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Histoire : Les Attentats du 13 Novembre 2015 à Paris (Fr,Nov 2025)
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00:0012 novembre 2015
00:06Vers 19h, 3 voitures sont filmées au péage de Chamon-Sanlis.
00:13Elles font route vers Paris.
00:16Dans leur coffre, 6 kalachnikovs, un pistolet automatique, 4 couteaux et 9 ceintures explosives.
00:24A leur bord, 11 islamistes radicalisés.
00:26Dans 24h, ils mèneront des attaques terroristes dans la capitale.
00:32On nous parle d'une fusillade et une prise d'otage à l'intérieur du Bataclan.
00:35Je me suis dit, ça y est, remier, Paris est la cible de multi-attentats terroristes.
00:40On parle de 3 explosions au stade de France.
00:42Monsieur, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:43Il y a un attentat.
00:45Il y a plusieurs dizaines de tués. C'est une horreur.
00:48Dans la première phase, c'est le chaos.
00:50S'il vous plaît, qu'est-ce qui se passe ?
00:52Qu'est-ce qui se passe ?
00:53Ça tirait, ça tirait. C'était horrible.
00:58Dix ans plus tard, le monde a reconstitué les événements du 13 novembre 2015.
01:03De la préparation des attaques à l'assaut final sur le Bataclan.
01:07C'est une situation extrêmement dégradée.
01:09Sur le papier, ça ne peut pas bien se passer.
01:11Vers 19h30, le convoi arrive en région parisienne.
01:26Les terroristes se répartissent dans deux planques louées quelques jours plus tôt.
01:31Ils y passent la nuit.
01:31La journée du 13 novembre est consacrée à la préparation des attaques.
01:39Dans cette planque, les terroristes font des recherches sur la salle de concert du Bataclan.
01:45Ces captures d'écran retrouvées sur leur téléphone montrent qu'ils se renseignent sur les concerts prévus ce soir-là et sur la configuration des lieux.
01:52Dans l'après-midi, les autres terroristes circulent dans Paris.
01:58Leur téléphone est localisé près de la place de la République, du boulevard Saint-Martin et à proximité du Stade de France.
02:05Ces trois zones figurent sur une note retrouvée dans leur voiture et des attaques seront menées à proximité de ces endroits.
02:12Mais une quatrième mention intrigue les enquêteurs.
02:15L'aéroport Charles de Gaulle.
02:17Une des voitures s'y rend peu après 18 heures, mais aucune attaque n'y sera menée.
02:26On peut imaginer qu'à ce stade, il y avait un certain nombre de cibles potentielles avec des choix qui n'étaient pas définitivement arrêtés.
02:32Ça fait partie des questions de ce dossier.
02:34Vers 19h44, les terroristes sont de retour dans leur planque.
02:39Moins d'une heure plus tard, ils s'élanceront simultanément pour semer la mort dans la capitale.
02:47Le soir, il y a un match de foot entre la France et l'Allemagne.
03:00Et moi, il se trouve que je suis plutôt originaire du Sud-Ouest, donc je suis plutôt branché rugby que football.
03:04Mais j'avais été invité à voir le match et mon chef de cabinet me dit « Bon, quand même, un jour, il faudrait que fassiez un effort pour répondre à une invitation pour un match de foot. »
03:14Vers 20h45, le premier commando arrive au stade de France.
03:18Il est conduit par Salah Abdeslam.
03:20Il dépose trois terroristes et repart.
03:23Ce soir-là, je n'étais pas tranquille.
03:25Quelque chose, le contexte faisait qu'en fait, on n'était jamais tranquille.
03:29C'est parti, avec un coup d'envoi donné par les Allemands.
03:34À 21h, le coup d'envoi est donné.
03:37Mais à cet instant, les terroristes ne sont pas dans le stade.
03:41Ils sont ici.
03:42L'un d'entre eux est au téléphone et il semble y avoir un problème.
03:47Visiblement, ils n'avaient pas l'habitude d'aller à des matchs de foot dans les grands stades internationaux.
03:52Je me demande si naïvement, ils n'ont pas pensé qu'ils allaient pouvoir rentrer beaucoup plus facilement dans le stade.
03:56Vers 21h15, les terroristes remontent l'allée.
04:01L'un d'entre eux se place sur la terrasse de ce restaurant et à 21h16, il explose.
04:11L'explosion tue un chauffeur de car et fait trois autres blessés.
04:15Quand il y a eu la première explosion dans le stade, j'ai pensé que c'était un pétard, style pétard agricole.
