, il va redonner espoir aux poilus en se rendant dans les tranchées.
00:02:45D'ailleurs, les soldats vont le surnommer avec parfois ironie, mais surtout avec affection, le vieux, car Georges Clémenceau a 76 ans quand il se rend au plus proche des lignes ennemies.
00:02:57Il va donc petit à petit redonner espoir et confiance au pays. Dans les tranchées, on le voit avec son costume noir, son chapeau de laine, sa canne.
00:03:05On peut le dire, c'est une silhouette à nul autre pareille.
00:03:08Il va donc conduire le pays à la victoire après le 11 novembre 1918. Il va négocier et signer le traité de Versailles le 28 juin 1919 et ainsi entrer pour toujours dans l'histoire de France comme le perd la victoire.
00:03:22Merci Jean-Baptiste. Ça fait du bien ce petit cours d'histoire pour démarrer cette émission spéciale.
00:03:28J'en profite pour saluer les téléspectateurs de TV5 Monde.
00:03:31Et on a retrouvé Christelle, Christelle Méral qui est donc au pied de l'Arc de Triomphe.
00:03:35Christelle, je le disais, deux moments particuliers cette année.
00:03:39C'est donc le centenaire du Bleuet dont on va parler.
00:03:41Et puis le dépôt d'urnes par 15 jeunes.
00:03:46Oui, c'est ça. 15 urnes vont venir ici déposer des urnes de chaque côté de la tombe du soldat inconnu.
00:03:54Des urnes contenant de la terre provenant de sites mémoriels de la Première Guerre mondiale comme Verdun, Douaumont ou encore le Chemin des Dames.
00:04:03C'est une autre façon de faire vivre la mémoire de la Grande Guerre.
00:04:06Et puis vous le disiez, Julien, c'est le centième anniversaire, le centenaire du Bleuet de France.
00:04:11Celui que nous portons tous ici à la boutonnière.
00:04:14Alors pour le Bleuet, tout a commencé au lendemain de la Première Guerre mondiale.
00:04:18Deux infirmières de l'institution des Invalides ont l'idée de faire confectionner aux pensionnaires des Bleuets en tissu.
00:04:24C'est à la fois pour les occuper et pour récolter des fonds.
00:04:28Pourquoi le Bleuet ? Eh bien parce qu'il continuait malgré tout à pousser sur les champs de bataille.
00:04:33Et c'était donc un signe d'espoir.
00:04:35Au fil des ans, l'initiative se sont beaucoup, beaucoup développée.
00:04:39Aujourd'hui, le Bleuet de France soutient toujours, bien sûr, les blessés de guerre.
00:04:43Mais aussi les pupilles de la nation et les victimes du terrorisme.
00:04:47Et on aura l'occasion d'en reparler évidemment pour les cérémonies du 13 novembre dans deux jours maintenant.
00:04:53Merci à vous Christelle.
00:04:53On vous retrouve tout au long de cette matinée exceptionnelle.
00:04:55Audrey Chex est également avec nous.
00:04:57Bonjour Audrey.
00:04:58Comme chaque année, merci d'être présente.
00:05:00Vous êtes directrice du musée de la Grande Guerre à Meaux, qui propose d'ailleurs actuellement une exposition passionnante,
00:05:06Derrière les masques, photographie des deux guerres, qui est une rétrospective, on peut dire ça comme ça,
00:05:10dans le cadre des commémorations des 110 ans de la première attaque massive au gaz.
00:05:15C'était le 22 avril 1915 par l'armée allemande.
00:05:19Tout à fait.
00:05:20Donc oui, cette exposition, c'est une exposition de photos, des fonds magnifiques de l'établissement de communication
00:05:25et de production audiovisuelle de la Défense, avec des photos saisissantes d'hommes, de femmes, d'enfants, de chiens,
00:05:31qui portent ces masques de protection individuelle.
00:05:33Qui a vraiment changé le cours de la guerre.
00:05:34On en parle à tout à l'heure.
00:05:35Vous avez apporté des objets particuliers.
00:05:39Nathalie Saint-Cricq est également avec nous.
00:05:40Bonjour Nathalie.
00:05:41Bienvenue.
00:05:42Auteur, on le rappelle, on évoquait Clémenceau et le destin de Clémenceau tout à l'heure, du magnifique ouvrage.
00:05:47Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir, qui revient sur les dernières années de Georges Clémenceau.
00:05:53Jean-Yves Le Nau est également avec nous.
00:05:54Bonjour Jean-Yves.
00:05:55Bonjour.
00:05:55Historien, grand spécialiste de la première guerre mondiale.
00:05:57Vous avez écrit une BD, Historix, qu'on découvre ici à l'image, sur les coulisses de l'Histoire de France, aux éditions du Nau.
00:06:05Merci Jean-Yves d'être avec nous.
00:06:06Le lieutenant-colonel Lincey nous accompagne également.
00:06:08Notre consultant militaire, officier de l'armée de l'air et de l'espace.
00:06:12Bonjour mon colonel, merci d'être avec nous.
00:06:15Et Maryse Burgot est également avec nous.
00:06:17Bonjour ma chère Maryse, grand reporter évidemment à France Télévisions.
00:06:20Et aujourd'hui, vous êtes avec nous en votre qualité d'ambassadrice du Bleu et de France,
00:06:24qui fait donc cette année ses 100 ans, aux côtés de Franck Leboeuf, qui est l'ambassadeur.
00:06:28Il était avec nous sur ce plateau l'an passé.
00:06:31Je sais que c'est une mission qui vous tient particulièrement à cœur, ma chère Maryse.
00:06:34Pourquoi ?
00:06:35Oui, parce que quand on m'a proposé d'être marraine du Bleu et de France, j'ai vraiment pensé que ça me convenait beaucoup,
00:06:42parce qu'il s'agit donc de penser, d'aider matériellement, psychologiquement, les blessés de guerre, mais aussi les familles endeuillées.
00:06:51Et moi, il se trouve que mon métier consiste entre autres à aller sur les zones de guerre, sur les conflits.
00:06:57Et je les vois beaucoup, nous les voyons beaucoup avec nos équipes, ceux qui restent, c'est-à-dire les blessés grièvement, les amputés, les gueules cassées,
00:07:05mais aussi leurs familles, les enfants orphelins, etc. Donc je sais combien c'est important, en fait.
00:07:11Et notamment en ce moment en Ukraine, vous en avez beaucoup parlé.
00:07:13Et notamment en ce moment en Ukraine. Et je sais combien c'est donc important en France aussi d'aider psychologiquement, matériellement, ceux qui restent.
00:07:20Et en plus, j'ai été correspondante permanente à Londres. Et j'ai beaucoup vu l'immense élan de solidarité avec le fameux poppy.
00:07:31Vous savez, nous, nous avons le coquelicot. Nous, nous avons ce bleuet. Les Anglais, comme vous le savez, ont le coquelicot.
00:07:37Ces fleurs très robustes qui résistaient dans le gris des tranchées. Et c'est beaucoup plus populaire en Grande-Bretagne qu'en France.
00:07:44C'est en train de le devenir en France désormais.
00:07:46C'est en train de le devenir, mais il y a encore un petit peu de chemin à faire. Et donc je suis très heureuse de participer.
00:07:50Merci d'être là. Et on parlera beaucoup de l'argent qui est récolté parce que c'est aussi ça le but, pour venir en aide aux pupilles de la nation, aux soldats blessés, aux victimes du terrorisme et à la recherche également.
00:08:00J'évoquais Franck Leboeuf, ancien champion du monde avec l'équipe de France de football.
00:08:04Alors il était avec nous l'an dernier. Il n'a pas pu être là, mais il tenait quand même à nous adresser un petit clin d'œil. On l'écoute.
00:08:10Bonjour à tous. J'espère que vous allez bien. Je suis désolé, je ne pourrais pas être avec vous aujourd'hui.
00:08:15Mais je sais que vous aurez la présence de Maryse. Quand on a la présence de Maryse, on n'a besoin de personne d'autre.
00:08:21Parce que là, on a un grand reporter, un grand dame, magnifique. Je l'embrasse d'ailleurs.
00:08:27On compte sur vous. Maryse et moi, on compte sur vous. N'oubliez pas.
00:08:31Sympa ce qu'il dit de vous, parce que c'est le cas. Vous êtes une grande dame et merci d'être là aussi pour porter ce bleu et de France.
00:08:41Alors il y a un autre ambassadeur qui nous voit avec vous cette année. C'est Jean-Jacques Goldman, qui n'a pas pu être là, mais il a laissé une petite lettre que vous allez nous lire.
00:08:49Exactement. Il a laissé ces quelques mots magnifiques que je vous propose de vous lire.
00:08:53Pas de paix sans gardien, ni liberté sans soldat. Nous avons peut-être eu tendance à l'oublier, mais l'actualité nous le rappelle dramatiquement chaque jour.
00:09:05Il me semblait important de montrer notre reconnaissance envers nos armées, ces blessés et plus généralement avec toutes les forces de sécurité qui nous protègent au quotidien.
00:09:16Je suis heureux et fière de pouvoir aider le bleuet de France qui accompagne ceux qui nous protègent et leurs familles.
00:09:23Voilà, ce sont des mots de Jean-Jacques Goldman. On est vraiment très heureux de pouvoir les lire.
00:09:29De beaux ambassadeurs, colonel Lincey, pour cette belle cause qui aujourd'hui encore est de les militaires blessés, on le rappelle.
00:09:36Oui, le bleuet de France, c'est une œuvre nationale qui est au contact des blessés de guerre, également des anciens combattants, à l'Institut National des Invalides notamment, mais également pour les blessés psychiques.
00:09:47On en parle rarement des syndromes post-traumatiques dans des maisons qu'on appelle les maisons Atos, qui sont des maisons d'accompagnement pour aider au parcours de reconstruction des blessés,
00:09:56mais également des victimes d'actes de terrorisme, comme on l'a évoqué. Donc ça permet également de se reconstruire dans le sport.
00:10:03On a des blessés de guerre qui sont accompagnés et on a pu avoir un blessé de guerre qui a été médaillé aux derniers Jeux paralympiques, par exemple.
00:10:11Oui, c'est vrai que l'armée est pourvoyeur de grands champions dans ses rangs. On a vu à l'instant Jean-Jacques Goldman qui a enregistré le clip. On a vu l'enregistrement avec cette lettre que vous avez lue. Nathalie.
00:10:22Oui, simplement sur l'argent, comme le disait Maryse, qui a été correspondante en Angleterre. J'ai pris les derniers chiffres. Alors c'est vrai que c'est en augmentation ce que nous rapporte,
00:10:30enfin ce que rapporte pour les victimes le bleuet, c'est-à-dire qu'on est à 1 million de bleuet vendus par an, ce qui est beaucoup parce qu'il a noté à 500 000 il y a quelques années,
00:10:39ce qui rapporte à peu près. Alors j'ai l'impression de faire de l'épicerie par rapport aux grands champions, mais c'est important parce que ça va aider les jeunes, les enfants, les pupilles.
00:10:46Et donc ça rapporte à peu près 30 millions d'euros. Et en Angleterre, puisque Maryse y faisait attention, on en vend 30 millions.
00:10:53Nous on est à 1 million en Angleterre, 30 millions. Et alors là j'ai converti mes livres en euros, ce qui fait 60 millions d'euros.
00:10:59Donc on est entre, voilà, il y a encore un petit effort à faire, surtout qu'on a une plage pendant laquelle c'est vendu qui s'est élargie,
00:11:05puisqu'il y a le 11 mars, le 14 juillet, le 8 mai, le 11 novembre. Et comme ça, ça donne l'occasion d'avoir un élan patriotique,
00:11:11et pas que, et penser aussi aux gens victimes du terrorisme.
00:11:14Et l'arrivée de la présidente de l'Assemblée nationale, ici à l'image, au pied de l'Arc de Triomphe, pour déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu.