04:19Mais en fait, assez simultanément, j'ai reçu un premier appel du centre opérationnel qui me disait
04:24« il y a une fusillade dans Paris ».
04:26C'est là que j'ai décidé de sortir du stade.
04:28Quatre minutes plus tard, un deuxième kamikaze se place devant la porte H.
04:33À 21h20, il déclenche son gilet explosif.
04:35L'explosion fait plusieurs blessés, dont un grave.
04:45Mais le kamikaze est le seul tué.
04:48Je suis à l'extérieur du stade.
04:50Il n'y a absolument personne.
04:51Mon téléphone n'arrête pas de vibrer.
04:54Et là, juste devant moi, à quelques mètres, il y a une jambe.
04:56J'avance vers le reste du corps.
05:04Et sous le t-shirt, il y a des fils électriques qui sortent.
05:08Vous passez d'une espèce d'interrogation à une absolue certitude que celui qui est en face de vous, il s'est fait sauter.
05:20J'ai à 9h25, j'ai un appel pour m'aviser qu'il y a eu, porte D, je crois, au stade de France,
05:26une explosion.
05:30Après ces coups de téléphone, je vais avoir le réflexe allumé à mon téléviseur
05:34et je vais voir apparaître des bandeaux qui annoncent des salles de fusillades
05:39dans les cafés du ancien arrondissement avec de très nombreuses victimes.
05:44Une minute après la deuxième explosion du stade de France,
05:47le deuxième commando s'apprête à passer à l'action.
05:51À 21h20, leur voiture passe devant ces deux restaurants.
05:54Le carillon et le petit Cambodge.
05:59La soirée est douce et de nombreux clients sont installés à l'extérieur.
06:04La voiture réalise une boucle dans le quartier
06:06et quatre minutes plus tard, elle s'arrête face aux terrasses.
06:13Trois terroristes sortent.
06:14Ils sont armés de Kalachnikov.
06:17Ils tirent plus de 200 munitions en direction des restaurants.
06:2013 personnes sont tuées.
06:25Des dizaines d'autres sont blessées.
06:30Moins d'une minute plus tard, ils remontent dans leur véhicule,
06:34parcourent 400 mètres et s'arrêtent devant le bar La Bonne Bière.
06:39Deux terroristes tirent en direction de la terrasse
06:42et un autre cible celle du restaurant La Casa Nostra.
06:46Cinq personnes sont tuées.
06:52Les terroristes repartent dans Paris.
06:55Ils roulent une dizaine de minutes
06:56et à 21h36,
06:58ils s'arrêtent à proximité du bar La Belle Équipe.
07:01Ils tirent 164 munitions en direction de la terrasse
07:05et tuent 21 personnes.
07:11Cinq minutes plus tard,
07:13le commando dépose Brahim Abdeslam
07:15devant le restaurant Le Comptoir Voltaire.
07:18Le terroriste entre,
07:20se place au milieu des clients
07:21et déclenche sa ceinture explosive.
07:27Brahim Abdeslam est le seul tué,
07:30mais il fait de nombreux blessés.
07:31Il est 21h41,
07:37les attaques ont commencé depuis 25 minutes
07:39et 40 victimes sont mortes.
07:49Monsieur, qu'est-ce qui s'est passé ?
07:51Il y a un attentat.
07:53Comment ça s'est passé ?
07:56Lorsque je suis arrivé sur ces terrasse de café,
07:58il n'y a pas encore la police judiciaire,
08:00il y a uniquement de la rue Balise
08:01avec des policiers,
08:02des commissariats locaux
08:03qui sécurisent les lieux.
08:04Il y a surtout des gens des SAMU
08:06et des pompiers
08:07qui sont en train de prodiguer
08:08les premiers soins aux blessés.
08:14Quand vous êtes confronté
08:16à ce qui s'est passé sur les terrasses,
08:17pour les premiers intervenants,
08:18c'est terrible.
08:19Vous avez les familles,
08:20les amis,
08:21le public qui est là
08:22et qui vous dit
08:23il faut vous occuper,
08:24c'est ma soeur,
08:25c'est mon mari,
08:26c'est mon frère.
08:27Et vous êtes forcément déchiré.
08:29Parce que si vous voyez
08:31que la soeur,
08:32c'est fichu,
08:33il n'y a rien à faire.
08:34Elle est déjà morte
08:34ou elle va mourir
08:35dans la minute qui va suivre.
08:37Il faut pouvoir dire dans les yeux,
08:39monsieur ou madame,
08:40votre mari ou votre femme
08:41ou votre fille,
08:43je ne peux plus rien faire pour elle.