00:11:22Alors cette année, particularité là aussi, avant de se rendre à la statue Clémenceau, le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:11:27s'arrêtera d'abord pour inaugurer une plaque aux Invalides en hommage à ces hommes que l'on a appelés les Malgré-nous.
00:11:33Et on va s'y arrêter, vous savez qu'on aime aussi vous plonger dans l'histoire, dans les coulisses et les ressorts de l'histoire.
00:11:40L'image ici des Invalides, où on attend le chef de l'État d'une minute à l'autre. C'est Malgré-nous. Qui sont-ils, Jean-Yves Le Nahour ?
00:11:46Les Malgré-nous, ce sont les Alsaciens-Mosellans annexés en 1940, et qui ont été versés de force dans l'armée allemande, dans la Wehrmacht,
00:11:57ou dans les Waffen-SS, et qui vont aller combattre sur le front russe, à peu près 130 000 hommes.
00:12:01Et 30 000 à 40 000 vont mourir, parce que le front russe, c'était effectivement pas un front traître.
00:12:06Vous dites combien ? Ils étaient à peu près 400 000, c'est ça ?
00:12:08130 000.
00:12:09130 000.
00:12:1030-40 000 sont morts.
00:12:11Et puis, il y a aussi tous ceux qui ont été faits prisonniers, et tous ne reviendront pas,
00:12:15parce que les camps soviétiques, c'était pas une partie de plaisir non plus.
00:12:18Il y a à peu près 1 sur 3, qui sont morts de faim, de mauvais traitement.
00:12:22Vous n'avez pas le choix, on leur disait.
00:12:24Vous allez dans les rangs allemands, vous allez avec l'armée allemande.
00:12:26Absolument. Toute manifestation de résistance était impossible, parce que sinon, vous étiez effectivement conduit en camp.
00:12:33Si vous désertez, d'abord, si vous êtes attrapé, vous êtes fusillé.
00:12:37Et puis, les soviétiques ne faisaient pas de différence entre les Alsaciens, Mosellans et les Allemands,
00:12:42donc ils étaient très maltraités.
00:12:44Et puis, si vous désertez, votre famille est victime de représailles.
00:12:48Les biens sont confisqués, ils sont déportés, donc vous êtes véritablement coincés.
00:12:52Alors, il y a eu quelques manifestations de résistance, venir au conseil de conscription en tenue française,
00:13:00en tenue militaire française, en chantant la Marseillaise à plusieurs,
00:13:03ou en chantant même « Vous n'aurez pas l'Asacée la Lorraine », une chanson de la fin du 19e siècle.
00:13:08« Vous avez pu germaniser la plaine, oui, mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais ».
00:13:13On va regarder ces deux cartes, pour être tout à fait exact, pour les plus jeunes d'entre nous.
00:13:18Regardez, l'une représente la France en 1914, l'autre, celle de la France après l'armistice, 22 juin 1940.
00:13:27Ce qu'on voit très bien, c'est que la Lorraine, l'Alsace et la Moselle faisaient partie intégrante de l'Allemagne.
00:13:32Oui, à partir de mai 1871, c'est le traité de Francfort qui cède, mais on avait perdu la guerre de 70-71,
00:13:40on était dans une situation de contrainte qui cède l'Alsace et la Moselle à l'Allemagne,
00:13:45ce qui fait que pendant 44 ans, ceux qui partent en 1914 sont nés en Allemagne.
00:13:55Mais ceux-ci dit, ce sont des Allemands de seconde zone.
00:13:59Ils sont suspectés d'être de mauvais Allemands, d'une certaine façon.
00:14:04Pour français ?
00:14:04Oui, il y a quand même quelque chose comme ça.
00:14:07Dans le nationalisme allemand, il y a l'idée qu'on est allemand si on parle allemand ou si on est de sang allemand.
00:14:12Alors que le nationalisme français est ouvert, ils considèrent qu'on est français quand on se sent français.
00:14:16C'est l'adhésion, c'est le cœur, la patrie, c'est ce qu'on aime.
00:14:18Et ils considéraient que c'était un vernis, qu'on gratterait le vernis et qu'on retrouverait l'allemand sous le vernis.
00:14:22Alors parmi ces soldats incorporés de force, un témoignage pour l'histoire,
00:14:27celui de Joseph Mathias, ce jeune soldat, il avait 17 ans lorsqu'il a été envoyé au combat en 1916,
00:14:32il y a tout juste 30 ans, il avait raconté son histoire à nos confrères de France 3 Alsace, on l'écoute.
00:15:02C'est l'adhésion que c'est ce qu'on a fait.
00:15:05C'est l'adhésion que c'est ce que je suis arrivé à l'éveillé.
00:15:09C'est plus que c'est ce qu'on a fait, c'est ce qu'on a fait.
00:15:23Le drame vécu par ce monsieur qui dit qu'il ne connaissait même pas la Marseillaise.
00:15:43Et ce qui a été particulièrement dur aussi Jean-Yves Leno, c'est le retour, c'est la suite.
00:15:48Ils étaient vus comme des traîtres au fond ces soldats qui étaient...
00:15:51Il y en a même qui ont été épurés, ils étaient fonctionnaires, etc.
00:15:54Et on disait, oui, vous avez combattu sous l'uniforme allemand, d'une certaine façon vous êtes des traîtres.
00:15:59Donc en fait, il y a eu une mémoire qui n'a pas pu se faire jour.
00:16:03Ils n'ont jamais pu raconter finalement leur souffrance parce que ce n'était pas audible.
00:16:07Ce qui fait que tout ça est resté un petit peu rentré et aujourd'hui on leur rend hommage.
00:16:12Et donc c'est un peu une réparation d'une injustice parce qu'ils ont été victimes.
00:16:17Gérard Laché, le président du Sénat qui arrive aussi à l'Arc de Triomphe.
00:16:20Pourquoi si longtemps ? Pourquoi aujourd'hui ?
00:16:24Et pourquoi ça n'a pas été le cas avant cette plaque aux Invalides ?
00:16:26Alors auparavant, il y a eu quelques discours, quelques mots prononcés.
00:16:30Je me souviens qu'en 2010, Nicolas Sarkozy avait dit
00:16:34vous êtes des victimes de guerre, d'un crime de guerre qui a été commis contre vous.
00:16:39Mais c'était des mots et une plaque c'est quelque chose qui est durable.
00:16:45C'est un lieu de souvenir, de mémoire.
00:16:48Donc oui, l'histoire des Alsaciens, ce n'était pas facile.
00:16:52Vous vous imaginez, pour quelqu'un qui est né en 1870 et qui meurt en 1845,
00:16:56il a changé cinq fois de nationalité.
00:16:58Français, allemand, français, allemand, français.
00:17:02À tel point que vous voyez que vous avez le monument aux morts de Strasbourg de la Grande Guerre.
00:17:06C'est une femme qui a deux enfants morts à ses pieds, nus.
00:17:10Comme ça, on n'a pas les uniformes.
00:17:11Et évidemment, c'est un Français et un Allemand.
00:17:14Alors là aussi, Audrey Cheikh, vous êtes venue avec un premier objet,
00:17:17un objet là aussi pour l'histoire.
00:17:18Il s'agit de la Croix de Fer, une décoration militaire allemande,
00:17:22d'un Alsacien qui a été incorporé justement de force pendant la Première Guerre mondiale,
00:17:26comme on disait à l'époque.
00:17:27Il s'appelait Karl Vogt, c'est ça ?
00:17:29C'est ça. Donc c'est un Alsacien qui est né après 1870.
00:17:33Donc il a été incorporé dans l'armée allemande,
00:17:36donc dans la marine, Matrosen, Artillerie, Kiochou.
00:17:40Et en fait, il a été envoyé assez rapide.
00:17:42Enfin, il était marin.
00:17:43Et pourquoi il était marin ?
00:17:45Parce qu'on avait tendance à envoyer les Alsaciens et les Mosellans loin du front français
00:17:50pour éviter des contacts avec les populations locales
00:17:53qui pourraient leur rappeler qu'ils se battent sur leur terre face à leur frère,
00:17:59les Français en face, sur leur frère.
00:18:01Donc là, voilà, sa Croix de Fer, c'est un montage de parade qui est assez rare,
00:18:06qu'il a obtenu à la fin de la Première Guerre mondiale,
00:18:09à l'attitude de laquelle il est redevenu français.
00:18:13On a aussi là, ça c'est une boîte de marins, donc il était marin.
00:18:18Une boîte de marins ?
00:18:18Une boîte de marins, en fait.
00:18:19Alors on n'est pas sûr qu'elle lui a appartenu, quand on a acheté le lot,
00:18:22parce qu'on a acheté...
00:18:23C'était pour mettre quoi ?
00:18:24C'était pour mettre les effets personnels.
00:18:25Donc ça s'ouvre, j'imagine ?
00:18:26Ça s'ouvre, là je vais...
00:18:28Voilà, hop, à l'intérieur, elle est vide.
00:18:30Et elles étaient toutes reliées entre elles, celles de chaque marin,
00:18:33pas une tige, avec des cadenas pour...
00:18:36Oui, devant, on mettait le cadenas, c'est ça ?
00:18:38Et un cadenas pour éviter que les copains ne les ouvrent.
00:18:40Et ça permettait aussi de les garder à l'abri de l'eau,
00:18:43leurs effets personnels dans les bateaux.
00:18:45Donc ça, 1900 quoi ? 17, 18 ?
00:18:48Alors, non, 14, parce qu'il a combattu en Chine.
00:18:53Alors il y avait des comptoirs allemands en Chine,
00:18:55suite à la guerre des boxers du début du XXe siècle.
00:18:59Et 1914, en novembre, il y a eu une bataille contre le Japon,
00:19:02parce que le Japon...
00:19:03La Chine est neutre.
00:19:04Le Japon lance un ultimatum aux Allemands qui sont en Chine,
00:19:08en disant, bah, évacués, pas de réponse.
00:19:10Et du coup, le Japon attaque les 5 000 marins allemands
00:19:15qui gardent ce comptoir.
00:19:19Et ils sont 30 000 japonais.
00:19:21Donc 4 000 des 5 000 marins allemands sont faits prisonniers.
00:19:23Et ce qui est formidable, regardez, on voit son visage.
00:19:26C'est lui, Karl Vogt.
00:19:27Et son uniforme, vous n'avez pas pu l'apporter, évidemment ?
00:19:31Voilà, l'uniforme, il est présenté dans les collections
00:19:33du Musée de la Grande Guerre.
00:19:34Vous pouvez venir le voir habituellement avec ses objets.
00:19:37Là, je vous les ai apportés.
00:19:38Et donc, on voit très bien que l'uniforme présenté dans le musée,
00:19:41c'est bien celui de la photo.
00:19:43Il est avec sa femme et sa fille sur cette photo.
00:19:45Là, je vous la montre ici.
00:19:47Et donc, il a été fait prisonnier.
00:19:49Il a passé sa guerre en captivité.
00:19:51On parlait du devoir de mémoire vis-à-vis de ces soldats incorporés de force.
00:19:55Nathalie, pourquoi ça a fait polémique si longtemps ?
00:19:58Alors, il y a deux catégories, si j'ose dire.
00:19:59Le mot malgré nous, il apparaît, je parle toujours sur le contrôle,
00:20:02mon ami historien, en 1920.
00:20:04Il y a ceux qui sont nés, on en a parlé tout à l'heure, en 14-18,
00:20:06qui sont nés allemands.
00:20:07Ils sont nés allemands à cause du traiterai de Francfort.
00:20:08Ils ont été incorporés à l'armée allemande.
00:20:10Et ce n'est pas ceux qui ont posé le plus de problèmes.
00:20:12Ceux qui ont posé le plus de problèmes, c'est ceux qui étaient donc français
00:20:15et qui sont rentrés soit dans la Wehrmacht, soit dans la Waffen-SS de force, certes,
00:20:21mais qui ont, et notamment c'est là que j'en viens,
00:20:24qui posent un problème sous toute la 4e République, tout le temps,
00:20:27parce que certains étaient dans le triste commando d'Oradour-sur-Glane.
00:20:32Oradour-sur-Glane, massacre de 632 personnes, 13 malgré nous.
00:20:36Donc, et malgré nous, qu'est-ce qu'on fait ?
00:20:39On considère qu'ils ne pouvaient pas faire autrement.
00:20:41Et dans ce cas-là, s'ils ne pouvaient pas faire autrement,
00:20:43ils doivent être considérés comme des victimes et non pas comme les condamnés.
00:20:47Soit on considère que certains auraient pu y échapper,
00:20:50ou être réfractaires, ne pas vouloir s'engager avec l'uniforme allemand.
00:20:54Et dans ce cas-là, ces gens-là, on ne peut pas les traiter de la même façon que les résistants.
00:20:58Donc, ça pourrit l'après-guerre.
00:21:01De Gaulle, qui est quand même un bon décisionnaire en cette matière,
00:21:05considère qu'on peut leur donner le titre de « mort pour la France »,
00:21:07parce qu'ils sont morts pour la France et le Divoire.
00:21:09Mais il y aura un procès à Bordeaux, en 1953,
00:21:12notamment d'un malgré nous qui était engagé volontaire,
00:21:16et qui lui prendra la peine de mort.
00:21:19Mais rassurez-vous, ça était toujours compliqué pendant la guerre.
00:21:22Ils sont condamnés, certains, aux travaux forcés, à une peine d'après-midi.
00:21:25Et il y a eu une amnistie, une semaine après, au Parlement, sous la quatrième,
00:21:29de manière à ce qu'on ne fasse pas de vagues.
00:21:31– C'est là toute l'ambiguïté, Jean-Yves Le Néau,
00:21:33parce que sur la condamnation, 5 à 12 ans de travaux forcés,
00:21:375 à 8 ans de prison ferme à l'époque, pour certains,
00:21:40il y a eu amnistie, mais quand même,
00:21:42c'est là toute l'ambiguïté du traitement qu'on leur réserve, assez malgré nous.
00:21:47– Je crois que Nathalie Saint-Cricq a bien posé les termes du sujet.
00:21:50Voilà, sont-ils des victimes ?
00:21:52– Vous dites autrement.
00:21:53– Ou bien des acteurs.
00:21:54Et il faut bien aussi avoir à l'esprit que certains,
00:21:58il y a aussi l'esprit de camaraderie, certains ont aussi épousé,
00:22:02alors c'est difficile à dire,
00:22:03et je vais m'attirer certaines balles venues d'Alsace et de Moselle,
00:22:07mais certains ont accepté la doctrine nazie,
00:22:15vous savez, et puis aussi, c'est le petit groupe combattant,
00:22:18vous êtes là avec vos camarades, vous combattez,
00:22:19et voilà, il y a certains qui sont devenus des tueurs.
00:22:22– Et celui français qui s'est engagé volontairement sur l'uniforme allemand,
00:22:26qui était à Oradour, qui a tué largement, il a fini ses jours en Allemagne tranquillement.
00:22:30Donc, toujours la question, c'est comme avec le service du travail obligatoire,
00:22:34qui voulait s'appeler déporté, et il y a eu tout un combat pour que ça s'appelle déporté du travail,
00:22:38et qu'on ne les assimile pas au déporté classique, si j'ose dire, que l'on connaît,
00:22:41c'est la bataille de mémoire, bien nommer les choses,
00:22:45et surtout de ne pas faire ce que certains appelaient de la bouillie mémorielle,
00:22:49c'est-à-dire comparer tout le monde en fonction de leur engagement,
00:22:52qui n'est pas toujours le même.
00:22:53– La garde républicaine, colonel Lince, qui est en train d'arriver sur le lieu de la commémoration à l'Arc de Triomphe.
00:23:01– On fait la garde républicaine qui sera là à la fois pour escorter le président
00:23:03lors de sa remontée des Champs-Elysées,
00:23:06mais également là où nous avons la fanfare et la musique,
00:23:08qui se chargera, durant la cérémonie, d'effectuer la musique de la revue,
00:23:13ainsi que tous les appels, comme aux morts ou les garde-à-vous,
00:23:18qui seront chaque fois suivis d'une musique militaire.
00:23:23– Voilà, et on attend le président de la République pour cette première étape de commémoration
00:23:28avec cette plaque des Malgré nous, qui va être inaugurée à l'Hôtel des Invalides,
00:23:34et puis ensuite le président de la République arrivera au pied de la statue de Clemenceau.
00:23:38C'est vrai qu'on en parle chaque année,
00:23:39mais le rôle de Clemenceau a été aussi important dans l'issue du conflit, Nathalie.
00:23:44– C'est-à-dire qu'il a été nommé exactement au moment le pire,
00:23:46au moment où on attendait de lui, et Dieu sait si Poincaré,
00:23:50qui était président, ne pouvait pas le voir en peinture,
00:23:52et il l'a mis, et Clemenceau disait lui-même,
00:23:53si on m'a mis à cette place-là à ce moment-là,
00:23:55c'est montrer à quel point c'était désespéré.
00:23:57– Donc il n'a pas lu, à partir de 1917, qu'il calme,
00:24:00vous avez dit tout à l'heure, les mutineries,
00:24:02c'est-à-dire un certain nombre de personnes qui ne supportaient plus la guerre,
00:24:05les conditions de permission qui avaient été levées,
00:24:08enfin, je ne prends pas position là-dessus,
00:24:10parce que c'était véritablement épouvantable,
00:24:12et redonner le moral, alors il l'a fait.
00:24:14D'abord le premier en allant sur le front,
00:24:16c'est-à-dire que lui, il allait dans les tranchées,
00:24:18et on le voyait, il faisait prendre des photos,
00:24:20c'était de la propagande, vous pouvez dire,
00:24:22mais il est considéré comme proche du peuple,
00:24:25d'ailleurs, il a fait venir une délégation de Gullcassé
00:24:27au moment de la signature du traité de Versailles,
00:24:30pour montrer que la guerre, c'était le petit peuple,
00:24:32ce n'étaient pas que les grands militaires,
00:24:34et il a annoncé dans son programme à l'Assemblée,
00:24:37mon programme politique intérieure, la guerre,
00:24:39politique étrangère, la guerre,
00:24:40je fais la guerre, toujours la guerre.
00:24:42– Bien, on va retrouver Christelle Méral,
00:24:43toujours à l'Arc de Triomphe,
00:24:44avec Jean Dumont, qui est de la mission patrimoine,
00:24:47et un jeune aussi, qui va déposer tout à l'heure
00:24:49une des urnes que vous évoquiez.
00:24:51– Oui, tout à fait, je suis avec Jonas Picard,
00:24:57bonjour, qui a donc 12 ans,
00:25:00qui est un collégien de Verdun,
00:25:02et qui donc va déposer cette urne
00:25:04au pied de la tombe du soldat inconnu.
00:25:07Alors, pourquoi c'est important pour toi, Jonas,
00:25:10de faire ce geste ?
00:25:12– De donner hommage aux soldats,
00:25:14que grâce à eux, la France est en liberté.
00:25:17– Et tu es émue devant cette cérémonie ?
00:25:21– Oui.
00:25:23– Merci à toi.
00:25:24Et je suis aussi donc avec Jérôme Dumont,
00:25:26qui est président de la mission patrimoine
00:25:28de la Première Guerre mondiale,
00:25:30et président du Conseil départemental de la Meuse.
00:25:32C'est vous, parmi d'autres,
00:25:33qui êtes à l'origine de ce projet.
00:25:35Vous avez écrit une lettre au président de la République,
00:25:38pour pouvoir, donc, que ces urnes soient déposées
00:25:40ici au pied de la tombe du soldat inconnu.
00:25:42Vous vouliez faire vivre, justement,
00:25:44la mémoire différemment ?
00:25:46– Oui, on doit rendre hommage
00:25:48aux combattants de la Première Guerre mondiale,
00:25:51mais aux combattants dans leur globalité.
00:25:53Et nous avons eu cette idée,
00:25:54avec le directeur de l'association,
00:25:57de ramener de la terre
00:25:58des différents sites de la Première Guerre mondiale,
00:26:01qui viennent d'être classés à l'UNESCO.
00:26:03Il y en a 139,
00:26:0498 pour l'ensemble de la France,
00:26:0912 pour le département de la Meuse.
00:26:10Et pour prendre l'exemple de la Meuse,
00:26:13c'est de la terre sacrée de Douaumont,
00:26:15sous l'ossuaire de Douaumont, de Verdun,
00:26:18qui a été prise et qui sera déposée ici,
00:26:21à côté du soldat inconnu.
00:26:22– Et donc, vous voulez faire vivre cette mémoire différemment,
00:26:24parce que les Poilus sont tous décédés.
00:26:27Donc, il faut trouver de nouveaux moyens
00:26:29de parler, donc, de cette histoire aux jeunes générations ?
00:26:33– On doit transmettre l'histoire aux plus jeunes générations.
00:26:36On doit continuer à la faire vivre.
00:26:38C'est extrêmement important.
00:26:39Et puis, effectivement, depuis 2008,
00:26:41il n'y a plus de Poilus en vie.
00:26:44Et on doit continuer et peut-être trouver
00:26:47de nouvelles formes de commémorations,
00:26:49de manifestations de l'histoire.
00:26:50L'histoire est importante aujourd'hui.
00:26:52Et on doit continuer à la transmettre.
00:26:55Et c'était une proposition que nous avions faite
00:26:57au Président de la République,
00:26:58qui a été acceptée,
00:26:59parce que nous sommes dans un lieu
00:27:01qui transmet les valeurs de la République,
00:27:04et qui transmet aussi ce qu'est la nation française.
00:27:09Verdun, pour reprendre cet exemple,
00:27:10c'est un lieu de mémoire,
00:27:12un lieu d'histoire important,
00:27:13mais comme le Hartzmann-Villerkopf
00:27:16ou le Chemin des Dames
00:27:17ou Notre-Dame-de-Lorette,
00:27:19qui sont des lieux emblématiques de notre histoire
00:27:21et que nous devons faire perdurer,
00:27:24parce qu'un peuple qui n'a pas d'histoire
00:27:25n'est pas un peuple qui continue à vivre.
00:27:30Et l'histoire, elle est vivante,
00:27:31elle se construit au fur et à mesure.
00:27:33Et on en a de plus en plus besoin.
00:27:36Et donc, ces urnes,
00:27:3715 urnes vont être déposées
00:27:39de chaque côté de la tombe du soldat inconnu.
00:27:41Et que va-t-il se passer ensuite ?
00:27:43Alors ensuite, ces urnes,
00:27:45on est en discussion avec les ministères
00:27:47et puis l'Elysée,
00:27:49ces urnes vont revenir
00:27:51dans un premier temps aux Invalides,
00:27:53puisque le siège de notre association s'y trouve.
00:27:56Et on verra ce que nous en faisons.
00:27:58Mais c'est vraiment un acte symbolique
00:28:00de lancement de cette association
00:28:02qui a été créée en février dernier.
00:28:04Et on veut vraiment faire vivre cette histoire
00:28:07et rendre hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale,
00:28:10mais plus globalement aux combattants français.
00:28:13Je vous remercie.
00:28:14Merci, merci Jonas.
00:28:16C'est à vous.
00:28:17Merci Christelle.
00:28:18Et à tout à l'heure, on est aux Invalides.
00:28:20Donc ça y est, le président de la République
00:28:21est en train d'arriver, vous le voyez,
00:28:24avec la ministre des Armées
00:28:25et des anciens combattants,
00:28:26Catherine Vautrin,
00:28:27qui est ici à gauche de l'écran.