08:45Et humainement,
08:46ça c'est vraiment compliqué.
08:47Et vous le portez
08:48pour le restant de vos jours.
08:49De l'aveu même des policiers,
08:53ils sont abassourdis
08:54par ce qui vient de se passer.
08:56Ils n'ont pas de consignes,
08:57ils essayent de sécuriser au maximum,
09:00de rassurer les habitants
09:01en leur disant
09:01mettez-vous à l'abri,
09:02restez chez vous.
09:03Et tout le monde est sur ses gardes
09:05aussi ici ce soir encore à Paris,
09:07dans la mesure où on ne sait pas
09:08combien de terroristes ont agi
09:09et combien sont encore en liberté
09:11dans les rues de Paris.
09:13On est pris à ce moment-là
09:15dans une sorte de course
09:16où il y a des tas d'informations
09:18qui vont arriver.
09:19Là, je suis pendu
09:20à mon téléphone en permanence.
09:22Et c'est à ce moment-là
09:23que je vais apprendre
09:24effectivement qu'il y a
09:25quelque chose en cours au Bataclan.
09:34Une minute après l'explosion
09:35de Brahim Abdeslam,
09:37le troisième commando
09:38s'apprête à passer à l'action.
09:41Leur voiture est stationnée
09:42sur le boulevard Voltaire.
09:43À 21h42,
09:45ils envoient ce message
09:46à un numéro belge.
09:49C'est parti,
09:50on commence.
09:52La voiture quitte son emplacement
09:54et roule quelques dizaines de mètres.
09:57Elle s'arrête devant
09:57la salle de concert du Bataclan.
10:00À l'intérieur,
10:021500 personnes assistent au concert
10:04d'un groupe de rock américain.
10:05Il y avait une super ambiance,
10:18la salle était pleine,
10:20ça dansait,
10:21ça chantait,
10:21c'était un bon concert.
10:26Très bon concert.
10:27À 21h47,
10:36trois terroristes sortent
10:38de la voiture.
10:39Ils tuent plusieurs personnes
10:41sur le trottoir
10:41et s'engouffrent dans la salle.
10:43Ça tirait,
10:52ça tirait,
10:53ça hurlait,
10:54c'était une panique générale
10:56et c'était horrible.
10:59Une fois dans la salle,
11:01les terroristes tirent
11:02plusieurs rafales dans la foule.
11:04L'un d'entre eux
11:05monte sur la scène
11:06et les deux autres
11:07s'engagent dans l'escalier
11:08qui mène au balcon.
11:09Le premier réflexe
11:10a été de se dire
11:11il faut sortir de la salle.
11:13Donc j'ai commencé
11:14à entamer la descente
11:16des escaliers
11:16et là,
11:17dans le virage,
11:18montait un des terroristes.
11:23J'ai fait demi-tour
11:24tout de suite,
11:25lui ne regardait pas
11:26dans ma direction,
11:27donc il ne m'a pas forcément vue.
11:30Au rez-de-chaussée,
11:31les agents de sécurité
11:32parviennent à ouvrir
11:33les issues de secours.
11:35Entre deux rafales,
11:36certains spectateurs
11:37parviennent à s'enfuir.
11:39À partir de 10h du soir,
11:48vous avez en permanence
11:49des victimes qui sortent
11:50les yeux hagards,
11:52souvent certaines
11:53à moitié déshabillées,
11:55certains indemnes,
11:55certains blessés,
11:57mais tous très choqués
11:57psychologiquement.
12:01À l'intérieur,
12:03les terroristes
12:03exécutent arbitrairement
12:05les spectateurs.
12:06Ils revendiquent leurs actions
12:07au nom de l'État islamique.
12:12Après quelques minutes,
12:13deux membres du commando
12:14rassemblent plusieurs spectateurs
12:16au balcon.
12:17Ils les installent
12:17contre le mur.
12:18« Celui que j'ai aperçu
12:20dans les escaliers
12:20nous dit
12:21« Si vous faites
12:22ce que je vous dis,
12:23il ne vous arrivera rien. »
12:26« Ça ne mange pas de pain,
12:27je l'ai cru. »
12:28Je me suis dit
12:29« On va être extrêmement docile,
12:32extrêmement obéissant
12:33et puis on va s'en sortir. »
12:38A cet instant,
12:43au nord de Paris,
12:44le troisième terroriste
12:45du Stade de France
12:46est toujours vivant.
12:48Depuis 40 minutes,
12:49il erre dans le quartier.