00:28:28Alice Ruffaut, ministre déléguée
00:28:32auprès de la ministre des Armées,
00:28:34des anciens combattants,
00:28:35pour dévoiler donc cette plaque.
00:28:41On évoquait tout à l'heure.
00:28:52Le Premier ministre à sa suite,
00:28:54Sébastien Descornus.
00:32:14On est tombé au cours de la Seconde Guerre mondiale et des incorporés de force,
00:32:25qui a été suivi d'un hommage par la sonnerie « aux morts »,
00:32:29que nous avons entendu d'abord avec le tambour,
00:32:32et ensuite qui se termine par le soldeau.
00:32:35Nous aurons le même hommage tout à l'heure autour de l'Arc de Triomphe,
00:32:38seulement il se terminera par la Marseillaise, chantée par le chœur de l'armée française.
00:32:43– On va garder une image évidemment sur le président de la République
00:32:46qui va monter dans son véhicule dans quelques secondes
00:32:49et rejoindre la statue de Clémenceau, qui se trouve à quelques centaines de mètres.
00:32:54On va aussi nous continuer à vous plonger dans l'histoire.
00:32:57Regardez cette photo, 1915, c'est l'année de l'utilisation, on l'évoquait tout à l'heure,
00:33:01des premiers gaz qui s'aimeront, la terreur et la mort dans les tranchées.
00:33:05Les masques à gaz ont participé, c'est vrai, à l'évolution de la guerre et de ses techniques,
00:33:09ça a été un tournant.
00:33:10Anthony Jolie et Benjamin Poulin nous racontent l'apparition de ces nouvelles armes de combat
00:33:13aux conséquences terribles.
00:33:17– Une prairie comme on en trouve des milliers en Belgique.
00:33:20Mais celle-ci, située près de la petite ville d'Ypres, revêt une symbolique particulière.
00:33:26Le 22 avril 1915, la Première Guerre mondiale prend ici un tournant inattendu.
00:33:32– Ici, c'était la ligne de front allemande où les cylindres étaient enterrés et c'est
00:33:40de cette ligne qu'on a lancé la première attaque au gaz.
00:33:45Près de 6000 cylindres de chlore disséminés le long de la ligne de front.
00:33:50Depuis plusieurs jours, les Allemands cherchaient à sortir de l'impasse de la guerre des tranchées.
00:33:54– Ce 22 avril, le vent est favorable, il disperse le gaz.
00:33:59– Donc le nuage s'est formé ici et s'est avancé dans cette direction des Français
00:34:06qui étaient pris par surprise complètement.
00:34:08– Dans les rangs français ce jour-là, le soldat breton Elie Préochat.
00:34:15Il a alors 38 ans.
00:34:17Dans son carnet de bord, il raconte l'attaque allemande, presque minute par minute.
00:34:22Son arrière-petit-fils nous en lit un extrait.
00:34:25– Vers les 5 heures de l'après-midi, je regarde par le créneau du côté de l'ennemi
00:34:31et au même instant, je vois une fumée jaunate sortir de leur tranchée.
00:34:34Ayant à peine fait une cinquantaine de mètres, je tombe, je suis empoisonné.
00:34:37Le cœur bat très fort, les yeux crient et je suffoque malgré moi.
00:34:41Je sens que je vais mourir.
00:34:42Nous sommes 4 camarades, tous plus ou moins empoisonnés.
00:34:46– Elie Préochat survit à l'attaque, mais en gardera des séquelles toute sa vie.
00:34:51– Ayant connu son fils qui est né après-guerre en 1923,
00:34:54il m'a précisé que son père était malade des poumons
00:34:56et qu'il est mort prématurément en 1935 des séquelles de l'attaque au gaz.
00:35:02– Au total, ce 22 avril 1915,
00:35:04près de 20 000 soldats françaises et britanniques sont intoxiqués,
00:35:08faute de masques existants.
00:35:10Plus d'un millier meurt dans les heures et les jours qui suivent.
00:35:13Le conflit vient de franchir une étape dans l'horreur.
00:35:17D'abord jugé déloyal, l'utilisation du gaz se développe,
00:35:21côté allemand, mais aussi chez les alliés.
00:35:24La course aux armements chimiques est lancée.
00:35:26– Le cauchemar des poilus, les gaz.
00:35:29Les moyens de lancement sont de plus en plus élaborés.
00:35:32Les gaz, toujours plus toxiques.
00:35:35En 1917 apparaît le terrible gaz moutarde.
00:35:39Le soldat Pierre Rouquet en a été victime à Douaumont.
00:35:43Ses poumons et ses yeux sont touchés.
00:35:45En 1995, il racontait son calvaire.
00:35:48– La bouche, la langue, les narines, les paupières, les yeux,
00:35:59tout ce qui était humide devait un acide comme du vitriol,
00:36:05comme de l'acide sulfurique.
00:36:07Alors vous voyez ce que ça pouvait faire ?
00:36:09Ça devenait, sur la peau, ça faisait des cloques.
00:36:14Oui.
00:36:15Et ça brûlait.
00:36:16Au cours de la guerre, les tenues et les masques se perfectionnent.
00:36:20De la simple protection en tissu,
00:36:22aux masques avec cartouches filtrantes.
00:36:25La mortalité baisse.
00:36:27Les historiens considèrent aujourd'hui que le gaz
00:36:29n'a pas changé le cours de la guerre.
00:36:30– Alors là, il est allumé, mais…
00:36:32– Il n'y a que 1% de tous les morts,
00:36:34c'est le total de les morts de la Première Guerre mondiale,
00:36:37qui a été causé par des gaz toxiques.
00:36:41C'était une nouvelle technologie,
00:36:43une arme plutôt de terreur.
00:36:46Après guerre, la communauté internationale,
00:36:48encore sous le choc, adoptera des conventions
00:36:50pour interdire l'utilisation de ces gaz asphyxiés.
00:36:55– Image incroyable.
00:36:56Vous avez d'ailleurs, Audrey Schex,
00:36:58apporté avec vous un de ces masques, c'est ça ?
00:37:00– Parfait, donc c'est un masque de modèle M2.
00:37:03Donc c'est le masque qu'on va utiliser à partir de 1916
00:37:06pour lutter contre le chlore au début.
00:37:09Donc vous avez…
00:37:10Au début, on avait des masques avec deux parties,
00:37:13une pour protéger les yeux et une…
00:37:15– Là, c'est juste les yeux, non ?
00:37:16– Non, là, vous avez tout.
00:37:17En fait, il se déplie en dessous.
00:37:19Je ne le manipule pas trop parce qu'il est très fragile.
00:37:21– Imagine.
00:37:22– Et ça se mettait très mal en deux parties.
00:37:25Il les portait sous le menton,
00:37:26ça vous rappelle peut-être des souvenirs.
00:37:28Donc on a produit ces masques à partir de 1916
00:37:32en un seul tenant, avec des lanières derrière.
00:37:33Ça se fixait beaucoup plus facilement.
00:37:36Ça pouvait se mettre dans ce petit sacoche
00:37:38que les soldats portaient en bandoulière.
00:37:40On voit qu'il y a écrit « taille ordinaire ».
00:37:42Au début, on produit toujours la même taille
00:37:45et puis les soldats qui ont des plus grands visages se plaignent.
00:37:47Ça les protège mal.
00:37:48Donc on va produire quelques…
00:37:49– Mais il y avait des vrais tests qui étaient faits en amont de la fabrication ?
00:37:52– Oui, oui, tout à fait.
00:37:52Il y avait beaucoup de tests qui étaient faits en amont
00:37:54par les usines qui proposaient des modèles,
00:37:57les militaires les essayaient.
00:37:59– On a le sentiment que ce n'est pas du tout hermétique.
00:38:00– Le cuir ne vieillit pas très bien, ça il faut le dire.
00:38:05Mais effectivement, c'était un de ses défauts, l'étanchéité.
00:38:08Et aussi l'aspect très cassant, c'est de la celluloïde.
00:38:11D'ailleurs, les usines pâtées qu'on produit des masques à gaz,
00:38:14on a dans l'expo une photo impressionnante de femmes
00:38:17qui créent les lunettes parce que c'était le même matériau
00:38:20que les pellicules de photos.
00:38:21Et donc oui, défaut d'étanchéité et ver très cassant.
00:38:26Et puis après, c'est ce qui a été très bien expliqué dans le reportage,
00:38:29à partir de 17, on va utiliser de l'hyperite, le gaz moutarde.
00:38:33Et ces masques-là ne sont plus très efficaces.
00:38:36On va créer d'autres types de masques, le masque ARS.
00:38:38C'est celui avec la cartouche en bas qu'on a aussi en tête
00:38:42parce qu'il ressemble beaucoup à ceux de la Deuxième Guerre mondiale
00:38:44qui sont encore un autre modèle.
00:38:46Mais les évolutions vont être très rapides.
00:38:47– Ça veut dire qu'à chaque fois, à partir de cette date
00:38:50et des premières attaques, à chaque fois que les combattants
00:38:52étaient dans les tranchées, partaient au combat, ils portaient les masques ?
00:38:55– Alors non, ils avaient les masques dans le sac en bandoulière.
00:38:57Et s'il y avait une attaque au gaz qui était détectée,
00:39:02c'était annoncé, il y avait un sifflet, gaz, gaz, gaz.
00:39:06Et là, ils mettaient leur masque.
00:39:08– Donc ça a changé la guerre, mais c'est ce qui a été dit
00:39:11dans le reportage, ça n'a pas eu d'impact déterminant.
00:39:14Ça n'a pas changé le cours de la guerre.
00:39:15– Non, ça fait partie de la barbarie supplémentaire,
00:39:19une horreur supplémentaire.
00:39:20On estime, vous voyez, dans votre reportage,
00:39:22vous avez 1%, 1 à 2% le nombre de morts à cause des gaz.
00:39:27Ça a laissé en revanche…
00:39:28Alors ceux qui tuent le plus, c'est le canon, c'est l'artillerie,
00:39:31c'est les obus.
00:39:33Et ça a laissé en revanche vraiment une trace de terreur.
00:39:37On l'a dit dans votre reportage, un véritable cauchemar.
00:39:40C'était des armes qui étaient interdites selon les conventions
00:39:42signées en 1907.
00:39:44Mais vous savez qu'en temps de guerre, le droit, on s'assoit dessus
00:39:47et c'est la force qui prédomine.
00:39:49– Ça c'est toujours vrai, Maryse.
00:39:51Les gaz sont censés être interdits, ils sont toujours utilisés.
00:39:53– Par plusieurs pays, et on le voit même en Ukraine et en Russie aussi.
00:39:59Et c'est vraiment étonnant de voir ce matériel aujourd'hui
00:40:02quand on voit la sophistication de ce que portent aujourd'hui les soldats.
00:40:06Et quand vous parlez de terreur, j'ai pensé tout de suite aux drones en Ukraine
00:40:10parce que c'était donc la terreur, les gaz.
00:40:13Et aujourd'hui en Ukraine, ce sont les drones, la terreur de tous les soldats.
00:40:18Ce n'est pas autre chose que les drones, c'est obsessionnel.
00:40:22Tout le monde se demande dans les tranchées, quand on prend sa voiture,
00:40:26est-ce qu'il ne va pas y avoir un drone qui va me poursuivre ?
00:40:28De la même manière qu'ils étaient terrorisés par les gaz.
00:40:30– Et encore, ça c'est sophistiqué par rapport à ce que vous pouvez trouver,
00:40:35on en présente dans les collections du musée, les premiers masques à gaz,
00:40:39un gant de toilette avec des trous, globalement.
00:40:41– Et même, on a un peu de mal à voir comment ils le portent là.
00:40:44– Oui, en fait, il faut l'ouvrir.
00:40:45– C'est parce que, voilà, c'est ça, en fait, on met les lanières derrière la tête
00:40:49et on l'ouvre comme ça, voilà, vous voyez là, je montre là à l'écran, ça se déplie.