12:52À 21h53,
12:53il se place au milieu
12:54d'un attroupement
12:55de supporters
12:56et explose.
12:59Le terroriste
13:00est le seul tué.
13:01Au Bataclan,
13:07moins de 10 minutes
13:07après le début
13:08des attaques,
13:09deux agents
13:10de la BAC
13:10arrivent sur les lieux.
13:12Sans attendre les renforts,
13:13ils entrent
13:14dans le bâtiment.
13:16« Je suis dans le Bataclan.
13:18Plusieurs dizaines de morts.
13:20On est deux.
13:21On peut difficilement progresser. »
13:24À cet instant,
13:24un terroriste
13:25est présent sur la scène.
13:27Les agents
13:27entrent dans la salle
13:28et tirent
13:29à plusieurs reprises.
13:31Le terroriste
13:32s'effondre
13:33et explose.
13:37Cette intervention
13:38du commissaire de la BAC,
13:39ça a vraiment donné
13:40un coup d'arrêt
13:40aux salves.
13:43Et du coup,
13:43ils se sont dit
13:44« Bon, on va s'enfermer
13:45dans le couloir
13:45et puis on va faire autre chose. »
13:47Les terroristes restants
13:49se réfugient
13:49avec leurs otages
13:50dans le couloir des loges.
13:52Les policiers, eux,
13:53ressortent de la salle
13:54et passent la main
13:55à la brigade
13:56de recherche
13:57et d'intervention.
13:59L'information qu'on a
14:00pour résumer,
14:01c'est qu'il y a eu
14:02une attaque terroriste,
14:02qu'il y a beaucoup de morts.
14:04On ne sait pas
14:04quelle est la situation
14:05à l'intérieur
14:05et surtout,
14:06on ne sait pas
14:07s'il y a un corps
14:08ou pas des terroristes
14:09et si oui ou non,
14:11ils ont laissé
14:11des engins explosifs.
14:13Et donc,
14:13on doit progresser
14:14dans ces conditions-là.
14:15A 22h20,
14:2130 minutes après le début
14:23des attaques,
14:24les équipes de la BRI
14:25entrent dans le Bataclan.
14:26Il y a pas mal de lumière,
14:28donc on voit à peu près,
14:29mais il y a surtout
14:31beaucoup de gens par terre.
14:32Et en fait,
14:32on comprend après
14:33que les terroristes
14:34tiraient sur tous ceux
14:35qui parlaient,
14:36essayaient de se lever,
14:37dont les téléphones sonnaient.
14:38Donc,
14:38tous ceux qui étaient au sol,
14:39qui n'étaient pas blessés,
14:40n'osaient même plus bouger.
14:44Les agents sécurisent
14:45d'abord le rez-de-chaussée
14:46pour pouvoir évacuer
14:48les blessés.
14:49Ils ne savent pas
14:50que des terroristes
14:51sont toujours dans le bâtiment
14:52avec plusieurs otages.
14:55Je pense que clairement,
14:56c'était pas du tout prévu
14:58qu'ils nous prennent en otage.
15:00Ils se retrouvent donc
15:01avec une dizaine de personnes
15:02sur les bras
15:03et là,
15:05commence l'impro.
15:08Vers 23h,
15:09un agent de la BRI
15:10atteint la porte du couloir.
15:12En essayant de pousser la porte,
15:14ils entendent hurler
15:14quelqu'un qui se trouve à l'arrière
15:16et qui leur dit
15:17de ne pas rentrer,
15:18expliquant qu'il y a
15:19deux terroristes armés
15:20et une douzaine d'otages
15:22derrière.
15:22Donc là,
15:23on passe dans une toute autre scène
15:25avec une prise d'otages
15:27multiples
15:27avec deux terroristes
15:29armés de Kalash
15:30et de gilets explosifs.
15:31Donc,
15:31c'est plus du tout
15:32du tout le même travail.
15:35Les terroristes
15:36négocient par téléphone
15:37avec la BRI.
15:39Mais leurs revendications
15:40sont jugées irréalistes
15:41et les agents craignent
15:43que les discussions
15:43n'aboutissent pas.
15:45Sachant qu'il n'y a pas
15:46de prise sur la négociation
15:47et qu'on ne progresse pas,
15:49j'ai le sentiment
15:50et j'ai toujours
15:51le sentiment maintenant
15:52que la moins mauvaise solution
15:54c'était de passer à l'assaut.
16:04C'est toujours très dur
16:05à vivre ces assauts
16:07parce que
16:07quand on pense
16:08à ces décisions,
16:09on est,
16:09j'allais dire,
16:10un peu à l'abri
16:11en arrière.
16:12Donc,
16:12on a le son
16:13mais pas l'image.
16:13ce qu'il faut comprendre
16:16c'est qu'un assaut
16:17comme celui-ci,
16:18il y a énormément
16:19d'inconnus.
16:20On ne sait pas
16:20où sont les otages.
16:22On ne sait pas
16:22s'ils sont immédiatement
16:22derrière la porte,
16:23s'ils sont au bout du couloir,
16:24si les terroristes
16:25nous font face tout de suite.
16:26Donc, de toute manière,
16:27il y a une part d'improvisation
16:28extrêmement grande.
16:32On est collés à la porte,
16:34quand même.
16:34On est trois collés
16:35à la porte.
16:36Il y a 18 hommes
16:37qui avancent.
16:38Je n'entends
16:40absolument rien.
16:42Et tout d'un coup,
16:43j'entends un coup
16:43de semence
16:44incroyable.
16:48À minuit 18,
16:50la BRI donne l'assaut.
16:52Les agents
16:53enfoncent la porte
16:54et s'engouffrent
16:55dans le couloir.
16:56On est totalement
16:57désorientés,
16:58on est assourdis,
17:00ça tire un peu aussi.
17:07Dès que la colonne
17:08rentre,
17:08elle est prise à partie
17:10par les terroristes
17:10qui deviennent leur chargeur
17:11sur le bouclier.
17:15On balance hors du couloir
17:17et après,
17:18il y a toute une colonne
17:18qui vous guide
17:19vers la sortie.
17:22En avançant,
17:23le premier de colonne
17:24rate une marche d'escalier.
17:26Le bouclier lui échappe.
17:29L'agent continue
17:30avec son arme de poing.
17:33Il touche le terroriste
17:35au bout du couloir.
17:36L'homme s'effondre
17:37et quelques instants plus tard,
17:39il explose.
17:43Son complice
17:44est soufflé
17:44par l'explosion.
17:46Un agent s'avance
17:46et là-bas.
17:55Le sentiment
17:55après l'assaut
17:56est étrange
17:56parce que
17:57sur le papier,
17:58on ne pouvait pas
17:58imaginer mieux.
17:59On a eu un blessé quand même,
18:01mais tout le monde
18:02rentre à la maison,
18:02c'est presque inespéré.
18:06Néanmoins,
18:08vous avez 90 morts.
18:10C'est trop
18:10pour pouvoir se satisfaire.
18:18Il y a un chaos total
18:19qui règne devant le Bataclan
18:21puisqu'il y a des blessés partout,
18:22il y a des ambulances,
18:23il y a une activité.
18:25C'est complètement
18:26le chaos.
18:34Vous rentrez dans le Bataclan,
18:35au rez-de-chaussée,
18:36il y a 78 personnes
18:37qui sont par terre.
18:38Ce n'est pas très grand,
18:39le Bataclan.
18:40Ça fait beaucoup de monde
18:41par terre quand même.
18:43C'est dramatique
18:43comme spectacle.
18:44C'est là vraiment
18:45où je vais prendre conscience
18:47de l'extrême gravité
18:48de ce qui s'est passé.
18:49C'est indescriptible
18:50comme scène.
18:51Moi, je me souviens
18:54d'une jeune femme
18:54qui avait son téléphone
18:56dans son pantalon
18:56et à travers la poche
18:57il y avait marqué
18:58maman sur l'écran du téléphone.
19:00Et j'ai souvent pensé
19:01à cette maman inconnue.
19:02Vous savez que sa vie
19:03vient de basculer
19:04à cette pauvre femme
19:04mais vous ne pouvez
19:05strictement rien faire.
19:07Vous ne pouvez pas
19:07prendre le téléphone
19:08et ce n'est pas possible.
19:10Et là, vous imaginez
19:11parce que ces gens-là
19:11ils avaient l'âge
19:12de mes enfants.
19:13Donc ça, c'est très difficile.
19:21Quand on travaille
19:26dans le contre-terrorisme
19:27notre finalité
19:29notre objectif
19:30c'est d'éviter
19:32la commission des attentats.
19:35Et ça, objectivement
19:36vendredi 13
19:38on n'a pas pu l'éviter
19:39et on a effectivement
19:40conscience de tout ça.
19:42C'est un sentiment
19:43je pense que
19:44moi qui ne me quittera jamais
19:47et je pense que
19:48tous les acteurs
19:48du contre-terrorisme
19:52ont de la même façon.
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