00:40:55– Ah oui, très bien.
00:40:56– Voilà, je ne préfère pas trop, encore une fois, le manipuler.
00:40:59– C'est manipuler, mais ça se déplie et ça se passe sous le menton.
00:41:02– Et ça, effectivement, comme le dit Audrey, c'est sophistiqué
00:41:05parce que dans les premiers mois, on n'a rien et on dit aux soldats,
00:41:09pissez sur votre mouchoir, mettez votre mouchoir sur la figure
00:41:12et courez à travers la nappe plutôt que d'attendre et d'être dans la nappe.
00:41:16Traversez-la, voilà.
00:41:16– Et pourquoi uriner sur le mouchoir ?
00:41:18– Eh bien, parce que ça…
00:41:20– C'est humide.
00:41:21– Voilà, ça crée une humilité.
00:41:22– Les premiers masques, il y a un tampon qu'il faut humidifier
00:41:26et donc on a une solution pour humidifier,
00:41:28sauf qu'à un moment donné, on n'en a plus.
00:41:30Et effectivement, on recommande d'uriner sur le tampon pour l'activer.
00:41:34– Les masques et puis un petit mot d'une autre invention,
00:41:36là aussi terrible, lance-flammes, Jean-Yves Le Naur.
00:41:38– Alors, c'est une invention qui date juste avant la Première Guerre mondiale,
00:41:421911, l'armée allemande le développait déjà.
00:41:45Mais on se demandait comment est-ce qu'on allait en faire une arme individuelle ?
00:41:49– On voit les images, c'est terrible parce que c'est des dizaines de mètres
00:41:54pendant lesquels la flamme peut atteindre l'adversaire.
00:41:56– Oui, mais le réservoir se vide assez rapidement.
00:41:59Donc on se demandait, est-ce qu'on ne fait pas des canons ?
00:42:02On a expérimenté avec des sapeurs-pompiers en France,
00:42:05leurs lances à incendie sont devenues des lances à pétrole,
00:42:10d'une certaine façon.
00:42:11Et puis les Anglais aussi ont inventé sur la Somme,
00:42:14ils appelaient ça le dragon de la Somme,
00:42:15un espèce de super canon qui projetait 3000 litres d'essence, etc.
00:42:19Mais ça n'a jamais trop marché parce que c'était lourd à transporter.
00:42:22Alors finalement la solution des armées ça a été ces petits réservoirs individuels
00:42:27et ça servait à quoi ?
00:42:28Ça servait à nettoyer les tranchées comme on disait.
00:42:30C'est-à-dire que quand vous avez fait la conquête d'une position ennemie,
00:42:33il y a toujours des soldats qui sont dans les abris souterrains, dans les sapes.
00:42:36Eh bien qu'est-ce que vous faites pour nettoyer, comme on disait ?
00:42:39Vous balancez des grenades ou vous donnez un bon coup de lance-flammes.
00:42:42– Lance-flammes qui a par la suite été utilisée jusqu'à la guerre du Vietnam me semble-t-il ?
00:42:46– Ah mais oui, bien sûr, oui, oui.
00:42:48Alors finalement il s'est assez peu perfectionné.
00:42:54Quand vous voyez effectivement sur les images, vous avez un jet de 10 mètres.
00:42:59Oui, c'est une arme, je ne sais plus si elle est encore dans les arsenaux,
00:43:04mais oui c'est une arme qu'on a gardée pendant longtemps.
00:43:08– Jean-Baptiste Paty, on vous retrouve pour suivre évidemment le direct.
00:43:13Vous êtes à côté de la statue de Clémenceau
00:43:15qui fait face à la statue d'un autre homme,
00:43:17l'homme du 18 juin 1940, c'est le général de Gaulle.
00:43:20Je crois que les descendants de la famille Clémenceau sont arrivés.
00:43:25– Oui, exactement, Julien.
00:43:27Les descendants sont là-bas, notamment Tristan Clémenceau,
00:43:30arrière-arrière-petit-fils,
00:43:31toujours ici même donc les membres de la société des amis de Georges Clémenceau.
00:43:34Et si vous me suivez, regardez ici bien sûr,
00:43:37l'avenue des Champs-Elysées, nous voyons la cavalerie de la garde républicaine
00:43:40et juste là, la statue du général de Gaulle,
00:43:43juste en face de celle de Georges Clémenceau.
00:43:45Car c'est très important de connaître l'histoire du général de Gaulle
00:43:48durant la guerre de 14-18.
00:43:50En 1914, quand la guerre éclate,
00:43:52le général de Gaulle avait choisi des jeunes carrières militaires.
00:43:55Il est Saint-Syrien, donc il est mobilisé avec ses trois frères
00:43:58et tous d'ailleurs ont survécu au premier conflit mondial.
00:44:01En 1914, Charles de Gaulle était lieutenant au sein du 33e régiment d'infanterie d'Arras.
00:44:08Il est promu d'ailleurs capitaine dès février 1915
00:44:11et entre 1914 et 1916, il sera blessé à trois reprises.
00:44:17Mais la date qu'il faut retenir, c'est celle du 2 mars 1916,
00:44:20lors de la bataille de Verdun.
00:44:21Charles de Gaulle est blessé à la cuisse à Douaumont.
00:44:24Il est porté pour mort.
00:44:26Même ses parents vont recevoir un avis de décès,
00:44:28mais en réalité, il est prisonnier en Allemagne.
00:44:31Il va durant sa captivité tenter de s'échapper cinq fois
00:44:35et à chaque fois, il est repris.
00:44:37Il fait plus d'un mètre 90, il part certainement avec un fort accent franc.
00:44:45Alors, on vous a perdu Jean-Baptiste.
00:44:47C'est dommage parce que vous êtes un puits de séance, mon cher Jean-Baptiste.
00:44:50J'arrive le nahour, là il y a de la concurrence.
00:44:53Nos journalistes sont vraiment très très précis sur l'histoire
00:44:56pour nous faire vivre cette histoire méconnue du général de Gaulle.
00:45:00C'est vrai, fait prisonnier en 1916 à Douaumont.
00:45:04Il a vécu 32 mois en captivité en Bavière.
00:45:07Il fera cinq tentatives d'évasion.
00:45:08C'est ce que nous racontait en substance Jean-Baptiste.
00:45:10Et il s'est exprimé plus tard sur le regret, en somme,
00:45:15dans une lettre à sa mère,
00:45:16le regret de ne pas avoir participé plus activement à la victoire de 18.
00:45:19Un demi-siècle s'est écoulé
00:45:26sans que le drame de la Grande Guerre
00:45:30se soit effacé de l'âme,
00:45:35ni du corps des nations,
00:45:38et tout d'abord de la nôtre.
00:45:40La France tint bon jusqu'au jour
00:45:45où elle se fut mise elle-même en mesure
00:45:49de se saisir de la victoire.
00:45:53Ce combat pour le salut fut suscité
00:45:57une fois de plus
00:46:00par la flamme de la foi
00:46:03et de la fierté nationale.
00:46:08Mais c'est la même flamme
00:46:10qui lui faisait dresser ensuite
00:46:14les monuments morts de toutes nos villes
00:46:17et de tous nos villages
00:46:18qui, chaque 11 novembre,
00:46:21rassemblaient les populations
00:46:22autour des drapeaux de nos anciens combattants
00:46:26qui brûlent toujours, symboliquement,
00:46:32sous l'arc de triomphe,
00:46:33de l'étoile.
00:46:36Voilà, image incroyable.
00:46:37Le général de Gaulle
00:46:38qui est dans la cour des Invalides
00:46:39avec cette scénographie absolument épatante.
00:46:43Un discours prononcé
00:46:44lors du 50e anniversaire de l'armistice.
00:46:45On est en novembre 1968.
00:46:47Je profite à vous qui nous regardez
00:46:50pour vous signaler cette fiction documentaire.
00:46:51De Gaulle, le commencement
00:46:53qui est diffusé ce soir, justement,
00:46:54à 21h10 sur France 2.
00:46:56Deux épisodes qui reviennent
00:46:57sur le parcours du général
00:46:59pendant, justement,
00:47:00cette première guerre mondiale.
00:47:03Quelle histoire, quand même ?
00:47:04Quel destin ?
00:47:05Quel parcours ?
00:47:06Oui, vous le rappeliez tout à l'heure
00:47:07que pour De Gaulle,
00:47:08ça avait été une tragédie,
00:47:09la captivité.
00:47:10Il avait eu le sentiment
00:47:11de ne servir à rien,
00:47:12d'être inutile
00:47:12au moment où se jouait
00:47:13le destin du pays.
00:47:15Mais nous, aujourd'hui,
00:47:16on voit vraiment
00:47:17cette histoire différemment
00:47:18parce qu'il est fait prisonnier.
00:47:20Il tente cinq fois de s'évader.
00:47:21Ça montre la détermination du bonhomme.
00:47:23Il y a des tentatives d'évasion
00:47:25qui sont formidables.
00:47:27Il y a un de ses amis
00:47:28qui parle parfaitement l'allemand
00:47:29qui arrive à voler
00:47:31un uniforme de lieutenant allemand
00:47:32et il le prend par le bras
00:47:34et il l'emmène devant la porte
00:47:35de la forteresse
00:47:36et il ordonne aux soldats
00:47:37qui gardent la forteresse
00:47:38d'ouvrir
00:47:38et ils sortent comme ça
00:47:39par la porte.
00:47:40Il y a des choses
00:47:42qui sont très drôles.
00:47:43Parfois, une semaine de cavale,
00:47:44comme ça,
00:47:44sont cinquante kilomètres.
00:47:47On voit le regard
00:47:48qui s'illumine
00:47:48quand vous en parlez
00:47:51l'émerveillement.
00:47:51Effectivement,
00:47:52il y a un film ce soir
00:47:53documentaire.
00:47:54C'est une histoire
00:47:55qui est fantastique
00:47:56à raconter
00:47:56et ça montre aussi
00:47:57qu'il y a eu
00:47:58un très bon conseiller historique
00:48:00sur ce film.
00:48:00Le chef d'état-major
00:48:01des armées,
00:48:03le général Burghard
00:48:03qu'on a aperçu à l'image.
00:48:06Audrey Scheff,
00:48:06vous avez justement
00:48:07un document là aussi
00:48:08pour l'histoire au musée.
00:48:10Tout à fait.
00:48:10C'est un document très récent
00:48:12parce qu'il est visible
00:48:13au musée depuis septembre.
00:48:14C'est un particulier
00:48:15qui a acquis cette lettre
00:48:16qui nous l'a mise en dépôt
00:48:17et c'est une lettre
00:48:18du lieutenant de Gaulle
00:48:20écrite en septembre.
00:48:21Qui n'était pas général à l'époque.
00:48:22Il était lieutenant
00:48:22c'était tout au début de la guerre.
00:48:24En fait,
00:48:25il a été blessé en Belgique
00:48:26en août 14.
00:48:27Il était en convalescence
00:48:28dans un hôpital à Lyon
00:48:29et il écrit à sa mère
00:48:31et il lui explique,
00:48:32enfin,
00:48:33il analyse la stratégie militaire
00:48:34des premiers combats
00:48:36de la Marne
00:48:36en début septembre 1914.
00:48:39Alors,
00:48:39il explique que les Anglais
00:48:40sont arrivés trop tard.
00:48:41C'est extraordinaire.
00:48:42C'est toujours
00:48:42une grosse responsabilité.
00:48:44des chefs et des alliés.
00:48:45Voilà.
00:48:46Toujours.
00:48:46Et on voit le futur chef de guerre.
00:48:48C'est assez touchant.
00:48:49Il y a ses frères aussi.
00:48:52Il y a toute la famille.
00:48:53Il y a toute la famille.
00:48:54Ses trois frères
00:48:55qui ont aussi combattu activement
00:48:56pendant la première guerre mondiale.
00:48:58Absolument.
00:48:58Comme le dit Jean-Yves,
00:48:59il y avait une volonté d'agir
00:49:02et il écrit,
00:49:03j'ai pris une autre lettre
00:49:03qu'il a pu écrire à sa mère
00:49:05parce que c'était
00:49:05sa grande correspondante
00:49:07pendant toute cette période.
00:49:08À qui il dit,
00:49:09il faut vaincre
00:49:09et le vainqueur est celui
00:49:10qui le veut
00:49:11le plus énergiquement.
00:49:12C'est-à-dire qu'à aucun moment
00:49:13il s'est demandé
00:49:13s'il y avait d'autres paramètres.
00:49:15Simplement la volonté
00:49:16en laquelle il corrayait totalement.
00:49:18Donc,
00:49:19il était fou furieux.
00:49:21Moi,
00:49:21je le raconte
00:49:21de façon un peu vulgaire.
00:49:23Mais il paraît déjà
00:49:23qu'il était insupportable
00:49:24quand il était petit
00:49:25et que quand sa mère
00:49:26lui refusait un truc,
00:49:27il lui disait
00:49:27je vais être méchant
00:49:28et qu'en gros,
00:49:30c'était un agité.
00:49:30Je parle de De Gaulle.
00:49:32C'est plus intéressant,
00:49:33enfin,
00:49:33j'ai cru que c'était plus intéressant
00:49:34de vous raconter des choses
00:49:35qu'on n'a pas l'habitude
00:49:36d'imaginer sans De Gaulle.
00:49:37C'est vrai, c'est juste.
00:49:38Et que vraiment,
00:49:38il était diabolique.
00:49:39C'est-à-dire qu'il faisait
00:49:40ce qu'il voulait
00:49:41quand il le voulait.
00:49:42Et on l'imaginait,
00:49:43ça a été raconté
00:49:44qu'en captivité,
00:49:45mais il ne tenait pas en place.
00:49:47C'est-à-dire qu'il considérait
00:49:48que l'histoire
00:49:49allait se passer à côté de lui,
00:49:50que l'histoire allait défiler
00:49:52et que lui serait spectateur
00:49:53et non pas acteur,
00:49:54alors que quand il était petit,
00:50:00au fond,
00:50:02de ne pas combattre suffisamment
00:50:03et de ne pas prendre part
00:50:05activement à la victoire de 18,
00:50:07et vous parliez de la captivité,
00:50:08il a rencontré quelqu'un d'important
00:50:09qui deviendra l'un des compagnons
00:50:11de la libération,
00:50:12c'est Georges Catrou.
00:50:14Alors, effectivement,
00:50:15le général Georges Catrou,
00:50:16compagnon de la libération,
00:50:17qui réformera le statut d'Algérie
00:50:20en 1947,
00:50:21donc il sera assez peu appliqué,
00:50:23mais il rencontrera
00:50:23bien d'autres personnes.
00:50:24Il y a aussi
00:50:25le futur maréchal soviétique
00:50:27Mirai Tukhachevski,
00:50:29et ça, c'est une sorte
00:50:30de pirouette de l'histoire,
00:50:31parce qu'en 1920,
00:50:32vous savez,
00:50:33De Gaulle a pensé à démissionner,
00:50:35parce qu'il se disait
00:50:35j'ai plus d'avancement,
00:50:37je reste petit capitaine,
00:50:38alors que tous les autres
00:50:39qui ont fait la guerre,
00:50:39ils sont déjà colonels,
00:50:40etc.
00:50:41Il pensait démissionner,
00:50:42puis avoir...
00:50:43Et en 1920,
00:50:45il est envoyé,
00:50:46dans la mission française
00:50:48auprès des Polonais,
00:50:49parce que les Polonais
00:50:50sont en guerre avec l'URSS,
00:50:52enfin, c'est pas l'URSS,
00:50:53avec la Russie soviétique,
00:50:54et l'armée
00:50:55qui est devant Varsovie,
00:50:57qui a failli prendre Varsovie,
00:50:58c'est une armée
00:50:59qui est dirigée
00:51:00par Tukachewski,
00:51:02qui était simplement
00:51:03sous-lieutenant
00:51:04quand il était en captivité
00:51:06dans la même chambre
00:51:07que De Gaulle.
00:51:07C'est quand même
00:51:08assez fascinant cette histoire.
00:51:09– Quatre-Catreux
00:51:09a été les premiers
00:51:10à le rejoindre à Londres,
00:51:12et ce qui était la situation
00:51:13qui était un peu,
00:51:13non pas paradoxale,
00:51:14mais c'est que c'était
00:51:15un gros gradé,
00:51:16si j'ose dire,
00:51:17il était plus gradé
00:51:18que De Gaulle.
00:51:19– On dit haut gradé.
00:51:19– Un gros gradé,
00:51:20c'est pas terrible.
00:51:22Je sais,
00:51:22mon expression se dégénère.
00:51:26– Le colonel
00:51:26qui vous regarde
00:51:27avec des yeux là.
00:51:27– Pardon, excusez-moi.
00:51:29Vous me pardonnerez.
00:51:31Donc,
00:51:31et en plus,
00:51:32ils n'ont pas le même âge
00:51:33parce qu'il était né
00:51:33en 1977,
00:51:34Catreux,
00:51:35et De Gaulle en 1890,
00:51:36donc c'est un monsieur
00:51:37qui est plus…
00:51:37Quand on regarde
00:51:38M. Catreux,
00:51:39le général Catreux,
00:51:40on a vraiment l'impression
00:51:41que c'est quelqu'un
00:51:41d'impressionnant,
00:51:42et De Gaulle fait les commentaires
00:51:44en disant,
00:51:44mais malgré notre différence
00:51:45de grade,
00:51:46il a accepté mon autorité.
00:51:47Donc les choses
00:51:48se sont passées très bien,
00:51:49et ça a été un allié
00:51:50de poids,
00:51:51alors je dis gros,
00:51:52de poids,
00:51:52mais je veux dire
00:51:52qui comptaient
00:51:53par rapport
00:51:54aux petits jeunes
00:51:54de l'île de Saint
00:51:55ou à ceux
00:51:55qui ont rejoint
00:51:56au moment du 18 juin 40.
00:51:58– Et on est toujours
00:51:58avec ces images ici
00:51:59en direct
00:51:59de la place
00:52:00de l'Arc de Triomphe,
00:52:01où les invités,
00:52:01vous le voyez,
00:52:02sont en train
00:52:02de s'installer
00:52:04alors que le président
00:52:05de la République
00:52:05est toujours
00:52:05avec ses invités
00:52:06aux invalides.
00:52:07On va suivre évidemment
00:52:08tout ça en direct,
00:52:09on va aussi vous parler,
00:52:10vous reparler
00:52:11du Bleu et de France
00:52:12qui revêt cette année
00:52:13une particularité.
00:52:15On fête les 100 ans
00:52:16du Bleu et de France
00:52:17et puis on en parlera
00:52:17évidemment,
00:52:18Maryse,
00:52:19dans deux jours,
00:52:20énormément,
00:52:21à l'occasion
00:52:21des commémorations
00:52:22des attentats
00:52:23du 13 novembre
00:52:24qui seront évidemment
00:52:25à suivre en direct
00:52:26sur France 2.
00:52:27Christelle Méral,
00:52:28vous êtes justement
00:52:28avec le directeur
00:52:29du Bleu et de France,
00:52:30Pierre-Emmanuel
00:52:31de la Forcade.
00:52:33– Oui, avec nous,
00:52:34Pierre-Emmanuel
00:52:35de la Forcade,
00:52:36directeur général
00:52:36du Bleu et de France.
00:52:38Bonjour.
00:52:38– Bonjour.
00:52:39– Le Bleu et de France
00:52:40soutient aussi,
00:52:41on l'a vu,
00:52:42les victimes du terrorisme
00:52:43et cela prend forcément
00:52:44un relief particulier
00:52:45à deux jours
00:52:46des commémorations
00:52:47du 13 novembre.
00:52:48– Oui, c'est une séquence
00:52:48mémorielle assez intense
00:52:49cette semaine.
00:52:50On a le 11 novembre
00:52:51qui commémore
00:52:52tous les morts pour la France,
00:52:53pas seulement ceux
00:52:54de la Première Guerre mondiale
00:52:55mais aussi tous les morts
00:52:56et les blessés
00:52:57et les familles en deuil.
00:52:58Évidemment,
00:52:58la séquence dans deux jours
00:52:59pour commémorer
00:53:00les 10 ans
00:53:01des attentats de Paris
00:53:02dont le Bleu et de France
00:53:03s'occupe aussi
00:53:03parce que le Bleu et de France
00:53:04s'occupe des blessés
00:53:05de guerre,
00:53:06des familles en deuil
00:53:07mais aussi des victimes
00:53:08civiles de la guerre
00:53:09dont des victimes
00:53:10du terrorisme
00:53:10qui ont besoin
00:53:11de cette reconnaissance
00:53:12de la nation
00:53:13dans leur parcours
00:53:13de reconstruction.
00:53:15– Le Bleu et de France,
00:53:16c'est son centenaire
00:53:17cette année.
00:53:18Vous sentez justement
00:53:19une responsabilité particulière
00:53:20par rapport
00:53:21à ces soldats blessés ?
00:53:23– Oui, c'est très enthousiasmant
00:53:24ce centenaire
00:53:25parce que déjà,
00:53:25ça veut dire
00:53:26que ça fait 100 ans
00:53:26qu'on parle de vous
00:53:27et on est encore là
00:53:27et c'est essentiel
00:53:29et on prépare
00:53:30les 100 prochaines années
00:53:31et donc nous,
00:53:33on gère 25 000 blessés
00:53:35chaque année
00:53:35qui ont besoin
00:53:36de cette reconnaissance.
00:53:37On a besoin aussi
00:53:38de comprendre
00:53:39le sacrifice de ceux
00:53:39qui sont tombés
00:53:40pour notre liberté,
00:53:41le sacrifice
00:53:41des héros d'hier
00:53:42et des héros de demain
00:53:43et des héros d'aujourd'hui
00:53:44donc c'est pour ça
00:53:44que la notion de centenaire
00:53:45est très importante.
00:53:47– Et vous avez
00:53:48une devise
00:53:49qui est
00:53:50« Si la guerre détruit,
00:53:52la fraternité reconstruit »
00:53:53c'est essentiel
00:53:54cette notion de fraternité ?
00:53:55– Oui, alors notre devise
00:53:56c'est « Aidons ceux qui restent »
00:53:57mais en effet
00:53:58cette devise
00:53:58de la fraternité
00:53:59elle évoque deux fraternités,
00:54:01la fraternité solidaire
00:54:02donc c'est-à-dire
00:54:03demander aux citoyens
00:54:04aux téléspectateurs
00:54:05de donner
00:54:06pour ceux qui restent
00:54:07pour les blessés
00:54:08pour ceux qui ont payé
00:54:09un tribut,
00:54:09un lourd tribut
00:54:10et donc avec l'ONAC
00:54:12nous faisons en sorte
00:54:13de lever des fonds
00:54:14pour que les blessés
00:54:15puissent se reconstruire
00:54:16et la fraternité mémorielle
00:54:17qui est très importante
00:54:18aussi
00:54:20c'est-à-dire
00:54:20permettre
00:54:21aux jeunes générations
00:54:23de comprendre
00:54:23cette notion de sacrifice
00:54:25cette notion de liberté
00:54:26et le principe de résilience
00:54:27et c'est pour cela
00:54:28que nous sommes là.
00:54:29Merci à vous.
00:54:30Merci à vous.
00:54:30Merci Christelle.
00:54:32Oui, le devoir de mémoire
00:54:33essentiel,
00:54:33on va en dire un mot.
00:54:34Peut-être, Maryse,
00:54:35d'abord sur cette collecte.
00:54:36Une collecte est organisée
00:54:37notamment pour les fêtes
00:54:38de fin d'année ?
00:54:39Exactement.
00:54:40Alors, il y a des...
00:54:40On peut donner
00:54:41aux Bleuets de France
00:54:42lors des journées
00:54:43commémoratives.
00:54:44Aujourd'hui, par exemple,
00:54:45vous allez peut-être
00:54:45croiser dans la rue
00:54:46des gens du Bleuets de France
00:54:48qui vous demandent
00:54:49de contribuer.
00:54:51Ça se fait aussi
00:54:51le 14 juillet
00:54:52mais aussi le 11 mars
00:54:53la journée des victimes
00:54:54d'actes de terrorisme.
00:54:56Alors, on peut aussi donner
00:54:57toute l'année.
00:54:58On peut aller sur le site internet
00:55:00le Bleuets de France
00:55:01et donner en ligne.
00:55:04Et puis aussi, on peut...
00:55:05SMS 92 030.
00:55:06On le voit qui s'affiche.
00:55:07SMS 92 030.
00:55:08On tape Bleuets 5,
00:55:10Bleuets 10, Bleuets 20
00:55:11et on donne 5, 10 ou 20 euros.
00:55:13C'est très important.
00:55:14Ce ne sont pas de 20 mots.
00:55:16Ça permet à 25 000 personnes
00:55:18chaque année
00:55:18de se reconstruire
00:55:19psychologiquement,
00:55:20matériellement, etc.
00:55:22Donc, c'est très important
00:55:23de donner
00:55:23et on a très envie
00:55:24que ce soit aussi
00:55:25un élan de solidarité
00:55:27aussi important
00:55:28que ce qui se passe
00:55:28en Angleterre.
00:55:30Et puis, on va beaucoup
00:55:30en parler pendant ces 48 heures
00:55:31avec les commémorations
00:55:33du 13 novembre.
00:55:35Exactement, pour le 13 novembre
00:55:35très important
00:55:36parce qu'il y a beaucoup
00:55:36de victimes du 13
00:55:38physiques
00:55:39qui ont été aidées
00:55:40mais aussi
00:55:41beaucoup victimes
00:55:42de troubles post-traumatiques.
00:55:44Et il y a aussi
00:55:45des colis de Noël
00:55:46qui sont envoyés
00:55:47à nos soldats
00:55:47qui sont en opération extérieure.
00:55:50Et on imagine bien
00:55:51que ça leur fait beaucoup de bien
00:55:52à nos soldats
00:55:52qui sont loin
00:55:55de leur famille
00:55:55pendant les périodes
00:55:56de Noël.
00:55:57Dans ces colis,
00:55:58il y a des petits cadeaux,
00:56:00des lettres
00:56:00et aussi des dessins d'enfants.
00:56:02Ça doit faire très chaud au cœur
00:56:03pour nos soldats.
00:56:03Pierre Farrandou,
00:56:04ministre du Travail
00:56:05qu'on a aperçu
00:56:05ancien président
00:56:07de la SNCF.
00:56:08Pour avoir été déployé
00:56:09en opération
00:56:11pendant les périodes
00:56:12de fin d'année,
00:56:13ce colis-là
00:56:14est toujours un moment
00:56:15assez important
00:56:15pour le détachement
00:56:16et particulièrement
00:56:17les dessins d'enfants.
00:56:19Les écoles primaires,
00:56:20ça met tout de suite
00:56:20du baume au cœur.
00:56:21On parlait de volonté morale,
00:56:23de force morale,
00:56:24c'est quelque chose
00:56:26qui donne de l'envie
00:56:27et de l'énergie.
00:56:28Et au besoin de la nation aussi.
00:56:29Vous avez entendu
00:56:30quelques euros
00:56:32et un dessin d'enfants.
00:56:33Ça ne coûte pas cher,
00:56:34ça, et ça fait plaisir
00:56:34à nos militaires
00:56:35qui sont déployés
00:56:36en opération.
00:56:37Le soutien aux victimes
00:56:38du terrorisme,
00:56:40c'est à partir
00:56:40des années 90
00:56:41que le périmètre
00:56:42et le champ
00:56:43du Bleu et de France
00:56:43s'est élargi
00:56:44après les attentats
00:56:45de 80.
00:56:47Je voudrais qu'on écoute
00:56:48une des victimes
00:56:50de ce terrorisme
00:56:51à l'occasion
00:56:51des commémorations
00:56:52du 13 novembre.
00:56:53C'est Frank Coste.
00:56:54Il était au Bataclan
00:56:55ce fameux soir.
00:56:56Son témoignage
00:56:57est justement recueilli
00:56:58par le Bleu et de France.
00:56:59Le 13 novembre 2015,
00:57:01j'étais au concert
00:57:02des Eagles of the S.
00:57:03Metal au Bataclan.
00:57:07J'ai été victime
00:57:09d'un acte terroriste.
00:57:11Je m'en suis sorti.
00:57:16Je m'en suis sorti.
00:57:20Seul, on ne peut pas
00:57:21s'en sortir.
00:57:23Il n'y a qu'ensemble
00:57:23qu'on peut y arriver.
00:57:24Depuis le 13 novembre 2015,
00:57:26le Bleu et de France
00:57:27est intervenu
00:57:30auprès de moi
00:57:31et de ma famille.
00:57:32Mes enfants sont
00:57:33pupilles de la nation
00:57:34désormais.
00:57:35Tandis que je suis reconnu
00:57:37comme victime de guerre
00:57:38et victime d'actes terroristes,
00:57:41le Bleu et de France
00:57:42m'a accompagné
00:57:43en finançant
00:57:45mon activité musicale,
00:57:47mon activité artistique
00:57:48et m'a permis
00:57:49de pouvoir sortir
00:57:52un album.
00:57:55Je vous présente
00:57:56Captain Boogie.
00:57:59Ça m'a permis
00:57:59de faire ça.
00:58:00Ça va peut-être
00:58:01me permettre aussi
00:58:02de changer de voie
00:58:03professionnelle
00:58:03pour toujours essayer
00:58:04d'aller mieux.
00:58:05Voilà ce qu'a fait
00:58:07le Bleu et de France
00:58:07pour moi.
00:58:09Bravo au Bleu et de France
00:58:10et bravo à ce monsieur
00:58:13comme plein de victimes.
00:58:13La reconstruction
00:58:14est évidemment
00:58:14très très compliquée
00:58:16dix ans après
00:58:16les attentats, Maryse.
00:58:18C'est très important
00:58:18ce que fait le Bleu et de France
00:58:20après.
00:58:21Je vais vous donner
00:58:21un autre exemple.
00:58:22Celui-ci était extraordinaire.
00:58:24Je vais vous parler
00:58:25d'une femme.
00:58:26Elle s'appelle
00:58:26Gaëlle Messager.
00:58:27On va peut-être voir
00:58:28une photo d'elle.
00:58:30C'est une femme
00:58:31qui a été victime
00:58:32au Bataclan.
00:58:33très très grièvement
00:58:35blessée au visage
00:58:36mais aussi au bras.
00:58:37Elle a eu énormément
00:58:38d'opérations chirurgicales
00:58:40et le Bleu et de France
00:58:42lui a permis
00:58:43de se reconstruire
00:58:43à la fois psychologiquement
00:58:45mais aussi
00:58:45l'a beaucoup aidée
00:58:47matériellement.
00:58:47Elle veut par exemple
00:58:48maintenant être
00:58:49ergothérapeute.
00:58:50Le Bleu et l'aide
00:58:51dans cette formation.
00:58:53Le Bleu et a permis
00:58:54qu'elle puisse partir
00:58:55quelques jours par exemple
00:58:56se reposer au ski.
00:58:58Ce sont des choses
00:58:58qui participent
00:58:59à la reconstruction
00:59:00et qui sont très importantes
00:59:02parce que ces gens
00:59:02ne se sentent pas
00:59:03seuls.
00:59:04Cette femme a perdu
00:59:04aussi son compagnon
00:59:05au Bataclan.
00:59:07On peut aussi
00:59:07peut-être donner
00:59:08un deuxième exemple.
00:59:09C'est celui
00:59:10d'un jeune garçon
00:59:11qui s'appelle
00:59:11Souleymane Kalef.
00:59:12Il a été très grièvement
00:59:14blessé lors d'une opération
00:59:16au Mali.
00:59:16C'était l'opération
00:59:17Barkhane.
00:59:18Il était dans un véhicule
00:59:19et le véhicule
00:59:22a explosé.
00:59:23C'est l'opération
00:59:24Barkhane
00:59:24qui est le déploiement
00:59:25des forces françaises
00:59:26au Sahel
00:59:26et au Mali en particulier.
00:59:27Exactement.
00:59:28Il était avec deux compagnons
00:59:30dans un véhicule.
00:59:31Le véhicule a explosé
00:59:33parce qu'il y avait
00:59:34un objet,
00:59:35un explosif
00:59:37improvisé
00:59:38comme il y en a
00:59:39beaucoup.
00:59:40Il est aujourd'hui
00:59:41paraplégique
00:59:42et le Bleuet de France
00:59:43l'a aidé
00:59:44à participer
00:59:45à de nombreuses
00:59:46compétitions sportives.
00:59:48Il participe
00:59:49au handisport.
00:59:50il a gagné
00:59:51des médailles
00:59:52et c'est extraordinaire
00:59:54de l'entendre
00:59:55aujourd'hui.
00:59:55C'est quelqu'un
00:59:56qui vit à nouveau
00:59:57alors qu'il pensait
01:00:00que tout était terminé
01:00:01pour lui
01:00:01et ce n'était vraiment
01:00:02pas le cas
01:00:02et c'est grâce
01:00:03au Bleuet de France.
01:00:05Et le président
01:00:06de la République
01:00:07est arrivé
01:00:07à la statue
01:00:08Clémenceau
01:00:08accueillie
01:00:09par le Premier ministre
01:00:10Sébastien Lecornu.
01:00:20Voilà et qui salue
01:00:24ses invités
01:00:25la présidente
01:00:27de l'Assemblée nationale
01:00:28comme le veut
01:00:28le protocole
01:00:29Yael Brown-Pivet
01:00:30le président du Sénat
01:00:30Gérard Larcher
01:00:31la ministre
01:00:32en charge
01:00:34des armées
01:00:34des anciens combattants
01:00:36Catherine Vautrin
01:00:37on aperçoit également
01:00:38la ministre déléguée
01:00:39auprès de la ministre
01:00:40des armées
01:00:40des anciens combattants
01:00:42Suzanne Lénard
01:00:44infirmière émérite
01:00:45et veuve de guerre
01:00:46organise avec
01:00:48Charlotte Malter
01:00:49fille et épouse
01:00:50de militaires
01:00:51le premier atelier
01:00:52de confection
01:00:53de bleuets en papier
01:00:54par les anciens combattants
01:00:55et les mutilés
01:00:56de guerre.
01:01:02A partir de ce bien
01:01:04emblématique
01:01:04les premières collectes
01:01:06apparaissent
01:01:07dans les rues de Paris
01:01:07le Bleuet de France
01:01:11œuvre à la réinsertion
01:01:12par le travail
01:01:13et aide les blessés
01:01:15à reprendre goût
01:01:15à la vie.
01:01:19Fleur de mémoire
01:01:20fleur de solidarité
01:01:21elle témoigne
01:01:23des sacrifices
01:01:23d'une génération
01:01:24pour la liberté.
01:01:27En 1925
01:01:28le Bleuet devient
01:01:30un symbole officiel
01:01:31de résilience
01:01:31pour la nation.
01:01:41Le président de la République
01:01:46qui rend hommage
01:01:46à la statue
01:01:48de Clemenceau
01:01:49ce que vous entendez
01:01:51en fond musical
01:01:53et en fond sonore
01:01:55c'est en réalité
01:01:56la captation
01:01:57de ce qui se passe
01:01:58en ce moment
01:01:59à l'Arc de Triomphe
01:02:00où la cérémonie
01:02:00est en train
01:02:01de se préparer
01:02:01en attendant
01:02:02le chef de l'État
01:02:03on voit ici
01:02:04l'ensemble
01:02:05de la famille
01:02:06Clemenceau
01:02:07la garde républicaine
01:02:08évidemment
01:02:08et cet hommage
01:02:09avec cette gerbe
01:02:09de fleur au pied
01:02:10de la statue
01:02:11de Clemenceau.
01:02:38C'est parti !
01:03:08C'est parti !
01:03:38pour saluer les invités.
01:03:43Rachida Dati, la ministre de la Culture
01:03:45qui arrive à l'Arc de Triomphe.
01:04:00C'est vrai que c'est une tradition immuable
01:04:03cet hommage à Georges Clemenceau
01:04:06pour le 11 novembre
01:04:07avec l'ensemble des descendants de la famille.
01:04:09On a parlé tout à l'heure du général de Gaulle.
01:04:11C'était un des...
01:04:12Je vais encore mal m'exprimer,
01:04:14mais un des fans de Georges Clemenceau.
01:04:16C'est-à-dire qu'en gros,
01:04:17il y avait un personne qui, d'ailleurs,
01:04:19allait sur sa tombe en Vendée
01:04:20plusieurs fois, très très vite.
01:04:23Il s'était adressé aux Français
01:04:25le 11 novembre 1941
01:04:28d'Angleterre
01:04:30en s'adressant directement à Clemenceau
01:04:32en disant, en gros, on va libérer le pays
01:04:34et dans votre tombe vendéenne,
01:04:36vous pourrez enfin Clemenceau reposer en paix
01:04:38en considérant qu'ils avaient
01:04:40le même amour de la nation.
01:04:41Probablement un caractère en commun
01:04:43sur certains sujets,
01:04:45pas forcément très bon caractère.
01:04:47Et c'était vraiment un personnage
01:04:49dont l'endurance et la volonté
01:04:51faisaient...
01:04:53Comment dire ?
01:04:54Émeuvaient terriblement le général de Gaulle.
01:04:56Et il faut dire...
01:05:00Et tous les deux étaient aussi fleurs bleues.
01:05:01C'est-à-dire que j'ai redécouvert
01:05:03en relisant la bio de Roussel
01:05:05sur le général de Gaulle.
01:05:06C'est que pendant que le général de Gaulle
01:05:08est prisonnier, y compris pendant la guerre de 1914,
01:05:11et après, il écrit des petites nouvelles
01:05:12avec des histoires d'amour.
01:05:15Et Clemenceau était un peu semblable à ça.
01:05:16Donc c'était à la fois des tendres
01:05:18et des êtres martiaux.
01:05:20Quelle trajectoire, quand même,
01:05:22cet homme, on peut en dire quelques mots,
01:05:23qui a forgé ses convictions républicaines
01:05:27dans l'opposition à Napoléon III,
01:05:29qui a été médecin, devenu député,
01:05:31qui s'est battu pour l'amnistie
01:05:33des communards en 1876...
01:05:35Émile-Louise Michel.
01:05:36Et qui lutte pour l'égalité,
01:05:38la liberté, la laïcité,
01:05:40ce qui n'était pas si commun
01:05:41à l'époque, Jean-Yves Le Naur.
01:05:43Oui, un itinéraire tout à fait particulier.
01:05:45Il parle de l'extrême-gauche
01:05:47et puis il va devenir après
01:05:48le chef du nationalisme
01:05:50pendant la Grande Guerre.
01:05:51Enfin, toute la droite la rejoint.
01:05:54Il a été détesté par la gauche
01:05:55alors qu'il venait de l'extrême-gauche.
01:05:56Enfin, c'est une histoire absolument folle,
01:05:58l'histoire de Clemenceau.
01:05:59Et il y a une histoire
01:06:01avec l'Alsace-Lorraine,
01:06:02puisque nous en avons parlé.
01:06:03Et pardon, il forge aussi sa réputation
01:06:04en tant que ministre de l'Intérieur.
01:06:05Vous parlez de son virage.
01:06:07C'est pour ça qu'on l'a surnommé
01:06:08le tigre.
01:06:10Chef de gouvernement de 1906 à 1909.
01:06:13Ministre de l'Intérieur rigoureux,
01:06:15intransigeant, réformateur,
01:06:18disait-on à l'époque ?
01:06:19Oui, oui, mais on lui en veut aussi
01:06:22beaucoup pour la répression
01:06:23des mouvements sociaux,
01:06:25des grèves.
01:06:26À l'époque, vous savez,
01:06:28on en voit très vite l'armée
01:06:29parce qu'il n'y a pas de CRS,
01:06:31ça n'existe pas.
01:06:32Et donc, l'armée n'est pas faite
01:06:34pour le maintien de l'ordre.
01:06:35C'est un acteur de grève qui fait
01:06:35qu'une partie de la gauche
01:06:36ne l'a pas énormément aimé,
01:06:38ni sa mémoire,
01:06:39et qu'il y a même des villes
01:06:39qui n'ont pas de rue
01:06:40ou d'avenue Clemenceau,
01:06:41parce qu'il considérait
01:06:42que c'est quelqu'un
01:06:42qui a réprimé la classe ouvrière.
01:06:45Ça, c'est les arrières-petits-fils
01:06:47de Georges Clemenceau.
01:06:49Là, vous en avez vu
01:06:50le président de la fondation Clemenceau,
01:06:53qui est l'arrière-petit-fils
01:06:54du directeur de cabinet de Clemenceau
01:06:56pendant la guerre,
01:06:57M. Vanser.
01:07:01Et donc, on disait de lui
01:07:03qu'il n'était effectivement pas
01:07:05commencé à l'extrême-gauche
01:07:05pour finir,
01:07:06certains disaient à droite.
01:07:10De fait, il était assez souvent
01:07:12détesté par la droite
01:07:14parce qu'il était laïcard
01:07:15et la gauche parce qu'il le trouvait
01:07:16trop à droite
01:07:17et trop individualiste.
01:07:18Et puis, c'est lui qui crée
01:07:19évidemment les célèbres
01:07:20Brigades du Tigre.
01:07:23Et tout ce qui est
01:07:24de fiches anthropométriques,
01:07:25c'est-à-dire qu'il transforme,
01:07:27excusez-moi,
01:07:27quand je parle de Clemenceau,
01:07:28je viens un peu folle,
01:07:31mais c'est lui
01:07:31qui fait passer la police,
01:07:33enfin, oui,
01:07:34la police à un état moderne,
01:07:35c'est-à-dire des photos,
01:07:36c'est-à-dire des prises,
01:07:38d'avoir des mensurations
01:07:38des gens.
01:07:39C'est ça, la création
01:07:40des Brigades du Tigre.
01:07:41Et qu'ils ont des voitures,
01:07:42surtout les Brigades du Tigre.
01:07:42C'est ça, les unités spécialisées
01:07:44de la police judiciaire,
01:07:45au fond.
01:07:45Il y avait une police municipale
01:07:48et il y avait des gendarmes.
01:07:49Et donc, en fait,
01:07:50vous changiez de département,
01:07:52vous étiez tranquille,
01:07:53d'une certaine façon.
01:07:54Oui, il fallait,
01:07:55la police avait besoin
01:07:57de...
01:07:57Ils couraient à pied derrière.
01:07:58À pied ou à cheval,
01:07:59ou en vélo,
01:08:00derrière des bandits
01:08:01qui étaient déjà en auto.
01:08:02Voilà.
01:08:03Et donc, les voitures ont été,
01:08:05pour ceux qui ont des souvenirs,
01:08:06la période,
01:08:07le téléfilm qu'il y avait
01:08:09à la télévision,
01:08:10le feuilleton
01:08:10ou les Brigades du Tigre,
01:08:11où on voyait
01:08:12qu'ils avaient leurs voitures,
01:08:13leurs tractions,
01:08:14c'était des tractions avant,
01:08:15dont je pense...
01:08:15C'est les premières voitures,
01:08:16en fait,
01:08:17quand il était là.
01:08:18Et ça...
01:08:19Ça a dynamisé.
01:08:21Il est député
01:08:21à 29 ans,
01:08:231871,
01:08:25au moment de l'annexion
01:08:26de l'Alsache,
01:08:26justement.
01:08:27Et il fait partie
01:08:28des 37 républicains
01:08:30protestataires
01:08:30qui disent
01:08:31« Jamais nous ne reconnaîtrons
01:08:32l'annexion,
01:08:33jamais les Alsaciens
01:08:34resteront toujours
01:08:35nos frères,
01:08:36nos compatriotes. »
01:08:37Et c'est lui
01:08:37qui est président
01:08:37du Conseil
01:08:38en 1918
01:08:39et qui procède
01:08:39au retour
01:08:40à la France
01:08:41de la province berlin.
01:08:42Jean-Baptiste Pattier,
01:08:43vous êtes à quelques mètres
01:08:44du président,
01:08:46qui salue donc,
01:08:47on le disait avec Nathalie,
01:08:48les descendants
01:08:49de la famille Clémenceau.
01:08:50Désormais,
01:08:56les arrières,
01:08:57arrières,
01:08:58arrières petits-enfants
01:08:59de Georges Clémenceau,
01:08:59il ne faut pas se perdre,
01:09:00bien sûr,
01:09:01avec toute cette généalogie
01:09:02prestigieuse.
01:09:05Effectivement,
01:09:05c'est vraiment
01:09:06un moment important.
01:09:07C'est une tradition républicaine
01:09:08depuis la 4e République
01:09:10et les années 1950
01:09:11avec le président
01:09:12René Coty,
01:09:13qui fut le premier
01:09:14vraiment à instituer
01:09:15ce moment très important
01:09:17de dépôt de gerbe
01:09:19et de moments solennels
01:09:21pour saluer la mémoire
01:09:23de Georges Clémenceau,
01:09:24celui qui conduit
01:09:24la France à la victoire
01:09:25en 1918.
01:09:28Et pas très loin
01:09:29du chef de l'État,
01:09:29vous avez également
01:09:30Guy Wormser.
01:09:31C'est le président
01:09:32de la Société des Amis
01:09:33de Georges Clémenceau.
01:09:34Figurez-vous que son père,
01:09:36Georges Wormser,
01:09:38son arrière-arrière-grand-père,
01:09:40était lui-même
01:09:40chef de cabinet
01:09:41de Georges Clémenceau
01:09:42au lendemain
01:09:43de la Première Guerre mondiale.
01:09:44Et là aussi,
01:09:45encore une tradition
01:09:45chez les Wormser
01:09:46d'être président
01:09:47de la Société des Amis
01:09:48de Georges Clémenceau
01:09:50parce que Georges Clémenceau
01:09:51ne souhaitait pas spécialement
01:09:53d'ouvrages,
01:09:55de grands honneurs
01:09:56qu'on m'a confié
01:09:57tout à l'heure
01:09:58donc M. Wormser
01:09:59et c'est pour cette raison
01:10:00que cette société
01:10:01a été créée
01:10:02pour pouvoir transmettre
01:10:03l'héritage intellectuel,
01:10:04culturel, patriotique
01:10:06de Georges Clémenceau.
01:10:07D'ailleurs, M. Wormser
01:10:08est là,
01:10:08juste à la droite
01:10:09du chef de l'État
01:10:10aux côtés
01:10:10de Tristan Clémenceau.
01:10:12Vous le voyez donc
01:10:12à l'image
01:10:13arrière-arrière-petit-fils
01:10:14de Georges Clémenceau.
01:10:16Et cette place
01:10:20Georges Clémenceau,
01:10:21elle a été créée
01:10:21en 1930,
01:10:23Jean-Baptiste,
01:10:24soit un an
01:10:24après la mort
01:10:25de Georges Clémenceau.
01:10:27Sous-titrage Société Radio-Canada
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